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« Réparer une société meurtrie  » ( Laurent Berger)

« Réparer une société  meurtrie  » ( Laurent Berger)

 Laurent Berger, ancien secrétaire général de la CFDT, espère que les forces politiques seront capables de régénérer la démocratie après les législatives. ( dans la Tribune)

Considérez-vous l’élection législative 2024 comme un moment historique, voire « tragique », de la démocratie ?

LAURENT BERGER - Il y a un an déjà je faisais référence à une « crise démocratique », et d’ailleurs le titre du livre que j’avais publié au printemps 2023, « Du mépris à la colère », résumait bien ce qu’éprouvait une partie des Français. Le moment en effet historique et tragique de cette élection législative est l’aboutissement d’une forme de « dissolution démocratique », puisque le vote massif en faveur du Rassemblement national est aussi un vote protestataire, l’expression d’une colère des citoyens à l’égard du mépris ressenti de la part du pouvoir. C’est aussi un vote de difficultés sociales sur des sujets comme la reconnaissance au travail, les difficultés de logement, les déserts médicaux, la raréfaction des services publics, etc., des difficultés quotidiennes auxquelles les Français ont le sentiment qu’aucune réponse à « hauteur de femme et d’homme » n’est apportée. Ce moment historique de la démocratie exige un sursaut démocratique.

Le vote RN en 2024 n’est pas comparable aux précédents. Au suffrage de « contestation sans risque » s’est substitué un suffrage d’« adhésion ». Quelle en est l’origine ?

Soyons honnêtes : tout ne va pas mal dans notre pays. Même dans des conditions qui peuvent être imparfaites, tout citoyen est soigné, a accès à l’école, bénéficie d’une couverture sociale, est défendu par la police, peut se tourner vers la justice, etc. Mais ce qui mine notre société, ce sont les inégalités sociales et territoriales. La protestation vient du fait qu’il existe des méthodes pour atténuer l’insatisfaction – sollicitation des corps intermédiaires, rôle accru des entreprises, consultations sociales et citoyennes, rôle des collectivités locales … – mais que la gouvernance actuelle ne mobilise pas. Au fil du temps cette protestation est demeurée, et à force de ne pas trouver d’issue, elle s’est muée chez certains en adhésion.

Si cette méthode de concertation et de dialogue avait été adoptée lors du débat sur les retraites, la réforme n’aurait pas provoqué une telle incompréhension, une telle colère, un tel sentiment d’injustice

 

En adhésion, c’est-à-dire que le suffrage électoral se joue désormais sur le terrain des « valeurs » ?

Je le crois fermement. Notre République fonctionne sur un trépied de valeurs : liberté, égalité, fraternité. Les deux premières occupent largement le débat public et politique ; mais qui se préoccupe vraiment de la fraternité ? Or d’elle découle notre capacité à vivre les uns avec les autres, ce qui, me semble-t-il, est tout aussi cardinal. Les valeurs du RN sont la négation des trois valeurs républicaines. Ses méthodes et son programme les déshonorent. S’adresser à l’électorat RN réclame de repenser la démocratie, c’est-à-dire de la replacer dans sa vocation : écouter les citoyens et leur permettre de participer aux décisions qui les concernent. La démocratie est un équilibre entre l’exercice du pouvoir confié par le suffrage universel et la représentation des intérêts divergents qui traversent la société. Cette représentation mobilise la société civile, les corps intermédiaires, les élus locaux, les entreprises, et bien sûr les citoyens eux-mêmes, qui d’ailleurs expriment une grande volonté d’être acteurs de leur démocratie. A cette condition, ils prennent part à la réflexion, arbitrent en connaissance de cause, sont responsabilisés, adhèrent à la mise en œuvre même s’ils ne la partagent pas totalement, l’assument… Ils sont considérés en tant que citoyens de la démocratie et non plus comme seuls sujets ou consommateurs d’une démocratie représentative qui donne l’impression de ne s’intéresser à eux que pendant les campagnes électorales séparant deux scrutins. La démocratie, c’est proposer le pouvoir de vivre et le pouvoir d’agir. Si cette méthode de concertation et de dialogue – qui a fait ses preuves soit lors de conférences sociales soit lors des conventions citoyennes sur le climat et l’aide à mourir – avait été adoptée lors du débat sur les retraites, la réforme n’aurait pas provoqué une telle incompréhension, une telle colère, un tel sentiment d’injustice. Lesquels se sont traduits en suffrages pour le RN.

Que redoutez-vous dans les prochains jours, les prochaines semaines, les prochains mois ?

La colère est si grande aujourd’hui, et la manière dont le RN l’entretient, l’enflamme et l’exploite est si délétère, que la priorité et l’urgence seront de réparer une société profondément morcelée, divisée, et, quelle que soit l’issue, meurtrie. L’enjeu des nouveaux gouvernants – s’il ne s’agit pas du RN – sera, tout simplement, de réapprendre à « considérer » les citoyens, de restaurer à leur égard une confiance devenue anémiée, et d’apporter des solutions à double hauteur : celle de leur quotidien, celle de la société dans son ensemble. Un défi, j’insiste, de démocratie.

Je n’ai aucun compte à régler avec le chef de l’Etat

 

L’arrivée au pouvoir du RN, qu’elle s’effectue le 8 juillet ou en 2027, marquerait-elle une bascule civilisationnelle ?

