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En matière d’économie, Trump a tout faux !

En matière d’économie, Trump a  tout faux !

 

En matière d’économie, Trump a  tout faux ! Le programme économique proposé par Donald Trump ferait plus de mal que de bien à l’économie américaine. Par Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès dans « La Tribune »

 

Qu’il s’agisse des questions commerciales, migratoires, budgétaires ou monétaires, les prises de position de Donald Trump risquent de nuire à l’économie américaine. Une réélection de Donald Trump n’entraînerait pas nécessairement une crise économique à court terme, mais affaiblirait probablement les perspectives futures pour l’économie américaine.
La proposition de Donald Trump de combler le déficit commercial américain en augmentant les droits de douane n’est pas pertinente. Donald Trump propose de taxer l’ensemble des importations américaines à hauteur de 10 % et de porter à 60 % les droits de douane sur les importations chinoises, ce qui serait contre-productif. En effet, il en résulterait une appréciation du dollar qui viendrait compenser l’effet de ces droits de douane. Le résultat final serait vraisemblablement une hausse des prix pour les consommateurs et une perte d’efficacité pour l’économie américaine.
L’idée de Donald Trump semble évidente : en taxant les importations, il donne un avantage à l’industrie américaine ce qui permettrait, via une baisse des importations, de combler le déficit commercial. Pourtant, une telle mesure pousserait le dollar à la hausse pour deux raisons principales : la baisse des importations (à court terme) diminuerait la demande de devises étrangères de la part des États-Unis, donc pousserait le reste des devises à la baisse par rapport au dollar, de plus la hausse des droits de douane entraînerait une hausse des prix à la consommation qui conduirait la Fed à augmenter ses taux, donc à rendre les placements en dollar plus attractifs. Cette appréciation du dollar rendrait l’économie américaine moins compétitive à l’exportation, annulant l’effet positif attendu des droits de douane. Notons également que cette mesure entre en contradiction frontale avec l’idée avancée en parallèle par Donald Trump de pousser le dollar à la baisse (sans qu’il ait précisé comment il comptait exactement y parvenir) afin de réduire le déficit commercial américain.

Une hausse des droits de douane signifie une hausse des coûts, qui est logiquement répercutée dans le prix de vente. À l’arrivée, elle se traduit par une taxe à la consommation qui pèse avant tout sur le consommateur final, et non par une baisse des prix consentie par les fournisseurs étrangers, comme l’a montré l’expérience des droits de douane mis en place par Donald Trump sur les biens chinois en 2018 – 2019.

Le but du commerce international n’est pas nécessairement de dégager un excédent commercial. D’ailleurs, le déficit commercial américain ne traduit pas une faiblesse de l’économie américaine, mais plutôt le choix fait par ce pays de peu épargner (qu’il s’agisse des ménages ou de l’État, comme l’indique le déficit public élevé). Le but du commerce international est de localiser la production des biens et services là où elle est la plus productive, donc la moins chère ; en d’autres termes, le commerce international sert à acheter aux autres ce qu’ils produisent avec un rapport qualité-prix plus avantageux. Une hausse des droits de douane, à plus forte raison si elle n’est pas concertée avec les autres pays, risque de conduire à une localisation de la production en fonction de considérations politiques et tarifaires, et donc de diminuer la productivité moyenne de l’économie américaine (ainsi que celle des autres pays).

Les propositions de Donald Trump contre l’immigration pourraient se révéler contre-productives pour l’économie américaine. Donald Trump a durci son discours contre l’immigration, allant jusqu’à parler de créer des camps de détention et de mener des déportations massives afin que les immigrés cessent « d’empoisonner le sang du pays ». Il accuse notamment les immigrés de prendre le travail des Américains natifs, une déclaration qui ne se vérifie pas dans les faits puisque les créations d’emplois pour les Américains natifs ont été très soutenues et que leur taux de chômage se situe à un plus bas historique.

En réalité, les flux entrants d’immigration ont augmenté la population active et la croissance économique du pays. Réduire l’immigration ne ferait en rien baisser le taux de chômage, et reviendrait à diminuer la population en âge de travailler, donc la croissance potentielle du pays.

Donald Trump propose des baisses d’impôts importantes, mais qui ne semblent pas correspondre aux besoins actuels de l’économie américaine. Sans surprise, Donald Trump souhaite réduire fortement les taxes supportées par les ménages et les petites entreprises. Les détails de ces baisses d’impôts ne sont pas exactement connus, mais, parmi les précisions avancées, Donald Trump a déclaré vouloir prolonger les baisses d’impôts décidées lors de son premier mandat (qui devraient arriver à échéance en 2025) ou encore supprimer la taxe sur les pourboires (une mesure également proposée par Kamala Harris). Quelles que soient les modalités exactes, la politique budgétaire probablement expansionniste de Donald Trump pose deux problèmes..

L’État doit utiliser son budget pour soutenir l’économie quand elle est en crise. Actuellement, avec un taux de chômage inférieur à 4 %, le moment n’est pas venu pour mener des politiques coûteuses de soutien à l’activité qui risquent, dans un contexte de plein emploi, de se traduire notamment par une hausse des prix ou des importations.

Les États-Unis s’endettant dans leur propre monnaie, il est donc peu probable qu’ils connaissent dans le futur un scénario de crise de la dette publique similaire à la Grèce (que le dollar soit la monnaie de référence mondiale ne change pas le fond du sujet à ce niveau). Cependant, le niveau du déficit public américain commence par poser question : en 2023, une année de croissance dynamique et de plein emploi aux États-Unis, le déficit public a été supérieur à 6 % du PIB, un niveau que l’on attendrait plutôt en période de récession. Ainsi, même si le risque de faillite de l’État américain semble peu probable, il serait souhaitable de réduire le déficit public en période de plein emploi (une remarque qui concerne aussi les démocrates), afin d’éviter les effets pervers possibles d’un déficit public trop élevé (potentiels effets d’éviction, creusement des déficits externes, limitation possible de la capacité à mener une politique contra-cyclique dans le futur).

Donald Trump souhaite réduire l’indépendance de la banque centrale, ce qui serait porteur de risques pour la stabilité financière. Les banques centrales des grandes économies occidentales sont indépendantes du pouvoir politique, en ce sens que leurs dirigeants prennent leurs décisions de politique monétaire sans en référer aux gouvernements. Cette gestion technocratique, parfois critiquée pour son caractère anti-démocratique, résulte d’une observation pragmatique de l’histoire : la politique monétaire est le levier le plus facile à actionner, tellement facile que les gouvernements ont tendance à en abuser.

Les dirigeants politiques pourraient utiliser la politique monétaire à des fins électorales. Il suffit, pour une banque centrale, de modifier ses taux directeurs pour avoir un impact considérable sur l’économie. Si un président qui aurait le contrôle de la banque centrale souhaite stimuler l’économie avant une élection, il lui serait facile de baisser les taux directeurs pour obtenir, à court terme, une hausse de la croissance et une baisse du chômage afin d’accroître sa popularité. De plus, les mécanismes sous-jacents étant assez complexes, ils sont mal compris par un grand nombre d’électeurs, ce qui renforce la capacité des dirigeants à abuser de la politique monétaire (à la différence de la politique budgétaire dont le coût, sous forme de creusement du déficit public, est plus facilement visible). Ainsi, l’expérience historique enseigne qu’une politique monétaire contrôlée par le pouvoir politique est généralement trop laxiste (c’est à-dire que les taux directeurs sont généralement trop bas), générant structurellement une inflation trop élevée ou des bulles financières. L’indépendance des banques centrales, en somme, revient à retirer au pouvoir politique un levier d’action tellement tentant qu’il risquerait d’en abuser. D’ailleurs, si Donald Trump souhaite contrôler les décisions de la Fed, c’est bien pour baisser les taux d’intérêt, comme le montrent ses déclarations lorsqu’il était président, afin de stimuler l’économie à court terme, sans se soucier de l’inflation ou des bulles que créerait une telle politique.

La fin de l’indépendance de la Fed pourrait impacter le poids international du dollar et compliquer le financement du déficit courant américain. Si la politique monétaire était gérée par le pouvoir politique il risquerait d’en résulter une inflation structurellement trop forte et de potentielles bulles d’actifs régulières du fait d’un excès de liquidités. Il pourrait en résulter une défiance du reste du monde vis-à-vis du dollar, car personne ne souhaite détenir une monnaie qui est gérée en fonction d’objectifs de politique interne plutôt qu’avec un objectif de stabilité financière. La conséquence serait une perte d’influence du dollar (dont les États-Unis retirent un poids symbolique, économique et géopolitique) et rendrait plus coûteux le financement du déficit externe structurel des États-Unis (ces derniers devraient payer plus cher leur dette vis-à-vis du reste du monde puisque les placements en dollars apparaitraient comme plus risqués).

