Archive pour le Tag 'Elections'

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Politique: Une nouvelle donne en Europe après les élections allemandes ?

Politique: Une nouvelle donne  en Europe après les élections allemandes ?

 

De plus en plus de voix se font entendre, en Allemagne, pour que celle-ci prenne plus de responsabilités dans la relance européenne, d’autant plus nécessaire après la crise des sous-marins australiens, estime, dans une tribune pour « Le Monde », Jacques-Pierre Gougeon, Professeur en civilisation allemande,, ex-conseiller culturel à Berlin.

 

Tribune.

 

Les déconvenues françaises au sujet de la vente de sous-marins à l’Australie montrent combien – au-delà de la France – l’Europe est quasi inexistante comme acteur géopolitique lorsqu’il s’agit du choc des intérêts des grandes puissances. On est d’ailleurs surpris du silence de nos voisins face aux déboires français qui devraient être un message pour l’ensemble de l’Europe. C’est dans ce sens que les élections allemandes devraient marquer une césure pour aller de l’avant dans une plus grande intégration qui ne renierait pas les Etats-nations fondateurs des identités des différents peuples.

 

Il existe, en Allemagne, un mouvement de pensée qui incite ce pays à exercer de plus grandes responsabilités en Europe et dans le monde et reproche aux dirigeants politiques actuels de ne pas aller de l’avant dans ce domaine.

Au moment où l’on analyse le bilan d’Angela Merkel sur le plan européen en mettant en avant son engagement en 2010 pour sauver l’euro et l’élaboration, avec la France, du plan de relance en 2020 – qu’elle a salué dans un discours devant le Bundestag, le 24 juin, en précisant que, par de telles coopérations, « l’Union européenne, souveraine, est un partenaire fort » –, des voix se font entendre pour considérer que l’Allemagne devrait aller plus loin dans l’exercice de sa puissance.

Ainsi, l’un des ouvrages les plus commentés en 2021 a été Blutige Enthaltung (« Abstention sanglante », Herder, non traduit) de Sönke Neitzel et Bastian Matteo Scianna. Décrivant les contradictions de la diplomatie allemande dans le conflit syrien de 2011 à 2020, l’historien reproche à son pays « d’être à l’avant-garde de l’indignation morale et de réclamer des interventions militaires que d’autres se chargent d’exécuter », au nom d’une culture de la retenue qui laisse apparaître « un fossé entre l’exigence d’être un partenaire important dans le règlement des crises et l’absence de volonté dès qu’il s’agit d’être partie prenante en matière de sécurité ».

 

Deux ans plus tôt, un spécialiste de relations internationales, Stefan Fröhlich, défendait dans Das Ende der Selbstfesselung (« L’abandon des chaînes », Springer, 2019, non traduit) l’idée que l’Allemagne doit jouer un plus grand rôle sur la scène internationale et que « le défi pour Berlin consiste à exercer un leadership en le faisant accepter par ses partenaires » en tenant compte de « son accession involontaire au statut de puissance centrale en Europe ».

Un an plus tôt, le journaliste Christoph von Marschall lançait un appel, Wir verstehen die Welt nicht mehr (« Nous ne comprenons plus le monde », Herder, non traduit), analysant les demandes formulées par d’autres pays pour que « l’Allemagne exerce un rôle de leader en Europe et revitalise l’Union européenne », impliquant aussi « de prendre au sérieux les questions militaires ».

Mali : un probable report des élections

Mali : un probable report des élections

 

Le premier ministre Choguel Maiga et la junte militaire une nouvelle fois se contredisent. Ils avaient annoncé que des élections devaient être organisées après le putsch. En fait, l’échéance électorale pourrait bien être reportée encore de plusieurs mois.

«Est-ce que cela se tiendra le 27 février, ou (cela sera-t-il repoussé) de deux semaines, de deux mois, de quelques mois, nous le dirons», a affirmé le chef du gouvernement. Un agenda détaillé, a-t-il précisé, sera décidé à l’issue des Assises nationales qui se tiendront d’ici fin octobre. Notons que ce report des échéances électorales se fait sur un contexte d’éventuels changements d’alliances au Mali où la junte pourrait bien avoir recours à la Russie voir à la Chine à la place de la France qui a condamné le putsch. La France qui a également condamné le dialogue entre les putschistes et les terroristes. La France a pris sa décision «au motif que le gouvernement dialoguait avec les terroristes» alors que «c’est une demande forte du peuple malien», s’est insurgé le Premier ministre.

Elections russes: la mascarade

Elections russes: la mascarade

 

Les élections en Russie appartiennent à un genre à part, hybride. Il n’y est pas question d’alternance, de coalitions, de débats, mais d’ajustements au sein de l’élite, et de contrôle : celui que démontrent les gouverneurs en apportant les résultats nécessaires ; celui dont fait preuve Vladimir Poutine en tenant d’une main ferme l’ensemble du système.(( Un papier du Monde, extrait))

Le processus électoral, lui, relève de l’imitation. La fraude remplace la compétition, ou en réduit les risques. Ceux qui refusent ces règles n’ont pas droit au qualificatif d’opposants mais à celui, dangereux, de traîtres. Ils sont rendus inéligibles, poussés à l’exil ou emprisonnés.

Le scrutin législatif qui s’est tenu du 17 au 19 septembre, avec une victoire accordée au parti présidentiel Russie unie et une légère percée communiste, l’a montré. Hormis les traditionnels bourrages d’urnes et les votes forcés ou multiples, les possibilités de falsifications ont été multipliées via le vote électronique, le vote sur trois jours et les restrictions posées au travail des observateurs.