La France est tout sauf le pays rabougri, en déclin, recroquevillé sur lui-même, en danger que dessine l’extrême droite à des fins électoralistes. Elle n’est pas le pays du repli, de l’ostracisme, de l’exclusion, de l’autoritarisme que promet le RN. Elle est le pays de l’accueil, du débat contradictoire, de l’élévation des consciences, d’un modèle social solidaire. Elle est le pays des Lumières. Le RN au pouvoir, ce sera le basculement de la démocratie vers l’illibéralisme puis une forme de totalitarisme. De la Russie de Poutine à l’Amérique de Trump en passant par l’Europe et la Pologne du PiS, la Hongrie d’Orban, la Slovaquie de Fico, l’Italie de Meloni, ou les Pays-Bas de Wilders, les exemples ne manquent pas des dérives dont les « amis » du RN se sont rendus coupables. En effet donc, le RN au pouvoir pourrait signifier un changement profond de société.

Quelle responsabilité dans la « dissolution de la démocratie » le chef de l’Etat endosse-t-il à vos yeux ?

Je mentirais si je vous disais que je ne reçois pas de nombreux messages, y compris de députés Renaissance, m’indiquant que « j’avais vu juste depuis longtemps », qu’il « aurait fallu m’écouter plus tôt », que « la manière dont il se comportait avec la CFDT aurait dû alerter »… Je vais être franc : je m’en « fiche » et cela n’est plus le sujet. Je n’ai aucun compte à régler avec le chef de l’Etat. Les questions qu’il soulève sont, selon moi, derrière nous. Je suis focalisé sur maintenant : dimanche 7 juillet, et bien sûr après. J’ai appelé évidemment à voter contre le RN, j’ai appelé ensuite aux désistements entre listes républicaines pour faire barrage, maintenant je souhaite que les forces démocratiques s’organisent, plus précisément s’entendent pour mettre en œuvre le plus essentiel : apaiser et réconcilier le pays.

Législatives : rebond de la gauche avec une majorité relative

Législatives : rebond de la gauche avec une majorité relative

Une surprise monumentale et un véritable saut dans l’inconnu. Dimanche soir, à l’issue du second tour des législatives, les estimations de l’Ifop donnaient, à 22h00, une majorité relative au Nouveau Front populaire à l’Assemblée. L’alliance des gauches (Insoumis, écologistes, socialistes et communistes) obtiendrait, selon ces derniers chiffres, entre 187 et 198 sièges au Palais Bourbon. En nette progression par rapport à son ancêtre de la Nupes, qui était parvenu à obtenir 151 députés en 2022. En dépit de ce résultat, la gauche pourrait être, si elle ne trouve pas d’autres alliés, dans l’incapacité de construire une majorité solide capable d’éviter les motions de censure à l’Assemblée.

En seconde position, les macronistes tireraient également leur épingle du jeu, en obtenant entre 161 et 169 députés à la Chambre basse. Une baisse très significative par rapport à il y a deux ans, mais un chiffre largement supérieur à ceux évoqués dans les dernières enquêtes d’opinion. Contre toute attente…

 

Prix et Consommation courante des ménages : une inflation de près de 50 % en 20 ans

Prix et Consommation courante des ménages : une inflation de près de 50 % en 20 ans

Avec l’inflation, un caddie qui coûtait 100 euros en 2004 revient aujourd’hui à 143 euros, selon un économiste. Mais lorsque la réduction de la taille des produits est prise en compte, il devient encore plus onéreux pour les consommateurs.( info du Figaro)

Pour Quentin Demé, cofondateur du Congrès UPI et professeur d’Économie et Finance, si l’on additionne l’inflation et la réduction de la taille des produits, «c’est une double perte de pouvoir d’achat pour le consommateur»«Un caddie qui vous coûtait 100 euros en 2004, vous coûte désormais près de 143 euros en juin 2024. Premier état de fait : vous remarquez une inflation très importante sur votre caddie en 20 ans. Néanmoins, cette somme reste biaisée puisqu’elle n’intègre pas la pratique de la réduflation. Vous avez certes le même nombre de produits mais plus la même contenance. Ainsi, en intégrant cette pratique pour obtenir le même caddie qu’en 2004 (en supposant que tous les produits aient subi une perte de 14,3%), vous devriez non pas dépenser 143 euros mais près de 167 euros !», pointe le spécialiste.

Pour réaliser ce calcul, Quentin Demé a identifié une augmentation des prix de 43% sur vingt ans, uniquement pour l’inflation, soit environ 1,7% chaque année. Il s’est ensuite appuyé sur une étude menée au Canada au cours des vingt dernières années sur près de 300 produits ayant fait l’objet d’une «shrinkflation» qui démontre qu’en moyenne ceux-ci ont subi une réduction de leur taille de 14,3%. Au cours de son enquête, il a notamment découvert que des sachets de croquettes pour chien étaient passés de 10 à 7 kilogrammes en un an, tandis que leur prix avait évolué de 16,67 euros à 24,90 euros, soit une hausse de 49,7%.

 

Assurance-chômage : Attal serait prêt à une concertation désormais

Assurance-chômage : Attal serait prêt à une concertation désormais

Jusque-là la plupart des réformes ont été imposée par la force de la part de Macron. En clair, on a pratiquement fait une croix sur la médiation avec les interlocuteurs sociaux. Avec Macron, on a sans doute atteint le degré zéro de la démocratie sociale. Et pour masquer son bonapartisme, Macron n’a cessé d’inventer des institutions bidons qui n’ont jamais fonctionné. Même le conseil économique et social environnemental s’est plaint du délitement de la concertation comme les syndicats bien sûr mais aussi le patronat.

