Protection sociale : 34 % du PIB en France
La France est pratiquement en tête en Europe pour les dépenses publiques relatives à la protection sociale mais il convient de relativiser les comparaisons en fonction des niveaux de vie, de la démographie et du rôle respectif du public et privé pour la couverture des risques. Reste que la plupart des comptes sociaux sont dans le rouge en France (chômage, maladie, retraite etc.) ; pour autant, on voit mal comment l’assainissement pourrait passer par des mesures à coups de serpe forcément impopulaire mais pas forcément pertinentes. il conviendrait sans doute d’engager un processus très détaillé de réduction des dépenses en fonction des prestations aussi envisager d’autres modalités de financement de certaines dépenses sociales notamment en ayant recours à l’augmentation de la CSG dans l’assiette est beaucoup plus large et qui couvre tous les revenus, pas seulement ceux du travail. Globalement, depuis 2011, les dépenses de protection sociale ont légèrement augmenté dans l’Union européenne (UE), passant de 28,3% du PIB en 2011 à 28,7% en 2014. En 2014, les deux principales sources de financement de la protection sociale au niveau de l’UE étaient les contributions publiques provenant des impôts, comptant pour 40% des recettes totales, et les cotisations sociales pour 54%. La moyenne de l’UE continue cependant de masquer de fortes disparités d’un État membre à l’autre. En 2014, les dépenses de protection sociale représentaient au moins 30% du PIB en France (34,3%), au Danemark (33,5%), en Finlande (31,9%), aux Pays-Bas (30,9%), en Belgique (30,3%), en Autriche ainsi qu’en Italie (30,0% chacun). En revanche, à l’autre bout de l’échelle, les dépenses de protection sociale étaient inférieures à 20% du PIB en Lettonie (14,5%), en Lituanie (14,7%), en Roumanie (14,8%), en Estonie (15,1%), en Bulgarie et en Slovaquie (18,5% chacune), à Malte et en Pologne (19,0% chacun), en République tchèque (19,7%) et en Hongrie (19,9%).Mais dans certains pays, des complémentaires retraites individuelles et privées ne seront pas prise en compte, par définition, dans les dépenses publiques allouées à la protection sociale. En France, à l’inverse, les régimes complémentaires Arrco et Agirc, qui sont obligatoires, sont pris en compte dans ces dépenses. Le même raisonnement prévaut en matière de dépenses santé. En d’autres termes, la place laissée au privé en France pour la prise en charge de la protection sociale est moindre que dans d’autres pays. en 2014, les dépenses de protection sociale par habitant, exprimées en « SPA » (standard de pouvoir d’achat), qui permet d’éliminer les différences de niveaux de prix entre les pays, révélaient de grandes différences entre États membres de l’UE. Après le Luxembourg, les dépenses les plus élevées par habitant étaient enregistrées au Danemark, aux Pays-Bas et en Autriche aux alentours de 35% à 40% au-dessus de la moyenne de l’UE, suivis de l’Allemagne et de la France (à environ 30% au-dessus de la moyenne) ainsi que de la Belgique, de la Finlande et de la Suède à environ 20% au-dessus de la moyenne. La dépense par habitant la plus faible a quant à elle été relevée en Roumanie, à plus de 70% en-dessous de la moyenne de l’UE, suivie de la Bulgarie et de la Lettonie (avec des niveaux entre 65% et 70% inférieurs à la moyenne de l’UE). En moyenne dans l’UE, les pensions de vieillesse et de survie représentaient 45.9% des prestations sociales totales en 2014 et constituaient la principale dépense de protection sociale dans quasiment tous les États membres. La part des pensions de vieillesse et de survie dans le total des prestations sociales était la plus élevée en Grèce (65,0%) – d’où l’importance du niveau des pensions dans ce pays dans la polémique qui l’oppose à ses créanciers -, en Pologne (60,4%), en Italie (58,6%), au Portugal (57,5%), à Chypre (55,5%) ainsi qu’en Roumanie (55,1%), tandis qu’elle était la plus faible en Irlande (29,8%), au Luxembourg (37,7%), en Allemagne (39,2%) et en Belgique (40,3%).Les prestations de maladie, de soins de santé et d’invalidité comptaient en 2014 pour 36,5% des prestations sociales totales dans l’UE. Elles représentaient la plus grande part de dépense de protection sociale en Irlande, en Allemagne et en Croatie. Parmi les États membres, la part de ces dépenses variait de 23,3% à Chypre et 26,1% en Grèce à 42,3% aux Pays-Bas, 42,8% en Allemagne et 45,8% en Croatie. Enfin, en moyenne dans l’UE en 2014, les prestations familiales représentaient 8,5% des prestations sociales totales, les prestations de chômage 5,1% et les prestations liées au logement et à l’exclusion sociale 4,0%. La part des prestations familiales s’échelonnait de 3,1% aux Pays-Bas à 15,6% au Luxembourg. La part des prestations de chômage variait de 1,0% du total en Roumanie à 13,8% en Irlande, et celle des prestations liées au logement et à l’exclusion sociale entre 0,2% en Grèce et 7,7% au Royaume-Uni.
(avec La Tribune)