France Croissance zéro au 2e trimestre
Après 0, 7 % de croissance au premier trimestre, l’activité stagne second. L’acquis pour 2016, à savoir le niveau du PIB si la croissance des deux derniers trimestres était nulle, reste à 1,1%. Reste à savoir si l’objectif de 1,5 % fixés par le gouvernement sera atteint. Pas certain si l’on se fie au moral des deux entreprises et des ménages. Les inquiétudes manifestées dans les différentes enquêtes d’opinion des chefs d’entreprise, des investisseurs et des ménages se confirment donc avec l’annonce par l’INSEE d’une croissance zéro au second trimestre. En cause, évidemment le tassement général de la croissance mondiale mais aussi des causes spécifiques à la France. En particulier les effets très négatifs des grèves, manifestations et autres blocages sans parler des attentas. . Du coup les perspectives de croissance globale pour l’année en cours pourraient être remises en cause. Le gouvernement tablait sur une augmentation du PIB de 1,5 % en 2016 mais cette prévision pourrait être ramenée entre 1,1 % si la croissance est nulle au second semestre. En outre, il faudra intégrer pour les trimestres suivants les conséquences du brexit, conséquence encore difficiles à évaluer mais qui pourrait faire diminuer le PIB d’environ 0,3 % en 2017. Autant dire que l’emploi sera également mécaniquement affecté. En France, la croissance a donc été nulle au deuxième trimestre alors qu’elle était attendue en hausse de 0,3%. Seule bonne nouvelle dans ce domaine ce matin, la légère révision à la hausse de la croissance au premier trimestre, à +0,7% contre +0,6%. Dans un communiqué, le ministre des Finances Michel Sapin reconnaît que le chiffre de la croissance du dernier trimestre est « décevant » mais assure qu’ »au-delà des à-coups d’un trimestre à l’autre, l’économie française reste sur une dynamique de reprise qui ne remet pas en cause la prévision de croissance de 1,5% en 2016″. Parmi les explications de ce résultat, le recul de 0,2% de la production en biens et services, « du fait principalement de la chute de la production dans les raffineries, affectées par des mouvement sociaux en mai et juin ». La contribution de la demande intérieure finale à la croissance du trimestre a ainsi été nulle et celle de la variation des stocks des entreprises lui a coûté 0,4 point, seule celle du commerce extérieur, redevenue positive (0,3 point), lui permettant de sauver les meubles. L’arrêt des raffineries en raison de mouvements sociaux en mai et juin a pénalisé au printemps la production de biens manufacturés (−1,0%), se répercutant sur la production totale de biens et services (-0,2%). Mais de façon plus surprenante, la consommation des ménages, qui avait bondi de 1,2% au premier trimestre, a stagné, tant pour les biens (0,0%) que pour les services (-0,1%), bien que l’Insee ait signalé des dépenses en énergie toujours vigoureuses. L’investissement global s’est contracté de 0,4% après trois trimestres de forte hausse, celui des entreprises reculant de 0,2%. Il avait bondi de 2,1% au 1er trimestre à l’approche de l’expiration du dispositif fiscal de « suramortissement » des investissements productifs qui a été finalement prorogé d’un an.
(Avec Reuters)