Pour redresser la barre en quelque sorte Attal promet une autre conception de la gestion et par exemple il envisage pour la réforme de l’assurance chômage de remettre en débat le projet actuellement suspendu.

«Le décret devait paraître le 1er juillet, au lendemain du premier tour des élections législatives. Passer le décret à ce moment-là aurait été perçu comme un passage en force», assure Gabriel Attal, à propos de la suspension de la réforme de l’assurance-chômage. Gabriel Attal souhaite tout de même la poursuite de cette réforme à l’issue des législatives. «Il faut atteindre le plein-emploi car nos services publics se financent par le travail des Français et pas la création d’impôts. Quand on est au plein-emploi, les salaires augmentent plus vite.»

Il propose ainsi de relancer les concertations après le deuxième tour. 

Prix et Consommation courante des ménages : une inflation de près de 50 % en 20 ans

Prix et Consommation courante des ménages : une inflation de près de 50 % en 20 ans

Avec l’inflation, un caddie qui coûtait 100 euros en 2004 revient aujourd’hui à 143 euros, selon un économiste. Mais lorsque la réduction de la taille des produits est prise en compte, il devient encore plus onéreux pour les consommateurs.( info du Figaro)

Pour Quentin Demé, cofondateur du Congrès UPI et professeur d’Économie et Finance, si l’on additionne l’inflation et la réduction de la taille des produits, «c’est une double perte de pouvoir d’achat pour le consommateur»«Un caddie qui vous coûtait 100 euros en 2004, vous coûte désormais près de 143 euros en juin 2024. Premier état de fait : vous remarquez une inflation très importante sur votre caddie en 20 ans. Néanmoins, cette somme reste biaisée puisqu’elle n’intègre pas la pratique de la réduflation. Vous avez certes le même nombre de produits mais plus la même contenance. Ainsi, en intégrant cette pratique pour obtenir le même caddie qu’en 2004 (en supposant que tous les produits aient subi une perte de 14,3%), vous devriez non pas dépenser 143 euros mais près de 167 euros !», pointe le spécialiste.

Pour réaliser ce calcul, Quentin Demé a identifié une augmentation des prix de 43% sur vingt ans, uniquement pour l’inflation, soit environ 1,7% chaque année. Il s’est ensuite appuyé sur une étude menée au Canada au cours des vingt dernières années sur près de 300 produits ayant fait l’objet d’une «shrinkflation» qui démontre qu’en moyenne ceux-ci ont subi une réduction de leur taille de 14,3%. Au cours de son enquête, il a notamment découvert que des sachets de croquettes pour chien étaient passés de 10 à 7 kilogrammes en un an, tandis que leur prix avait évolué de 16,67 euros à 24,90 euros, soit une hausse de 49,7%.

 

Une inflation sous-estimée ?

Une inflation sous-estimée ?

Répondre aux conséquences de l’inflation qui a sévi en France à la suite du Covid et de l’invasion de l’Ukraine et à une supposée baisse du pouvoir d’achat. La question est au cœur des programmes électoraux des élections législatives, les uns imaginant y répondre par une baisse de TVA sur certains produits, d’autres par une hausse du smic et une indexation des retraites sur le niveau des prix, d’autres encore par une réforme des aides aux entreprises et de la prime d’activité. Théoriquement, l’inflation est une composante importante de la perte de pouvoir d’achat des ménages : plus l’inflation augmente, plus le pouvoir d’achat diminue, du moins tant que les salaires nominaux n’augmentent pas. Dans la réalité, les salaires sont négociés, généralement une fois par an, pour éviter le grignotage de ce pouvoir d’achat, ou pour tenter, dans le meilleur des cas d’en gagner. Ces négociations ont toujours comme point de référence décisif l’indice de l’inflation : si l’Insee a enregistré une inflation de 4,9 %, comme cela a été le cas en 2023, les organisations syndicales tentent d’obtenir des augmentations de salaires d’au moins 4,9 % pour maintenir le pouvoir d’achat des salariés. Dans les cas où les rapports de force sont en faveur des travailleurs (chez les cadres par exemple, ou dans les secteurs bien couverts par les syndicats), les augmentations pourront être supérieures.

 

par 

Professeur d’économie, membre du Centre lillois d’études et de recherches économiques et sociologiques, Université de Lille dans The Conversation. 

Cette manière de voir les choses prend cependant pour acquis le fait que la mesure de l’inflation serait conforme à l’évolution du « coût de la vie » de chaque salarié. Or, on peut dire, avec très peu de chances de se tromper, que si les méthodologies étaient restées inchangées ces trente dernières années en matière de mesure de l’inflation, celle-ci serait aujourd’hui plus élevée que le chiffre produit par l’Insee, justifiant une hausse de certaines prestations indexées sur celui-ci, à l’instar du salaire minimum. Pourquoi ce delta ? Et pour quelles conséquences ?

De manière simple on peut dire que l’inflation est mesurée par l’évolution du prix d’un panier représentatif de la consommation des ménages. C’est une des raisons pour lesquelles on l’appelle en langage statistique non pas « inflation » mais « indice des prix à la consommation » (IPC). Le panier est composé de biens (par exemple les produits alimentaires ou l’équipement en technologie) de services (par exemple les services d’assurance et de restauration), et du loyer pour les ménages locataires. Cet IPC était originellement calculé comme une moyenne arithmétique des variations de prix des biens et services de ce panier, pondérée par les coefficients budgétaires, c’est-à-dire par la part de chacun de ces biens et services dans les dépenses globales des ménages.