 

L’inversion du sens des mots est une constante du régime poutinien. Le 17 septembre, premier jour du vote, le ministère des affaires étrangères évoquait l’anniversaire de l’entrée des forces soviétiques en Pologne, quatre-vingt-deux ans plus tôt. Plutôt que de rappeler le protocole secret du pacte Molotov-Ribbentrop, en vertu duquel cette invasion a été déclenchée, ou de ses suites, comme le massacre de Katyn, le communiqué évoquait « le début de la marche libératrice de l’Armée rouge sur le territoire de la Pologne ».

Il s’agit d’une coïncidence mais elle n’est pas totalement fortuite. L’URSS aussi chérissait les élections, quand bien même elles étaient à candidat unique. La génération vieillissante aujourd’hui aux commandes de la Russie ne cache pas sa nostalgie soviétique. Ce que doivent être à ses yeux des élections est à chercher de ce côté-là : un moment de célébration nationale, avec orchestres et flonflons.

 

Cette perspective est encore lointaine, quelques garde-fous subsistent. Mais au mieux, les scrutins se transforment en référendum pour ou contre le statu quo. C’est la maigre indication que donne la progression du Parti communiste, une formation qui n’a pas décidé si elle était prête à contester au Kremlin son monopole politique.

Pour le pouvoir russe lui-même, ce constat n’est pas sans risques. D’abord il n’y a plus de thermomètre. Chaque échelon s’auto-intoxique en voulant satisfaire l’échelon supérieur – là aussi l’analogie avec l’URSS est opérante. Des milliers de bureaux de vote comptent les voix honnêtement, mais leurs résultats sont masqués dans le flot des falsifications. Alors même que ces résultats ne sont pas déshonorants pour le pouvoir en place.

Elections en Russie: Une triste mascarade

Elections en Russie: Une triste mascarade

 

Les élections en Russie appartiennent à un genre à part, hybride. Il n’y est pas question d’alternance, de coalitions, de débats, mais d’ajustements au sein de l’élite, et de contrôle : celui que démontrent les gouverneurs en apportant les résultats nécessaires ; celui dont fait preuve Vladimir Poutine en tenant d’une main ferme l’ensemble du système.(( Un papier du Monde, extrait))

Le processus électoral, lui, relève de l’imitation. La fraude remplace la compétition, ou en réduit les risques. Ceux qui refusent ces règles n’ont pas droit au qualificatif d’opposants mais à celui, dangereux, de traîtres. Ils sont rendus inéligibles, poussés à l’exil ou emprisonnés.

Le scrutin législatif qui s’est tenu du 17 au 19 septembre, avec une victoire accordée au parti présidentiel Russie unie et une légère percée communiste, l’a montré. Hormis les traditionnels bourrages d’urnes et les votes forcés ou multiples, les possibilités de falsifications ont été multipliées via le vote électronique, le vote sur trois jours et les restrictions posées au travail des observateurs.

 

L’inversion du sens des mots est une constante du régime poutinien. Le 17 septembre, premier jour du vote, le ministère des affaires étrangères évoquait l’anniversaire de l’entrée des forces soviétiques en Pologne, quatre-vingt-deux ans plus tôt. Plutôt que de rappeler le protocole secret du pacte Molotov-Ribbentrop, en vertu duquel cette invasion a été déclenchée, ou de ses suites, comme le massacre de Katyn, le communiqué évoquait « le début de la marche libératrice de l’Armée rouge sur le territoire de la Pologne ».

Il s’agit d’une coïncidence mais elle n’est pas totalement fortuite. L’URSS aussi chérissait les élections, quand bien même elles étaient à candidat unique. La génération vieillissante aujourd’hui aux commandes de la Russie ne cache pas sa nostalgie soviétique. Ce que doivent être à ses yeux des élections est à chercher de ce côté-là : un moment de célébration nationale, avec orchestres et flonflons.

 

Cette perspective est encore lointaine, quelques garde-fous subsistent. Mais au mieux, les scrutins se transforment en référendum pour ou contre le statu quo. C’est la maigre indication que donne la progression du Parti communiste, une formation qui n’a pas décidé si elle était prête à contester au Kremlin son monopole politique.

Pour le pouvoir russe lui-même, ce constat n’est pas sans risques. D’abord il n’y a plus de thermomètre. Chaque échelon s’auto-intoxique en voulant satisfaire l’échelon supérieur – là aussi l’analogie avec l’URSS est opérante. Des milliers de bureaux de vote comptent les voix honnêtement, mais leurs résultats sont masqués dans le flot des falsifications. Alors même que ces résultats ne sont pas déshonorants pour le pouvoir en place.

La distribution de milliards jusqu’aux élections présidentielles ?

La distribution de milliards jusqu’aux élections présidentielles ?

 

Un article de Marc Landré  dans le Figaro attire l’attention sur la dérive possible d’une distribution très large de milliards jusqu’aux élections présidentielles . Le  risque en effet compte-tenu de la fragilité des équilibres politiques, c’est que le chef d’État soit tenté de faire une annonce de dépense à chaque intervention.

« Comme avant chaque présidentielle, le chef de l’État sortant – surtout quand il est candidat (déclaré ou non) à sa propre succession – sort le carnet de chèque de l’État pour arroser large et ouvre grandes les vannes de la dépense. Emmanuel Macron ne déroge pas à la règle et le budget 2022, qui doit être présenté le 22 septembre prochain, en est un exemple flagrant.

Pas une semaine ne passe sans qu’une nouvelle dépense ne soit annoncée. Ce jeudi matin, c’est Olivier Véran qui a officialisé la gratuité de la pilule et de tous les soins/consultations attenants pour les moins de 25 ans à compter du 1er janvier… 2022. Et ce pour limiter les grossesses non désirées. Le coût, dévoilé par le ministre de la Santé ? 21 millions d’euros par an.