Faire des États-Unis la « capitale des cryptos » : une idée aussi vague que risquée
Donald Trump se pose en défenseur des cryptos et notamment du bitcoin, une stratégie dangereuse pour la stabilité financière et les finances publiques. Donald Trump, qui a par le passé été un ardent détracteur du bitcoin, a opéré un virage radical pour devenir un soutien enthousiaste. Il a déclaré vouloir faire des États-Unis la « capitale des cryptos de la planète », ce qui passerait par un allègement de la règlementation et notamment le renvoi de Gary Gensler, le président de la SEC (le « gendarme » des marchés financiers américain, similaire à l’AMF en France). Un tel allègement réglementaire augmenterait le risque de fraude pour le grand public et de crise bancaire ou financière. De plus, Donald Trump propose de créer un « stock national stratégique de bitcoins » ce qui reviendrait, pour l’État américain, à acheter une grande quantité de bitcoins. Si l’intérêt économique de ce « stock national stratégique » est difficile à comprendre, le risque pour le contribuable est évident : l’État américain achèterait un actif hautement spéculatif dont la valeur repose sur aucun sous-jacent concret. En d’autres termes, Donald Trump spéculerait sur le marché des cryptos avec l’argent du contribuable, ce qui est l’inverse d’une gestion saine des finances publiques.

Politique : « Tout ça va mal finir »

Politique et législatives  : « Tout ça va mal finir »

interview de François Dubet, spécialiste d’éducation et des inégalités sociales dans La Tribune

 » Tout ça va mal finir. Fatalement. Depuis longtemps je travaille sur l’évolution des inégalités du vote, sur les manifestations de la compétition méritocratique – une logique binaire de vainqueurs et de vaincus, ces derniers traditionnellement à gauche développant une détestation des élites qu’ils expriment dorénavant par leur ralliement à l’extrême droite. Ce basculement de l’électorat populaire et la défiance démocratique dont il résulte, je les étudie attentivement. Malgré ça, le résultat du scrutin est un choc immense. »

L’ampleur était attendue, mais l’analyse sociologique de l’électorat vous a-t-elle surpris ?

 Il est frappant que toutes les catégories sociales, tous les niveaux de qualification professionnelle, toutes les générations, tous les territoires de France se soient portés vers le RN. Finis les seules zones délaissées, les seuls groupes sociaux défavorisés, les seules régions des Hauts-de-France ou de PACA. Le populisme d’extrême droite – il existe aussi une version de gauche, ne nous voilons pas la face – manipule très bien le ressentiment contre les élites, et contre tous ceux (immigrés, pauvres) supposés « être assistés » et « profiter du système ». Mais que ce mantra ait un écho dans toutes les strates de la population est une surprise.

Une heure après l’annonce du verdict des urnes tombe celle de la dissolution et de la tenue d’élections trois semaines plus tard. Cette « deuxième lame », que « dit »-elle de la personnalité d’Emmanuel Macron ?

Le Président de la République joue au poker. Aujourd’hui encore, je ne comprends pas ce coup de folie. Il semble probable que le RN, une fois les LR divisés avec le ralliement d’Eric Ciotti et avec Reconquête ! laminé par le divorce entre Marion Maréchal et Eric Zemmour, remporte le scrutin, se retrouve à Matignon et ouvre un nouvel exercice du pouvoir – avec pour modèle les régimes des tyrans latino-américains ou des illibéraux d’Europe de l’est -. Surtout que la gauche, même unie, aura du mal à dépasser ses fractures. Ce « pari », qui survient dans l’extrême précipitation et juste avant les Jeux olympiques, est symptomatique de la manière dont le chef de l’Etat gouverne depuis quelques années. Dans une solitude qu’il a choisie, mû par le tragique (économique, géopolitique, climatique qui embrase la France et le monde), il brave l’incroyable. C’est Bonaparte au Pont d’Arcole.

Lorsque du matin au soir est martelée une stratégie visant à dédiaboliser, c’est-à-dire à « normaliser », une idée, peu à peu celle-ci devient acceptable et universelle

Emmanuel Macron n’est pas seul responsable de la popularité du RN. Outre ce contexte exogène vertigineux, le comportement des autres oppositions a joué un rôle clé…

Toute formation politique a le devoir d’entendre la population, d’être à l’écoute de ses souffrances et de ses aspirations. C’est la base. Ensuite, charge à elle d’appliquer un programme en fonction de ses principes idéologiques ou éthiques. Or la gauche a abandonné des sujets comme l’immigration, l’autorité ou la sécurité, au motif qu’ils sont « sales ». Celui de la nation, elle l’a aussi délaissé, ou plutôt elle a construit un récit national qui devait être coûte que coûte en opposition à celui du RN ; à cette fin, elle a tenu des positions absconses, voire duplices ou silencieuses (port du voile, destruction d’œuvres d’art, etc.), prenant le risque de fragiliser les fondations de la laïcité, même de desservir l’émancipation des femmes, et de se perdre à continuer de financer ce qui ne fonctionne pas. Du pain béni pour Marine Le Pen. Qui depuis des années exploite chaque fait divers, et apparait être seule ou presque à partager ces préoccupations avec la population.

« Exploite chaque fait divers » : la victoire du 9 juin, est-ce aussi celle des médias Bolloré, notamment le couple CNews – Europe 1 qui ont servi d’amplificateur aux causes du RN et ont dédiabolisé ses remèdes ?

C’est une évidence. CNews a gagné le match. Le triomphe du RN est celui de CNews, à qui l’on doit que Pascal Praud et Cyril Hanouna soient devenus ce qu’il y a de « mieux » dans le paysage intellectuel médiatique. Lorsque du matin au soir est martelée une stratégie visant à dédiaboliser, c’est-à-dire à « normaliser », une idée, peu à peu celle-ci devient acceptable et universelle. Exemple : le spectaculaire effacement des thèmes sociaux derrière les thèmes identitaires. On ne parle plus de quartiers pauvres et de quartiers riches, mais de quartiers « d’arabes » et de quartiers de « blancs ». Fini la lutte contre les inégalités de conditions, on ne raisonne plus qu’en termes de discrimination et de stigmate. Cette réalité a dépassé le cercle de l’extrême droite, elle s’impose dans le débat public, elle est même relayée par une partie de la gauche. Or à opposer les « blancs » aux « arabes », on s’expose à un bain de sang.

L’instrumentalisation électoraliste du « sentiment d’être méprisé » n’est pas l’apanage du RN…

L’émotion politique est partagée par La France insoumise. Quelle rhétorique Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon brandissent-ils sans cesse ? « Ma parole est méprisée par les élites, mon parti est méprisé par les élites, et vous que je représente êtes méprisés par les élites ». C’est un trait populiste commun aux deux extrémités du spectre.

Ce risque d’embrasement est réel

Redoutez-vous qu’en cas d’installation du RN à Matignon de nouvelles violences jaillissent ?

Au soir du 7 juillet, si l’extrême droite a gagné, je n’exclus pas l’éruption de nouvelles violences urbaines, à laquelle participeront aussi bien étudiants d’extrême gauche que les jeunes des banlieues qui ont enflammé le pays en juin 2023. Ce risque d’embrasement est réel.

Votre champ d’expertise est l’éducation. Dans ce domaine « aussi », on sait très peu des projets réels du RN ?

 Absolument. Ce qui est troublant, c’est que la politique de Gabriel Attal a permis de lever le voile sur ce qu’ambitionne le RN. De même qu’elle a cru couper l’herbe sous le pied du RN en promulguant la loi immigration, la majorité déploie les mêmes mesures, très symboliques, que la formation de Marine Le Pen promeut : classes de niveau, uniforme, hymne national, retour de l’autorité, etc. Rien sur l’essentiel, rien sur la priorité : que doit la France à tous ses élèves ? On a pensé que le système scolaire avait pour devoir d’amener tous les élèves jusqu’au bout d’une trajectoire longue et uniforme : or pour beaucoup d’entre eux, à ce bout il n’y a rien. On a cru que faire grimper le taux de réussite au baccalauréat à 90% allait élever le « niveau » (de connaissances, de comportement, etc.) et résorber des inégalités ; il n’en est rien. On a cru que l’école devait avoir le monopole de l’éducation ; or c’est illusoire, et il faut au contraire accueillir d’autres leviers (associations, entreprises, intelligence artificielle).

Sa stratégie en matière d’enseignement supérieur et de recherche est-elle plus lisible ?

Pas davantage ! On ne sait rien, absolument rien de ses objectifs. A part son obsession de lutter contre l’islamo-gauchisme et le wokisme. C’est symptomatique du double risque qu’à pris Emmanuel Macron : placer aux manettes de la France un parti dont on n’ignore tout du programme. Et c’est donc à l’épreuve des faits qu’on apprendra ce qu’il a réellement « dans le ventre ». Par exemple lorsque la France lâchera Zelensky, détricotera l’Union européenne, noyautera l’audiovisuel public ou les instances judiciaires, etc.

Comment les « inégalités sociales » vont-elles progresser si le RN l’emporte ? Vers une aggravation de celles qui existent, vers l’irruption de nouvelles, ou au contraire vers la résorption d’autres - puisqu’après tout le RN promet de s’attaquer à elles ?

