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Droits de douane: Trump suspend sauf pour la Chine

Droits de douane: Trump suspend sauf pour la Chine

Il s’agit d’une vraie reculade pour Trump contraint par sa propre opinion de suspendre l’augmentation des droits de douane pour une période de 90 jours qui pourraient peut-être être prolongée. En cause, des inquiétudes grandissantes sur l’avenir des économies y compris dans le camp des républicains.

Une exception est de taille toutefois avec la Chine à laquelle sera appliquée un doublement des droit de douane soit 125 %. Notons cependant que 30 maintient un taux douanier uniforme de 10 % pour tout le reste du monde.

Comme c’était attendu les bourses font du yo-yo un jour à la hausse un jour à la baisse mais la tendance globale est baissière.

Cette période de trois mois sera peut-être bénéfique pour permettre aux Américains et à ses partenaires commerciaux de se mettre d’accord sur des droits de douane plus réalistes. Mais avec Trump, on ne peut jamais prévoir ce que sera l’avenir car lui-même sans doute ne le sait pas. Pour l’instant Trump a surtout réussi à installer l’instabilité un peu partout chez les acteurs économiques, ce qui va se répercuter sur le volume et la nature des échanges internationaux et au-delà sur la croissance mondiale

Délires de Trump: une chance pour l’Europe ?

Délires de Trump: une chance pour l’Europe ?

Depuis la proclamation par Donald Trump du « jour de la libération » (« liberation day ») et ses déclarations, les regards se sont concentrés sur les tarifs douaniers. Mais une deuxième offensive se profile : une dépréciation massive du dollar qui pourrait provoquer une crise mondiale. Dans cette reconfiguration brutale des équilibres, des opportunités inédites pourraient s’ouvrir pour l’Europe à travers une nouvelle diplomatie commerciale ouverte. Si l’on pense en avoir fini avec les offensives mercantilistes de Trump depuis le « liberation day », on se trompe certainement. La deuxième offensive arrive. Elle pourrait être plus sévère encore. Elle tient en une dépréciation massive du dollar américain. L’onde de ces chocs va en outre créer un effet récessif mondial qui viendra parachever l’œuvre de Trump. À quoi faut-il s’attendre ? Comment réagir à ces offensives ?


par Jean-Marie Cardebat
Professeur d’économie à l’Université de Bordeaux et Professeur affilié à l’INSEEC Grande Ecole, Université de Bordeaux dans The Conversation

Depuis le début de la décennie, la parité entre l’ euro et le dollar s’établit autour de 1,05 à 1,10 dollar par euro. Au regard des fondamentaux de l’économie américaine, de ses déficits budgétaires et commerciaux abyssaux, cette valeur est surévaluée. Si l’on se réfère au taux de change d’équilibre de parité des pouvoirs d’achat, le taux de change euro-dollar devrait s’établir autour de 1,50 dollar par euro. Ce taux de PPA représente une force de rappel de long terme pour les taux de marché. Si le dollar reste surévalué, c’est parce qu’il est LA monnaie mondiale pour les échanges internationaux et les réserves, donc la monnaie que souhaitent détenir les non américains. Un dollar surévalué, c’est déjà arrivé dans l’histoire, notamment dans les années 1980.

Mais ça, c’était avant. L’administration Trump est fermement décidée à s’attaquer à ce qu’elle considère comme la deuxième cause de son déficit commercial : la surévaluation du dollar. Les droits de douane et la dépréciation du dollar font partie du même plan stratégique de réindustrialisation du pays. Il n’est dès lors pas impensable que la parité Euro-Dollar d’ici à la fin de l’année flirte avec les 1,40 à 1,50 dollar par euro. Cela représenterait une dépréciation de la devise américaine d’environ 30 %.

Mécaniquement, cette dépréciation renchérirait le prix des biens exportés par les Européens, une fois exprimé en dollar sur le marché états-unien, du même montant. En d’autres termes, une dépréciation de 30 % du dollar renchérit les biens exportés vers les États-Unis de 30 %, ce qui dépasse encore les 20 % de droits de douane. Les deux effets de hausse des prix en dollar des biens exportés se cumulant, autant dire que l’accès au marché américain se compliquerait très sévèrement pour les entreprises européennes.

Mais ce n’est pas tout, un effet indirect viendrait s’additionner à ce double choc de prix : c’est l’effet revenu. Les exportations vers le marché états-unien dépendent de deux élasticités : l’élasticité-prix et l’élasticité-revenu. L’élasticité-prix donne le montant de la baisse de la demande locale lorsque les prix augmentent (à cause des droits de douane et de la dépréciation du dollar), l’élasticité-revenu renseigne sur la baisse de la demande locale liée à une baisse de revenu des résidents, les États-Uniens.

Or, la politique de Trump est clairement récessive selon les premiers indicateurs économiques publiés et les prévisions des économistes. Logique, puisqu’une partie de la croissance mondiale vient des gains à l’échange selon le principe de spécialisation des économies hérité d’Adam Smith et David Ricardo. Pire, ce n’est pas seulement la croissance américaine qui va ralentir, mais bien la croissance mondiale par effet de domino, affectant encore un peu plus les exportateurs européens.

Quels sont les signes d’espoir dans ce scénario ? Il y a en plusieurs en fait. D’abord, le dollar, puisqu’il est la monnaie internationale, est largement détenu par les étrangers. Trump voudrait les forcer à vendre leurs dollars pour en faire baisser le cours, mais ce n’est pas si simple. Déjà, il a du mal à tordre le bras du gouverneur de la Fed (banque centrale américaine) pour lui faire changer de politique monétaire afin de faire baisser le dollar. Rappelons que la Fed est en théorie indépendante du gouvernement. Sans entrer dans les détails techniques, si Trump décide des droits de douane des États-Unis, il ne maîtrise pas la valeur du dollar aussi facilement. La dépréciation de 30 % n’aura peut-être pas lieu.

