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Lire dans l’ADN le potentiel intellectuel et de santé ?

L’ADN déterminant du potentiel intellectuel et de santé ?

par Françoise Clerget-Darpoux, Inserm et Emmanuelle Genin, Inserm dans the Conversation

Auteurs d’un article récemment publié dans la revue scientifique Nature Genetics s’inquiètent de l’impact sociétal des avancées de la génomique (l’étude des génomes, autrement dit, du matériel génétique d’un individu ou d’une espèce). Ils évoquent les visions, à leurs yeux prémonitoires, du film Bienvenue à Gattaca : la possibilité de lire dans notre ADN nos capacités physiques et intellectuelles et, même, de pouvoir concevoir in vitro des enfants quasi parfaits, exempts de maladie future.

Grâce aux progrès réalisés dans le domaine de la génomique, la réalité a en effet rattrapé la fiction. Il est désormais possible d’analyser l’entièreté du génome, à la recherche de causes génétiques de maladies complexes.

Appelés genome-wide association studies (GWAS, ou « étude d’association pangénomique »), ce type de travaux a donné lieu à une multitude de publications scientifiques annonçant la découverte de nombreux variants génétiques qui augmenteraient ou diminueraient le risque d’une maladie, voire la propension à de nombreux traits, comme certains comportements ou aptitudes intellectuelles.

À en croire certains auteurs, notre avenir médical et social serait réellement inscrit dans notre génome. Cette vision est erronée car elle repose sur une série d’erreurs et d’incompréhensions que nous allons étudier.

Qu’est-ce qu’une étude GWAS ?

Les études GWAS consistent à établir une corrélation entre l’expression d’un trait chez un groupe d’individus et des marqueurs sur leur génome. Ces marqueurs peuvent être vus comme des petits drapeaux balisant tout le génome. L’idée sous-jacente aux études GWAS est qu’une association entre un marqueur et un trait permet de détecter des facteurs génétiques indépendamment des facteurs d’environnement dans le trait étudié.

Ceci peut se faire sur un trait quantitatif (comme la taille) ou sur une maladie. Dans ce dernier cas, on comparera ces marqueurs dans un groupe de personnes malades avec ceux d’un groupe de personnes non malades. On affecte alors à chaque différence génétique identifiée un coefficient censé représenter la force de son association avec le trait considéré, puis on calcule un score global (le « score polygénique ») qui représente l’intensité du risque encouru.
De nombreuses études GWAS ont été engagées sur des maladies dont les causes (on parle d’« étiologie » de la maladie) sont notoirement complexes : schizophrénie, cancer du sein, maladie coronarienne…

Dès 2007, des entreprises ont commencé à vendre en ligne des prédictions de risque sur un simple envoi de salive. La société 23andme a ainsi récolté plus d’un million d’ADN avant d’être sommée par la FDA, en 2013, d’arrêter ses activités faute de preuves de validité.

23andme a continué ses activités en changeant sa démarche et en recueillant des ADN pour une nouvelle utilisation : dresser la carte des origines géographiques des ancêtres de leur propriétaire. Ces ADN peuvent ensuite être mis à disposition d’équipes scientifiques qui peuvent mener des études GWAS et les publier.

D’abord menées sur des centaines d’individus, ces recherches se sont rapidement étendues à des milliers, puis à des millions de personnes et conduisent à la publication de certaines études aux résultats questionnables.

Ces dernières années, des centaines d’articles scientifiques assurent avoir détecté – via des associations – les facteurs génétiques dont les effets se cumulent dans un score. Ces scores sont censés prédire non seulement nos risques de maladie, mais aussi nos aptitudes intellectuelles ou d’adaptation sociale.

