Ruffin-Mélenchon/ vers la rupture ?
François Ruffin vient de créer un micro parti : Picardie debout. On peut se demander quelle est la stratégie de point son intérêt électoral puisque Ruffin peut bénéficier de l’audience nationale des insoumis. Ou alors François Ruffin, l’anarcho gauchiste qui n’apprécie guère la tutelle du « Che » Mélenchon veut conquérir son indépendance voire le moment venu peut-être concurrencer le mouvement des insoumis. Si l’on en juge par l’objet même du niveau micro parti l’ambition est grande. Il s’agit de «favoriser les réflexions philosophiques, économiques, sociales et politiques localement, nationalement et internationalement ; contribuer à l’élaboration, la communication et la mise en discussion publique des idées de ses membres et celles que ses membres souhaitent faire connaître ; faire prospérer le vivre-ensemble politique, la convivialité citoyenne et la solidarité militante ; faire vivre la démocratie par tous moyens: organisation de soirées, débats, conférences» mais aussi – surtout – la «présentation de candidats à toutes élections « . En clair il s’agit bien d’un parti à vocation nationale le moment venu. La rivalité entre François Ruffin et Mélenchon n’est pas nouvelle. Il se retrouve dans la contestation anti capitaliste et anti impérialiste mais divergent sur d’autres aspects idéologiques. Ruffin est plus proche des anarcho gauchiste et Mélenchon plus proche finalement des communistes classiques. François Ruffin se revendique lui-même comme un «électron libre» au sein des troupes LFI. «Cette épithète me paraît juste. J’appartiens à un groupe parlementaire, mais, il faut l’avouer, je suis à la fois ici et ailleurs, je fais un peu bande à part», écrit-il. Autre démarche solitaire: la sortie de son film «Je veux du soleil» sur le mouvement des «gilets jaunes», en salle le 3 avril. Des initiatives qui tendent, à force, à faire de l’ombre au chef des troupes, Jean-Luc Mélenchon. Au risque d’irriter au sein de la maison Insoumise.