D’autant que l’effet inflationniste de cette dépréciation et de ces droits de douane sur l’économie domestique va user l’opinion américaine autant que leur porte-monnaie. Trump pourrait se heurter à une forme d’épuisement social dès 2025 l’obligeant à infléchir ses positions. Le pire n’est donc pas certain.

Il faut aussi voir le positif dans cette histoire. La Chine est mal en point, affectée par la fermeture du marché états-unien et par des problématiques économiques internes. Ne serait-ce pas le moment pour l’Europe d’essayer de négocier des accords commerciaux de réciprocité plus avantageux pour les Européens ? La Chine a besoin de l’Europe, dont la position de force se renforce finalement avec Trump.

Se tourner vers la Chine pour redéfinir un ordre commercial plus ouvert et équilibré serait sans doute plus utile économiquement que de vouloir affronter Trump dans une guerre commerciale. Si Trump isole et ralentit les États-Unis, laissons-le faire et n’engageons pas des représailles qui ne feraient qu’aggraver notre situation. Ouvrons-nous aux autres en revanche et profitons du fait qu’ils aient besoin de nous.

Ce qui est vrai pour la Chine l’est pour les autres zones du monde. On a beaucoup parlé ces derniers mois du Mercosur et de l’accord avec le Canada (CETA). Faut-il encore s’opposer à des accords de libre-échange entre l’Europe et ces zones ? On peut gager que l’opinion publique européenne va évoluer sur cette question. En d’autres termes, l’isolationnisme de Trump fait naître des opportunités de libre-échange ailleurs. L’Europe pourrait les saisir avec une grande offensive diplomatique. Un judoka se sert de l’élan de son adversaire, Trump s’isole, l’Europe peut accentuer encore cette tendance en négociant des accords avec les autres zones du monde. Et si l’Europe sortait par le haut de cette crise ?

Taxes Trump: Baisse de croissance et inflation pour JP Morgan

Taxes Trump: Baisse de croissance et inflation pour JP Morgan

Jamie Dimon, président-directeur général de JPMorgan Chase, a prévenu lundi les investisseurs que le désordre causé par les droits de douane américains pourrait peser sur la croissance de la plus grande économie du monde, stimuler l’inflation et avoir un impact négatif au long terme.

« L’économie fait face à des turbulences considérables (y compris géopolitiques), avec les aspects potentiellement positifs de la réforme fiscale et de la déréglementation et les aspects potentiellement négatifs des tarifs douaniers et des ‘guerres commerciales’, une inflation persistante, des déficits budgétaires élevés et des prix des actifs et une volatilité encore assez élevés », a déclaré le dirigeant.

« Nous sommes susceptibles de voir des résultats inflationnistes (…) La question de savoir si le menu des tarifs causera une récession reste en suspens, mais cela ralentira la croissance », a-t-il averti.

Les économistes de JPMorgan ont par ailleurs relevé à 60% le risque que les États-Unis connaissent une récession cette année, contre 40% il y a un mois, après que Donald Trump a annoncé la semaine dernière la mise en place de nouveaux droits de douane dits « réciproques » incluant des taux de 20% pour les produits importés de l’Union européenne et de 34% pour ceux provenant de Chine.

Jamie Dillon a souligné le risque de représailles de la part d’autres pays et a déclaré que les droits de douane pourraient affecter la confiance économique, les investissements, les flux de capitaux, les bénéfices des entreprises et le dollar.

Les tarifs douaniers soulèvent également des questions sur la direction des taux d’intérêt.

Jamie Dimon a noté que, malgré la baisse récente des taux due à la faiblesse du dollar, une croissance plus lente et une diminution de l’appétit pour le risque pourraient faire augmenter les taux, rappelant la « stagflation » des années 1970.

Les taxes Trump sont mauvaises pour l’économie française

Les taxes Trump sont mauvaises pour l’économie française

Quel sera l’impact de la salve douanière de Donald Trump sur l’économie française ? Cyprien Batut, économiste à l’Institut de l’Avant-garde et ex-conseiller à la Direction générale du Trésor,assure qu’il y en aura dans La Tribune.

LA TRIBUNE. La France doit-elle craindre une récession économique à cause des droits de douane de Trump ?

CYPRIEN BATUT. Difficile de répondre à cette question directement par « oui » ou par « non ». À court terme, les droits de douane sont destructeurs. Ils créent beaucoup d’incertitudes pour les acteurs économiques du pays, qui réduisent, en quelque sorte, leurs estimations du futur. Par exemple, si je suis une entreprise exportatrice, je vais attendre que les choses se calment. Donc, potentiellement, je vais dire à tous mes clients que j’attends avant d’acheter. Ou que je dois changer de fournisseur car les produits américains sont devenus trop chers.

Dans un deuxième temps, d’autres conséquences peuvent s’enchaîner pour les entreprises. Cela peut créer un problème de trésorerie, puis potentiellement un gel des salaires, des embauches, voire des licenciements. Enfin, dans un troisième temps, le pouvoir d’achat des consommateurs peut être impacté, et in fine, la consommation globale et la croissance du pays. Sur le long terme, les choses sont plus incertaines. Les droits de douane seuls ne peuvent pas entraîner une récession, cela ne s’est jamais vu. Il faut donc observer les effets à court terme, et voir si ceux-ci se pérennisent.

Est-ce que la salve des taxes douanières américaines peut impacter l’inflation ?