Mais s’il n’y avait que cela… À Marseille la semaine dernière, lors de son déplacement de trois jours dans la capitale phocéenne, le président de la République a aligné pas moins de 1,5 milliard d’euros en aides d’urgence pour la ville… « 

Covid-Passe sanitaire: jusqu’à Noël ou jusqu’à la veille des élections présidentielles ?

Covid-Passe sanitaire: jusqu’à Noël ou jusqu’à la veille des élections présidentielles ?

 

 

Le bavard ministre de la santé a déjà préparé le terrain en annonçant que le pass serait nécessaire au-delà de la date légale du 15 novembre. Il est donc vraisemblable que le fameux sésame sera obligatoire jusqu’aux fêtes de fin d’année voir même jusqu’à la veille des élections présidentielles.

La levée de cette mesure restrictive -mais nécessaire – constituerait un acte de libéralisation favorable au  pouvoir en place à la veille des élections. Pour justifier la mesure de prolongation du passe le ministre de la santé a déclaré

«La quatrième vague n’est pas derrière nous mais elle diminue», a-t-il indiqué, invitant toutefois à rester vigilent à l’approche de la fin des vacances qui pourrait créer un brassage de population et de la rentrée des classes.

Passe sanitaire: jusqu’à Noël ou jusqu’à la veille des élections présidentielles ?

Passe sanitaire: jusqu’à Noël ou jusqu’à la veille des élections présidentielles ?

 

 

Le bavard ministre de la santé a déjà préparé le terrain en annonçant que le pass serait nécessaire au-delà de la date légale du 15 novembre. Il est donc vraisemblable que le fameux sésame sera obligatoire jusqu’aux fêtes de fin d’année voir même jusqu’à la veille des élections présidentielles.

La levée de cette mesure restrictive -mais- nécessaire constituerait un acte de libéralisation favorable au  pouvoir en place à la veille des élections. Pour justifier la mesure de prolongation du path le ministre de la santé a déclaré

«La quatrième vague n’est pas derrière nous mais elle diminue», a-t-il indiqué, invitant toutefois à rester vigilent à l’approche de la fin des vacances qui pourrait créer un brassage de population et de la rentrée des classes.

Élections : pour le vote électronique

Élections : pour le vote électronique 

«Pour un vote électronique citoyen et souverain». Par Virginie Duby-Muller, Gilles Mentré, Jean-Michel Mis, Franck Nouyrigat , tribune dans l’Opinion .

 

 

Virginie Duby-Muller est députée LR de Haute-Savoie. Gilles Mentré est cofondateur de l’association Electis et maire-adjoint LR du XVIe arrondissement de Paris. Jean-Michel Mis est député LREM de la Loire. Franck Nouyrigat est cofondateur de l’association Electis.

 

L’abstention aussi aux élections syndicales

L’abstention aussi aux élections syndicales

 

A l’instar des scrutins politiques, ceux professionnels sont touchés par la désertion des urnes, sans que cela soit réellement su et commenté. Pourquoi taire cette désaffection inhérente à la complexité excessive du système électoral et aux changements profonds du syndicalisme ?, s’interrogent, dans une tribune au « Monde », Dominique Andolfatto et Dominique Labbé, politistes.

 

Tribune.

La chute de la participation aux élections régionales et départementales questionne aussi d’autres procédures électorales, particulièrement les élections professionnelles, censées fonder notre « démocratie sociale ». Là aussi, la désertion des urnes par les électeurs est devenue la caractéristique majeure sans que cela soulève beaucoup d’interrogations.

Depuis une réforme de 2008 – voulue par la CGT, la CFDT, la CPME et le Medef –, la participation des syndicats à de nombreux rouages au sein des entreprises ou d’institutions les plus diverses – Sécurité sociale, caisses de retraite, assurance-chômage, conseils de prud’hommes, conseils économiques, sociaux et environnementaux… – se fonde sur leurs résultats aux élections professionnelles.


Un seuil de 8 % des suffrages exprimés sélectionne les confédérations syndicales qui, avec les organisations d’employeurs, contribuent à l’élaboration des politiques publiques dans le domaine social au sens large et qui sont les interlocutrices régulières des plus hautes instances de l’Etat.

Les élections professionnelles ne sont donc pas moins importantes que les élections politiques. Elles contribuent – au moins en théorie – à la régulation sociale dans bien des secteurs et à la légitimation des acteurs de la démocratie sociale. De leurs résultats dépendent bien des choix collectifs : salaires, allocations-chômage, pensions de retraite, assurance-maladie, règlement de contentieux divers…

Pourtant, les résultats de ces élections ne sont guère commentés ni même connus. Le mode de production de la « mesure d’audience des syndicats » – selon sa dénomination officielle – est des plus étranges. Elle est publiée tous les quatre ans et cumule les résultats de trois types de scrutin, très différents, tant dans leur organisation que dans leurs enjeux.

 

D’abord, les élections désignant les institutions représentatives du personnel dans les entreprises d’au moins 11 salariés. Les syndicats ne présentent pas de candidats dans toutes ces entreprises, de sorte que, contrairement au présupposé de la mesure d’audience et des commentaires auxquels elle donne lieu, la plupart de ces électeurs n’ont pas en main les bulletins de toutes les organisations, et les possibilités de choix varient d’un établissement à l’autre. Seuls 15 % d’entre eux ont le choix entre au moins trois listes.

La mesure d’audience laisse de côté les établissements où le premier tour de scrutin n’a pu se tenir faute de candidats syndiqués. En 2013-2016, cela concernait près de 10 % du corps électoral total. Enfin, le décompte oublie que, lors du premier tour, dans plus de quatre scrutins sur dix, la majorité des inscrits n’ont pas voté. Dès lors, un second tour a été nécessaire dont les résultats ne sont pas pris en compte dans la mesure d’audience.