Il est difficile de répondre. En premier lieu parce que les inégalités font l’objet d’une double lecture : il y a celles qu’on subit réellement, il y a celles que l’on ressent - et qui ne reposent pas sur des faits. J’habite à Bordeaux. La liste Place publique de Raphaël Glucksmann est arrivée en tête avec 22% des suffrages. Et plus on s’éloigne de la ville, plus le score du RN enfle, dans d’impressionnantes proportions ; celles-ci correspondent-elles à des écarts réels d’inégalités ? Evidemment non. Ce qui est certain en revanche, c’est que les inégalités entre méritants et non méritants va exploser, puisque la société promue par le RN est fondée sur la méritocratie. Les fragiles et les exclus de la société – population souvent issue de l’immigration : heureux hasard pour le RN – verront leurs prestations vaciller. Plus que jamais ils seront ces « pauvres qui n’ont que ce qu’ils méritent ». Quant aux inégalités auxquelles le RN veut s’attaquer, elles soulèvent des équations comptables complexes. Exemple : comment réduire la TVA sans obérer les comptes publics déjà abyssaux ?

« Faire société ensemble » : demain plus que jamais ce vœu sera chimère ?

S’il remporte les élections, le RN ouvrira une période qui devrait être très contrastée. Aux crispations de toutes parts, aux replis, aux violences inévitables ripostera une dynamique de résistance et de solidarité. Comprendre ce qui se passe, décoder les ferments du désamour des Français pour des représentants politiques non extrémistes, est incroyablement alambiqué. Toutefois un chantier m’apparait majeur : redonner du sens à la redistribution. Pourquoi le système français de solidarité, l’un des plus « riches » en termes de prélèvements obligatoires, est-il à ce point contesté ? Parce que son extraordinaire complexité le rend illisible. Et donc décourage, et ouvre la boite de pandore aux interprétations idéologiques et politiques les plus fallacieuses. Il est facile de manipuler les consciences lorsqu’elles ne saisissent pas réellement leur contribution (sortante et entrante) au modèle de solidarité.

Croissance Allemagne : un tout petit rebond

Croissance Allemagne : un tout petit rebond

 

Un tout petit rebond, mieux que prévu. Deux instituts économiques allemands ont relevé leurs prévisions de croissance pour la première économie européenne cette année.

Deux instituts économiques allemands ont relevé leurs prévisions de croissance pour la première économie européenne cette année. L’institut IFO table désormais sur une hausse de 0,4% du produit intérieur brut (PIB), soit 0,2 point de plus que lors de sa prévision précédente, selon son rapport estival de conjoncture publié ce jeudi.

 

Désormais, la reprise de la demande sur de nombreux marchés internationaux redonne un peu d’oxygène à l’industrie. Preuve en est, les exportations allemandes ont continué à croître en avril, l’indicateur a gagné 1,6% sur un mois en avril, après avoir pris 2% en mars, atteignant 136,5 milliards d’euros, d’après les derniers chiffres de l’institut de statistique Destatis, publiés en juin.

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Et le net ralentissement de l’inflation en Allemagne soutient également la consommation intérieure. « Le pouvoir d’achat des ménages devrait continuer à se renforcer au cours de l’année et (…) le commerce mondial de marchandises et la production industrielle mondiale continuer à se redresser » a ainsi rassuré l’IFO dans son communiqué.

Le desserrement monétaire des banques centrales, notamment la BCE, redonne également de l’espoir, selon l’IFO, qui table sur « deux nouvelles baisses de taux dans l’année par la BCE ». La BCE a en effet décidé en juin de baisser pour la première fois en près de cinq ans ses taux directeurs. Servant de référence en zone euro, le taux sur les dépôts de 4%, son plus haut niveau atteint en septembre dernier, a été ramené à 3,75%.

« Alors que l’économie allemande continue de subir des vents contraires, les lueurs d’espoir se multiplient », a ainsi estimé de son côté la banque centrale allemande dans son bulletin mensuel publié jeudi. Elle a en revanche pointé du doigt le « recul » persistant du secteur de la construction, toujours freiné par les taux d’intérêt trop élevés pour le secteur.

Reste que la hausse du niveau générale des prix n’est pas encore redescendue à des niveaux acceptables pour la BCE qui a assorti sa baisse des taux d’un discours très prudent pour la suite car l’inflation devrait « rester supérieure à l’objectif » de 2% et ce, « pendant une grande partie de l’année prochaine », selon la banque centrale.

Par ailleurs, le rebond attendu outre-Rhin est très faible par rapport à celui de ses voisins européens, avec une croissance moyenne de la zone euro attendue à 0,8%, selon les prévisions de Bruxelles. « Il faudra faire preuve de patience jusqu’en 2025 avant que la croissance ne dépasse à nouveau les 1% en Allemagne », a commenté lors d’une conférence de presse jeudi Ulrich Kater, chef économiste de la banque Deka.

Le DIW et l’IFO tablent respectivement sur une croissance de 1,4% et 1,5% l’an prochain. Le gouvernement a, lui, légèrement relevé sa prévision de croissance pour 2024, portée de 0,2% à 0,3%.

 

Education scolaire– »Tout le système éducatif ment »

Education scolaire– »Tout le système éducatif ment »

Jean-Paul Brighelli, enseignant et essayiste, à l’occasion de la sortie de son livre « La Fabrique du crétin » dénonce les mensonges sur le niveau réel de l’ensemble du système éducatif de la maternelle jusqu’au CAPES
ENTRETIEN – Pour l’enseignant et essayiste, l’abaissement de la valeur des diplômes est tel qu’il sera très difficile de revenir en arrière.( Le Figaro)

 

Enseignant dans le public, Jean-Paul Brighelli a alerté sur les dérives de l’Éducation nationale dès 2005, avec la publication du best-seller La Fabrique du crétin (Gawsewitch Éditeur).
LE FIGARO. - Gabriel Attal a annoncé vouloir mettre fin aux « correctifs académiques » qui consistent à gonfler les notes du brevet, pour atteindre un certain niveau de réussite. On a appris que la pratique était aussi courante pour le bac. Comment est-ce possible ?

Jean-paul BRIGHELLI. - Il y a trois niveaux dans le trucage, en amont et en aval. On commence par choisir des sujets très faciles, en dessous même du programme de l’année en cours. Puis on incite les enseignants à faire preuve de la plus grande mansuétude. Par exemple, au bac de français (l’épreuve anticipée de première), on ne peut enlever tout au plus que deux points pour l’orthographe, quel que soit le nombre de fautes.

Les élèves qui sont aujourd’hui au lycée sont mauvais en orthographe pour la bonne et simple raison que l’école ne leur a jamais appris l’orthographe avant. Même une réforme du collège n’y changerait rien: il a été prouvé qu’il est très difficile d’apprendre un mécanisme, une structure, après ses 12 ans. Si le ministre souhaite malgré tout imposer une sévérité face aux fautes d’orthographe, il faut en tout cas qu’il transmette un vrai barème aux enseignants puisque aujourd’hui les professeurs peuvent retirer seulement deux points aux élèves qui font des fautes d’orthographe.

 

Quelle serait la réforme idéale selon vous?

La priorité doit être l’entrée des élèves en primaire: c’est là que tout se joue et que les bases de la langue française peuvent être intégrées. Ces années clés doivent être l’occasion d’insister sur l’orthographe, mais en utilisant les bonnes méthodes, c’est-à-dire l’inverse de celles qui sont utilisées aujourd’hui. Dans le cas où l’école primaire serait ainsi réformée, il faudrait surtout être patient, puisque les effets d’une progression ne s’observent qu’après une quinzaine d’années.

Que reprochez-vous aux méthodes aujourd’hui utilisées?

Nous assistons depuis 1989 au naufrage de nos méthodes d’apprentissage de lecture et de l’écriture. La loi dite «Jospin» a intronisé ce qu’on appelle le constructivisme, un courant de pensée selon lequel l’élève construit lui-même ses propres savoirs. L’idée était de placer l’enfant au «centre du système», sans le contraindre à intégrer des savoirs qui lui seraient étrangers. Ce qui explique les graves lacunes en orthographe des enfants depuis le milieu des années 90. À mon sens, la seule méthode qui permette vraiment aux élèves d’apprendre à lire et écrire correctement est la méthode syllabique: celle qui permet d’apprendre les mots en identifiant chaque lettre présente afin d’en faire des syllabes.

 

Enseignement– »Tout le système éducatif ment »

Enseignement– »Tout le système éducatif ment »
Jean-Paul Brighelli, enseignant et essayiste, à l’occasion de la sortie de son livre « La Fabrique du crétin » dénonce les mensonges sur le niveau réel de l’ensemble du système éducatif de la maternelle jusqu’au CAPES
ENTRETIEN – Pour l’enseignant et essayiste, l’abaissement de la valeur des diplômes est tel qu’il sera très difficile de revenir en arrière.( Le Figaro)

 

Enseignant dans le public, Jean-Paul Brighelli a alerté sur les dérives de l’Éducation nationale dès 2005, avec la publication du best-seller La Fabrique du crétin (Gawsewitch Éditeur).
LE FIGARO. – Gabriel Attal a annoncé vouloir mettre fin aux « correctifs académiques » qui consistent à gonfler les notes du brevet, pour atteindre un certain niveau de réussite. On a appris que la pratique était aussi courante pour le bac. Comment est-ce possible ?