Encore une fois, il faudra attendre pour mesurer l’effet. Il y a plusieurs scénarios possibles. Si en réponse aux droits de douane américains, l’Union européenne prend des mesures de rétorsions fortes et diversifiés sur de nombreuses marchandises, on peut s’attendre à une accélération de l’inflation. Mais celle-ci restera modérée, car l’UE exporte beaucoup plus qu’elle importe de biens des États-Unis. Si ce scénario se produit, a minima, nous le verrons se matérialiser dans six mois. Mais, en général, on voit plutôt cet effet à horizon de trois ou quatre ans.

Autre scénario possible, étant donné que les droits de douane américains sur la Chine sont importants : le géant asiatique va peut-être rediriger ses flux de marchandises vers l’Europe, son deuxième marché d’exportation derrière les États-Unis. Si c’est le cas, cela pourrait faire baisser les prix du Vieux Continent, et donc en France. Car la Chine va vouloir écouler ses stocks de biens manufacturés. Une autre option, moins probable, est que l’UE se retrouve en récession. Un scénario qui fera également baisser les prix.

Enfin, dernière possibilité : que la Chine redirige ses flux vers sa consommation intérieure. Ce qui est peu probable, car elle n’a jamais fait ce choix dans le cadre de sa guerre commerciale avec les États-Unis. Dans ce cas, l’impact sur l’inflation dans l’Union européenne, donc en France, sera très très modéré.

Samedi dernier, le Premier ministre François Bayrou a estimé que la politique de Trump pourrait coûter 0,5 point de PIB à la France. Qu’en pensez-vous ?

Oui, c’est une prévision plausible, mais encore une fois, si cela arrive, ce sera plutôt à long terme, d’ici cinq ans environ. Ceci étant dit, la politique commerciale de Trump pourrait coûter à la France un dixième de points de croissance.

Cet effet pourrait pénaliser nos dirigeants, afin notamment de rester dans le cadre budgétaire fixé par Bruxelles. Notamment pour respecter la règle consistant à ne pas avoir un déficit public au-delà de 3 % PIB [la France est 5,8 % en 2024, NDLR]. Avec un taux de croissance moindre, la France devra sûrement renégocier un délai avec la Commission.

Justement, au vu de sa situation budgétaire compliquée, la France est-elle plus fragile face à Trump ?

La France n’a pas un modèle économique fondé sur l’export. C’est un problème pour son déficit commercial, mais dans cette séquence, cela la protège mieux. Et ce, comparativement à l’Allemagne par exemple, très puissante dans les exportations.

Gaza: Macron en Égypte pour relancer le cessez-le-feu

Gaza: Macron en Égypte pour relancer le cessez-le-feu

L’avenir de Gaza semble actuellement particulièrement hypothéqué par l’attitude du Hamas, par l’agressivité du chef du gouvernement israélien mais aussi par le plan de Trump qui vise à transformer l’enclave en Éden pour touristes ! En attendant c’est toujours la guerre et le blocage humanitaire.

Nouvelle visite officielle en Égypte, l’un des principaux partenaires de la France au Moyen-Orient, au moment où la guerre à Gaza et les plans de Donald Trump de transférer les Palestiniens de l’enclave menacent la stabilité du plus grand pays arabe, le premier à avoir conclu la paix avec Israël en 1979.

Mardi, le président de la République se rendra à el-Arish, ville égyptienne frontalière de la bande de Gaza, où il aura des entretiens avec les acteurs humanitaires et sécuritaires de la crise, alors que le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a ordonné une intensification des opérations militaires afin de « forcer le Hamas » à libérer les otages israéliens encore détenus par le mouvement islamiste palestinien.

États-Unis : premier échec électoral pour Trump

États-Unis : premier échec électoral pour Trump

Le président américain a subi mardi une première défaite dans les urnes avec l’élection d’une juge démocrate dans le Wisconsin.

Susan Crawford, soutenue par les démocrates, a remporté un siège à la cour suprême de cet Etat de la région des Grands lacs pour dix ans, selon des projections de plusieurs médias américains. Elle était face à Brad Schimel, soutenu par Donald Trump et le multimilliardaire Elon Musk, et dont la victoire aurait fait basculer la haute instance du Wisconsin du côté conservateur.

nt montré une course plus serrée qu’attendu dans l’une des circonscriptions, alors qu’elle avait été remportée avec plus de 30 points d’écart en novembre. Le trumpiste Randy Fine a bien gagné mardi le siège à la Chambre des représentants face au démocrate Josh Weil, mais avec une avance bien plus maigre qu’il y a quelques mois.

Pour l’Allemagne, l’Europe doit mettre fin à sa dépendance vis-à-vis des Etats-Unis 

Pour l’Allemagne, l’Europe doit mettre fin à sa dépendance vis-à-vis des Etats-Unis 

Après s’être affranchie d’un premier tabou, le financement par la dette, l’Allemagne doit désormais accepter de lever un second dogme, celui du financement monétaire des investissements par la Banque centrale européenne, plaide, dans une chronique au « Monde », la juriste allemande Katharina Pistor.

L’Allemagne amorce une nouvelle « Zeitenwende » (« changement d’époque »). Ce terme avait été employé par le chancelier allemand Olaf Scholz, le 27 février 2022, lorsqu’il avait promis de mobiliser des ressources pour soutenir les Ukrainiens face à la Russie. Une annonce qui n’avait cependant pas conduit à une remise à plat de l’orthodoxie économique, la politique budgétaire allemande étant entravée par la « règle d’or » qui, depuis 2009, limite le déficit structurel annuel à 0,35 % du produit intérieur brut. Le pays se félicitait alors de sa prudence budgétaire, alors que l’Ukraine était frappée, que ses propres infrastructures dépérissaient, et que ses engagements en matière de climat étaient relégués au second plan.