 

 

Elections-Abstention : pas de reconquête sans électrochoc politique

 

Elections-Abstention : pas de reconquête sans électrochoc politique

 

À juste titre, la politologue Céline Braconnier, directrice de Sciences-Po Saint-Germain-en-Laye, estime que la reconquête devra passer par « un électrochoc » des partis.( Et sans doute une remise en cause globale du système politique et pas seulement des partis . De ce point de vue la problématique évoquée est assez incomplète et témoigne d’une vision assez réductrice des facteurs explicatifs de la crise démocratique surtout de la part d’une spécialiste directrice de Sciences-po à Saint-Germain-en-Laye. NDLR)

 

Interview dans le JDD

 

L’abstention de 66,7% lors du premier tour des élections départementales et régionales, dimanche dernier, n’augure pas une participation très élevée au second tour, dimanche. Pour la politologue Céline Braconnier, directrice de Sciences-Po Saint-Germain-en-Laye, c’est « un nouveau cap » franchi pour une démobilisation électorale continue depuis vingt ans. Interrogée par le JDD, elle explique les raisons d’une participation aussi faible et se projette vers l’élection présidentielle de l’an prochain : « La campagne de 2022 peut faire revenir aux urnes celles et ceux qui ne se seront pas déplacés cette année. »

Une telle abstention était-elle à redouter?
Il n’y a rien de surprenant à ce que cette démobilisation électorale, qui affecte depuis vingt ans tous les scrutins intermédiaires et s’amplifie de façon continue, passe un nouveau cap aujourd’hui. Espérons qu’il provoquera un électrochoc du monde politique sur ses pratiques, qui ne soit pas seulement de façade. Car cette désertion citoyenne ne signifie pas que les Français se désintéressent de la politique ; elle marque une distance forte aux institutions et une défiance quasi généralisée à l’égard des élus, ce qui n’est pas la même chose.

Pourquoi les jeunes ont-ils boudé les urnes?
Les jeunes sont des votants particulièrement intermittents. Aux législatives de 2017, seuls 27% des 18-30 ans avaient voté. Que leur participation ne dépasse pas 10 à 15% pour un scrutin régional et départemental sans véritable campagne n’est donc pas étonnant. L’excitation du premier vote à 18 ans n’a pas complètement disparu. Mais ensuite, le vote devient fortement irrégulier et ne se régularise qu’une fois la vie personnelle et professionnelle stabilisée, dans le prolongement d’autres formes d’intégration sociale. S’ajoute aussi un facteur générationnel : ceux qui ont 20 ans aujourd’hui ne culpabilisent plus de s’abstenir quand ils ne comprennent ni les enjeux ni les offres. Alors que les catégories plus âgées continuent de voter par devoir, même lorsqu’elles sont désenchantées. Pour remobiliser les jeunes, les partis devront donc clarifier leurs positions et leurs programmes et faire montre de pédagogie. La valse des étiquettes et les alliances à géométrie variable ont montré à quel point les candidats étaient cette année restés indifférents aux besoins de clarté des électeurs.

Les formations dont l’électorat est plus jeune [RN, EELV] sont désavantagées quand l’abstention est élevée

L’abstention a-t‑elle une signification territoriale?
L’âge n’est pas le seul déterminant de l’abstention. La situation économique et le niveau de diplôme jouent également. Le 20 juin, comme lors de scrutins précédents, on a encore moins voté dans les quartiers populaires des métropoles que dans les centres-villes privilégiés ou les campagnes. Dans les zones rurales, dont la population est plus âgée et moins mobile, la pression sociale au vote reste aussi plus forte, du fait de l’interconnaissance. Même avec ce niveau très élevé d’abstention, on continue d’enregistrer des inégalités socioterritoriales de participation électorale.

L’abstention pénalise-t‑elle davantage certains partis?
Les formations dont l’électorat est plus jeune [RN, EELV] sont désavantagées quand l’abstention est élevée, car leurs électeurs potentiels restent plus difficiles à mobiliser. À l’inverse, le PS ou surtout LR, dont les sympathisants sont plus âgés, apparaissent moins impactés. Les déterminants sociodémographiques de la participation se cumulent, neutralisent ou compensent des niveaux variables de politisation. Et les formes comme l’intensité de la campagne peuvent produire des effets d’entraînement jusqu’au dernier moment. Ça explique que les sondeurs peinent à anticiper l’abstention et ses effets sur les résultats électoraux.

 

Quels sont les dangers d’une telle désaffection?
Le fait que la petite partie de la population qui vote constamment soit beaucoup plus âgée que la moyenne risque de renforcer le sentiment d’abandon, et donc l’auto-exclusion des jeunes de la civilisation électorale. Car les élus tendent à s’adresser prioritairement, tant dans leurs programmes qu’à travers leurs politiques publiques, à ceux qui votent.

Ceux qui s’abstiennent lors des scrutins locaux continuent de se mobiliser pour la présidentielle (!)

Est-ce de mauvais augure pour la présidentielle?
Il n’y a pas, jusque-là, de rupture avec le vote : ceux qui s’abstiennent très largement lors des scrutins locaux continuent de se mobiliser massivement pour la présidentielle, même si c’est un peu moins à chaque fois. À la condition qu’elle soit de forte intensité, porteuse d’offres politiques clivées et de figures incarnant des promesses de changement, qu’elle ne soit pas mise en scène comme jouée d’avance et que les procédures électorales facilitent la participation de tous, la campagne présidentielle de 2022 peut faire revenir aux urnes celles et ceux qui ne se seront pas déplacés cette année.

Elections: L’ensemble de la gauche seulement 36 %

 

Elections: L’ensemble de la gauche seulement 36 %

 

L’étude fine des résultats des élections régionales et départementales montre qu’à l’intérieur d’un bloc de gauche affaibli, les différentes forces le composant connaissent des trajectoires contrastées, analyse le chercheur en science politique Simon Persico dans une tribune au « Monde ».