Jean-paul BRIGHELLI. – Il y a trois niveaux dans le trucage, en amont et en aval. On commence par choisir des sujets très faciles, en dessous même du programme de l’année en cours. Puis on incite les enseignants à faire preuve de la plus grande mansuétude. Par exemple, au bac de français (l’épreuve anticipée de première), on ne peut enlever tout au plus que deux points pour l’orthographe, quel que soit le nombre de fautes.

Les élèves qui sont aujourd’hui au lycée sont mauvais en orthographe pour la bonne et simple raison que l’école ne leur a jamais appris l’orthographe avant. Même une réforme du collège n’y changerait rien: il a été prouvé qu’il est très difficile d’apprendre un mécanisme, une structure, après ses 12 ans. Si le ministre souhaite malgré tout imposer une sévérité face aux fautes d’orthographe, il faut en tout cas qu’il transmette un vrai barème aux enseignants puisque aujourd’hui les professeurs peuvent retirer seulement deux points aux élèves qui font des fautes d’orthographe.

 

Quelle serait la réforme idéale selon vous?

La priorité doit être l’entrée des élèves en primaire: c’est là que tout se joue et que les bases de la langue française peuvent être intégrées. Ces années clés doivent être l’occasion d’insister sur l’orthographe, mais en utilisant les bonnes méthodes, c’est-à-dire l’inverse de celles qui sont utilisées aujourd’hui. Dans le cas où l’école primaire serait ainsi réformée, il faudrait surtout être patient, puisque les effets d’une progression ne s’observent qu’après une quinzaine d’années.

Que reprochez-vous aux méthodes aujourd’hui utilisées?

Nous assistons depuis 1989 au naufrage de nos méthodes d’apprentissage de lecture et de l’écriture. La loi dite «Jospin» a intronisé ce qu’on appelle le constructivisme, un courant de pensée selon lequel l’élève construit lui-même ses propres savoirs. L’idée était de placer l’enfant au «centre du système», sans le contraindre à intégrer des savoirs qui lui seraient étrangers. Ce qui explique les graves lacunes en orthographe des enfants depuis le milieu des années 90. À mon sens, la seule méthode qui permette vraiment aux élèves d’apprendre à lire et écrire correctement est la méthode syllabique: celle qui permet d’apprendre les mots en identifiant chaque lettre présente afin d’en faire des syllabes.

 

Niveau de l’enseignement – « Tout le système éducatif ment »

Niveau de l’enseignement -  »Tout le système éducatif  ment »

Jean-Paul Brighelli, enseignant et essayiste, à l’occasion de la sortie de son livre « La Fabrique du crétin » dénonce les mensonges sur le niveau réel de l’ensemble du système éducatif de la maternelle jusqu’au CAPES

ENTRETIEN - Pour l’enseignant et essayiste, l’abaissement de la valeur des diplômes est tel qu’il sera très difficile de revenir en arrière.

Enseignant dans le public, Jean-Paul Brighelli a alerté sur les dérives de l’Éducation nationale dès 2005, avec la publication du best-seller La Fabrique du crétin (Gawsewitch Éditeur).

LE FIGARO. - Gabriel Attal a annoncé vouloir mettre fin aux « correctifs académiques » qui consistent à gonfler les notes du brevet, pour atteindre un certain niveau de réussite. On a appris que la pratique était aussi courante pour le bac. Comment est-ce possible ?

Jean-paul BRIGHELLI. - Il y a trois niveaux dans le trucage, en amont et en aval. On commence par choisir des sujets très faciles, en dessous même du programme de l’année en cours. Puis on incite les enseignants à faire preuve de la plus grande mansuétude. Par exemple, au bac de français (l’épreuve anticipée de première), on ne peut enlever tout au plus que deux points pour l’orthographe, quel que soit le nombre de fautes.

Les élèves qui sont aujourd’hui au lycée sont mauvais en orthographe pour la bonne et simple raison que l’école ne leur a jamais appris l’orthographe avant. Même une réforme du collège n’y changerait rien: il a été prouvé qu’il est très difficile d’apprendre un mécanisme, une structure, après ses 12 ans. Si le ministre souhaite malgré tout imposer une sévérité face aux fautes d’orthographe, il faut en tout cas qu’il transmette un vrai barème aux enseignants puisque aujourd’hui les professeurs peuvent retirer seulement deux points aux élèves qui font des fautes d’orthographe.

 

Quelle serait la réforme idéale selon vous?

La priorité doit être l’entrée des élèves en primaire: c’est là que tout se joue et que les bases de la langue française peuvent être intégrées. Ces années clés doivent être l’occasion d’insister sur l’orthographe, mais en utilisant les bonnes méthodes, c’est-à-dire l’inverse de celles qui sont utilisées aujourd’hui. Dans le cas où l’école primaire serait ainsi réformée, il faudrait surtout être patient, puisque les effets d’une progression ne s’observent qu’après une quinzaine d’années.

Que reprochez-vous aux méthodes aujourd’hui utilisées?

Nous assistons depuis 1989 au naufrage de nos méthodes d’apprentissage de lecture et de l’écriture. La loi dite «Jospin» a intronisé ce qu’on appelle le constructivisme, un courant de pensée selon lequel l’élève construit lui-même ses propres savoirs. L’idée était de placer l’enfant au «centre du système», sans le contraindre à intégrer des savoirs qui lui seraient étrangers. Ce qui explique les graves lacunes en orthographe des enfants depuis le milieu des années 90. À mon sens, la seule méthode qui permette vraiment aux élèves d’apprendre à lire et écrire correctement est la méthode syllabique: celle qui permet d’apprendre les mots en identifiant chaque lettre présente afin d’en faire des syllabes.

 

 

« Tout le système éducatif ment »

  »Tout le système éducatif  ment »

Jean-Paul Brighelli, enseignant et essayiste, à l’occasion de la sortie de son livre « La Fabrique du crétin » dénonce les mensonges sur le niveau réel de l’ensemble du système éducatif de la maternelle jusqu’au CAPES

ENTRETIEN - Pour l’enseignant et essayiste, l’abaissement de la valeur des diplômes est tel qu’il sera très difficile de revenir en arrière.

Enseignant dans le public, Jean-Paul Brighelli a alerté sur les dérives de l’Éducation nationale dès 2005, avec la publication du best-seller La Fabrique du crétin (Gawsewitch Éditeur).

LE FIGARO. – Gabriel Attal a annoncé vouloir mettre fin aux « correctifs académiques » qui consistent à gonfler les notes du brevet, pour atteindre un certain niveau de réussite. On a appris que la pratique était aussi courante pour le bac. Comment est-ce possible ?

Jean-paul BRIGHELLI. - Il y a trois niveaux dans le trucage, en amont et en aval. On commence par choisir des sujets très faciles, en dessous même du programme de l’année en cours. Puis on incite les enseignants à faire preuve de la plus grande mansuétude. Par exemple, au bac de français (l’épreuve anticipée de première), on ne peut enlever tout au plus que deux points pour l’orthographe, quel que soit le nombre de fautes.

Les élèves qui sont aujourd’hui au lycée sont mauvais en orthographe pour la bonne et simple raison que l’école ne leur a jamais appris l’orthographe avant. Même une réforme du collège n’y changerait rien: il a été prouvé qu’il est très difficile d’apprendre un mécanisme, une structure, après ses 12 ans. Si le ministre souhaite malgré tout imposer une sévérité face aux fautes d’orthographe, il faut en tout cas qu’il transmette un vrai barème aux enseignants puisque aujourd’hui les professeurs peuvent retirer seulement deux points aux élèves qui font des fautes d’orthographe.

 

Quelle serait la réforme idéale selon vous?

La priorité doit être l’entrée des élèves en primaire: c’est là que tout se joue et que les bases de la langue française peuvent être intégrées. Ces années clés doivent être l’occasion d’insister sur l’orthographe, mais en utilisant les bonnes méthodes, c’est-à-dire l’inverse de celles qui sont utilisées aujourd’hui. Dans le cas où l’école primaire serait ainsi réformée, il faudrait surtout être patient, puisque les effets d’une progression ne s’observent qu’après une quinzaine d’années.

Que reprochez-vous aux méthodes aujourd’hui utilisées?

Nous assistons depuis 1989 au naufrage de nos méthodes d’apprentissage de lecture et de l’écriture. La loi dite «Jospin» a intronisé ce qu’on appelle le constructivisme, un courant de pensée selon lequel l’élève construit lui-même ses propres savoirs. L’idée était de placer l’enfant au «centre du système», sans le contraindre à intégrer des savoirs qui lui seraient étrangers. Ce qui explique les graves lacunes en orthographe des enfants depuis le milieu des années 90. À mon sens, la seule méthode qui permette vraiment aux élèves d’apprendre à lire et écrire correctement est la méthode syllabique: celle qui permet d’apprendre les mots en identifiant chaque lettre présente afin d’en faire des syllabes.