Fort heureusement, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), qui est arrivée en tête aux élections du 23 février, a revu sa position. Le bouleversement de la politique étrangère américaine décidé par Donald Trump l’a convaincu de changer d’approche. Pour Friedrich Merz, chef de la CDU et probable futur chancelier allemand, l’Europe doit mettre fin à sa dépendance vis-à-vis des Etats-Unis.

Taxes douanières de Trump: tout est bon pour les justifier

Taxes douanières de Trump: tout est bon pour les justifier

Trump entretient avec la théorie économique des liens assez ésotériques; il fait flèche de tout bois pour justifier l’augmentation massive des droits de douane aux États-Unis. Trump utilise des méthodes de marchand de chiens en mélangeant la compétitivité, avec la régulation, l’environnement et la politique. Son idée simpliste est que cela va rétablir la balance commerciale des États-Unis.

Le problème de fond c’est que si la balance des États-Unis est aussi déséquilibrée c’est le plus souvent que les États-Unis ont délocalisé leur production dans des pays tiers. Exemple en Chine devenue l’usine des États-Unis (et d’ailleurs). Ainsi la Chine devra supporter des droits de douane à 34 % . Pour le Vietnam, le taux s’élève à 46%. Le Canada et le Mexique déjà taxé à 25 % resteront à ce niveau.L’ Union économique européenne devrait supporter des droits de 20 %.

Toutefois rien n’est totalement joué tellement les réactions d’abord de la bourse ensuite des acteurs économiques et de l’économie réelle seront fortes et souvent imprévues. Trump pourra évoluer mais en même temps il va créer l’incertitude qui va tuer la croissance mondiale

Le Royaume-Uni, de son côté, s’en sort bien. Washington évalue à 10% les barrières qu’il dresse aux produits américains et se voit infligé en retour des droits de douane de 10%. Londres espère conclure un accord avec son partenaire américain.

Le président compte bien utiliser les recettes fiscales issues de cette hausse massive des taxes douanières pour tenir sa promesse de baisser les impôts des Américains. Au final toutefois il pourrait bien porter gravement atteinte au pouvoir d’achat des Américains.

Intelligence artificielle : pour des synergies européennes à la hauteur de l’enjeu

Intelligence artificielle : pour des synergies européennes à la hauteur de l’enjeu


L’Europe, malgré son excellence scientifique dans le domaine de l’intelligence artificielle, peine à transformer ses avancées en un impact mondial. Bien que ses centres de recherche soient parmi les meilleurs au monde, les géants de l’IA se forment souvent en dehors du continent. Un tournant stratégique est crucial pour que l’IA européenne atteigne son plein potentiel industriel et sociétal. Par Amir Banifatemi, Directeur exécutif chargé de l’IA responsable chez Cognizant (*) dans La Tribune

L’Europe regorge de talents en intelligence artificielle. Ses centres de recherche produisent certaines des avancées les plus pointues dans le domaine et la France en particulier peut se targuer d’un vivier exceptionnel de chercheurs et d’ingénieurs spécialisés. Son réseau d’écoles d’ingénieurs et de laboratoires, comme l’INRIA ou le CNRS, fait partie des meilleurs au monde. Pourtant, malgré cette excellence scientifique, les géants de l’IA ne naissent souvent ni Paris ni à Berlin, mais à San Francisco ou à Pékin.

Ce paradoxe évoque le syndrome du Concorde : une prouesse technologique européenne avant-gardiste qui, malgré son excellence, n’a pas réussi à s’imposer durablement à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, l’Europe produit d’excellents modèles d’IA, souvent rachetés ou exploités par des entreprises américaines ou chinoises. Sans un sursaut stratégique, l’IA européenne risque de ne pas atteindre son plein potentiel industriel et sociétal ni d’imposer ses valeurs dans le monde numérique de demain.

Si les États-Unis et la Chine dominent le marché de l’IA, c’est parce qu’ils ont su développer un écosystème où laboratoires de recherche, startups et investisseurs collaborent étroitement. Des initiatives comme le programme américain SBIR et l’accès à un capital-risque abondant financent massivement les startups deeptech dès leurs balbutiements. En Chine, l’État injecte des milliards dans des pôles technologiques comme Zhongguancun à Pékin, où chercheurs et entrepreneurs cohabitent pour accélérer le passage de la recherche à l’industrie.

En Europe, la dynamique est plus contrastée. Faute d’incitations, certains chercheurs restent cloisonnés dans le monde académique, mais des initiatives comme EDIH ou l’IPCEI en IA tentent de renforcer les liens entre recherche et industrie. Toutefois, ces programmes, encore sous-financés et fragmentés, peinent à créer un écosystème aussi dynamique que ceux de la Silicon Valley ou de Shenzhen.
Une régulation agile et une stratégie industrielle forte

L’IA est bien plus qu’un sujet technologique : c’est une bataille économique, stratégique et sociétale.

L’Europe a choisi de jouer un rôle de pionnier dans la régulation de l’IA avec l’AI Act. Mais pour éviter que la régulation ne devienne un frein à la compétitivité, il faut parallèlement investir massivement dans des dispositifs de soutien à l’innovation, comme le font les États-Unis et la Chine.

Plutôt qu’une contrainte, l’AI Act peut faire de l’Europe un pionnier d’une IA fiable et de qualité. En fixant des standards élevés en éthique et sécurité, un label IA européen pourrait devenir un gage d’excellence à l’international. Cette alliance entre innovation et éthique ouvrirait aussi de nouveaux marchés, notamment en santé, éducation et environnement, où la confiance est essentielle à l’adoption des technologies.

