Bruxelles : 26 milliards pour les transports
La «toile d’araignée» dévoilée jeudi à Talinn (Estonie) ferait rêver les pères fondateurs de l’Europe. Ni Jean Monnet ni Robert Schuman n’auraient vu d’un mauvais œil une liaison directe entre Helsinki et Palerme ou entre Glasgow et Chypre. Le vice-président de la Commission, l’Estonien Siim Kallas, a présenté neuf projets de réseaux transeuropéens ferroviaires et routiers. L’idée directrice est de créer des «corridors» (dans le jargon bruxellois) afin de mieux desservir 94 ports et 38 aéroports qui, eux, ouvrent l’Europe sur le monde. Trois corridors concernent la France: un premier axe «Méditerranée» (est Espagne, Italie, Ukraine), un deuxième axe «Atlantique» (ouest Espagne, Paris, Le Havre et Strasbourg), et enfin un lien «mer du Nord-Méditerranée» (Irlande, Belgique, Marseille). Trois artères déterminantes pour irriguer une Europe, où les États veulent être de plus en plus connectés entre eux. Bruxelles a l’intention de consacrer 26 milliards d’euros entre 2014 et 2020 à ces neuf projets. Ce plan européen suppose que les États membres créent 15.000 kilomètres de lignes ferroviaires à grande vitesse et 35 projets transfrontaliers tel que le tunnel du TGV Lyon-Turin. Pour ceux-là, la Commission serait prête à débourser jusqu’à 40% de leurs coûts.