Pour rassurante que soit cette référence à une formule statistique, celle-ci ne rend pas compte de l’ensemble des conventions qui ont présidé et continuent de présider à la construction de l’IPC et à ses métamorphoses. Comme nous l’observons dans nos travaux, les évolutions méthodologiques sont guidées, pour l’essentiel, par deux phénomènes.

D’une part, la statistique publique est en permanence challengée par les transformations du capitalisme. Elle l’est par le capitalisme tertiarisé, dans lequel la part des services dans la consommation ne cesse de progresser ; dans le capitalisme post-fordiste, qui valorise la singularité, renouvelle en permanence les produits, leurs fonctionnalités leur packaging, recrée des espaces de monopole pour les producteurs, et fait de la flexibilité des prix un enjeu majeur de ses modèles économiques ; dans le capitalisme financiarisé où la part des produits soumis à spéculation s’accroît sans référence à une quelconque valeur substantive.

Les évolutions méthodologiques sont, d’autre part, liées aux transformations dans le régime des idées et, dans notre cas d’espèce, à l’hégémonie de la microéconomie du consommateur comme seule référence légitime. Pour éclairer ce deuxième point, il nous faut convoquer l’histoire et revenir sur le tournant qu’a représenté le rapport Boskin en 1996.

Suscitée par Alan Greenspan, alors président de la Fed, une vive controverse sur les prix aux États-Unis émerge au milieu des années 1990. L’inflation serait-elle surestimée ? Greenspan avait commandé un rapport à une équipe d’économistes triés sur le volet, pour trouver des solutions à la hausse des dépenses publiques américaines et avait suggéré explicitement à Michael Boskin, ancien conseiller en politiques fiscales de Ronald Reagan, de réduire le chiffre officiel de l’inflation, à partir de réformes méthodologiques. Il avait en tête que ces réformes permettraient, par le jeu des indexations, de réduire les dépenses en prestations sociales, en minima sociaux, et, partant la dépense publique.

Boskin s’exécute. Après un an de travaux, il produit un rapport dans lequel il énonce que l’inflation officielle américaine aurait été surestimée de l’ordre de 1,3 % par an pendant les dix années précédant le rapport. La publication fait grand bruit du fait du hiatus important entre ce que devrait être, selon Boskin, le coût de la vie, et la mesure de l’inflation. Une succession de réformes méthodologiques suivent, allant dans le sens des propositions de Boskin. Pourtant à l’époque, cette controverse n’atteint pas complètement la France. L’Insee réagit en effet rapidement par deux publications importantes.C’est d’abord Michel Glaude, alors Directeur des statistiques démographiques et sociales de l’Insee, qui rédige un article dans lequel il n’hésite pas à considérer que « le débat américain semble avoir dérapé ». Il y dénonce certaines critiques relevant « de l’opportunisme politique », et l’« excès d’habileté d’Alan Greenspan pour justifier une politique monétaire qui se contente, de fait, d’un glissement annuel des prix de détail de 2 à 3 % ».

Michel Glaude est suivi par François Lequiller, à l’époque « chef adjoint du département des prix à la consommation, des ressources et des conditions de vie de l’Insee, chargé de l’indice des prix à la consommation ». Dans un article d’Economie et Statistique qui servira de référence à la communauté française pendant une décennie, il considère que la France est plutôt à l’abri d’une telle surestimation. Il affirme en outre que Boskin aurait dû se dispenser de proposer une évaluation chiffrée du « biais » :

« Avancer un chiffre quelconque sur ce problème dans l’état actuel de nos connaissances n’est guère raisonnable. »

Il insiste même :

« Dans un cas comme celui-là, la réponse du statisticien doit être de reconnaître son ignorance et de travailler à la réduire et non à faire des estimations hasardeuses. »

Ces prises de position nuancées et étayées – et pour Glaude quelque peu inquiètes – ont cependant progressivement été renvoyées aux oubliettes : le rapport Boskin fait figure aujourd’hui, malgré l’intention politique explicite de Greenspan à l’époque, de rapport de référence.

Cette amnésie tient aux changements dans la sociodémographie des statisticiens de l’Insee : à partir des années 2000 en France, la référence dominante à toutes les transformations est d’une part celle de Boskin, et d’autre part la théorie microéconomique du consommateur, les deux se renforçant mutuellement. Depuis, toutes les réformes méthodologiques de la mesure de l’inflation prennent appui sur la théorie néoclassique pour modifier le calcul de l’indice.

Progressivement l’indice des prix à la consommation n’a ainsi plus été un indice représentatif de la consommation de l’ouvrier parisien (1913), ni même du consommateur moyen (années 1970). Aujourd’hui l’indice des prix à la consommation est un indice de référence du coût de la vie d’un consommateur théorique, véritable Homo œconomicus, consommateur aux désirs idiosyncrasiques, être souverain et sans contrainte si ce n’est la contrainte du revenu, hyper rationnel dans ses consommations, parfaitement informé, aux préférences stables dans le temps, et donc s’orientant toujours vers les consommations les moins chères toutes choses égales par ailleurs. Chaque réforme méthodologique de l’indice s’appuie sur cette représentation du consommateur théorique. Chaque réforme méthodologique de l’indice conduit aussi incidemment à décoter l’inflation.

La manière dont est traitée la notion de « qualité » est assez révélatrice des limites de cette méthode. La statistique publique raisonne sur l’idée de « prix purs », débarrassés des bruits de variation de qualité : l’augmentation de prix occasionnée par l’augmentation de sa qualité ne sera pas enregistrée dans la mesure de l’inflation. Et ce même si pour le consommateur réel, le prix à l’achat a bien augmenté. Par ailleurs, les éléments caractéristiques de la qualité telle que peut l’objectiver l’Insee sont énoncés « à dires d’experts », ou sont documentés par les producteurs eux-mêmes, ou encore sont médiés par les agences marketing, avec tous les biais que cela peut comporter.