Construire sur les forces européennes

L’Europe dispose d’atouts uniques pour bâtir sa stratégie en IA. Son excellence scientifique est reconnue à l’international, avec une production significative de publications en IA. Son expertise dans l’industrie 4.0, la santé et les transports constitue un levier majeur. Elle peut aussi se démarquer par une IA frugale et durable, optimisant les ressources et limitant l’impact environnemental. Sa diversité linguistique et culturelle favorise des applications adaptées à divers contextes, tandis que son engagement en innovation sociale permettrait d’orienter l’IA vers les grands défis contemporains.

Multiplier les partenariats entre universités et entreprises et les soutenir financièrement est un levier clé pour dynamiser le passage de la recherche à l’industrie. Les collaborations existent, mais restent limitées face aux besoins existants. Il faut aller plus loin en intégrant dès la phase de recherche des objectifs de valorisation industrielle et d’utilité collective.

L’Europe n’a pas le luxe du temps. Si elle n’agit pas maintenant, elle continuera à voir ses talents et ses innovations captés par les géants américains et chinois. Il ne s’agit pas seulement d’un choix technologique ou économique, mais aussi d’un choix de société. En perdant sa souveraineté dans le domaine de l’IA, l’Europe risque de voir des technologies façonnées selon des valeurs et des priorités qui ne sont pas les siennes s’imposer dans tous les aspects de la vie quotidienne de ses citoyens.

L’enjeu est de transformer les découvertes scientifiques en véritables innovations industrielles et d’adopter une approche coordonnée à l’échelle du continent. Il est temps d’intensifier les mécanismes de financement, de favoriser des alliances stratégiques entre startups et grands groupes, et de faire de la régulation un levier de compétitivité plutôt qu’un frein. L’Europe a tous les atouts pour jouer un rôle majeur dans l’IA mondiale, à condition de se donner les moyens de ses ambitions.

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(*) Amir Banifatemi est Directeur exécutif chargé de l’IA responsable chez Cognizant et défenseur de longue date de l’IA responsable. Fort d’une carrière internationale et d’un rôle clé chez Cognizant, il est reconnu pour sa vision unique de l’IA comme levier de transformation durable pour les entreprises. Il est également actif sur la scène mondiale, comme en témoigne sa récente intervention à Davos, où il a partagé sa conviction que les pratiques d’IA responsable ne sont pas des contraintes, mais des catalyseurs de valeur pour les entreprises.

Amir Banifatemi

Condamnation Le Pen-RN : pas un handicap pour 60 % des Français

Condamnation Le Pen-RN : pas un handicap pour 60 % des Français

D’après un sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro, six Français sur dix jugent que la condamnation de Marine Le Pen ne constitue pas un handicap pour le RN. Ce sondage chaud témoigne tout cas de la fidélité des électeurs du rassemblement national. Cela signifie surtout que la sensibilité de ses fidèles ne changent pas. Reste à savoir si au moment d’une élection du président la question ne se posera pas de la capacité de Bardella, âge, expérience, orientations stratégiques.

La question est encore prématurée mais dans la coulisse évidemment on va s’agiter aussi bien au sein du rassemblement national que chez ses concurrents notamment de droite qui peuvent peut-être espérer siphonner désormais des voix qui se portaient sur Marine Le Pen.

Cette nouvelle affaire qui oppose d’une certaine manière justice et politique risque de déclencher une crise systémique mettant en cause les conditions de la démocratie. La crise en France se caractérise en effet par des blocages et les contradictions multiples. Un président, monarque républicain des monétisés à l’intérieur. Un gouvernement qui ne tient qu’à un fil, une absence de majorité à l’Assemblée nationale, de nombreux champs régaliens en crise, une situation financière particulièrement fragile. Bref une absence d’autorité politique et morale qui impliquerait de profonds changements dans beaucoup de domaines. De ce point de vue l’opposition entre justice et politique n’est qu’un épiphénomène de cette crise.

Economie-Droits de douane américains : les conséquences pour l’industrie automobile mondiale

Economie-Droits de douane américains : les conséquences pour l’industrie automobile mondiale

Donald Trump, le président des États-Unis, a mis sa menace à exécution en annonçant mercredi 26 mars des droits de douane de 25 % sur les véhicules automobiles qui ne sont pas produits aux États-Unis. Les constructeurs chinois mais aussi européens pourraient être lourdement touchés. Mais aussi l’industrie automobile mexicaine et canadienne. Quels pays et quels constructeurs sont les plus exposés ?

par Vincent Vicard
Économiste, adjoint au directeur, CEPII

Pauline Wibaux
Économiste, CEPII

Thierry Mayer
Professeur d’économie à Sciences-Po, conseiller scientifique, CEPII

Déclaration d’intérêts dans The Conversation

Le secteur automobile tient une place centrale dans les déclarations de Donald Trump sur les déficits commerciaux et les menaces de mesures protectionnistes à l’encontre de l’Union européenne (UE) comme du Canada ou du Mexique. S’élevant à 270 milliards de dollars en 2023, soit près du quart du déficit commercial total des États-Unis, le déficit sur les échanges de véhicules automobiles est en effet l’un des principaux postes du déficit commercial américain après les biens de consommation.