 

Tribune.

 Plusieurs raisons obligent à nuancer tout enseignement que l’on peut tirer des élections régionales et départementales de 2021. D’abord, ce double scrutin constituait le troisième rendez-vous électoral depuis 2017. Les électeurs, qui avaient déjà pu profiter des deux élections intermédiaires précédentes – européennes de 2019 et municipales de 2020 – pour envoyer un message politique, se sont très peu mobilisés.

L’abstention massive, renforcée par l’impossibilité de sanctionner un pouvoir national qui n’était à la tête d’aucune région, aboutit à une participation dominée par les générations les plus âgées et les catégories sociales les plus favorisées, au détriment des jeunes notamment. Cela n’est pas sans conséquences sur les équilibres politiques, les catégories les plus mobilisées étant aussi les plus favorables à la droite et, au sein de la gauche, au Parti socialiste (PS).

Ce contexte de très faible participation a bénéficié massivement aux exécutifs sortants. La surparticipation des électeurs les plus légitimistes explique ainsi la grande stabilité qui ressort de ces deux élections : si la gauche compte deux conquêtes à La Réunion et à la Martinique, on ne dénombre, en France métropolitaine, aucune alternance au niveau régional, et moins d’une dizaine au niveau départemental : cinq exécutifs départementaux passent de gauche à droite, deux basculent de droite à gauche.


Cette stabilité explique le sentiment de satisfaction affiché par les responsables socialistes au soir du 27 juin. Il paraîtrait toutefois hasardeux de considérer que ces élections marquent le retour du PS au premier plan de la vie politique française. En effet, et c’est la troisième raison qui oblige à nuancer les enseignements tirés de ces deux élections, ils illustrent la profonde déconnexion entre vie politique nationale et vie politique locale, un phénomène qui apparaissait déjà lors des élections municipales de 2020.

L’étude fine des résultats offre pourtant quelques enseignements pour les forces de gauche. D’abord, indépendamment de la résistance des socialistes dans les régions et les départements qu’ils dirigeaient, le niveau total de la gauche et des écologistes se maintient à un niveau total bas. A l’échelle nationale, l’ensemble des forces de gauche obtient environ 36 % des suffrages exprimés lors du premier tour des régionales ; elles retrouvent ainsi leur niveau de 2015, qui constituait déjà un point bas pour des élections régionales, dans un contexte de forte sanction à l’encontre du gouvernement socialiste.

Politique–Des élections départementales qui ne servent à rien

Politique–Des  élections départementales qui ne servent à rien

 

 

Des élections qui ne servent pas davantage que les départements concernés. En cause, le fait de l’empilage de nombre de structures administratives et politiques. À la base on trouve parfois des délégués de communes, partout des communes, souvent des structures intercommunales (communautés de communes), ensuite des départements, des régions et bien sûr l’Etat. Il y a au moins deux étages de trop.

De façon un peu arbitraire,  on se partage les compétences sans grande cohérence. Ainsi les départements sont surtout chargés des dépenses sociales (RSA, aide sociale à l’enfance, création et gestion de maisons de retraite), de la construction, l’entretien et l’équipement des collèges, de l’administration de la voirie départementale, ainsi que de la gestion des bibliothèques de prêt, des services d’archives et de musées.

Une sorte de bric-à-brac ou d’auberge espagnole. Cela d’autant plus la législation sociale est souvent du ressort de l’État. L’État décide par exemple l’augmentation des conditions du RSA et les départements financent. Même chose pour le financement et l’entretien des routes. L’État décide de la fiscalité et les départements entretiennent ce qui relève de leurs compétences avec ce que leur attribue l’État. Résultat dans les zones démographiques peu peuplées les infrastructures sont dans un attentat pitoyable.

Évidemment les électeurs sont bien incapables de dire quels sont les compétences et les responsables aussi bien des régions que des départements . N’empêche ses électeurs sont appelés aux urnes. Seule une minorité s’y rendra et il faudra encore compter près de 60 % d’abstention minimum  (Exactement 65 % au second tour ) qui pose un vrai problème de démocratie et de remise en cause  des structures politiques et administratives en France.

 

Élections régionales : les raisons

Élections régionales : les raisons 

 

Une analyse intéressante du Politologue Pierre Martin (CNRS) qui est l’un des meilleurs analystes français des élections.

Mais une analyse quand même un peu trop partielle qui ne pose pas la question du fonctionnement du système politique, de sa légitimité et de son efficacité. une  analyse qui ne montre pas assez l’énorme décalage entre la demande et l’offre politique. Quant au come-back de Wauquiez c’est un peu surréaliste.  Et cela discrédite une grande partie du papier !Pourquoi pas aussi Muselier futur président de la république !!! (Interview dans l’Opinion)

Comment expliquez-vous l’abstention historique observée aux élections régionales et départementales de juin, qui s’élève à 66 % au premier comme au second tour ?

Il y a trois raisons principales : tout d’abord le déclin du sens du devoir électoral. C’est un phénomène fort, qui se développe en liaison avec un individualisme narcissique analysé par de nombreux sociologues depuis la fin des années 1960. Il a joué d’autant plus que les Français ont le sentiment que ces élections touchent peu leur vie quotidienne. Donc beaucoup d’électeurs s’en désintéressent.

Le deuxième facteur, c’est la conjoncture politique. On a une conjoncture beaucoup moins mobilisatrice, car beaucoup moins dramatique, qu’en 2015. N’oublions pas toute la série d’attentats islamistes en France, Charlie Hebdo en janvier 2015 puis le Bataclan en novembre. C’était une conjoncture très politique, au sens où un certain nombre d’électeurs se sentaient mobilisés sur la politique. En même temps, il y avait un mécontentement très fort contre le pouvoir en place et contre François Hollande. Les électeurs qui ne s’intéressent pas aux enjeux de l’élection elle-même utilisent l’élection pour s’exprimer sur la politique nationale.

