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Hôpitaux : 125 000 emplois à combler

Hôpitaux : 125 000 emplois à combler

 

125 000 emplois comblés c’est ce qu’estime dans le JDD Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France.

 

L’étude de la FHF sur le nombre de lits fermés dans les hôpitaux révèle une dégradation des conditions d’accueil à l’hôpital. Quels enseignements en tirez-vous?
Nous avons voulu objectiver la situation. On le pressentait : les tensions sur les effectifs demeurent une réalité et rejaillissent sur la capacité de déploiement des services hospitaliers. Au total, 6% des lits sont fermés. Le phénomène affecte surtout l’Ile-de-France, le Grand Est, la Bourgogne-Franche Comté et les Pays de la Loire. Rien de surprenant : les hôpitaux ont abordé la crise sanitaire en étant déjà très fragilisés. 30% des postes médicaux y étaient vacants! Forcément, ils n’allaient pas en sortir guéris. Ces deux années de sursollicitation ont épuisé les équipes, bousculé les calendriers de congés, l’organisation… Malgré tout, les hôpitaux ont tenu. Mais à un prix conséquent pour les personnels et les Français.

Les hôpitaux pourraient-ils faire face à une reprise vigoureuse de l’épidémie?
Ce n’est pas parce que l’on a un des meilleurs taux de couverture vaccinale au monde qu’il faut regarder la suite avec une forme d’indolence et de tranquillité. Une prochaine vague atteindrait des hôpitaux encore plus mal en point qu’il y a deux ans. Encore une fois, ils tiendront. Mais le prix à payer serait terrible. Il y a une variable d’ajustement : ce sont les déprogrammations. En 2020, 2,3 millions d’actes ont été reportés, 300.000 au premier trimestre 2021. Des cancers détectés plus tard et qui, du coup, réclament des traitements plus lourds, des opérations repoussées… On n’imagine pas la somme des pertes de chances que cela représente, sans compter les douleurs individuelles.

Pourquoi les infirmières désertent-elles le secteur hospitalier?
La pression due à la lutte contre le Covid a fait lâcher certains plus facilement que par le passé. À chacune de mes visites sur le terrain, on me renvoie la même crainte : que l’hôpital d’après soit le même que celui d’avant. Les régulations budgétaires, une pression pour faire des économies, les difficultés à recruter… Voir revenir toutes ces logiques mortifères provoque de profondes angoisses au sein des équipes qui s’interrogent sur le sens de leur mission. C’est tout le système de santé qui est en crise. On parle peu de la médecine générale, mais on va encore perdre 4.000 praticiens dans les quatre prochaines années. C’est énorme! Tout cela rejaillit sur les hôpitaux qui ont pris en charge 83% des personnes gravement atteintes du Covid. Il n’est pas étonnant que ce bouclier sanitaire craque aujourd’hui.

Le gouvernement a quand même tenté de panser les plaies grâce aux 10 milliards d’euros de hausses de traitements du Ségur de la santé…
On ne peut plus se contenter de demi-mesures ou de demi-rebouchages. Le Ségur de la santé a permis de changer de braquet en prévoyant une hausse de 10% du budget des hôpitaux, ce n’est pas rien. Mais tout n’est pas qu’une question d’argent. Quel est le rôle de l’hôpital? Va-t-on continuer à voir la fréquentation de ses urgences augmenter de 10 % par an, à être le premier recours avant la médecine de ville et la principale cible des économies en matière de santé – on nous a demandé d’en réaliser 10 milliards ces dernières années! Le système, inventé voilà trente ans, prend l’eau. Il doit être repensé.

Ne redoutez-vous pas que ce sujet soit absent de la campagne présidentielle?
Nous sommes à un moment de vérité. Les Français ont montré leur attachement à l’hôpital et leur inquiétude face à l’accès aux soins. Aucun candidat ne pourra faire l’impasse sur sa vision en la matière. Le système de santé mérite un grand récit. Le 17 mars, soit deux ans après le début du premier confinement, nous recevrons d’ailleurs tous les prétendants à l’Élysée. Il faut un New Deal pour la santé. Sinon, le système va continuer à se déliter, les personnels à quitter leur métier.

