Sondage Macron : les patrons doutent
Les patrons sont moins enthousiastes que l’opinion générale à l’égard de Macron. Ils ont sans doute raison car Macron vit aujourd’hui sur sa posture de nouveau ministre qui veut faire de réformes. Vis-à-vis du Hollande, ringard et discrédité, il apparait forcément plus réformateur. En fait comme la loi Macron est une fourre tout finalement sur de questions assez accessoires l’opinion générale a du mal à apprécier l’enjeu de cette loi. Pas les patrons qui connaissent mieux l’économie réelle et qui doutent. Ils savent évidemment que cette loi Macron n’est pas à la hauteur de l’enjeu, comme ils savent que la question de la fiscalité et des procédures bureaucratique sont loin d’être réglées. Des patrons qui ne veulent se contenter d’intentions mais qui veulent d’actes. D’où sans doute auusi leurs réticences à s’engager dans le pacte de responsabilité (pas encore en application) eu égard à l’environnement déprimé notamment sur le plan économique. En attendant, seulement 44% des dirigeants lui font confiance pour prendre des mesures en faveur des ETI, et ils sont 43 % à penser qu’il est capable de le faire pour les PME, selon le baromètre OpinionWay pour BFM Business (1) publié ce lundi 15 décembre. Ils ne sont pas plus confiants quant au développement des entreprises françaises : 40% des dirigeants pensent que le ministre de l’Economie peut le favoriser. Quant à l’allégement de la fiscalité, ils sont très pessimistes, puisque seulement 24% des patrons lui accordent leur confiance pour y parvenir. Pour Charles-Henri d’Auvigny, directeur général adjoint d’OpinionWay, cette défiance serait principalement due au calendrier : « pour l’instant les mesures qu’il (Emmanuel Macron, ndlr) a proposé ne sont pas encore entrées en application. Par ailleurs le pacte de responsabilité qu’il doit porter, n’est pas non plus encore mis en application », avance-t-il. Pour rappel, le pacte de responsabilité, présenté il y a tout juste un an, doit faire bénéficier les entreprises de 40 milliards d’allégements d’impôts sur trois ans. Ainsi la première vague de baisse de prélèvement doit intervenir l’année prochaine, pour les salaires compris entre 1 et 1,6 Smic, pour un montant de 5,5 milliards d’euros. Et plusieurs mesures de réduction de la fiscalité des entreprises n’entreront en vigueur qu’à partir de 2016. « Concrètement, le chef d’entreprise lui voit des mesures qui viennent complexifier sa gestion quotidienne, comme le compte pénibilité, et par contre derrière, les autres mesures qui doivent venir simplifier sa vie, il ne les voit pas ou peu », poursuit Charles-Henri d’Auvigny. C’est ainsi que seulement 37% des patrons pensent qu’Emmanuel Macron est en mesure de simplifier les démarches administratives qui paralysent les entreprises. De même, ils ne sont que 36% à penser qu’il va apporter de la flexibilité dans le marché de l’emploi.