À en croire ces travaux, une simple lecture de notre ADN permettrait donc de savoir si l’on est à risque de développer une maladie ou si notre intelligence sera plus ou moins élevée. Ce qui promeut la thèse selon laquelle tous nos traits seraient « prédéterminés génétiquement »…

En 2018, une étude portant sur les nombres d’années d’études de près de 270 000 individus dit avoir identifié plus d’un millier de facteurs génétiques impliqués dans « l’intelligence ». Quatre ans plus tard, en passant à 3 millions d’individus, ce nombre de facteurs génétiques est multiplié par 4. In fine, par une simple lecture de votre ADN, on pourrait donc prédire votre nombre d’années d’études ou si vous allez devenir fumeur ou alcoolique. Et cela sans prendre en compte votre environnement familial ou culturel…

Le problème est que les conclusions de ces études sont tout simplement fausses car basées sur des hypothèses erronées et sur une interprétation abusive des associations entre les traits à prédire et des marqueurs génétiques…

Les calculs de score de prédiction reposent sur des hypothèses proposées en 1965 par Douglas Scott Falconer pour calculer l’héritabilité de certaines maladies. Parmi ces hypothèses, il est exclu d’emblée qu’un facteur d’environnement puisse jouer un rôle important dans l’expression du trait, alors qu’on sait combien notre alimentation, la consommation d’alcool ou de tabac et plus largement notre hygiène de vie ont un impact sur notre santé.

On suppose aussi que l’individu sera soumis aléatoirement aux facteurs d’environnement et,ce, indépendamment de ses conditions familiales, sociales et professionnelles. On suppose enfin que les facteurs d’environnement vont agir sur lui indépendamment de son génome alors qu’on sait pertinemment que la régulation et l’expression de nos gènes dépendent de notre environnement.

Ces hypothèses sont en totale contradiction avec les connaissances biologiques acquises depuis qu’elles ont été proposées et d’ailleurs questionnées par Falconer lui-même, dès 1967, pour le diabète

Un autre problème est que les scores de prédiction reposent sur une interprétation abusive des études GWAS. L’association d’un trait avec un marqueur génétique peut, certes, refléter l’action d’un facteur génétique ; mais ceci reste à confirmer par des études familiales et fonctionnelles ultérieures, seules capables de le démontrer. Des associations peuvent en effet refléter des différences environnementales ou culturelles parmi les personnes étudiées.

Ainsi, une telle étude GWAS qui comparerait, en France, des personnes mettant du beurre doux sur leurs tartines et des individus tartinant plutôt du beurre salé identifierait un grand nombre de marqueurs génétiques associés à cette dernière préférence… Non pas parce qu’elle révélerait des facteurs génétiques conférant un goût particulier pour le beurre salé, mais parce que ces marqueurs ont une fréquence différente en Bretagne et dans les autres régions de France !

De la même façon, sachant que le cancer du sein est plus fréquent chez les femmes ayant un indice de masse corporelle (IMC) élevé, les associations trouvées entre femmes atteintes et non atteintes de cancer du sein peuvent refléter des facteurs environnementaux impliqués dans l’IMC… et non dans l’étiologie du cancer du sein !

Exemple de représentation graphique d’une étude GWAS portant sur les calculs rénaux. Sarah A. Howles/Wikipedia, CC BY
Ces fausses conclusions ont de lourdes conséquences au plan clinique, car des outils de calcul de risque incorporant ces scores de risque erronés commencent à être mis à disposition des cliniciens. La validation de ces scores est faite uniquement sur les données en population, sans se soucier du fait qu’on a mélangé, pour les établir, des malades avec des étiologies différentes.

Les interprétations et comparaisons aberrantes qui ont trait au quotient intellectuel (QI) (dénoncées dès 1975 par Feldman et Lewontin et en 1978 par Jacquard dans « l’inné et l’acquis »)), sont un exemple frappant de dérive.

La variable QI avait été proposée à l’origine comme une mesure d’adéquation d’un enfant d’un âge donné à un programme scolaire donné : elle n’a de sens que lorsqu’elle est normée et moyennée dans un contexte homogène donné. Il ne s’agit pas d’une mesure universelle et intemporelle des capacités cognitives, voire de l’intelligence.

Même en se restreignant à la France, on ne peut pas comparer les performances en calcul mental d’enfants ayant aujourd’hui 9 ans avec ceux d’il y a un siècle, pour la simple raison qu’ils n’y ont pas été entraînés de la même façon… Par ailleurs, la différence entre deux enfants de même âge soumis à un même apprentissage scolaire dépend non seulement de leurs gènes, mais aussi de leur milieu culturel et des apprentissages antérieurs, préscolaires ou extrascolaires, etc. Le tout sans qu’il soit possible d’en évaluer les contributions respectives.