Quelles mesures réclamez-vous en priorité?
Il y en a trois. D’abord, un plan massif d’embauches et de formation à l’hôpital : 25.000 infirmières et aides-soignantes de plus, 100.000 personnes supplémentaires dans les Ehpad pendant tout le prochain quinquennat. Les marges de manœuvre financières sont à trouver sur les 30% d’actes inutiles que génère notre système. Ensuite, il faut nous donner de la visibilité en adoptant une loi de programmation pour la santé et l’autonomie. C’est un paquebot lourd qui ne peut pas changer de cap en quelques mois. Enfin, il est indispensable d’organiser avec les professionnels de santé un pacte d’accès aux soins pour tous et à toute heure. Jusqu’en 2004, les médecins généralistes avaient une obligation de garde. Aujourd’hui, seuls 39% y participent. Pour mieux répartir la charge de travail, on pourrait revenir sur cette suppression, améliorer la rémunération des permanences. Dès l’été 2022, des états généraux doivent être lancés avec une obligation : au 1er janvier 2023, la permanence des soins assumé par tous deviendra une réalité.

« Gilets jaunes » : 125.000 ou 124 999 manifestants en France ?

« Gilets jaunes » : 125.000 ou 124 999 manifestants en France ?

 

Jusque-là le ministre de l’intérieur comptait des manifestants jusqu’à l’unité. Il semble bien qu’il ait abandonné cette méthode statistique pour compter les participants à la manifestation de ce samedi en France. D’après les chiffres du ministère de l’Intérieur, 125.000 manifestants. Un chiffre évidemment approximatif et sous-évalué comme d’habitude. Par contre on peut peut-être faire crédit au nombre d’interpellations. Les forces de l’ordre ont procédé à 1.385 interpellations, pourquoi ce chiffre de 125 000 participants ? Tout simplement parce que le chiffre de la semaine dernière était de 136 000. Il était donc absolument nécessaire de montrer que la mobilisation avait fléchi. Le procédé de sous-estimation n’est pas nouveau, il a toujours existé. Quand la CGT compte 50 000 manifestants, le ministre de l’intérieur lui n’en dénombre que 5000 ou 10 000. Mais avec Castaner,  on atteint le pompon statistique. Ainsi jeudi dernier Castaner avait constaté à 11h30 seulement 1371 manifestants ajoutant évidemment que la mobilisation ne cessait de se diminuer. Castaner  est évidemment le champion du poker menteur, lui qui commença sa vie comme joueur professionnel dans le milieu du grand banditisme.

125 000 chômeurs en moins en 2015 (Unedic) mais 80 000 ans plus en 2017

125 000 chômeurs en moins en 2015 (Unedic) mais 80 000 ans plus en 2017

Bizarre mais les prévisions de l’Unedic ne coïncident pas avec celle de Michel sapin. Pour 2016 l’Unedic prévoit 124 000 demandeurs d’emploi en moins dans la catégorie A. Une conséquence d’une légère augmentation de l’emploi marchand aussi du transfert en catégorie D de chômeurs précédemment classés en catégorie A. Là où les divergences sont importants avec Michel sapin c’est en 2017. Pour l’année prochaine le ministre des finances compte sur un net redressement de l’emploi alors que l’Unedic prévoit 80 000 chômeurs en plus. Une différence qui s’explique par l’hypothèse de croissance retenue. Michel sapin prend en compte une croissance de 1,5 % alors que l’Unedic se fonde sur la prévision de la plupart des économistes à savoir plus 1,2 % de croissance  L’Unedic a donc annoncé mardi prévoir 124.000 demandeurs d’emploi en moins cette année en catégorie A (sans activité) alors qu’elle tablait sur une baisse de 25.000 seulement lors de ses prévisions du mois de février. Le gestionnaire de l’assurance chômage prévoit en revanche 79.000 demandeurs d’emploi supplémentaires l’an prochain en catégorie A, alors qu’il prévoyait en février un recul de 26.000. En ajoutant les catégories B et C, le nombre de demandeurs d’emploi reculerait de 106.000 cette année (+26.000 prévu en février) et augmenterait de 130.000 en 2017 (+10.000 prévu en février). Avec ces révisions, l’Unedic prévoit un déficit de 4,3 milliards d’euros en 2016 (4,2 milliards prévu en février), après 4,4 milliards en 2015. En 2017, le déficit atteindrait 3,8 milliards d’euros (3,6 milliards prévu en février), puis 4,0 milliards en 2018 et 3,6 milliards en 2019. La dette de l’assurance chômage atteindrait 30,0 milliards en 2016, puis 33,8 milliards en 2017, contre 25,7 milliards en 2015. En 2018, la dette atteindrait 37,8 milliards d’euros et, en 2019, 41,4 milliards.

(Avec Reuters)




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