Emploi: encore 34 000 postes détruits au troisième trimestre
Preuve que la petite croissance de 0.3% au troisième trimestre (rebond par ailleurs très relatif) est bien insuffisante, 34 000 emplois ont encore été détruits au troisième trimestre. L’emploi salarié s’est replié de 0,2% sur le trimestre, selon des estimations provisoires de l’Insee publiées vendredi. Cela correspond à 34.100 suppressions nettes de postes. Les destructions concernent tous les secteurs d’activité: la baisse atteint 0,4% dans l’industrie, 0,8% dans la construction et 0,1% dans le tertiaire, où sont comptabilisés tous les emplois en intérim. Hors intérim, le tertiaire reste toutefois bien orienté, avec 12.900 créations de postes sur le trimestre. Sur un an, 37.700 postes ont disparu dans le secteur marchand, malgré une légère embellie au deuxième trimestre (8.300 créations). »L’appareil productif français est en panne », analyse Henri Sterdyniak, économiste à l’OFCE. « Les mesures gouvernementales n’ont pas encore d’effet sur les chefs d’entreprises. Ils n’investissent et n’embauchent pas parce qu’ils considèrent que les perspectives restent extrêmement médiocres pour la France », ajoute-t-il. En outre, « les entreprises conservent beaucoup de sureffectifs, à cause de la longue période de croissance médiocre », poursuit-il. « On reste dans une optique où on remplace au minimum les salariés et on profite des départs à la retraite pour réduire les effectifs. » La dégradation constatée au troisième trimestre n’est d’ailleurs pas une surprise. Dans ses dernières prévisions publiées début octobre, l’Insee prévoyait 52.000 destructions d’emplois marchands sur les deux derniers trimestres de 2014, à cause de « l’atonie de l’activité ». Pourtant, peu avant les chiffres de l’emploi, l’Insee a annoncé jeudi une croissance un peu meilleure que prévu au 3e trimestre: +0,3%. « L’activité a légèrement repris mais reste trop faible pour assurer les créations d’emploi nécessaires à notre pays », a concédé Michel Sapin, ministre des Finances, dans un communiqué. D’autant que ce léger rebond intervient après un premier trimestre de stagnation de l’activité et un deuxième de baisse. L’Institut national de la statistique et des études économiques,