Malheureusement, de nombreuses études dites de « socio-génomique » font progresser, en s’appuyant sur les études GWAS, l’idée que nous sommes génétiquement prédéterminés à faire des études ou pas (l’idée étant que les variations génétiques influeraient sur la variable QI, dont on vient de rappeler les limites…).

Selon ce courant de pensée, nos capacités intellectuelles sont écrites dans notre génome. Largement diffusées tant par la presse scientifique que par les médias généralistes ou certains ouvrages comme ceux des psychologues Kathryn Paige Harden ou Robert Plomin, par exemple. Ces idées conduisent inéluctablement à se demander à quoi bon promouvoir une éducation pour tous quand certains y seraient, pour ainsi dire, « génétiquement imperméables »…

Les scores polygéniques sont aussi utilisés par certains pour différencier des populations sur des traits tels que l’intelligence, justifiant ainsi des visions racistes ou des comportements eugénistes.

On peut ainsi lire dans la revue « Intelligence » que les scores moyens de QI sont différents suivant les populations étudiées (4,4 pour les Chinois, 4 pour les Japonais, 3,7 pour les Européens et 2,3 pour une population d’Afrique). L’auteur en conclut que les facteurs génétiques contribuant à l’intelligence ont été soumis, lors des migrations, à une pression de sélection expliquant des taux d’intelligence différents dans différentes zones géographiques.

Lors de son discours présidentiel à l’American Society of Human Genetics, en 2015, son président le généticien Neil Risch a malicieusement souligné le manque de solidité de cette approche. Il a en effet calculé les scores de Craig Venter (pionnier du séquençage du génome humain) et de James Watson (co-découvreur de la structure de l’ADN) avec les SNPs de cette étude.

Résultat  : le score de James Watson s’est avéré légèrement inférieur à la moyenne européenne, tandis que celui de Craig Venter était égal à la moyenne de la population africaine… Neil Risch concluait avec humour qu’un score en dessous de la moyenne était suffisant pour obtenir un prix Nobel ou la Médaille des Sciences (médaille équivalente à notre médaille Field) !

Sur les mêmes concepts erronés, des entreprises privées donnent à de futurs parents la possibilité de choisir, parmi plusieurs embryons, celui qui minimise le risque de développer telle ou telle maladie (cancer du sein, schizophrénie, diabète…) et promettent même que, bientôt, il sera possible de sélectionner parmi ces embryons celui qui sera doté de la meilleure intelligence.

Un certain nombre d’auteurs, comme ceux du commentaire de Nature Genetics mentionné dans l’introduction de cet article, s’émeuvent à juste titre des dérives engendrées par cette vision de déterminisme génétique. Mais ils pointent uniquement les aspects éthiques et idéologiques, sans souligner que le problème est, à la racine, celui de l’acceptation aveugle d’un modèle génétique erroné et de l’interprétation abusive de marqueurs génétiques avec des associations.

Le débat scientifique peut être caricaturé en qualifiant d’« environnementalistes » ceux qui contestent la validité de prédictions génétiques. Pourtant, nier le bien-fondé de prédictions génétiques pour des traits ou maladies à étiologie complexe, ce n’est pas nier l’effet de facteurs génétiques sur nos traits. C’est seulement contester les hypothèses sur lesquelles reposent ces prédictions.

Pour terminer sur une note plus positive, soulignons que cette dérive de la génétique ne doit pas faire oublier l’apport précieux de ces nouvelles technologiques lorsqu’elles sont utilisées correctement. En particulier, des études qualifiées de « post-GWAS » ont permis de mettre en évidence le rôle de certains gènes ou de réseaux de gènes agissant en interaction dans la physiopathologie de maladies à étiologie complexe (cancers, maladies neurologiques…). Bien intégrées aux autres sources d’information, elles enrichissent les connaissances sur les processus pathologiques, et révèlent ainsi de nouvelles cibles thérapeutiques.