Les droits de douane annoncés par Donald Trump avant son élection couvrent un spectre beaucoup plus large de produits puisqu’il a menacé d’instaurer des droits de douane de 10 voire 20 points de pourcentage supplémentaires sur l’ensemble des importations américaines. Depuis son élection, les pays visés explicitement constituent d’importants pays d’origine des véhicules automobiles vendus sur le marché américain : Mexique et Canada, sous la menace de droits de 25 %, et l’Union européenne menacée de 10 % de droits de douane supplémentaire. À eux seuls, le Mexique et le Canada ont exporté 2,6 millions de véhicules particuliers vers les États-Unis en 2023, soit 21 % des ventes totales du marché (l’UE représente 6 %), sans compter les pièces et composants qui peuvent traverser plusieurs fois les frontières.

De tels niveaux de droits de douane auraient assurément un impact majeur sur les tissus industriels « automobile » des pays visés, mais aussi par ricochet sur les constructeurs automobiles opérant dans ces pays. Le secteur automobile se caractérise en effet par sa dimension locale ou continentale, de telle sorte que les constructeurs investissent dans des unités de production proches de leurs marchés de consommation. Soit, pour les consommateurs américains, des usines aux États-Unis ou en Amérique du Nord.

Volkswagen, par exemple, ne produit que 40 % de ses véhicules vendus aux États-Unis en Allemagne, contre près des deux tiers en Amérique du Nord. Son usine de Chattanooga dans l’État du Tennessee, où sont produites les Passat, Atlas et ID4, lui assure un accès aux consommateurs américains sans droits de douane. Alors que celle de Puebla, au Mexique – la plus grande du pays, produit des modèles comme la Jetta, la Tiguan ou la Taos. La mise en place de droits de douane sur les importations en provenance du Mexique affecterait donc directement les ventes des modèles produits dans l’usine de Puebla, et incitera Volkswagen à modifier ses décisions d’approvisionnement pour le marché américain.

Pour étudier ces réactions, nous utilisons un modèle de choix de production et de localisation de l’activité des entreprises multinationales dans le secteur automobile. Celui-ci considère les décisions de production et d’approvisionnement au niveau de chaque entreprise multinationale. Il évalue aussi comment l’instauration et le maintien de barrières tarifaires sur le moyen terme modifient le niveau des ventes et le lieu de production de chaque modèle pour un marché national donné (à plus long terme, les entreprises sont susceptibles de fermer et d’ouvrir des usines). Les simulations effectuées s’appuient sur les flux observés en 2023 pour les véhicules particuliers (excluant notamment les pick-ups).

Sans surprise, l’impact des annonces récentes de Donald Trump (droits de douane de 25 % sur le Canada et le Mexique et droits de douane additionnels de 10 % pour l’UE, soit 12,5 % en ajoutant les droits de douane de 2,5 % existant aujourd’hui sur les importations de véhicules particuliers par les États-Unis) serait massif pour les industries automobiles canadiennes et mexicaines, qui connaîtraient des baisses de production de 71 % et de 57 % respectivement.

Les pays européens moins exposés que le Canada et le Mexique
Plusieurs pays européens seraient également touchés, la Suède et l’Italie en tête avec des baisses de production supérieures à 7 % et 4 % respectivement. La Slovaquie, la Hongrie et l’Allemagne connaîtraient également une baisse de leur production, bien que plus limitée.

De l’autre côté, la production automobile américaine progresserait de 26 %. Cette hausse se ferait cependant au détriment des consommateurs qui verraient les prix augmenter. À noter que la mise en œuvre de représailles tarifaires des pays visés par les mesures américaines aurait peu d’impact sur la production du Mexique ou du Canada mais réduirait la hausse de la production sur le territoire des États-Unis de 7 points de pourcentage, à + 19 %.

Les effets sur les constructeurs ne recoupent pas nécessairement ceux sur leur pays d’origine. Leur exposition au conflit commercial en cours dépend de leurs lieux de production et de leur capacité à allouer à nouveau leur production à destination des consommateurs américains dans des usines non ciblées par des droits de douane.

Volkswagen, Stellantis, et dans une moindre mesure Honda, qui importent aujourd’hui plus du tiers de leurs véhicules particuliers vendus aux États-Unis du Mexique ou du Canada, serait les plus touchés, avec des baisses de ventes d’environ 152 000 véhicules pour Volkswagen et 90 000 pour Stellantis (tableau 2, plus bas). Au sein de ces constructeurs, certaines marques seraient particulièrement affectées. Par exemple, Chrysler (une marque de Stellantis), dont l’ensemble des véhicules particuliers vendus aux États-Unis sont produits au Canada, verrait ses ventes sur le marché américain chuter de près de 50 %.

De manière intéressante, certains constructeurs perdraient particulièrement à la mise en place de représailles commerciales, comme Ford, Stellantis ou BMW. Non seulement ces constructeurs exportent des États-Unis vers les pays ciblés mais leurs importations de biens intermédiaires de leur pays d’origine seraient également affectées par les représailles commerciales.

Plusieurs constructeurs bénéficieraient en revanche des droits de douane imposés par le gouvernement Trump. Parmi les marques américaines, General Motors et Tesla verraient leur production augmenter de 42 000 et 81 000 véhicules. Des gagnants également parmi les constructeurs asiatiques – Hyundai, Subaru et Toyota – qui produisent largement aux États-Unis ou importent du reste du monde pour servir les consommateurs américains.

Les résultats de nos simulations confirment que la mise en place de droits de douane sur les importations en provenance du Canada et du Mexique aurait des impacts dramatiques sur la production automobile des deux pays s’ils étaient maintenus sur le long terme. Pour l’UE, la menace de droits additionnels de 10 % aurait un impact plus limité sur la production. Certains constructeurs européens (Volkswagen et Stellantis), qui produisent au Canada et au Mexique, seraient cependant particulièrement exposés au conflit commercial en cours. Les mesures réellement mises en place par l’administration américaine sont susceptibles de largement évoluer, comme le montrent ces premières semaines de présidence de Donald Trump, et nécessiteront d’en réévaluer les conséquences pour les pays ciblés et les constructeurs.

