Syndicats: Invitation de la Première ministre les 16 et 17 mai
La première ministre a invité les cinq syndicats représentatifs à la rencontrer à Matignon dans une dizaine de jours. Ces derniers seront reçus un par un. Le gouvernement évidemment va s’efforcer de diviser l’union qui a résisté depuis plusieurs mois aux tentatives de manœuvre du pouvoir. Pour le Gouvernement, l’objectif est clair: faire oublier l’affaire de la réforme des retraites et proposer des réflexions sur des sujets relativement vagues pour passer à autre chose avec le maximum de syndicats.
Dans la forme, la Première ministre prend toujours la précaution de ne pas fâcher les syndicats. Pourtant, elle est cependant l’archétype de ces technocrates qui doivent leur carrière uniquement à leur passage dans les différents cabinets de droite et de gauche et qui finalement d’une part sont coupés des réalités sociales, d’autre part ne sont pas performants pour la gestion de ce qui relève de l’intérêt national. Surtout avec une Élisabeth Borne qui conçoit la concertation à sens unique et qui a bien du mal à comprendre ce qu’est une négociation et encore une cogestion.
L’objectif de cette rencontre est surtout de conforter le positionnement politique d’une Première ministre aujourd’hui relativement paralysée et en plus souvent critiquée par Macron et d’autres dans la majorité même.
Ces entrevues seront menées en «format bilatéral». Elles auront donc lieu une par une, et sans que l’intersyndicale ne soit reçue au complet, au contraire de la dernière réunion, qui s’était tenue début avril. Elle s’était alors soldée par un échec. La première ministre avait déjà annoncé sa volonté de revoir les représentants des salariés, afin de déployer son «agenda social». Elle se disait alors «convaincue qu’à tous les niveaux, c’est par le dialogue social qu’on apporte des bonnes solutions au bénéfice des salariés».