Le dernier facteur, c’est la position dans le calendrier électoral. Ces élections régionales et départementales sont arrivées après d’autres élections intermédiaires, les européennesles municipales, où les électeurs avaient déjà eu l’occasion de s’exprimer. Donc c’était là aussi une temporalité peu favorable. Car il ne faut jamais oublier une chose : c’est la participation qu’il faut expliquer, pas l’abstention. L’immense majorité des électeurs, que ce soit en France ou ailleurs, ont un rapport très distant avec la politique. Donc ce qu’il faut expliquer, c’est pourquoi ils viennent voter. On ne s’étonne pas que les gens qui ne s’intéressent pas au football ne vont pas assister à un match de football et ne regardent pas les matches à la télévision. Pourquoi s’étonner que les gens qui ne s’intéressent pas à la politique n’aillent pas voter ?

Est-ce qu’on peut tirer des enseignements nationaux de cette élection sans électeurs ?

Bien sûr, mais avec une très grande prudence. D’abord, est-ce qu’il ne va pas y avoir aussi une baisse de la participation à l’élection présidentielle de 2022 ? En 2002 déjà, on avait eu une participation qui était de l’ordre de 70 % seulement au premier tour. Elle s’était très fortement redressée en 2007, avec les campagnes de Nicolas Sarkozy, de François Bayrou, de Ségolène Royal, donc des têtes nouvelles très mobilisatrices au premier tour. Cette participation importante d’ailleurs n’avait pas été un succès pour le FN. Depuis, c’est vrai qu’en 2012 et en 2017, il y a eu un effritement de la participation à l’élection présidentielle. Donc on peut se poser la question de la participation en 2022.

Autre enseignement, cette faible participation confirme qu’aujourd’hui, il n’y a pas une vague de mécontentement importante contre le pouvoir en place. C’est ce qu’indiquent aussi les enquêtes sur la popularité du Président, mais aussi la réélection assez facile de la ministre Brigitte Bourguignon lors d’une législative partielle début juin dans le Pas-de-Calais. Enfin, l’évènement, au fond, de ces élections régionales, c’est le come-back spectaculaire de Laurent Wauquiez.

Il était pourtant très attendu…

Peut-être, mais ça change très fortement la donne à LR. C’est lui qui a fait le meilleur résultat. Sa victoire, dans une région tenue par le PS jusqu’en 2015, a entraîné, dans un effet d’amplification, deux conseils départementaux, le puy de Dôme et l’Ardèche. Cela rebat les cartes à droite pour la présidentielle, c’est une évidence. D’autant plus que Laurent Wauquiez est membre de LR, contrairement à Xavier Bertrand. C’est ce dernier qui va être en difficulté. Il est hors de question désormais que la direction de LR impose un candidat sans procédure d’arbitrage ; or Xavier Bertrand a toujours refusé cette procédure. Il va donc être en porte à faux.

Marine Le Pen sort-elle fragilisée de ces élections ?

Oui. Déjà qu’un certain nombre de leaders de la droite radicale et de militants doutaient de sa capacité à gagner l’élection présidentielle, maintenant il n’y a plus vraiment de doute… Cela va donc être difficile pour elle de mobiliser son parti dans la perspective d’une élection où, au fond, sa crédibilité est profondément affaiblie. Si même Mariani n’a pas réussi à l’emporter en Provence-Alpes-Côte d’Azur, comment imaginer que Marine Le Pen puisse gagner à l’élection présidentielle ?

Cette fragilisation ouvre-t-elle la voie à Eric Zemmour ?

Elle peut ouvrir une perspective pour ceux qui chercheraient une autre candidature, c’est évident. Maintenant, il n’est pas certain que Zemmour ait suffisamment de crédibilité.

Ces élections changent-elles quelque chose pour la gauche ?

Les résultats ne règlent rien à gauche. Les Verts peuvent dire qu’ils sont les plus dynamiques, dans la mesure où ils ont gagné toutes les primaires avec le PS, là où le PS n’avait pas de président sortant. Et en même temps, le PS dit que c’est lui qui est la principale force de gauche, puisqu’il n’y a que lui qui a fait gagner la gauche. Mélenchon ne s’était pas impliqué dans ces élections locales, et Roussel a eu une stratégie plus identitaire, mais il est lui aussi affaibli, car le Val-de-Marne est passé à droite. La probable candidature d’Anne Hidalgo ne sort pas non plus renforcée, tout simplement parce que la candidate qu’elle a soutenue a échoué au premier tour en Ile-de-France et a lourdement échoué à Paris. Donc là encore, c’est touché mais pas coulé.

Et pour Emmanuel Macron ?

Eh bien, malgré le lourd échec des listes gouvernementales et la confirmation de l’incapacité de LREM à s’implanter à des élections locales, finalement, le Président peut quand même enjamber ces élections. Il y a au moins une candidature qui ne sera pas remise en cause à l’intérieur de son camp, c’est la sienne. Sans lui, les autres n’existent pas beaucoup à LREM…

La jeunesse de LREM suffit-elle à expliquer son défaut d’enracinement ?