Symétriquement, on pourrait s’attendre à ce que chaque dégradation de la qualité provoque une surcote sur l’inflation. Cela n’est pas le cas : aucun statisticien ne documente les conséquences de la surconsommation de télécommunications ou encore de réseaux sociaux, de psychotropes, de produits gras et sucrés, ou encore de transport aérien sur la santé individuelle et collective. S’ils ne le font pas, c’est que dans leur cadre théorique, si les consommateurs achètent ces caractéristiques, c’est « qu’ils en ont pour leur argent », c’est qu’ils sont souverains de leur choix et qu’ils augmentent, par ces achats choisis, leur bien-être.

Ces constats n’ont pas comme unique effet de donner à déchiffrer des controverses picrocholines chez les économistes. Ils ont aussi comme conséquence de proposer des méthodologies qui viennent sous-estimer l’inflation par rapport à ce qu’elle aurait été s’il n’y avait pas eu ces transformations méthodologiques.

Mais alors de combien ? C’est évidemment une question d’autant plus complexe à documenter que, contrairement à ses homologues américains par exemple, ou britanniques, l’Insee ne propose pas d’études contrefactuelles. Il ne l’a pas fait quand a été introduit le passage de la moyenne arithmétique à la moyenne géométrique, quand ont été adoptés des profils de consommateurs pour rendre compte des variations de prix dans les télécommunications, ou encore quand, en 2020, ont été introduites les données de caisse.

Depuis le début des années 1990, l’inflation telle qu’on la mesure a connu une progression de 73,2 %. Si l’on fait l’hypothèse que le calcul l’inflation a pu être frappée d’une marge d’erreur de 10 % de sa valeur annuelle, alors le manque à gagner serait de 9,7 points… Et si suppose que les méthodologies ont pu conduire à réduire le niveau de l’inflation de 0,3 point par an, cela signifierait un manque à gagner de 13,2 points sur cette trentaine d’années.

Lorsque certains programmes politiques réclament une hausse des salaires minima de 14 %, on serait donc bien dans une fourchette raisonnable de justice statistique.

RN : des erreurs de casting ou une impréparation totale

RN : des erreurs de casting ou une impréparation totale

Bardella confond sans doute cinéma et politique en reconnaissant des « erreurs de casting ». Certes il admet que cinq candidats vont avoir à rendre des comptes au plan national pour leurs propos radicaux. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt car dans la majorité des cas le parti de droite peine  à présenter des candidats crédibles ; la plupart sont  largement inconnus voir même  n’ont jamais mis les pieds dans leur circonscription.

Des candidats d’opposition mais sûrement pas des candidats en situation de participer à la gestion du pays. Des candidats pour incarner localement la colère contre Macron et plus généralement contre les institutions mais pas des candidats en capacité de comprendre la problématique générale du pays. Pour preuve le programme surtout centré sur la sécurité et l’immigration. Une bonne thématique mais des propositions irréalisables par manque de compétence politique et technique.

Devant les images du candidat RN Laurent Gnaedig, qui a estimé que les propos de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz, «n’étaient pas une remarque antisémite», Jordan Bardella a réagi de façon virulente. «ça ne me fait pas plaisir de voir ces images et ils font perdre beaucoup de temps à la cause que nous défendons.» Le président du RN a promis «qu’ils ne siégeront pas avec nous.»

Il justifie la présence de ces cinq candidats problématiques, convoqués devant la commission des conflits du RN, par la « rapidité de cette campagne », qui peut, «entraîner des erreurs de casting et le choix de personnes qui tiennent des propos dégueulasses.» Mais ça n’est pas «ma ligne et je les vire.» Mais il ne pourra pas virer tous les incompétents qui constituent la majorité de ces candidats.

 

Législatives: La clarification de Macron devient une obscure incertitude

Législatives: La clarification de Macron devient une obscure incertitude

 

Pour justifier  la brutale dissolution de l’Assemblée nationale, Macron avait avancé la nécessité d’une clarification politique. Au total c’est surtout la plus grande confusion qui va régner au sein de l’assemblée, une sorte d’obscure incertitude avec une majorité impossible à trouver. Personne n’aura en effet la majorité. Elle se constituera éventuellement autour de chaque projet et le danger le plus probable est celui d’une crise autour du vote du budget qui devra sans doute être adopté de force avec le 49–3. Les autres grandes réformes notamment structurelles seront reportées à plus tard, ou aux calendes

 

De façon un peu précipité, les médias et les observateurs ont un peu vite conclu après le premier tour que le RN pourrait obtenir assez facilement une majorité absolue. C’était évidemment sans compter les particularités locales, les désistements aussi de plus en plus la conscience de la crise politique avec un RN qui évidemment n’est pas prêt à assumer le pouvoir. Témoin des candidatures insolites, fantômes et des propositions de gouvernement composé de beaucoup de guignols. On envisage par exemple de mettre sur petit à la justice ou même à la défense comme ministre Ciotti qui s’est débrouillé pour éviter de faire son service militaire. Ce qui ne l’a nullement empêché de militer pour son rétablissement obligatoire !

Nombres de Français se sont réfugiés dans le vote RN pour pousser au premier tour un cri de colère surtout contre Macron notamment à propos du manque d’autorité général de l’Etat, de la société et de la question de l’immigration. Au second tour, on va intégrer la pertinence des programmes beaucoup trop marqués par des promesses dangereuses, irréalisables et démagogiques.