Société: 50% d’enfants ne savent pas bien lire en 6e

Société:  40% d’enfants ne savent pas bien lire en 6e

« Aujourd’hui il y a 30 à 40% des enfants qui arrivent en sixième sans savoir bien lire, dans certains quartiers ce chiffre monte à plus de 50% », a déclaré le candidat Eric Zemmour.

C’est vrai, et même légèrement en dessous de la réalité. Les résultats des dernières évaluations du primaire publiés en novembre par le ministère de l’Education nationale montrent que seulement la moitié des élèves de 6e avaient le niveau attendu en lecture. En ce qui concerne les établissements placés en éducation prioritaire, ce n’est plus un sur élève deux, mais seulement un élève sur trois qui a le niveau . Seule la moitié des élèves atteignent l’objectif (52,7%). Pire, dans les établissements en zone prioritaire, REP+ (réseau éducation prioritaire), ils ne sont plus qu’un tiers à l’atteindre (35,8%).

Si globalement, le niveau scolaire a augmenté depuis 2020, les différences entre les zones prioritaires et les autres établissements scolaires n’ont pas réellement baissé depuis 2019.

Pour les CP par exemple, sur la résolution des problèmes, l’écart de performance entre les zones REP + et les établissements hors-REP est de 24,6%. Si en 2020 il était de 25,5%, il était déjà en 2019 de 24,7%.

 

D’autres indicateurs observent le niveau scolaire. CEDRE, par exemple, regarde le niveau dans différentes matières : maths, compréhension de la langue, langues étrangères ou encore histoire-géographie. Une évaluation tous les six ans, à la fin du CM2, sur un échantillon réduit pour comparer le niveau.

Avec ces résultats, difficile de faire une généralité : le niveau en français entre 2003 et 2015 est resté stable.   60 % des élèves ont une maîtrise suffisante des compétences attendues en fin de scolarité primaire

Tous les quatre ans le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), organisme lié à l’OCDE, enquête sur les systèmes éducatifs à l’international via des évaluations pour les élèves de 15 ans. Sa dernière publication, en 2018, rappelait que la France était sur le podium des plus grands écarts de réussite scolaire entre milieux favorisés et défavorisés.

Priorités de l’éducation : lire, écrire, compter (Blanquer, ministre de éducation).

Priorités de l’éducation : lire, écrire, compter (Blanquer, ministre de éducation).

 

Dans une interview à La Tribune, le ministre rappelle ses priorités et sa démarche.

Dans votre livre L’École de demain, vous aviez, bien avant l’élection présidentielle, décrit nombre des réformes que vous mettez en oeuvre comme ministre. Quel a été votre sentiment sur le moral des troupes en arrivant rue de Grenelle ?

JEAN-MICHEL BLANQUER - J’ai trouvé des acteurs qui étaient à la fois lassés des réformes perpétuelles de l’école, mais qui reprochaient en même temps au système d’être à bout de souffle. Des professionnels qui ne voulaient pas d’une énième réforme avec un grand « R », mais qui souhaitaient que l’Éducation nationale se transforme avec pragmatisme. Ce sont deux sentiments légitimes. Il faut transformer l’école, bien sûr pour la rendre plus efficace, mais pour que cela fonctionne, il faut responsabiliser les acteurs. Mon rôle n’est pas de proposer une réforme « magique » qui va tout résoudre d’un coup de baguette, mais de faire en sorte que les acteurs s’approprient les enjeux de la transformation.

Vous parlez beaucoup de la responsabilité de la communauté éducative…

La communauté éducative, ce sont d’abord les enseignants et les chefs d’établissement, mais aussi, au sens large, les 12 millions d’élèves et leurs parents. Cette communauté a un intérêt général commun, faire en sorte qu’on ait une meilleure éducation en France, indispensable pour affronter les défis du XXIe siècle.

Quand je compare ce qui se fait chez nous et ce qui se passe dans certains pays, la grande différence, c’est la confiance. L’école a besoin de confiance et de se vivre comme une communauté. Il faut arrêter avec les clichés de professeurs qui seraient mal vus des parents, ou qui ne voudraient pas des changements. On a besoin de créer une école de la confiance et une société apprenante, car apprendre est ce qui définit l’être humain.

