Retraites : Édouard Philippe défend la réforme …..en enfonçant le gouvernement
On a bien senti qu’Édouard Philippe intervenait un peu contraint et forcé pour davantage appuyer la réforme sur les retraites voulue par le gouvernement. Pour preuve, même s’il a affirmé sa solidarité de principe avec la nécessité de rééquilibrer les comptes, il a surtout noté que la réforme présentée par Élisabeth borne était beaucoup moins ambitieuse que celle qu’il avait proposée quand il était Premier ministre.
Une manière habile d’affirmer sa solidarité avec le gouvernement et en même temps de l’enfoncer. Mais au-delà des retraites Édouard Philippe peaufine son image pour se préparer à l’échéance 2027. Et c’est pourquoi il ne veut pas se lier totalement les mains avec la politique de Macron dont le bilan sera forcément très critiqué.
Édouard Philippe a été aussi très évasif sur l’attitude des députés de son groupe parlementaire « Horizons ». Interrogé à plusieurs reprises si les parlementaires de ce groupe voteront ou non la réforme présentée, l’ancien Premier ministre s’est réfugié derrière le fait qu’il fallait attendre le texte définitif laissant en réalité ouvert la possibilité d’un refus de certains de ses membres.
«Je ne crois pas qu’il y ait des réfractaires», a tenté de minimiser Édouard Philippe. «Il y a des députés qui posent des questions, et ils ont bien raison.» Le président d’Horizons a défendu le droit de ses troupes à «améliorer» le texte lors d’un débat qu’il espère sans «obstruction» à l’Assemblée nationale – le texte doit arriver lundi en séance publique après avoir été débattu en commission.
Édouard Philippe gêné par ses députés frondeurs
S’il reconnaît une «forte opposition des Français» à la réforme après deux journées de mobilisation, il fixe toutefois une ligne rouge : en essayant de «faire en sorte que la réforme soit mieux acceptée», avec «quelques mesures de justice indispensables», il ne faut pas «perdre de vue l’impératif de l’équilibre du système». Un avertissement lancé au gouvernement, qui pourrait être tenté de faire quelques concessions aux oppositions comme à sa majorité.
Accusé de se montrer trop discret, l’ex-premier ministre a cependant réaffirmé jeudi sur BFMTV son soutien «sans ambiguïté» au projet, en appelant à ne pas «perdre de vue l’impératif de l’équilibre du système». Une sorte de » même temps » la mode d’Édouard Philippe.