Ainsi le premier tour aura été largement favorable au rassemblement national, il pourrait en être différemment au second.

 

Île-de-France :Une majorité constate la dégradation des transports en commun

Île-de-France :Une majorité constate la dégradation des transports en commun

 

D’après une étude d’Inov360, en Île-de-France, prendre les transports reste un moment désagréable pour la majorité des usagers, révèle une enquête du collectif Mobilité, créé en 2020. L’étude revient sur la perception des voyageurs, à moins d’une trentaine de jours du lancement des Jeux olympiques. Le collectif, créé en 2020 et auquel participent des acteurs comme la ville de Paris ou la RATP,, a interrogé plus de 2500 Franciliens entre le 29 février et le 10 mars dernier.

«Cette dégradation de la perception est difficile à rattraper», reconnaît Vincent Pilloy, directeur d’Inov360, cabinet de conseil coordinateur du collectif Mobilité.

Sur l’ensemble des personnes interrogées, seuls deux facteurs les encourageraient à emprunter davantage les transports en commun : «une amélioration de la fréquence» et de la «ponctualité». En attendant, les Franciliens adaptent leurs déplacements en fonction des jours où les transports sont le plus fréquentés.

Malgré les critiques des voyageurs, 67% des répondants de l’étude assurent que la proximité d’une gare, d’un arrêt de bus, de RER ou de métro reste un critère déterminant pour choisir son lieu de résidence. «Même si les modes d’utilisation sont de plus en plus variés, les transports en commun restent un incontournable, y compris dans la façon dont les gens se projettent. Les gens en ont besoin. Ils en veulent plus», affirme Vincent Pilloy.

« Une sympathie critique pour le Nouveau Front Populaire »

« Une ne sympathie critique pour le Nouveau Front Populaire » ( E. Morin)

 Edgar Morin, intellectuel transdisciplinaire et théoricien de la « pensée complexe », situe la crise politique française dans une crise mondiale de la démocratie. Il aura 103 ans le lendemain du second tour des législatives. ( dans la Tribune)

Edgar Morin, intellectuel transdisciplinaire et théoricien de la « pensée complexe », aura 103 ans le 8 juillet, lendemain du second tour. Il situe la crise politique française dans une crise mondiale de la démocratie.

Vous avez passé votre vie à réfléchir à la méthode ; or la méthode, comme l’étymologie l’indique (en grec, odos « chemin » et meta, « vers »), signifie « le bon chemin ». Quel est le bon chemin aujourd’hui pour la France ?

EDGAR MORIN - J’ai explicité ce chemin dans mon livre La Voie. Il s’agit d’abord d’une grande refondation politique à partir d’une pensée du monde, de l’homme, de l’histoire comme le fut celle de Marx et qu’il faut renouveler. Une telle pensée devrait déboucher sur une réforme économique limitant la toute-puissance du profit, sur une réforme sociale réduisant les inégalités, écologique réduisant dégradations et pollutions urbaines et rurales, et qui concerne tous les secteurs : éducation, santé, alimentation, conditions de vie, urbanisme. Je trouve certains éléments de réforme dans le programme du Nouveau Front populaire, mais il manque une grande pensée directrice.

 

 Qu’est-ce à dire ?

Comme il s’est constitué à partir de l’émiettement de la gauche, le Nouveau Front populaire subit des querelles de personnes et d’idées. Il y a des aspects positifs dans son programme, comme la lutte contre les inégalités et contre l’hégémonie du profit. Sans compter son écologisme affirmé. Mais il lui manque une pensée fondatrice et la formulation claire et cohérente d’un nouveau chemin ; toutefois il porte en lui un minimum réformateur et il devrait demeurer le bastion des valeurs issues au XIXe siècle de l’anarchisme (liberté des individus), du communisme (fraternité) et du socialisme (société meilleure).

On sent votre sympathie à l’endroit de ce Nouveau Front populaire…

J’ai pour lui, c’est vrai, une sympathie critique qui m’incite à le soutenir dans la conjoncture actuelle.

La conjoncture nationale ou internationale?

Il faut contextualiser la crise française qui, tout en ayant ses caractères propres, se situe au sein d’une crise mondiale de la démocratie. Celle-ci concerne diversement tous les continents, y compris les Etats-Unis, et elle est européenne avec la dictature de Poutine, l’autoritarisme – religieux d’Erdogan, le régime néo-autoritaire d’Orbán en Hongrie, la réhabilitation du fascisme par Giorgia Meloni en Italie, la menace directe d’une victoire du RN en France, sans parler des différents mouvements dits populistes et néo-autoritaires dans plusieurs pays d’Europe. Cette crise mondiale est due à la fois à l’hégémonie planétaire du profit, qui a aggravé les inégalités, et à la dégradation des partis de plus en plus vides de pensée : toute politique doit se fonder sur une conception du monde, de la vie, de l’homme, de l’histoire comme le fut le marxisme aujourd’hui périmé en grande partie, comme le fut la pensée de Tocqueville pour les partis du centre et de droite. La crise mondiale est aussi très gravement une crise écologique, qui non seulement détruit en partie la biosphère mais affecte et pollue les civilisations et les sociétés. Elle est également la crise de la mondialisation qui, au lieu de donner la conscience d’un destin commun à toutes nations, a produit non pas solidarité mais divisions et conflits. Elle est une crise de la paix relative qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, avec la guerre d’Ukraine qui continue son escalade et risque de se généraliser, la guerre d’Israel contre le Hamas et la colonisation de la Cisjordanie, les provocations nord-coréennes envers la Corée du Sud, la volonté chinoise de mainmise sur Taïwan, les guerres africaines et, dans tous ces conflits, l’intervention active des superpuissances impériales que sont la Russie et les États-Unis. L’Union européenne peut-elle se borner à ravitailler, du reste médio-crement, en armes et crédits l’Ukraine? Ne devrait-elle pas essayer de promouvoir la négociation qui respecterait indépendance et souveraineté de l’Ukraine tout en respectant le caractère russe des provinces séparatistes et de la Crimée? Et, si l’on considère l’avenir du monde, celui-ci va probablement vers des désastres économiques, écologiques et des guerres. La France est aujourd’hui au cœur du cyclone planétaire. L’essence de la France est l’intégration et non la souche. Et la faute du RN est ontologique.