Non, ce n’est pas cela qui explique cette difficulté d’enracinement. Si Emmanuel Macron l’a emporté lors de l’élection présidentielle de 2017, c’est parce que beaucoup d’électeurs considéraient que les partis traditionnels de gouvernement, le PS et LR, avaient échoué au niveau national. Mais les mêmes électeurs ne considèrent pas du tout que les élus locaux de ces partis traditionnels de gouvernement ont échoué, tout au contraire. C’est là la raison profonde de l’échec de LREM. Emmanuel Macron a dit qu’il voulait prendre le meilleur de la droite et de la gauche. Du coup, il est logique que les électeurs votent pour les sortants de gauche ou de droite dont ils sont satisfaits. C’est déjà ce que l’on a vu aux municipales en 2020. C’est d’ailleurs une situation qui n’est pas sans évoquer les débuts de la Ve République. L’arrivée au pouvoir du général De Gaulle en 1958 était aussi un phénomène de politique nationale. Beaucoup de Français considéraient que les partis traditionnels de la IVe n’étaient pas capables de résoudre les problèmes nationaux du pays, et en particulier la crise algérienne. Mais cela ne signifiait pas du tout que ces mêmes électeurs étaient mécontents de leurs maires et de leurs conseillers généraux, qu’ils soient indépendants, MRP, socialistes ou radicaux. Les gaullistes ont mis très longtemps à s’insérer dans des élections locales.

Les résultats de dimanche disent-ils que la droite pourrait figurer au second tour de la présidentielle ?

Non, ils ne disent pas cela, ils ne disent pas le contraire non plus. Vous inférez sur le comportement des électeurs à la présidentielle, dont ces élections ne nous disent rien. Par contre, ces élections ont un impact sur ce qu’il se passe à l’intérieur des équipes politiques. Ces élections vont inciter les partisans de LR à croire qu’ils peuvent gagner l’élection présidentielle. Cela va rendre encore plus âpre la bataille pour la candidature. C’est la raison pour laquelle, de mon point de vue, le principal événement de ces élections, c’est le résultat de Laurent Wauquiez, car il relance spectaculairement le match à droite.

Elections départementales: Un niveau bas de la gauche

Elections départementales: Un niveau bas de la gauche 

 

L’étude fine des résultats des élections régionales et départementales montre qu’à l’intérieur d’un bloc de gauche affaibli, les différentes forces le composant connaissent des trajectoires contrastées, analyse le chercheur en science politique Simon Persico dans une tribune au « Monde ».

 

Tribune.

 Plusieurs raisons obligent à nuancer tout enseignement que l’on peut tirer des élections régionales et départementales de 2021. D’abord, ce double scrutin constituait le troisième rendez-vous électoral depuis 2017. Les électeurs, qui avaient déjà pu profiter des deux élections intermédiaires précédentes – européennes de 2019 et municipales de 2020 – pour envoyer un message politique, se sont très peu mobilisés.

L’abstention massive, renforcée par l’impossibilité de sanctionner un pouvoir national qui n’était à la tête d’aucune région, aboutit à une participation dominée par les générations les plus âgées et les catégories sociales les plus favorisées, au détriment des jeunes notamment. Cela n’est pas sans conséquences sur les équilibres politiques, les catégories les plus mobilisées étant aussi les plus favorables à la droite et, au sein de la gauche, au Parti socialiste (PS).

Ce contexte de très faible participation a bénéficié massivement aux exécutifs sortants. La surparticipation des électeurs les plus légitimistes explique ainsi la grande stabilité qui ressort de ces deux élections : si la gauche compte deux conquêtes à La Réunion et à la Martinique, on ne dénombre, en France métropolitaine, aucune alternance au niveau régional, et moins d’une dizaine au niveau départemental : cinq exécutifs départementaux passent de gauche à droite, deux basculent de droite à gauche.


Cette stabilité explique le sentiment de satisfaction affiché par les responsables socialistes au soir du 27 juin. Il paraîtrait toutefois hasardeux de considérer que ces élections marquent le retour du PS au premier plan de la vie politique française. En effet, et c’est la troisième raison qui oblige à nuancer les enseignements tirés de ces deux élections, ils illustrent la profonde déconnexion entre vie politique nationale et vie politique locale, un phénomène qui apparaissait déjà lors des élections municipales de 2020.

L’étude fine des résultats offre pourtant quelques enseignements pour les forces de gauche. D’abord, indépendamment de la résistance des socialistes dans les régions et les départements qu’ils dirigeaient, le niveau total de la gauche et des écologistes se maintient à un niveau total bas. A l’échelle nationale, l’ensemble des forces de gauche obtient environ 36 % des suffrages exprimés lors du premier tour des régionales ; elles retrouvent ainsi leur niveau de 2015, qui constituait déjà un point bas pour des élections régionales, dans un contexte de forte sanction à l’encontre du gouvernement socialiste.

Elections régionales : « Dimanche, tous aux urnes! » : Un appel idiot aux jeunes !

Elections régionales : « Dimanche, tous aux urnes! » : Un appel idiot aux jeunes   !

 

Des médias relayent un appel à la mobilisation des jeunes  pour les sélections locales. Un appel inutile, au surplus idiot. D’abord tous les sondages montrent que l’abstention sera au moins aussi importante au second tour qu’au premier en raison du climat politique général tout autant en raison de l’inutilité de ces structures locales qui font double emploi avec les autres.

Surtout cet appel ne traite surtout que de la forme. Il se réfère essentiellement à l’obligation citoyenne en oubliant de traiter les facteurs explicatifs fondamentaux de la distanciation du peuple et de ses représentants politiques.Et l’utilisation de la vieille dialectique usée des boutiques politiques.

On comprend que la diversité de ceux qui appellent les jeunes à se rendre aux urnes ait contraint à gommer les différences d’appréciation au point de ne rien traiter de la crise démocratique sur le fond. Cet appel aurait sans doute été réellement intéressant et historique s’il avait proposé la mise en débat des conditions de pratique de la démocratie, notamment de sa représentativité, de son efficacité et de sa légitimité. Un appel qui aurait été utile s’il avait aussi dénoncé cette caste de clercs du système qui se partage mandat et rémunération. Autour de 2 à 3000 € pour des élus départementaux complètement incompétents et qui pour la plupart se contentent de participer à des réunions dirigés par les technos. Sans parler évidemment des rémunérations accessoires dans différentes institutions et organisations.