Pour réformer, il faut s’appuyer sur les professeurs. La réussite du système scolaire passe en grande partie par eux. C’est pour cela que leur formation initiale mais aussi continue est fondamentale. L’amélioration des relations entre parents et professeurs est également essentielle.

J’ai pu constater que dans des collèges semblables socialement et géographiquement, certains réussissaient et d’autres moins bien. Ce qui fait la différence, c’est l’esprit d’équipe, sa stabilité et le projet porté par la communauté éducative.

Les enquêtes internationales, Pisa ou plus récemment Pirls, ont montré que la France avait un niveau en baisse en mathématiques et en lecture. Est-il possible d’inverser la tendance à l’échelle du temps d’un ministre ?

L’éducation est un sujet de long terme, qui doit s’inscrire dans la durée. Nous devons semer des graines, les faire pousser. Mais il y a aussi des enjeux à court terme. Prenez le dédoublement des classes de CP en réseau d’éducation prioritaire renforcé que nous avons mis en place dès la rentrée 2017, comme cela avait été promis pendant la campagne présidentielle. C’est une décision qui a été inspirée par la science. Des études ont démontré que c’était dans ce sens qu’il fallait aller pour réduire les inégalités scolaires. Dans une classe dédoublée de Lyon, j’ai pu récemment constater que les enfants sont entrés dans la lecture avec plusieurs semaines d’avance par rapport à leurs prédécesseurs qui étaient dans des classes avec deux fois plus d’élèves. Ces classes à 12 élèves permettent de travailler différemment. Elles apportent plus de bonheur d’enseigner aux professeurs. Les parents de ces élèves de milieux défavorisés apprécient les moyens mis en place pour eux. On pourra mesurer les effets de cette mesure dans la prochaine enquête Pirls.

Vous avez annoncé une série de changements, comme l’instauration de chorales dans les collèges, l’interdiction du téléphone dans les écoles ou une réflexion sur l’uniforme. Êtes-vous un ministre disruptif ou bien un conservateur ?

Ce n’est pas la bonne grille de lecture. Je ne cherche pas à être un dis rupteur à tout prix. Ce qui compte, c’est le but que l’on poursuit : la réussite des enfants. Quand je propose une réforme, c’est en prenant en compte ce qui a fonctionné. Et parfois on peut faire des choses innovantes avec des éclairages qui ne datent pas d’aujourd’hui.

J’ai lu Maria Montessori. Sa pédagogie a un siècle et est toujours moderne. Montaigne a écrit sur l’éducation des enfants il y a quatre siècles et demi, cela ne l’empêche pas d’être encore très actuel. Passer pour un « passéiste » quand on parle de ce qui existait avant, c’est absurde et caricatural. Je m’intéresse à ce qui peut structurer les enfants. Cela passe par des approches complémentaires : l’effort et le plaisir, apprendre et apprendre à apprendre, connaître et comprendre. Certains cherchent à opposer des choses qui, loin d’être opposables, sont complémentaires. Aujourd’hui, certains disent que je suis passéiste, mais demain, avec d’autres propositions, on dira peut-être que je suis un disrupteur, comme on l’a dit à propos d’innovations que j’ai proposées dans le passé. Encore une fois, ma motivation est de mettre en place le meilleur pour la réussite de chaque élève. C’est le prisme avec lequel j’analyse chaque mesure. Après la présentation de l’étude Pirls, j’ai annoncé 25 mesures pour nous permettre de rebondir et d’améliorer l’apprentissage de la langue française à l’école. Certains n’ont retenu que la dictée au quotidien qui est importante mais qui n’est pas le seul sujet. Je regrette surtout que le débat se pose, trop souvent, en des termes simplistes.

C’est une illustration des points précédents. Il n’y a rien de plus moderne que d’accorder une place importante à la musique à l’école. Lorsque je dis que la priorité de l’école, ce sont quatre savoirs fondamentaux : lire, écrire, compter et respecter autrui, on me dit « Oui, mais il y a aussi la culture. » Je réponds : « Évidemment ! ». Il faut les savoirs fondamentaux pour accéder à la culture et la culture vient en appui des savoirs fondamentaux.