Vance et Trump: Pression pour annexer le Groenland

Vance et Trump: Pression pour annexer le Groenland

Hier encore Trump a réaffirmé la nécessité pour les États-Unis d’annexer le Groenland et cela dans l’intérêt économique des Américains et Vance en visite Touristique d’en rajouter sur l’incurie du Danemark.

Au moins une déclaration de quasi guerre qui ne se cache pas comme en Ukraine. Par ailleurs le vice président Vance s’est lui transporté au Groenland sans y être invité au départ pour des motifs dits touristiques. Mais dès hier, le vice président a démoli la gestion du Groenland par le Danemark. Une drôle de visite touristique en vérité pour un vice président qui d’une manière générale crache sur tous les intérêts européens y compris bien sûr ceux du Danemark.

Droits de douane américains : les conséquences pour l’industrie automobile mondiale

Droits de douane américains : les conséquences pour l’industrie automobile mondiale

Donald Trump, le président des États-Unis, a mis sa menace à exécution en annonçant mercredi 26 mars des droits de douane de 25 % sur les véhicules automobiles qui ne sont pas produits aux États-Unis. Les constructeurs chinois mais aussi européens pourraient être lourdement touchés. Mais aussi l’industrie automobile mexicaine et canadienne. Quels pays et quels constructeurs sont les plus exposés ?

par Vincent Vicard
Économiste, adjoint au directeur, CEPII

Pauline Wibaux
Économiste, CEPII

Thierry Mayer
Professeur d’économie à Sciences-Po, conseiller scientifique, CEPII

Déclaration d’intérêts dans The Conversation

Le secteur automobile tient une place centrale dans les déclarations de Donald Trump sur les déficits commerciaux et les menaces de mesures protectionnistes à l’encontre de l’Union européenne (UE) comme du Canada ou du Mexique. S’élevant à 270 milliards de dollars en 2023, soit près du quart du déficit commercial total des États-Unis, le déficit sur les échanges de véhicules automobiles est en effet l’un des principaux postes du déficit commercial américain après les biens de consommation.

Les droits de douane annoncés par Donald Trump avant son élection couvrent un spectre beaucoup plus large de produits puisqu’il a menacé d’instaurer des droits de douane de 10 voire 20 points de pourcentage supplémentaires sur l’ensemble des importations américaines. Depuis son élection, les pays visés explicitement constituent d’importants pays d’origine des véhicules automobiles vendus sur le marché américain : Mexique et Canada, sous la menace de droits de 25 %, et l’Union européenne menacée de 10 % de droits de douane supplémentaire. À eux seuls, le Mexique et le Canada ont exporté 2,6 millions de véhicules particuliers vers les États-Unis en 2023, soit 21 % des ventes totales du marché (l’UE représente 6 %), sans compter les pièces et composants qui peuvent traverser plusieurs fois les frontières.

De tels niveaux de droits de douane auraient assurément un impact majeur sur les tissus industriels « automobile » des pays visés, mais aussi par ricochet sur les constructeurs automobiles opérant dans ces pays. Le secteur automobile se caractérise en effet par sa dimension locale ou continentale, de telle sorte que les constructeurs investissent dans des unités de production proches de leurs marchés de consommation. Soit, pour les consommateurs américains, des usines aux États-Unis ou en Amérique du Nord.

Volkswagen, par exemple, ne produit que 40 % de ses véhicules vendus aux États-Unis en Allemagne, contre près des deux tiers en Amérique du Nord. Son usine de Chattanooga dans l’État du Tennessee, où sont produites les Passat, Atlas et ID4, lui assure un accès aux consommateurs américains sans droits de douane. Alors que celle de Puebla, au Mexique – la plus grande du pays, produit des modèles comme la Jetta, la Tiguan ou la Taos. La mise en place de droits de douane sur les importations en provenance du Mexique affecterait donc directement les ventes des modèles produits dans l’usine de Puebla, et incitera Volkswagen à modifier ses décisions d’approvisionnement pour le marché américain.

Pour étudier ces réactions, nous utilisons un modèle de choix de production et de localisation de l’activité des entreprises multinationales dans le secteur automobile. Celui-ci considère les décisions de production et d’approvisionnement au niveau de chaque entreprise multinationale. Il évalue aussi comment l’instauration et le maintien de barrières tarifaires sur le moyen terme modifient le niveau des ventes et le lieu de production de chaque modèle pour un marché national donné (à plus long terme, les entreprises sont susceptibles de fermer et d’ouvrir des usines). Les simulations effectuées s’appuient sur les flux observés en 2023 pour les véhicules particuliers (excluant notamment les pick-ups).

Sans surprise, l’impact des annonces récentes de Donald Trump (droits de douane de 25 % sur le Canada et le Mexique et droits de douane additionnels de 10 % pour l’UE, soit 12,5 % en ajoutant les droits de douane de 2,5 % existant aujourd’hui sur les importations de véhicules particuliers par les États-Unis) serait massif pour les industries automobiles canadiennes et mexicaines, qui connaîtraient des baisses de production de 71 % et de 57 % respectivement.

Les pays européens moins exposés que le Canada et le Mexique
Plusieurs pays européens seraient également touchés, la Suède et l’Italie en tête avec des baisses de production supérieures à 7 % et 4 % respectivement. La Slovaquie, la Hongrie et l’Allemagne connaîtraient également une baisse de leur production, bien que plus limitée.