Vous n’avez pas encore évoqué le Rassemblement national…

Son ressort est l’illusion que l’identité française est fondée sur une souche spécifique qui distingue les vrais français des métèques naturalisés et immigrés. Or la France s’est constituée au cours des siècles dans et par l’intégration d’ethnies étrangères les unes aux autres : Bretons, Flamands, Alsaciens, Provençaux, etc. Elle a proclamé son unité par le grand rassemblement des provinces du 14 juillet 1790. Les émigrations qui commencent dès la fin du XIXe siècle d’Italiens et d’Espagnols continuent en fait le processus d’intégration qui fait la France. Certes il y eut des rejets comme à Marseille, où les Italiens furent stigmatisés, traités de « sales macaronis ». Mais l’intégration s’opère à la seconde génération et s’accomplit dans les mariages mixtes. Les immigrations ont continué avec les Juifs russes et polonais fuyant l’antisémitisme, les Russes blancs, les ouvriers polonais dans les mines du nord, les ouvriers kabyles. C’est après la Seconde Guerre mondiale que l’émigration n’est plus seulement européenne comme celle des Portugais, mais nord-africaine, subsaharienne, asiatique… Et pourtant, en dépit de l’échec d’intégration d’une fraction de la population d’origine immigrée, et surtout dans les rangs de la jeunesse, l’intégration se poursuit tant bien que mal. Beaucoup d’enfants d’origine immigrée sont aujourd’hui les enfants de la République. Beaucoup ont bien réussi leur insertion. Certains sont arrivés au sommet de l’État, d’autres dirigent de grandes entreprises ou sont des médecins, des scientifiques de renommée internationale, des avocats, des professeurs d’école et d’université ou encore de grands champions sportifs. L’essence de la France est donc l’intégration et non la souche. Et la faute du RN est ontologique.

Jugez-vous l’évolution du RN factice ?

Le langage du RN a considérablement évolué depuis le Front national. Tout en gardant ses fondements anti-immigrationnistes et de préférence nationale, ce langage est devenu républicain, laïque, démocratique, philojudaïque. Ce renversement stupéfiant s’accompagne d’une dénonciation du prétendu antisémitisme de La France insoumise voire du Nouveau Front populaire. Il est à craindre que les pires illusions soient les instruments de l’installation en France du néo-autoritarisme qui risque de s’aggraver en néo-totalitarisme selon l’exemple de la Chine où l’électronique permet le contrôle des individus via les téléphones, les mails et la reconnaissance faciale. Le Nouveau Front populaire pourrait constituer la résistance acharnée des libertés au néo-autoritarisme qui prendrait le pouvoir.

Vous avez été un grand résistant ; aujourd’hui, ce serait quoi, résister ?

La résistance fut avant-hier contre un ennemi qui occupait notre sol, hier contre la conjonction de deux barbaries, celle venue du fond des âges et celle du profit déchaîné et du calcul déshydratant la pensée. Aujourd’hui, la résistance devrait s’affirmer contre le néo-autoritarisme et le néo-totalitarisme. La résistance est d’abord celle de l’esprit : lucidité vigilante, refus des illusions et des hystéries collectives, haine contre la haine et mépris contre le mépris. Elle est de l’affirmation contre vents et marées des valeurs de la République et de la valeur suprême : la liberté.

Foot Euro: encore une victoire pénible de la France

Foot Euro: encore une victoire pénible de la France

Une nouvelle fois l’équipe de France a rendu une copie assez pénible ( 1-0) contre une équipe de Belgique elle-même peut inspirer. Il aura fallu un contre son camp pour que la Belgique abdique.

Finalement une victoire difficile et un niveau de jeu particulièrement moyen. En cause sans doute la fatigue de nombreux de joueurs épuisés par la répétition des matchs de leur championnat et de la coupe d’Europe des clubs.

Consommation courante des ménages : une inflation de près de 50 % en 20 ans

 Consommation courante des ménages : une inflation de près de 50 % en 20 ans

Avec l’inflation, un caddie qui coûtait 100 euros en 2004 revient aujourd’hui à 143 euros, selon un économiste. Mais lorsque la réduction de la taille des produits est prise en compte, il devient encore plus onéreux pour les consommateurs.( info du Figaro)

Pour Quentin Demé, cofondateur du Congrès UPI et professeur d’Économie et Finance, si l’on additionne l’inflation et la réduction de la taille des produits, «c’est une double perte de pouvoir d’achat pour le consommateur»«Un caddie qui vous coûtait 100 euros en 2004, vous coûte désormais près de 143 euros en juin 2024. Premier état de fait : vous remarquez une inflation très importante sur votre caddie en 20 ans. Néanmoins, cette somme reste biaisée puisqu’elle n’intègre pas la pratique de la réduflation. Vous avez certes le même nombre de produits mais plus la même contenance. Ainsi, en intégrant cette pratique pour obtenir le même caddie qu’en 2004 (en supposant que tous les produits aient subi une perte de 14,3%), vous devriez non pas dépenser 143 euros mais près de 167 euros !», pointe le spécialiste.