 

 

Politique-Régime iranien : Une menace pour tout le Moyen-Orient

Politique-Régime iranien : Une menace pour tout le Moyen-Orient

 L’attaque théocratique de l’Iran contre Israël depuis son territoire est sans aucun doute un tournant, car il est désormais clair pour tous que le principal instigateur de la guerre actuelle entre le Hamas et Israël, qui a fait plus de 35 000 morts, est le régime iranien. Avant l’attaque de samedi soir, Ali Khamenei, le guide suprême de l’Iran, attribuait cette guerre à des forces mandataires. Par Hamid Enayat, politologue, spécialiste de l’Iran, collabore avec l’opposition démocratique iranienne (CNRI) ( dans La Tribune)

Après l’assassinat de Zahedi, membre des gardiens de la révolution iranienne (IRGC), et de ses adjoints, suite à l’attaque d’Israël au consulat iranien en Syrie, un groupe au sein du gouvernement iranien, dirigé par Haddad Adel, un des plus proches associés de Khamenei, a déclaré : « Le rôle stratégique du martyr Zahedi dans la formation et le renforcement du front de résistance, ainsi que dans la conception et la mise en œuvre de l’Opération Tempête Al-Aqsa, sont de grands honneurs qui immortaliseront les efforts silencieux de ce grand commandant dans les annales de l’honneur dans la lutte contre le régime occupant. » Il est devenu clair que l’architecte principal de la guerre était également lui et son centre d’opérations, qui était en fait le consulat du régime iranien.

Zahedi était l’élément le plus important du régime dans l’exportation de la guerre et du terrorisme après Qasem Soleimani, tué par la frappe américaine. Zahedi commandait des groupes affiliés au CGRI en Syrie, en Irak et au Liban et était un membre permanent du conseil de commandement du Hezbollah au Liban. Sa mort a porté un coup terrible au moral des forces du régime et a contraint le régime à risquer l’opération de samedi soir, sachant que cela pourrait conduire à une escalade des tensions.

L’attaque de samedi soir a été un tournant, car elle a montré que tant que ce régime existe, aucun problème dans la région ne sera résolu. Issue de dogmes médiévaux, la théocratie iranienne ne peut répondre aux besoins économiques, sociaux ou culturels dans la société avancée de 90 millions. C’est pourquoi, pendant tout le temps où il a été au pouvoir, il n’y a pas eu un moment où il n’était pas impliqué dans la création de crises, de guerres et de terrorisme pour camoufler la répression à l’intérieur du pays. Dès l’arrivée de ce régime au pouvoir, l’une de ses autorités avait déclaré que si la prise d’otages à l’ambassade américaine n’avait pas eu lieu, ils auraient été renversés.

Des statistiques très précises des unités de résistance réparties à travers l’Iran, commandées par la principale force d’opposition L’OMPI, ont montré que, en tenant compte des prisonniers et des soldats qui sont forcés de voter, seulement huit pour cent des électeurs éligibles ont participé à ce vote. Cela alors que les votes blancs dans de nombreux districts sont arrivés en première ou deuxième position. Tout cela montre que ce régime est fragile, et ses fondations sociales se réduisent de jour en jour. Pour cette raison, le régime iranien, se voyant assiégé par le soulèvement de 2022 et sa continuation, savait que sa survie, comme toujours, dépendait de la création de guerres dans la région afin de garantir sa survie et d’échapper à ce siège, à l’instar de la prise d’otages à l’ambassade américaine.

Bien que l’administration Biden tente de prévenir l’escalade des tensions, le cours des événements de la guerre au cours de ces derniers mois montre que nous avançons pas à pas vers une guerre dévastatrice et que les actions de Biden n’aident pas à la prévenir. La raison en est que la force motrice derrière les crises au Moyen-Orient et en particulier le récent conflit et l’instabilité qui en découlent proviennent des problèmes fondamentaux du régime iranien.

Le cours des événements de la guerre au cours de ces derniers mois montre que, malgré les désirs du dictateur iranien, ils pointent inévitablement vers Téhéran. La meilleure preuve en est l’attaque d’Israël contre le consulat des mollahs et l’attaque de l’Iran sur le sol israélien. La Jordanie, bien que plus de 50 % de sa population soit palestinienne, a ouvert son ciel pour que les drones du régime iranien puissent être abattus par Israël ou par elle-même. Le président Mahmoud Abbas, qui se bat depuis des années pour l’idéal de deux États palestinien et israélien indépendants, a déclaré : « Les Iraniens nous font plus de mal que les extrémistes israéliens et entravent l’autonomie Palestine.

Le tournant démontre sans aucun doute que la paix dans la région du Moyen-Orient et dans le monde ne peut être atteinte qu’avec une approche correcte vis-à-vis de la théocratie iranienne. Cette approche passe par le soutien à la volonté du peuple iranien d’établir une république laïque et démocratique fondée sur l’égalité entre hommes et femmes, et par la fin de quarante années de politique de complaisance envers ce régime. Il est impératif de mettre fin aux extorsions et au terrorisme de ce régime sous toutes ses formes. Sinon, outre la déstabilisation de la région, la propagation du fondamentalisme et du terrorisme issus de ce régime affectera de plus en plus l’Europe.

 

Régime iranien : Une menace pour tout le Moyen-Orient

Régime iranien : Une menace pour tout le Moyen-Orient

 L’attaque théocratique de l’Iran contre Israël depuis son territoire est sans aucun doute un tournant, car il est désormais clair pour tous que le principal instigateur de la guerre actuelle entre le Hamas et Israël, qui a fait plus de 35 000 morts, est le régime iranien. Avant l’attaque de samedi soir, Ali Khamenei, le guide suprême de l’Iran, attribuait cette guerre à des forces mandataires. Par Hamid Enayat, politologue, spécialiste de l’Iran, collabore avec l’opposition démocratique iranienne (CNRI) ( dans La Tribune)

Après l’assassinat de Zahedi, membre des gardiens de la révolution iranienne (IRGC), et de ses adjoints, suite à l’attaque d’Israël au consulat iranien en Syrie, un groupe au sein du gouvernement iranien, dirigé par Haddad Adel, un des plus proches associés de Khamenei, a déclaré : « Le rôle stratégique du martyr Zahedi dans la formation et le renforcement du front de résistance, ainsi que dans la conception et la mise en œuvre de l’Opération Tempête Al-Aqsa, sont de grands honneurs qui immortaliseront les efforts silencieux de ce grand commandant dans les annales de l’honneur dans la lutte contre le régime occupant. » Il est devenu clair que l’architecte principal de la guerre était également lui et son centre d’opérations, qui était en fait le consulat du régime iranien.

Zahedi était l’élément le plus important du régime dans l’exportation de la guerre et du terrorisme après Qasem Soleimani, tué par la frappe américaine. Zahedi commandait des groupes affiliés au CGRI en Syrie, en Irak et au Liban et était un membre permanent du conseil de commandement du Hezbollah au Liban. Sa mort a porté un coup terrible au moral des forces du régime et a contraint le régime à risquer l’opération de samedi soir, sachant que cela pourrait conduire à une escalade des tensions.

L’attaque de samedi soir a été un tournant, car elle a montré que tant que ce régime existe, aucun problème dans la région ne sera résolu. Issue de dogmes médiévaux, la théocratie iranienne ne peut répondre aux besoins économiques, sociaux ou culturels dans la société avancée de 90 millions. C’est pourquoi, pendant tout le temps où il a été au pouvoir, il n’y a pas eu un moment où il n’était pas impliqué dans la création de crises, de guerres et de terrorisme pour camoufler la répression à l’intérieur du pays. Dès l’arrivée de ce régime au pouvoir, l’une de ses autorités avait déclaré que si la prise d’otages à l’ambassade américaine n’avait pas eu lieu, ils auraient été renversés.

Des statistiques très précises des unités de résistance réparties à travers l’Iran, commandées par la principale force d’opposition L’OMPI, ont montré que, en tenant compte des prisonniers et des soldats qui sont forcés de voter, seulement huit pour cent des électeurs éligibles ont participé à ce vote. Cela alors que les votes blancs dans de nombreux districts sont arrivés en première ou deuxième position. Tout cela montre que ce régime est fragile, et ses fondations sociales se réduisent de jour en jour. Pour cette raison, le régime iranien, se voyant assiégé par le soulèvement de 2022 et sa continuation, savait que sa survie, comme toujours, dépendait de la création de guerres dans la région afin de garantir sa survie et d’échapper à ce siège, à l’instar de la prise d’otages à l’ambassade américaine.

Bien que l’administration Biden tente de prévenir l’escalade des tensions, le cours des événements de la guerre au cours de ces derniers mois montre que nous avançons pas à pas vers une guerre dévastatrice et que les actions de Biden n’aident pas à la prévenir. La raison en est que la force motrice derrière les crises au Moyen-Orient et en particulier le récent conflit et l’instabilité qui en découlent proviennent des problèmes fondamentaux du régime iranien.

Le cours des événements de la guerre au cours de ces derniers mois montre que, malgré les désirs du dictateur iranien, ils pointent inévitablement vers Téhéran. La meilleure preuve en est l’attaque d’Israël contre le consulat des mollahs et l’attaque de l’Iran sur le sol israélien. La Jordanie, bien que plus de 50 % de sa population soit palestinienne, a ouvert son ciel pour que les drones du régime iranien puissent être abattus par Israël ou par elle-même. Le président Mahmoud Abbas, qui se bat depuis des années pour l’idéal de deux États palestinien et israélien indépendants, a déclaré : « Les Iraniens nous font plus de mal que les extrémistes israéliens et entravent l’autonomie Palestine.