De l’autre côté, la production automobile américaine progresserait de 26 %. Cette hausse se ferait cependant au détriment des consommateurs qui verraient les prix augmenter. À noter que la mise en œuvre de représailles tarifaires des pays visés par les mesures américaines aurait peu d’impact sur la production du Mexique ou du Canada mais réduirait la hausse de la production sur le territoire des États-Unis de 7 points de pourcentage, à + 19 %.

Les effets sur les constructeurs ne recoupent pas nécessairement ceux sur leur pays d’origine. Leur exposition au conflit commercial en cours dépend de leurs lieux de production et de leur capacité à allouer à nouveau leur production à destination des consommateurs américains dans des usines non ciblées par des droits de douane.

Volkswagen, Stellantis, et dans une moindre mesure Honda, qui importent aujourd’hui plus du tiers de leurs véhicules particuliers vendus aux États-Unis du Mexique ou du Canada, serait les plus touchés, avec des baisses de ventes d’environ 152 000 véhicules pour Volkswagen et 90 000 pour Stellantis (tableau 2, plus bas). Au sein de ces constructeurs, certaines marques seraient particulièrement affectées. Par exemple, Chrysler (une marque de Stellantis), dont l’ensemble des véhicules particuliers vendus aux États-Unis sont produits au Canada, verrait ses ventes sur le marché américain chuter de près de 50 %.

De manière intéressante, certains constructeurs perdraient particulièrement à la mise en place de représailles commerciales, comme Ford, Stellantis ou BMW. Non seulement ces constructeurs exportent des États-Unis vers les pays ciblés mais leurs importations de biens intermédiaires de leur pays d’origine seraient également affectées par les représailles commerciales.

Plusieurs constructeurs bénéficieraient en revanche des droits de douane imposés par le gouvernement Trump. Parmi les marques américaines, General Motors et Tesla verraient leur production augmenter de 42 000 et 81 000 véhicules. Des gagnants également parmi les constructeurs asiatiques – Hyundai, Subaru et Toyota – qui produisent largement aux États-Unis ou importent du reste du monde pour servir les consommateurs américains.

Les résultats de nos simulations confirment que la mise en place de droits de douane sur les importations en provenance du Canada et du Mexique aurait des impacts dramatiques sur la production automobile des deux pays s’ils étaient maintenus sur le long terme. Pour l’UE, la menace de droits additionnels de 10 % aurait un impact plus limité sur la production. Certains constructeurs européens (Volkswagen et Stellantis), qui produisent au Canada et au Mexique, seraient cependant particulièrement exposés au conflit commercial en cours. Les mesures réellement mises en place par l’administration américaine sont susceptibles de largement évoluer, comme le montrent ces premières semaines de présidence de Donald Trump, et nécessiteront d’en réévaluer les conséquences pour les pays ciblés et les constructeurs.

Automobile : droits de douane 25 % pour toutes importations aux USA, une folie

Automobile : droits de douane 25 % pour toutes importations aux USA, une folie


Une vraie folie de Trump qui va taxer par exemple jusqu’à 127 % les importations de voitures électriques et appliquer un droit de douane supplémentaire de 25 % aux autres. De quoi déstabiliser l’industrie automobile mondiale y comprise aux États-Unis. Les conséquences pourraient être dramatiques.Trump s’appuie sur le déficit commercial des États-Unis mais en oubliant que la balance des services est largement en faveur des Américains.

Du coup, il faut s’attendre à une vague mondiale d’augmentation des droits de douane qui risque de faire plonger la croissance partout. Après l’acier et l’aluminium, en attendant le bois de construction ou le cuivre, le président américain Donald Trump a ajouté mercredi un nouveau secteur d’activité à sa liste, en annonçant des droits de douane sur le secteur automobile à hauteur de 25% sur «toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux États-Unis».

Si elles sont fabriquées aux États-Unis, il n’y aura absolument pas de droits de douane», a déclaré le président américain depuis la Maison-Blanche. «Ceci vient s’ajouter aux droits de douane déjà existants sur ces biens», a précisé un conseiller.

Le taux jusqu’ici appliqué était de 2,5%. Cela signifie que les voitures importées seront désormais taxées à 27,5% de leur valeur. Dans le cas des voitures électriques chinoises, déjà taxées à 100% depuis août 2024, cela amènera les droits de douane à 125%. Il s’agit d’un nouveau coup dur pour le secteur de l’automobile, qui a déjà été secoué par les précédentes annonces en la matière.

Les Français pour le boycott des produits américains

Les Français pour le boycott des produits américains

Près d’un tiers des Français (32 %) déclare actuellement boycotter des produits d’une marque ou d’une entreprise des États-Unis. Un rejet en signe de protestation contre Donald Trump .

D’après une étude Ifop réalisée pour le site de tourisme NYC.fr* près d’un tiers (32 %) déclare déjà boycotter actuellement des produits d’une marque ou d’une entreprise basée outre-Atlantique.

Il ressort de cette étude que Coca-Cola est la marque la plus boycottée par les Français (citée par 48 % des personnes interrogées). Suivie par McDonald’s (44 %) et Tesla (19 %), le constructeur automobile détenu par Elon Musk en pleine zone de turbulences. Une autre de ses entreprises, le réseau social X, fait également l’objet d’un rejet (10 % des sondés). Tout comme les enseignes de restauration rapide Starbucks (15 %) et KFC (12 %).

Interrogé sur le devenir de cette mobilisation, plus d’un Français sur deux (57 %) affirme avoir l’intention de boycotter des produits ou services de marques américaines dans les mois à venir.

*Étude Ifop pour NYC.fr réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 14 au 17 mars 2025 auprès d’un échantillon national de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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