 

Département de moins de 250 000 habitants : 1 555,76 € bruts par mois et 1 858,67 € bruts par mois s’il est membre de la commission permanente.

Département de 250 000 à 500 000 habitants : 1 944,70 € bruts par mois et 2 139,17 € bruts par mois s’il est membre de la commission permanente.

Département de 500 000 à 1 million d’habitants : 2 333,64 € bruts par mois et 2 567 € bruts par mois s’il est membre de la commission permanente.

Département de 1 à 1,25 million d’habitants : 2 528,11 € bruts par mois et 2 780,92 € bruts par mois s’il est membre de la commission permanente.

Département de plus de 1,25 million d’habitants : 2 722,58 € bruts par mois et 2 994,84 € bruts par mois s’il est membre de la commission permanente.

 

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Le même phénomène qu’on rencontre d’ailleurs au plan des communes et des intercommunalités( exemple 20 vice-présidents pour la communauté de Saumur Val de Loire, 100 000 rémunérés chacun 3000 € !).

 

Tout est à remettre en cause les conditions d’émergence des candidats, leur mode d’élection, la nature des soutiens, le financement des campagnes sans parler du problèmes fondamentaux de la compétence de la gestion démocratique

 

Bref un appel qui aurait pu être utile s’il avait été centré sur le cœur de la problématique.

 

 

La tribune :

 

« Dimanche, le ciel nous est tombé sur la tête : 82% des électeurs de moins de 35 ans se sont abstenus, et même 84% des moins de 24 ans. Un record sous la Cinquième République, une déflagration démocratique totale, un cinglant aveu d’échec pour nos représentants.

Derrière ces chiffres sidérants et dramatiques, des explications et réalités multiples évidemment, mais au moins un constat, implacable : l’abstention, grande gagnante de cette élection, est plus que jamais le premier parti de France. Le phénomène abstentionniste n’est pas nouveau et ne cesse de grandir, élection après élection, depuis les années 1980. En 1986, au premier tour des élections régionales, l’abstention n’était que de 21,8%. Son accélération soudaine et historique dimanche doit nous interroger de toute urgence sur l’état de santé de notre démocratie électorale.

Comment expliquer, en effet, une telle érosion du vote, en particulier auprès des plus jeunes? Sans doute en grande partie par une évolution profonde des comportements électoraux de notre génération. Les jeunes s’expriment désormais à travers d’autres outils et canaux qu’ils estiment plus efficaces pour faire avancer la société. Ils s’engagent dans la rue, au sein des associations, ou encore pour des causes ponctuelles sur les réseaux sociaux, plutôt qu’en déposant un bulletin dans l’urne. Face à l’incapacité de la classe politique à rétablir un lien de confiance avec les citoyens, le vote n’apparaît plus comme un vecteur de changement puissant.

« A quoi bon voter, si rien ne change? ». Derrière ce renoncement, ce sont les fondements mêmes de la démocratie qui s’en trouvent désormais ébranlés. Aucune démocratie ne peut survivre durablement sans et contre ses électeurs. Or, quelle légitimité à long-terme pour des élus seulement plébiscités, en réalité, par une infime minorité des Français, et rejetés ou ignorés par tous les autres? Face à ce péril démocratique, nous avons décidé d’engager une initiative historique. Nous lançons un grand appel au vote transpartisan, d’une ampleur inédite.

Militants associatifs, syndicaux ou politiques, nous sommes plus de mille jeunes citoyens engagés de moins de 30 ans, aux quatre coins du pays, à faire le choix du rassemblement derrière une bannière commune, celle de la lutte contre l’abstention. Par delà nos engagements, nos parcours, nos idées, nos étiquettes partisanes, nous sommes animés par la même volonté d’agir. Par cette union symbolique, nous voulons provoquer un électrochoc : si l’abstention a remporté une bataille, il est encore temps de lui donner tort!

Nous voulons adresser un message simple à la jeunesse : dimanche, votez. Ne laissez personne d’autre décider, à votre place, de votre avenir. Reprenez le chemin des urnes pour faire entendre votre voix et défendre votre vision du monde. L’abstention est une tentation séduisante lorsque la classe politique donne le sentiment d’être hors-sol, déconnectée de nos réalités et aveugle aux aspirations de la jeunesse. Confrontés à une perte de repères et de perspectives d’avenir, et pour certains à une détresse financière et psychologique de plus en plus insoutenable, de nombreux jeunes ne se sentent plus concernés par l’offre politique qui leur est proposée. Mais s’abstenir, pourtant, n’est jamais la solution. Seulement une chimère qui ne fait qu’aggraver toujours davantage les maux de notre démocratie malade.

Les élections départementales et régionales ne sont certes pas les plus spectaculaires ou médiatiques, mais elles n’en demeurent pas moins primordiales et incontournables. Action sociale, transports, lycées, culture, tourisme, sport, développement économique, environnement, formation professionnelle : les départements et les régions jouent un rôle actif et décisif au cœur de nos vies quotidiennes. Alors, dimanche, faisons le pari du sursaut citoyen. En retournant aux urnes, nous pouvons saisir une opportunité immense : celle de déjouer les pronostics et les sondages fatalistes, de faire mentir ceux qui se satisfont d’une jeunesse mise de côté, de raviver, enfin, l’espoir d’une démocratie plus saine, au sein de laquelle chacun pourra faire entendre sa voix et porter ses convictions en harmonie.

Dimanche, nous avons la possibilité de faire reculer cet adversaire sans visage, et pourtant omniprésent, qu’est l’abstention. Ne laissons pas passer notre chance. Faisons, tous ensemble, le choix du vote. »

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