Le tournant démontre sans aucun doute que la paix dans la région du Moyen-Orient et dans le monde ne peut être atteinte qu’avec une approche correcte vis-à-vis de la théocratie iranienne. Cette approche passe par le soutien à la volonté du peuple iranien d’établir une république laïque et démocratique fondée sur l’égalité entre hommes et femmes, et par la fin de quarante années de politique de complaisance envers ce régime. Il est impératif de mettre fin aux extorsions et au terrorisme de ce régime sous toutes ses formes. Sinon, outre la déstabilisation de la région, la propagation du fondamentalisme et du terrorisme issus de ce régime affectera de plus en plus l’Europe.

 

 

Théocratie iranienne : Une menace pour tout le Moyen-Orient et le monde

Théocratie iranienne : Une menace pour tout le Moyen-Orient

 L’attaque théocratique de l’Iran contre Israël depuis son territoire est sans aucun doute un tournant, car il est désormais clair pour tous que le principal instigateur de la guerre actuelle entre le Hamas et Israël, qui a fait plus de 35 000 morts, est le régime iranien. Avant l’attaque de samedi soir, Ali Khamenei, le guide suprême de l’Iran, attribuait cette guerre à des forces mandataires. Par Hamid Enayat, politologue, spécialiste de l’Iran, collabore avec l’opposition démocratique iranienne (CNRI) ( dans La Tribune)

Après l’assassinat de Zahedi, membre des gardiens de la révolution iranienne (IRGC), et de ses adjoints, suite à l’attaque d’Israël au consulat iranien en Syrie, un groupe au sein du gouvernement iranien, dirigé par Haddad Adel, un des plus proches associés de Khamenei, a déclaré : « Le rôle stratégique du martyr Zahedi dans la formation et le renforcement du front de résistance, ainsi que dans la conception et la mise en œuvre de l’Opération Tempête Al-Aqsa, sont de grands honneurs qui immortaliseront les efforts silencieux de ce grand commandant dans les annales de l’honneur dans la lutte contre le régime occupant. » Il est devenu clair que l’architecte principal de la guerre était également lui et son centre d’opérations, qui était en fait le consulat du régime iranien.

Zahedi était l’élément le plus important du régime dans l’exportation de la guerre et du terrorisme après Qasem Soleimani, tué par la frappe américaine. Zahedi commandait des groupes affiliés au CGRI en Syrie, en Irak et au Liban et était un membre permanent du conseil de commandement du Hezbollah au Liban. Sa mort a porté un coup terrible au moral des forces du régime et a contraint le régime à risquer l’opération de samedi soir, sachant que cela pourrait conduire à une escalade des tensions.

L’attaque de samedi soir a été un tournant, car elle a montré que tant que ce régime existe, aucun problème dans la région ne sera résolu. Issue de dogmes médiévaux, la théocratie iranienne ne peut répondre aux besoins économiques, sociaux ou culturels dans la société avancée de 90 millions. C’est pourquoi, pendant tout le temps où il a été au pouvoir, il n’y a pas eu un moment où il n’était pas impliqué dans la création de crises, de guerres et de terrorisme pour camoufler la répression à l’intérieur du pays. Dès l’arrivée de ce régime au pouvoir, l’une de ses autorités avait déclaré que si la prise d’otages à l’ambassade américaine n’avait pas eu lieu, ils auraient été renversés.

Des statistiques très précises des unités de résistance réparties à travers l’Iran, commandées par la principale force d’opposition L’OMPI, ont montré que, en tenant compte des prisonniers et des soldats qui sont forcés de voter, seulement huit pour cent des électeurs éligibles ont participé à ce vote. Cela alors que les votes blancs dans de nombreux districts sont arrivés en première ou deuxième position. Tout cela montre que ce régime est fragile, et ses fondations sociales se réduisent de jour en jour. Pour cette raison, le régime iranien, se voyant assiégé par le soulèvement de 2022 et sa continuation, savait que sa survie, comme toujours, dépendait de la création de guerres dans la région afin de garantir sa survie et d’échapper à ce siège, à l’instar de la prise d’otages à l’ambassade américaine.

Bien que l’administration Biden tente de prévenir l’escalade des tensions, le cours des événements de la guerre au cours de ces derniers mois montre que nous avançons pas à pas vers une guerre dévastatrice et que les actions de Biden n’aident pas à la prévenir. La raison en est que la force motrice derrière les crises au Moyen-Orient et en particulier le récent conflit et l’instabilité qui en découlent proviennent des problèmes fondamentaux du régime iranien.

Le cours des événements de la guerre au cours de ces derniers mois montre que, malgré les désirs du dictateur iranien, ils pointent inévitablement vers Téhéran. La meilleure preuve en est l’attaque d’Israël contre le consulat des mollahs et l’attaque de l’Iran sur le sol israélien. La Jordanie, bien que plus de 50 % de sa population soit palestinienne, a ouvert son ciel pour que les drones du régime iranien puissent être abattus par Israël ou par elle-même. Le président Mahmoud Abbas, qui se bat depuis des années pour l’idéal de deux États palestinien et israélien indépendants, a déclaré : « Les Iraniens nous font plus de mal que les extrémistes israéliens et entravent l’autonomie Palestine.

Le tournant démontre sans aucun doute que la paix dans la région du Moyen-Orient et dans le monde ne peut être atteinte qu’avec une approche correcte vis-à-vis de la théocratie iranienne. Cette approche passe par le soutien à la volonté du peuple iranien d’établir une république laïque et démocratique fondée sur l’égalité entre hommes et femmes, et par la fin de quarante années de politique de complaisance envers ce régime. Il est impératif de mettre fin aux extorsions et au terrorisme de ce régime sous toutes ses formes. Sinon, outre la déstabilisation de la région, la propagation du fondamentalisme et du terrorisme issus de ce régime affectera de plus en plus l’Europe.

 

 

Politique :La communication remplace désormais tout contenu politique

Politique :La communication remplace désormais tout contenu politique


Le nouveau gouvernement, dont la composition a été annoncée le 11 janvier, s’appuie sur des professionnels de la politique, ce qui est un gage de savoir-faire, estime la politologue Chloé Morin dans une tribune au « Monde ». Elle avertit cependant que les effets d’annonce ne compensent pas l’inaction publique.En clair, que la communication ne peut remplacer le contenu politique

Fini, le temps des amateurs ! Il n’y a, dans le gouvernement du premier ministre Gabriel Attal, plus que trois représentants de la société civile : la ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse, des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castera, le ministre de la justice, Eric Dupont-Moretti, et la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Sylvie Retailleau. Emmanuel Macron, qui avait théorisé la nécessité de renverser une caste politique pervertie par le carriérisme et déconnectée de la « vraie vie » de nos concitoyens, a enfin renoncé à sa fausse bonne idée.

Que l’on s’entende bien : il n’est pas ici question de dire que le renouvellement politique n’est pas nécessaire, et l’ouverture des fonctions électives au plus grand nombre doit rester une priorité. Trop de citoyens n’osent pas franchir le pas en raison des multiples contraintes qui pèsent sur nos élus. C’est une crise de vocations majeure qui se prépare, sans que personne ait le courage de le dire et de prendre les mesures nécessaires pour empêcher l’assèchement du monde collectif.

Le monde politique doit s’ouvrir et se renouveler. Mais il est grand temps d’assumer qu’un poste de député, de maire ou de ministre, c’est exigeant. Il est temps de dire aussi que l’exercice de ces fonctions nécessite des compétences et une expérience difficiles à acquérir.

Ce que nous avons pu constater depuis des mois, c’est que l’on s’improvise difficilement ministre. Maîtriser une administration, parfois lui tordre le bras pour qu’elle applique la loi votée par le Parlement, prendre part à la joute verbale souvent rude au sein de l’Hémicycle, aller sur le terrain, inlassablement, et garder les pieds sur terre malgré un accueil parfois houleux, parler aux élus, aux syndicats, aux associations, qui portent des exigences proportionnelles à leurs déceptions passées, sont choses ardues. La politique est une grande lessiveuse, et tout le monde n’a pas les qualités – et parfois les défauts – pour résister.

La communication remplace désormais tout contenu politique

La communication remplace désormais tout contenu politique


Le nouveau gouvernement, dont la composition a été annoncée le 11 janvier, s’appuie sur des professionnels de la politique, ce qui est un gage de savoir-faire, estime la politologue Chloé Morin dans une tribune au « Monde ». Elle avertit cependant que les effets d’annonce ne compensent pas l’inaction publique.En clair, que la communication ne peut remplacer le contenu politique

Fini, le temps des amateurs ! Il n’y a, dans le gouvernement du premier ministre Gabriel Attal, plus que trois représentants de la société civile : la ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse, des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castera, le ministre de la justice, Eric Dupont-Moretti, et la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Sylvie Retailleau. Emmanuel Macron, qui avait théorisé la nécessité de renverser une caste politique pervertie par le carriérisme et déconnectée de la « vraie vie » de nos concitoyens, a enfin renoncé à sa fausse bonne idée.

