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Pauvreté : 6,5% et 8,5% de la population et 300 000 SDF

Pauvreté : 6,5% et 8,5% de la population et 300 000 SDF

D’après l’Observatoire des inégalités la pauvreté concerne chaque année « entre 6,5% et 8,5% de la population et on constate 500 000 pauvres de plus » en 20 ans.

D’après le centre d’observation de la société, le taux de pauvreté remonte en France depuis le début des années 2000. En 15 ans (de 2004 à 2019) le taux de pauvreté a progressé de 7 % à 8,2 % au seuil situé à 50 % du niveau de vie médian, et de 12,7 % à 14,6 % au seuil à 60 %. Selon le premier seuil, le nombre de pauvres a augmenté d’1,1 million, de 4,1 à 5,2 millions. En 2019, le taux de pauvreté a retrouvé son niveau de 1979. Contrairement aux craintes des premiers mois de 2020, rien n’indique que la pauvreté ait explosé depuis.

La pauvreté a baissé dans les années 1970 et au début des années 1980, notamment du fait de l’amélioration de la situation des personnes âgées. Au seuil de pauvreté fixé à 50 %, le taux de pauvreté a diminué de 12 % à 7 % entre 1970 et 1990. Le nombre de pauvres s’est réduit de 5,8 à 3,8 millions. Ce mouvement est considérable. Cela signifie qu’au cours de cette période les inégalités se sont réduites « par le bas » : les revenus des classes moyennes ont progressé, mais ceux des plus pauvres encore davantage en dépit de la montée du chômage.

Le milieu des années 1990 et surtout le début des années 2000 a marqué un tournant. La pauvreté progresse sous l’effet de plusieurs facteurs. L’évolution de longue période repose en partie sur des phénomènes démographiques, en particulier la hausse du nombre de familles monoparentales aux faibles revenus. Le facteur migratoire (l’arrivée de populations démunies) joue, mais beaucoup moins que dans les années 1970, époque où le solde migratoire était beaucoup plus fort. Depuis les années 2000, la hausse de la pauvreté est surtout le fait d’une croissance qui demeure historiquement faible et, en conséquence, d’un niveau de chômage élevé même si la situation avait commencé à s’améliorer à partir de 2015. La détérioration structurelle du marché du travail (précarité et bas salaires notamment) pèse en particulier sur les niveaux de vie des plus jeunes.

Quel sera l’impact en matière de pauvreté de la crise économique entraînée par la crise sanitaire ? Le chiffre d’un million de pauvres supplémentaires, affichés dans la presse à l’automne 2020, n’a pas de fondements. Notre modèle social, ainsi que les mesures prises en 2020 et 2021 ont, en partie, amorti le choc : les revenus sont restés quasiment stables en 2020 alors que l’activité a baissé de 8 %. Cette situation n’est pas incompatible avec la croissance d’une forme de grande pauvreté, notamment celle de jeunes se retrouvant sans ressources. Une baisse de revenu des personnes dont le niveau de vie est déjà inférieur au seuil de pauvreté – 900 euros mensuels au seuil à 50 % du niveau de vie médian, n’a en effet aucun impact sur le nombre de pauvres et le taux de pauvreté.




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