Proposer sur option le retour de la chorale à l’école, c’est progressiste et innovant. Avec la ministre de la Culture, nous avons instauré la rentrée en musique, qui a été un succès. La deuxième étape de cette action culturelle, ce sont les chorales. On sait tous que c’est très positif pour les enfants, leur éveil culturel et leur capacité à travailler et vivre ensemble. La musique doit être présente dans nos vies scolaires, mais caricaturer mon action en me renvoyant au film Les Choristes, excellent au demeurant, et à son aspect rétro, m’attriste un peu, car c’est un schéma de pensée réducteur.

Autre « disruption », le fait de confier la présidence du conseil scientifique de l’éducation nationale à Stanislas Dehaene, un spécialiste des sciences cognitives. Quel impact les neurosciences peuvent-elles avoir sur l’école de demain ?

Nous voulons travailler en nous appuyant sur un conseil scientifique, pour placer des choix à la lumière des connaissances et des découvertes scientifiques récentes. La direction de ce conseil scientifique a été confiée à l’un des neuroscientifiques les plus réputés du monde, Stanislas Dehaene, chargé de la chaire de psychologie cognitive comportementale au Collège de France. La révolution scientifique ouvre un continent à notre connaissance du cerveau humain. Nous avons beaucoup à apprendre. L’homme a un potentiel fantastique. On peut donc être optimiste sur ce que les sciences de la connaissance peuvent apporter à l’amélioration de l’éducation et du bonheur des enfants. Il faut regarder ce qui marche dans le monde pour avancer de façon éclairée et ne pas rester confiné à notre seul pays. La France doit redevenir un modèle scolaire à l’échelle mondiale.

Comment l’école peut répondre aux changements du monde et que peut apporter le numérique à l’éducation ?

Le monde sera de plus en plus technologique. Notre défi est de faire en sorte qu’il soit aussi plus humain. Il faut préparer les enfants à y entrer. Pour cela il faut du discernement et de la pluridisciplinarité. Mais il faut aussi des bases solides, la maîtrise du langage et des mathématiques. À l’école primaire, le codage informatique est important. Je suis pour son introduction, mais il faut le faire en le reliant à d’autres compétences. L’apprentissage du codage a la même logique que la grammaire de phrase et s’articule avec les mathématiques. Il faut donner deux piliers aux enfants : la logique et la culture. De manière à leur apporter le meilleur viatique pour la vie. Je regarde aussi ce qui se passe du côté de l’intelligence artificielle : l’IA va permettre de personnaliser les parcours scolaires ; peut-être que le secret pour transformer l’école est de savoir conjuguer Jules Ferry avec Bill Gates !

Vous allez réformer le bac avec du contrôle continu, quatre épreuves et un grand oral. Pourquoi cette réforme ?

Nous avons enclenché une série de réformes avec quatre anneaux interdépendants. La réforme de l’accès à l’enseignement supérieur avec la mise en place de deux professeurs principaux par classe de terminale, pour conseiller les élèves sur leur orientation. La réforme du bac, pour parvenir à des choix plus personnalisés qui aident l’élève à réussir ensuite dans l’enseignement supérieur pour mettre fin aux 60 % d’échec en licences. Le lycée professionnel est ma deuxième priorité avec le primaire, et il est aussi prévu en 2018 une réforme de l’apprentissage en partenariat avec le ministère du Travail. L’ensemble de ces mesures permettra d’avoir des processus d’information et d’orientation beaucoup plus efficaces au collège et au lycée, et une orientation plus efficace dès le collège.

Comment améliorer les rapports entre l’école et les entreprises ?