Que l’on s’entende bien : il n’est pas ici question de dire que le renouvellement politique n’est pas nécessaire, et l’ouverture des fonctions électives au plus grand nombre doit rester une priorité. Trop de citoyens n’osent pas franchir le pas en raison des multiples contraintes qui pèsent sur nos élus. C’est une crise de vocations majeure qui se prépare, sans que personne ait le courage de le dire et de prendre les mesures nécessaires pour empêcher l’assèchement du monde collectif.

Le monde politique doit s’ouvrir et se renouveler. Mais il est grand temps d’assumer qu’un poste de député, de maire ou de ministre, c’est exigeant. Il est temps de dire aussi que l’exercice de ces fonctions nécessite des compétences et une expérience difficiles à acquérir.

Ce que nous avons pu constater depuis des mois, c’est que l’on s’improvise difficilement ministre. Maîtriser une administration, parfois lui tordre le bras pour qu’elle applique la loi votée par le Parlement, prendre part à la joute verbale souvent rude au sein de l’Hémicycle, aller sur le terrain, inlassablement, et garder les pieds sur terre malgré un accueil parfois houleux, parler aux élus, aux syndicats, aux associations, qui portent des exigences proportionnelles à leurs déceptions passées, sont choses ardues. La politique est une grande lessiveuse, et tout le monde n’a pas les qualités – et parfois les défauts – pour résister.

Le « tout digital » et le management humain

Le « tout digital » et le management humain


«Les dirigeants sont toujours prêts à s’engager et se dépasser dans le projet collectif, à condition d’y trouver du sens et de l’impact, ce qui passe par des relations plus étroites, par un accès plus régulier et plus authentique avec leur top management»

par Victor de Couëssin est spécialisé dans les recrutements de dirigeants et d’administrateurs au sein du cabinet Beyond Associés dans l’Opinion

C’est l’un des effets visibles de la Covid : la fonction RH a vécu en quelques années une accélération en matière de digitalisation des processus et d’accompagnement des talents. Les nouvelles solutions ont fleuri : outils soignant « l’expérience employé », employee survey visant à mesurer en temps réel le moral des équipes, outils favorisant l’accueil des nouveaux salariés à distance… Une bonne nouvelle pour les organisations, au défi des nouveaux mode de travail dans l’ère du post-Covid, et pour nombre de salariés, en recherche d’un meilleur équilibre personnel.

Il n’empêche. Si elle ouvre de nouvelles perspectives, cette émergence du « tout digital » dans le développement de talents crée aussi de nouvelles zones de vigilance. Quid de l’écoute au quotidien des collaborateurs, de la capacité à partager et incarner la raison d’être de l’entreprise , son histoire et ses ambitions, à dégager du temps qualitatif pour les talents ? Ces fondamentaux de la relation humaine n’ont paradoxalement jamais été aussi critiques.

L’environnement actuel favorise d’autant plus ce retour en force de la « relation de proximité ». Aujourd’hui, les promotions régulières, l’opportunité de construire une carrière ascensionnelle, les propositions alléchantes d’expatriation et la rémunération ne sont plus les seules règles du jeu. Les dirigeants sont toujours prêts à s’engager et se dépasser dans le projet collectif, à condition d’y trouver du sens et de l’impact, ce qui passe par des relations plus étroites, par un accès plus régulier et plus authentique avec leur top management. Sur un marché des talents très tendu , cultiver ce lien approfondi sera d’autant plus important pour fidéliser, développer et attirer les talents.

Les entreprises n’ont de toute façon pas le choix. La règlementation ESG , de plus en plus volontariste, les oblige à bâtir des stratégies de développement de talent plus durable. Au-delà des KPIs, le facteur humain est au centre et devient un élément de différenciation et de compétitivité.

Dans ce contexte, le DRH voit sa mission évoluer. Il lui appartient, ainsi qu’à ses équipes, de maintenir ce lien étroit et continu avec les dirigeants de l’entreprise et de créer les conditions pour avoir des discussions régulières avec les dirigeants clés de l’entreprise.

Humaniser le télétravail. Depuis 2020, la notion d’appartenance à l’entreprise a été fragilisée chez les populations éligibles au télétravail . Une partie de la vie sociale propre à l’entreprise a évolué vers les canaux digitaux mais certaines situations se sont raréfiées, après que nous avons tenté de préserver l’identité de nos entreprises à marche forcée pendant les confinements via Zoom et Microsoft Teams.

La rencontre fortuite devant le siège de l’entreprise ou le déjeuner improvisé en tête-à-tête à la cantine sont moins probables en 2024 qu’en 2019. Tania Wingfield, DRH Groupe de l’équipementier américain automobile Borgwarner met en garde face à ce nouveau défi : « Comment protège-t-on une culture d’entreprise dans le monde du travail à distance et du travail hybride ? » Elle admet organiser plus fréquemment qu’avant des conversations avec ses dirigeants, individuellement et par petits groupes.

Plus qu’un autre, le DRH est l’oreille attentive recherchée, puisque la fonction RH apparaît comme une forme d’arbitre dans la gestion de crise. La période rappelle l’essence même du métier de DRH : articuler des problématiques personnelles avec la stratégie de l’entreprise
Thierry Parmentier, DRH Groupe d’Arkema, souligne par ailleurs la nécessité de mener les entretiens d’évaluation lors de rencontres physiques. Il estime que ces moments doivent être désormais plus qualitatifs et met en garde contre nos interactions limitées dans l’ère du télétravail, où « on ne voit plus arriver la catastrophe », comme la dépression, la maladie, l’épuisement…

Répondre à la quête de sens. Le constat est connu : la relation entre l’entreprise et le dirigeant a dépassé la dimension transactionnelle. Cette tendance existait avant 2020, mais a été renforcée par la crise sanitaire. Gonzalo Cajade, DRH de l’équipementier automobile américain BBB Industries, reconnaît avoir fait face à des souhaits de reconversion inattendus durant et après la pandémie. Il estime que la Covid a provoqué chez certains une prise de conscience quant à la fragilité de la vie humaine et bouleversé les schémas de carrière.

De façon similaire, Tania Wingfield et Thierry Parmentier admettent avoir fait face à des demandes de retraite anticipée de la part de certains dirigeants, saisis par des questions existentielles dans l’ère du post Covid. Des questions qui battent en brèche les leviers de rétention utilisés historiquement par l’entreprise (salaire, expatriation…). L’entreprise doit composer avec des dirigeants animés par une quête de sens.

Francesco Tutino, DRH Groupe d’Iveco, souligne l’extension de la fonction RH, dont le périmètre va désormais au-delà du recrutement, suivi, développement des individus, de la préparation des plans de succession et de la structuration d’une équipe RH. Le DRH doit contribuer « à ce qu’il vaille la peine de travailler dans l’entreprise » en sachant d’autant plus en expliciter la mission et l’histoire.

Les qualités de communication du DRH sont en cela fondamentales. Feliciano Gonzalez, DRH Groupe d’Holcim, pointe la nécessité accrue de savoir « raconter l’histoire » de l’entreprise, les règles de rétention et d’attraction des dirigeants ayant changé. Il admet qu’il évalue désormais davantage chez ses collaborateurs leur aptitude à communiquer clairement, à distance comme en présentiel. Il ajoute : « Les managers qui survivront sont ceux qui pourront communiquer clairement et motiver les équipes ».

Conseil. Ravivé par le contexte géopolitique, l’acronyme VUCA – Volatility, Uncertainty, Complexity & Ambiguity – s’est popularisé pour qualifier notre époque. Multidimensionnelle, l’incertitude oblige le DRH à repenser les règles d’engagement des équipes. La révolution du véhicule électrique nous fournit un exemple criant : comment engager au mieux un dirigeant dans une telle révolution quand tant d’incertitudes géopolitiques et technologiques pèsent encore sur la chaîne de valeur du véhicule électrique ?

Constat simple : il y a un besoin grandissant d’interactions qualitatives, humaines, capables de s’affranchir de l’accélération générale provoquée par la révolution digitale
Francesco Tutino est positif face à la généralisation des enquêtes de satisfaction des employés. Quel est cependant pour lui le risque ? Ces enquêtes sont fondamentales pour collecter de la donnée, mais, isolées, ne peuvent être la solution pour augmenter l’engagement des équipes. Les stratégies de « continuous employee listening » ont en effet fleuri depuis la pandémie et les enquêtes de satisfaction ont été largement exploitées. Francesco Tutino estime que la conversation régulière est le seul outil fiable pour mesurer et accroître l’engagement des équipes dans une époque de perma-crisis.

Les crises multiples font évoluer la posture du DRH. La posture de conseil et d’accompagnement du DRH vis-à-vis du CEO n’est pas nouvelle, mais, selon Julien Veyrier, DRH et secrétaire général de Carrefour Espagne, le DRH se doit d’adopter cette même posture vis-à-vis de populations plus larges, au-delà du CEO. La disposition de certains dirigeants à se confier a grandi ; les problématiques professionnelles et personnelles sont plus facilement partagées.

