Salaires : hausse de 3 % mais inflation de 6 %
Il se confirme que les salariés et plus généralement les ménages vont payer la facture de la crise inflationniste. En effet en moyenne les salaires n’auraient augmenté jusque-là que de 3 % alors que l’inflation atteint déjà 6 %.
Le salaire mensuel de base des salariés du privé a augmenté de 3 % sur un an à fin juin, selon le ministère du Travail, qui a publié un communiqué en ce sens, vendredi 12 août, relaie Les Echos. Ce sont les employés et les ouvriers qui ont connu la plus forte augmentation, avec respectivement + 3,7 et + 3,3 %. Sur un an, le salaire horaire de base de ces deux catégories est en hausse de 3,5 %.
En parallèle, le Smic a connu une hausse de 8 % depuis octobre (1 328 euros mensuels pour un temps plein).
Officiellement l’INSEE a enregistré une inflation qui dépasse les 6 % en juillet d’après un indicateur largement obsolète du fait d’une part de la modification de structure de la consommation ( avec notamment une hausse de la consommation des services et autres abonnements). Il faudrait aussi prendre en compte la valse des marques dans les magasins qui substituent à d’anciens produits de nouvelles marchandises notoires moi plus chères ( cas de l’huile par exemple donc le prix peut être au moins doublé). Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois, les prix à la consommation augmenteraient de 6,1 % en juillet 2022, après +5,8 % le mois précédent. Cette hausse de l’inflation serait due à une accélération des prix des services en lien avec la période estivale, de l’alimentation et – dans une moindre mesure – des produits manufacturés. Les prix de l’énergie ralentiraient.
Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,3 %, après +0,7 % en juin. Les prix de l’énergie se replieraient nettement, du fait des prix des produits pétroliers. La baisse serait également marquée pour les prix des produits manufacturés, notamment ceux de l’habillement et des chaussures en raison des soldes d’été. Les prix des services et de l’alimentation accéléreraient.
Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 6,8 %, après +6,5 % en juin. Sur un mois, il croîtrait de 0,3 %, après +0,9 % le mois précédent.
L’indice des prix à la consommation de l’Insee en juin montrait une hausse de 28,5 % sur un an du prix de l’électricité, du gaz et autres combustibles, et une hausse de 6,3 % des produits alimentaires et boissons non alcoolisées, deux secteurs tirant l’inflation vers le haut. Les pâtes, les viandes surgelées, farines et huiles sont les plus touchées d’après un papier des Echos:
Mais les consommateurs doivent maintenant composer avec la hausse des prix des articles ménagers et relatifs à l’entretien du foyer. Les petits appareils électroménagers ont vu leur prix bondir de 7 % entre juin 2021 et juin 2022, selon l’indice des prix à la consommation publié par l’Insee. Notamment les cafetières électriques et bouilloires, dont le prix a grimpé de 17,2 % en un an, mais aussi celui des grille-pain, de 13,7 %.
Les fers à repasser ont augmenté de 5,9 % et les autres petits appareils électroménagers tels que les moulins à café ou extracteurs de jus, ont vu leurs prix s’élever de 6,1 %. Les réfrigérateurs et congélateurs ont augmenté de 8 %.
« La hausse des prix du petit électroménager s’inscrit dans le contexte global de désorganisation du transport maritime à l’échelle mondiale et de hausse des coûts de production répercutés sur les prix. Ces produits sont également touchés par une pénurie de composants électroniques », analyse Sébastien Faivre, chef de la division des prix à la consommation à l’Insee. L’ augmentation du SMIC a également « pu affecter les prix de ces produits ».
Côté entretien du foyer, on note également une hausse des prix des meubles de jardin de 11,6 % et de l’ameublement d’intérieur de 7,5 %. Ceci peut s’expliquer pour partie par la hausse des prix des matières premières et la hausse des coûts du transport maritime couplée à la difficulté d’acheminement des conteneurs, explique Sébastien Faivre. Fin 2021, le géant de l’ameublement Ikea avait annoncé une hausse de ses prix pour cette raison.
Enfin, les petits outils non motorisés (scies, marteaux, tournevis…) ont augmenté de 10,5 % et certains articles de ménage dits « non-durables », comme les serpillières, éponges, filtres, nappes et serviettes de table ou encore le papier essuie-tout, ont vu leurs prix augmenter de 8 %.
Certains biens, définis par l’Insee comme de loisirs ou culturels, ont également connu une hausse de prix significative. Le prix des scanners et imprimantes a par exemple augmenté de 9,8 % sur un an, et celui des produits pour animaux domestiques de 7,3 %.
Par ailleurs, la crise du papier se fait ressentir sur les prix de la papeterie (blocs-notes, agendas, enveloppes, carnets…), qui ont bondi de 10 % en un an. « L’industrie du papier est assez consommatrice d’énergie, notamment pour sécher le papier, ce qui a sans doute dû peser sur les prix », note Sébastien Faivre. Les prix des journaux et périodiques ont augmenté de 5,4 %. Enfin, celui des voitures a grimpé de 5,1 % en un an, moins que l’inflation.
Si la plupart des postes de dépense des Français, à l’exception de l’énergie, voient une augmentation des prix proche de l’inflation de 6 %, trois secteurs semblent au contraire plutôt épargnés. L’indice des prix à la consommation du tabac et de la santé, deux secteurs réglementés, est quasiment stable sur un an.
Le secteur de l’habillement et des chaussures a connu une hausse des prix de seulement 0,6 % en glissement annuel en juin. « Ceci est lié à des soldes assez conséquents, en matière de produits comme de volumes. On retrouvera peut-être des dynamiques plus fortes dès le mois de septembre », explique Sébastien Faivre. « En ce qui concerne l’habillement, on compare aussi à une situation de 2021 où on sortait du confinement. Il y avait des restrictions sanitaires sur l’accès aux centres commerciaux, donc c’est une comparaison assez particulière », nuance ce dernier.
L’envolée des prix n’est pas près de ralentir : selon le ministre de l’économie Bruno Le Maire , le pic inflationniste commencera sa décrue mi-2023. D’ici-là, le gouvernement espère alléger la facture des Français avec son paquet législatif sur le pouvoir d’achat .