Plan biodiversité : » pas assez concret » (Allain Bougrain-Dubourg)
INVITÉ RTL – Allain Bougrain-Dubourg, le président de la Ligue pour la protection des oiseaux, réagit au plan biodiversité présenté par Nicolas Hulot ce mercredi 4 juillet. (RTL)
Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique, a présenté ce mercredi 4 juillet un plan de sauvegarde de la biodiversité. Peut-on parler d’un plan de sauvetage suffisant ? « Tel qu’il apparaît, non, car on n’est pas assez dans le concret, regrette Allain Bougrain-Dubourg, le président de la Ligue pour la protection des oiseaux. Je voudrais quand même signaler que c’est formidable de constater que Nicolas Hulot veuille porter la question de la biodiversité et son déclin au même niveau que la question climatique ». Un paradoxe tout de même que l’exécutif parle de biodiversité, quand on sait qu’Emmanuel Macron veut remettre les chasses présidentielles à l’ordre du jour par exemple. « Oui, la France chasse 66 espèces différentes d’oiseaux contre une moyenne de 14 espèces dans le reste de l’Europe… déplore Allain Bougrain-Dubourg. Ce plan me gêne un peu car il n’est pas au plus prêt des réalités : il reste 500 à 1.000 visons d’Europe, une trentaine d’aigles de Bonelli… Il faut du courage pour mettre un terme à ces mauvaises habitudes ». Pour l’expert, il n’est pas trop tard pour faire changer les choses car « il y a toujours la capacité d’une résilience ». Le président de la Ligue pour la protection des oiseaux prend l’exemple des années 1970, où il n’y avait quasiment plus de faucons pèlerins et où il y avait moins de dix couples de cigognes blanches : ces premiers colonisent Paris aujourd’hui, et il y a plus de 2.000 couples de cigognes blanches. « On a sauvé toutes ces espèces emblématiques, maintenant il faut sauver la nature ‘ordinaire’, celle qui nous entoure et qui s’estompe timidement. Les oiseaux se cachent pour mourir, alerte Allain Bougrain-Dubourg. Il faut que les moyens suivent (…), les Français attendent des élus un peu de courage« .