Plus qu’un autre, le DRH est l’oreille attentive recherchée, puisque la fonction RH apparaît comme une forme d’arbitre dans la gestion de crise. Julien Veyrier estime que la période rappelle l’essence même du métier de DRH : « Articuler des problématiques personnelles avec la stratégie de l’entreprise ». Armand Sohet, DRH Groupe du chimiste néerlandais AkzoNobel, confirme l’impact accru de la fonction RH dans l’ère post Covid et la tendance à vouloir du DRH un accompagnement plus personnalisé : « Il y a une recherche d’un lien personnalisé et humain », en mettant en garde contre la croyance inconditionnelle « qu’on va faire des RH avec chatbot ».

Constat simple : il y a un besoin grandissant d’interactions qualitatives, humaines, capables de s’affranchir de l’accélération générale provoquée par la révolution digitale. Selon Linda Knoll, DRH Groupe de Fiat Chrysler Automobiles jusqu’en 2021, « le DRH va devoir comprendre le leadership dans un monde beaucoup plus complexe ». Xavier Savigny, DRH Groupe de la Saur, considère que « le métier de manager est celui qui a le plus changé et qui est le plus difficile » ; il exige de savoir simultanément encadrer des équipes en télétravail, basées au siège de l’entreprise ou en mode hybride. La complexité du monde va obliger à réviser les modèles de leadership et générer de nouveaux comportements managériaux. Il serait utopique d’imaginer les traiter par le seul investissement effréné dans de nouveaux outils RH. Une réallocation du temps du DRH sera exigée, grâce au temps dégagé par la digitalisation de certaines tâches. Temps long, écoute, empathie, accompagnement, proximité seront indispensables pour décrypter les nouveaux comportements managériaux. Rappelé aux fondamentaux du métier, le DRH sera aux premières loges.

Loi immigration et Conseil constitutionnel : un arbitre pas tout à fait neutre

Loi immigration et Conseil constitutionnel : un arbitre pas tout à fait neutre

Concernant la loi immigration, le pouvoir a été contraint d’accepter durcissement des mesures initialement envisagées par le gouvernement et même par le Sénat. Une obligation contrainte par la majorité relative du pouvoir à l’assemblée nationale. Du coup dans d’une interview sur la chaîne 5, Macron a clairement laissé entendre qu’il comptait sur le conseil constitutionnel pour éliminer des mesures qui n’apprécient pas particulièrement et dont certaines sont même très contestées.

Rendre arbitre le conseil constitutionnel de propositions qu’on conteste relève d’une certaine hypocrisie. En outre, on pourrait alors ce poser la question de la neutralité d’un Conseil constitutionnel. Un conseil qui n’est pas vraiment une cour suprême de juristes mais de personnalités qualifiées de sages qui sont en réalité pour beaucoup d’anciens politiques donc fortement influencés par leur idéologie et leur appartenance ancienne.

le Conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel a été créé en 1958. Le conseil constitutionnel dit des sages va donc statuer en dernier ressort sur le contenu de la réforme concernant l’immigration. Il a immédiatement été saisi notamment par le président pour faire le ménage dans cette loi.

L’institution est présidée par Laurent Fabius, ancien Premier ministre de François Mitterrand et ancien ministre des Affaires étrangères durant la présidence de François Hollande. Ce socialiste de 76 ans a été nommé président du Conseil constitutionnel en février 2016 par François Hollande, alors président de la République. Laurent Fabius est accompagné dans cette tâche par trois femmes et cinq hommes, membres du Conseil constitutionnel :
Michel Pinault, 75 ans, diplômé de l’ENA et d’HEC, passé par le Conseil d’État mais aussi le groupe d’assurances Axa. Il est également ancien président de la commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Il a été nommé en février 2016 par le président du Sénat, Gérard Larcher.

Corinne Luquiens, 70 ans, haute fonctionnaire, ancienne directrice générale des services législatifs de l’Assemblée nationale et ancienne secrétaire générale de l’Assemblée nationale et de la Présidence. Elle a été nommée en février 2016 par le président de l’Assemblée nationale de l’époque, Claude Bartolone.

Jacques Mézard, 75 ans, avocat honoraire, ancien sénateur RDSE (groupe du Rassemblement démocratique et social européen) du Cantal, ancien ministre de l’Agriculture puis de la Cohésion des territoires sous Édouard Philippe. Il a été nommé en février 2019 par Emmanuel Macron.

François Pillet, 72 ans, ancien avocat, ancien sénateur de droite du Cher. Il a été nommé en février 2019 par le président du Sénat Gérard Larcher.

Alain Juppé, 77 ans, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, ancien ministre sous François Fillon et ancien maire de Bordeaux. Il a été nommé en février 2019 par le président de l’Assemblée nationale de l’époque, Richard Ferrand.

Véronique Malbec, 64 ans, ancienne avocate générale à la Cour de Cassation, ancienne Inspectrice générale de la justice, ancienne directrice de cabinet du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti. Elle a été nommée en février 2022 par le président de l’Assemblée nationale de l’époque, Richard Ferrand.

François Seners, 65 ans, diplômé de l’ENA, ancien haut fonctionnaire, ancien Secrétaire général du Conseil d’État. Il a été nommé en février 2022 par le président du Sénat Gérard Larcher.

Jacqueline Gourault, 72 ans, ancienne professeure d’histoire-géographie, ancienne sénatrice UDI du Loir-et-Cher, ancienne ministre de la Cohésion des territoires sous Édouard Philippe puis Jean Castex. Elle a été nommée en mars 2022 par le président de la République Emmanuel Macron.

Autant dire autant de personnalités forcément sous influence et pas toujours qualifiées.

Justice- Conseil constitutionnel : un arbitre pas tout à fait neutre

Justice- Conseil constitutionnel : un arbitre pas tout à fait neutre

Concernant la loi immigration, le pouvoir a été contraint d’accepter durcissement des mesures initialement envisagées par le gouvernement et même par le Sénat. Une obligation contrainte par la majorité relative du pouvoir à l’assemblée nationale. Du coup dans d’une interview sur la chaîne 5, Macron a clairement laissé entendre qu’il comptait sur le conseil constitutionnel pour éliminer des mesures qui n’apprécient pas particulièrement et dont certaines sont même très contestées.

Rendre arbitre le conseil constitutionnel de propositions qu’on conteste relève d’une certaine hypocrisie. En outre, on pourrait alors ce poser la question de la neutralité d’un Conseil constitutionnel. Un conseil qui n’est pas vraiment une cour suprême de juristes mais de personnalités qualifiées de sages qui sont en réalité pour beaucoup d’anciens politiques donc fortement influencés par leur idéologie et leur appartenance ancienne.

le Conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel a été créé en 1958. Le conseil constitutionnel dit des sages va donc statuer en dernier ressort sur le contenu de la réforme concernant l’immigration. Il a immédiatement été saisi notamment par le président pour faire le ménage dans cette loi.

L’institution est présidée par Laurent Fabius, ancien Premier ministre de François Mitterrand et ancien ministre des Affaires étrangères durant la présidence de François Hollande. Ce socialiste de 76 ans a été nommé président du Conseil constitutionnel en février 2016 par François Hollande, alors président de la République. Laurent Fabius est accompagné dans cette tâche par trois femmes et cinq hommes, membres du Conseil constitutionnel :
Michel Pinault, 75 ans, diplômé de l’ENA et d’HEC, passé par le Conseil d’État mais aussi le groupe d’assurances Axa. Il est également ancien président de la commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Il a été nommé en février 2016 par le président du Sénat, Gérard Larcher.
Corinne Luquiens, 70 ans, haute fonctionnaire, ancienne directrice générale des services législatifs de l’Assemblée nationale et ancienne secrétaire générale de l’Assemblée nationale et de la Présidence. Elle a été nommée en février 2016 par le président de l’Assemblée nationale de l’époque, Claude Bartolone.
Jacques Mézard, 75 ans, avocat honoraire, ancien sénateur RDSE (groupe du Rassemblement démocratique et social européen) du Cantal, ancien ministre de l’Agriculture puis de la Cohésion des territoires sous Édouard Philippe. Il a été nommé en février 2019 par Emmanuel Macron.
François Pillet, 72 ans, ancien avocat, ancien sénateur de droite du Cher. Il a été nommé en février 2019 par le président du Sénat Gérard Larcher.
Alain Juppé, 77 ans, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, ancien ministre sous François Fillon et ancien maire de Bordeaux. Il a été nommé en février 2019 par le président de l’Assemblée nationale de l’époque, Richard Ferrand.
Véronique Malbec, 64 ans, ancienne avocate générale à la Cour de Cassation, ancienne Inspectrice générale de la justice, ancienne directrice de cabinet du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti. Elle a été nommée en février 2022 par le président de l’Assemblée nationale de l’époque, Richard Ferrand.
François Seners, 65 ans, diplômé de l’ENA, ancien haut fonctionnaire, ancien Secrétaire général du Conseil d’État. Il a été nommé en février 2022 par le président du Sénat Gérard Larcher.
Jacqueline Gourault, 72 ans, ancienne professeure d’histoire-géographie, ancienne sénatrice UDI du Loir-et-Cher, ancienne ministre de la Cohésion des territoires sous Édouard Philippe puis Jean Castex. Elle a été nommée en mars 2022 par le président de la République Emmanuel Macron.

Autant dire autant de personnalités forcément sous influence et pas toujours qualifiées.

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