Pour réaliser ce calcul, Quentin Demé a identifié une augmentation des prix de 43% sur vingt ans, uniquement pour l’inflation, soit environ 1,7% chaque année. Il s’est ensuite appuyé sur une étude menée au Canada au cours des vingt dernières années sur près de 300 produits ayant fait l’objet d’une «shrinkflation» qui démontre qu’en moyenne ceux-ci ont subi une réduction de leur taille de 14,3%. Au cours de son enquête, il a notamment découvert que des sachets de croquettes pour chien étaient passés de 10 à 7 kilogrammes en un an, tandis que leur prix avait évolué de 16,67 euros à 24,90 euros, soit une hausse de 49,7%.

 

Gabriel Attal pour une « assemblée plurielle »

Gabriel Attal pour une « assemblée plurielle »

 

À défaut de front républicain pluriel, Gabriel Attal se contenterait bien d’une assemblée composite. Il souhaite en effet une Assemblée nationale plurielle. En clair que le RN n’obtienne pas la majorité absolue. Tout est encore possible dans ce domaine. Les résultats globaux traduisent une influence majeure du RN dans le pays mais le jeu des désistements et des situations locales pourraient empêcher le rassemblement national d’atteindre cette majorité absolue.

Gabriel Attal a sans doute raison d’attirer l’attention sur les conséquences des législatives pour le porte-monnaie des Français. Cet aspect économique a pratiquement été éludé par les trois principaux camps : RN, front de gauche et camp de Macron. Tous sont tombés dans le panneau de promesses à la fois vaine et dangereuse faisant abstraction de la situation financière du pays caractérisé par un endettement catastrophique. Du coup, les programmes se caractérisent surtout par des promesses d’amélioration sociale évidemment non financées sérieusement. Bref, on va acheter du déficit au déficit est la conséquence directe sera l’augmentation de l’inflation qui viendra affecter d’autant plus la compétitivité et le pouvoir d’achat en France

Sur TF1, le premier ministre Gabriel Attal a mis en garde les électeurs : «Le risque c’est que le RN dispose d’une majorité absolue. Ce serait catastrophique pour les Français pour leur porte-monnaie.» Entre le RN et la gauche, le chef du gouvernement a tracé «un troisième chemin, une assemblée nationale plurielle», qui est nécessaire «pour protéger les Français» en cas de majorité relative du camp national.

Foot Euro: encore une victoire pénible de la France

Foot Euro: encore une victoire pénible de la France

Une nouvelle fois l’équipe de France a rendu une copie assez pénible ( 1-0) contre une équipe de Belgique elle-même peut inspirer. Il aura fallu un contre son camp pour que la Belgique abdique.

Finalement une victoire difficile et un niveau de jeu particulièrement moyen. En cause sans doute la fatigue de nombreux de joueurs épuisés par la répétition des matchs de leur championnat et de la coupe d’Europe des clubs.

 

Législatives : une participation record pour ce référendum contre Macron

Législatives : une  participation  record pour ce referendum contre Macron

 

Le taux de participation au premier tour des élections législatives atteint 67,5% pour la France entière, selon les dernières estimations de l’institut Elabe pour BFMTV, RMC et « La Tribune Dimanche ».

On observe une participation record pour le premier tour des législatives qui pour une grande partie se sont transformés en référendum contre Macron. Ce qu’ont d’ailleurs démontré plusieurs sondages mettant en avant que 50 % des votants voulaient régler leur compte au président de la république. Du coup,  le camp présidentiel qui n’a obtenu qu’autour de 20 % pourraient bien s’inscrire progressivement dans la voie de l’extinction. Malheureusement la crise politique est loin d’être terminée car il n’est pas du tout certain que se dégage une majorité absolue et même dans ce cas les conflits seront importants entre un éventuel gouvernement RN et Macron

Avec 67,5% de suffrages exprimés ce dimanche selon Elabe pour BFMTV, RMC et « La Tribune Dimanche », cela faisait plus de vingt-cinq ans que la participation n’avait pas été aussi élevée pour un premier tour d’élections législatives en France.

La dernière fois remonte à la dissolution de 1997, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur (67,9%). Depuis, la participation n’avait cessé de s’effondrer (64,4% en 2002, 60,4% en 2007, 57,2% en 2012 et 48,7% en 2017), jusqu’à atteindre son plus bas niveau historique lors des dernières élections législatives en 2022 (47,5%), avec moins d’un inscrit sur deux se rendant aux urnes. Pour mémoire, le plus haut niveau de participation depuis le début de la Ve République avait été atteint en 1978 avec 82,8%.

Le séisme de la dissolution de l’Assemblée nationale annoncée par Emmanuel Macron le 9 juin, et les enjeux du scrutin, qui pourrait ouvrir la voie à l’accession de l’extrême droite au pouvoir, ont fortement mobilisé les Français. À 17 heures, le taux de participation atteignait déjà 59,39%, soit 20 points de plus qu’en 2022.

Autre record : la barre des deux millions de procurations pour participer aux scrutins des législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet a été franchie mercredi soir, a-t-on appris jeudi auprès du ministère de l’Intérieur.

 

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