L’école et l’entreprise doivent se parler et agir ensemble, car ce sont des acteurs clés de notre vie sociale, avec des logiques différentes et complémentaires. Ce sera particulièrement vrai pour les lycées professionnels qui doivent être revalorisés dans les prochaines réformes, de manière à ce que les élèves ne se tournent plus vers ces filières par défaut, mais par choix, par envie. Le partenariat avec les entreprises va devenir plus important, pour que les élèves formés aient la garantie de trouver un emploi. Concernant l’orientation, le monde de l’entreprise doit prendre des initiatives, parler de ce qui se passe dans la vie économique aux collégiens. Nous y travaillons.

Pourquoi y a-t-il si peu de filles dans les filières scientifiques dès les classes préparatoires ?

Il faut être volontariste sur la question. Pourquoi les filles qui sont aussi bonnes, voire meilleures en mathématique que les garçons, au lycée et au collège sont-elles si peu nombreuses dans les filières scientifiques ? Si on résout ce problème, on résoudra aussi celui des besoins en compétences issus de ces filières. Il faut travailler à lever les inhibitions des filles, les encourager. La réforme du bac doit permettre cette ouverture. Nous voulons aussi accompagner les étudiants par des bourses et du prérecrutement, parce qu’il y a aussi un enjeu social. Ainsi, on fera ainsi d’une pierre trois coups.

L’éducation nationale peut-elle jouer un plus grand rôle dans l’égalité femmes-hommes ?

Si j’ai ajouté le respect d’autrui à mon programme pour l’école, c’est parce que l’école doit transmettre des savoirs et des valeurs. Une de ces valeurs est le respect entre filles et garçons. Nous allons encourager une série de dispositifs permettant de promouvoir l’égalité garçon fille à l’école, au collège et au lycée. Il faut réfléchir au respect d’autrui dès le primaire, en y associant les familles pour faire converger les valeurs de la famille et celles de l’école. C’est une clé de la réussite.

Sarkozy va lire un livre !

Sarkozy va lire un livre !

C’est évidemment un événement de taille Sarkozy annonce qu’il va lire un livre et il en recommande même la lecture à ses  supporter. Il y a sans doute longtemps que Sarkozy comme beaucoup d’autres responsables politiques n’a pas lu le moindre livre si l’on s’en tient à ce qu’on perd peu percevoir de sa culture lors  de ses différentes interventions publiques. Fleur Pellerin par exemple, ministre de la culture, accessoirement énarque, avouait  d’ailleurs récemment qu’elle n’avait pas lu un livre depuis des années. À la place elle ce contentait de lire des notes et des fiches rédigées par ses conseillers. C’est bien le drame de ces responsables politiques qui ne prennent plus le temps depuis longtemps de s’informer et de réfléchir et se livrent pieds et main s liés à ceux qui les entourent : technocrates, politiciens et autres spécialistes de la communication.  il ne faut pas chercher plus loin la raison de la médiocrité de nos responsables politiques en particulier de ceux qui seront candidats en 2017. Sarkozy a donc posté sur Twitter une photo de lui, lisant un ouvrage d’Ernest Hemingway avec ce commentaire : « Un bon livre pour l’été, l’idéal pour se reposer et se ressourcer ». Depuis, les internautes ont largement détourné la publication.  Nicolas Sarkozy a posté un nouveau message sur Twitter. Le chef du parti Les Républicains passera quelques jours en Corse durant lesquels il devrait finir la lecture du livre d’Ernest Hemingway L’adieu aux armes. Il a recommandé cette lecture à ses 823.000 followers. Cette publication a suscité sur la toile un bon nombre de réactions. Si bien que la photo postée a été reprise et largement détournée, faisant lire des livres insolites à l’ancien président de la République.  L’adieu aux armes se voit ainsi remplacé par Tom-Tom et Nana, Oui-Oui, La politique pour les Nuls. Certains internautes se sont amusés à remplacer l’œuvre d’Ernest Hemingway par celle d’un autre grand auteur, Victor Hugo. En effet, le livre 1793 fait parti des détournements en référence à une erreur commise sur Twitter, en mai dernier. Nicolas Sarkozy avait posté un message où il faisait référence au livre 1793, de l’écrivain français. Sauf que le titre exact est Quatrevingt-treize. Sarko conseiller littéraire, une vraie surprise on l’aurait davantage attendu comme conseiller en crème solaire. 

 




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