Archive pour le Tag 'déficit'

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Passe sanitaire : Un déficit de pédagogie et de proportionnalité

Passe sanitaire : Un déficit de pédagogie et de proportionnalité

 

Le philosophe Abdennour Bidar s’étonne, dans une tribune au « Monde », que le principe de proportionnalité ne soit pas davantage au cœur du débat public pour juger du bien-fondé des mesures sanitaires. Cela permettrait à l’Etat de faire preuve de pédagogie vis-à-vis des plus réticents à la vaccination contre le Covid-19.(extraits )

 

Tribune.

 

Le Conseil d’Etat s’est exprimé le 19 juillet sur le projet de loi relatif à l’adaptation de nos outils de gestion de la crise sanitaire, mais, curieusement, sa réflexion a très peu mobilisé le principe de proportionnalité. En 2018, son vice-président honoraire, Jean-Marc Sauvé, en développait la définition dans Les Cahiers Portalis :

« La puissance publique ne peut limiter la liberté des citoyens que “dans la mesure indispensable à la protection des intérêts publics” (Schwarze, 2009) : elle doit assurer en priorité la garantie des droits fondamentaux. Entre l’intervention de la puissance publique au nom de l’intérêt général et la sauvegarde des droits et des libertés des citoyens, le principe de proportionnalité permet d’opérer une mise en balance, métaphore de la justice. (…) Une mesure restrictive des droits et des libertés doit donc être à la fois appropriée ou adaptée, nécessaire et proportionnée. »

Le point sur le passe sanitaire : Ce que contient le projet de loi adopté définitivement par le Parlement

Comment se fait-il que le principe de proportionnalité ne soit pas au premier plan aujourd’hui dans le débat public alors qu’il est sans doute incontournable pour juger du bien-fondé des mesures sanitaires prises par l’Etat français depuis le début de la crise ? Pour cet Etat, sa mobilisation serait le signe qu’il considère les citoyens comme des êtres doués de raison, invités à réfléchir sur la série des questions éthico-politiques ouverte par ce principe.

Le degré de coercition de l’action de l’Etat en matière de sécurité sanitaire (confinements, couvre-feux, obligation du port du masque, contrainte forte à la vaccination) est-il bien proportionné au degré de menace du virus et à la pleine garantie des droits fondamentaux des citoyens ?

Comment a été pensé, s’il a été pensé, l’équilibre entre les réponses apportées à la menace et les lourdes conséquences humaines et sociales de ces réponses, avec toutes les détresses qu’elles ont causées ? Comment a été pensé l’équilibre entre le souci de protection de la santé publique et la préservation des libertés élémentaires d’aller et venir, des droits sacrés de visiter les mourants et les personnes âgées, du droit de disposer de son propre corps en se faisant vacciner ou pas – bref, tout ce qui a été si gravement affecté ces derniers temps ?

Voilà sur quoi l’Etat et les médias gagneraient à faire porter le débat public, parce que cet Etat ferait ainsi de son action une réelle question de justice. Il serait par là même transparent en proposant la « publicité » de cette action, au sens qu’Emmanuel Kant donnait au concept : un Etat est démocratique quand il expose « publiquement » les motifs de son action pour donner aux citoyens les pleins moyens d’en juger par eux-mêmes.

 

Budget: Le déficit public « limité » à 9 % du PIB ( Bruno Le Maire)

Budget: Le déficit public « limité » à 9 % du PIB ( Bruno Le Maire)

 

La reprise de l’activité économique devrait permettre de limiter le déficit public à 9 % d’après le ministre des finances, Bruno le maire. On est loin évidemment de la règle de 3 % fixés par l’union européenne ( faut-il le rappeler sur proposition en son temps de la France !).

 

Le ministre se félicite toutefois de cette perspective de déficit limité à 9 % alors que dans le projet de loi initial on s’attendait à un déficit supérieur à savoir 9,4 %. De toute façon, le pronostic du ministre des finances est encore prématuré car il reste encore six mois de gestion pour s’assurer de l’exactitude des comptes publics. À 0,4 % près, la différence est marginale. Elle dépendra effectivement non seulement de l’activité économique française, de l’environnement mondial mais aussi du contexte sanitaire général qui pourrait affecter les comportements des consommateurs et des épargnants.

 

La vérité sans doute ce que de toute façon on voit mal comment la France (et d’autres pays d’Europe) pourrait rapidement respecter cet objectif de 3 % du PIB. Surtout si par malheur les taux d’intérêt devaient monter ce qui provoquerait un renchérissement du coût de la dette dans le budget.

Comme pour l’instant les membres de l’union économique sont bien incapables de revoir les critères de gestion budgétaire tout autant que monétaire, les objectifs théoriques demeurent en décalage complet avec la réalité. En effet il ne faut guère compter un rétablissement des équilibres budgétaires conformément aux 3 % en 2023 et même après. On se contente d’affirmer que le rétablissement financier sera progressif. Mais sur quelle période, sur 10 exercices budgétaires, sur 20 , davantage ?

En juin, la Cour des comptes avait estimé que les efforts de rétablissement progressif des finances publiques devraient être réalisés quand l’économie française aura retrouvé son niveau d’activité d’avant-crise. Une perspective complètement impossible qui avait amené la Cour des Comptes à relativiser son propos en déclarant « cette consolidation progressive pourrait débuter en 2023 ». Le problème, c’est jusqu’à quand , jusqu’à la saint-glinglin ?

Le déficit public « limité » à 9 % du PIB ( Bruno Le Maire)

Le déficit public « limité » à 9 % du PIB ( Bruno Le Maire)

 

La reprise de l’activité économique devrait permettre de limiter le déficit public à 9 % d’après le ministre des finances, Bruno le maire. On est loin évidemment de la règle de 3 % fixés par l’union européenne ( faut-il le rappeler sur proposition en son temps de la France !).

 

Le ministre se félicite toutefois de cette perspective de déficit limité à 9 % alors que dans le projet de loi initial on s’attendait à un déficit supérieur à savoir 9,4 %. De toute façon, le pronostic du ministre des finances est encore prématuré car il reste encore six mois de gestion pour s’assurer de l’exactitude des comptes publics. À 0,4 % près, la différence est marginale. Elle dépendra effectivement non seulement de l’activité économique française, de l’environnement mondial mais aussi du contexte sanitaire général qui pourrait affecter les comportements des consommateurs et des épargnants.

 

La vérité sans doute ce que de toute façon on voit mal comment la France (et d’autres pays d’Europe) pourrait rapidement respecter cet objectif de 3 % du PIB. Surtout si par malheur les taux d’intérêt devaient monter ce qui provoquerait un renchérissement du coût de la dette dans le budget.

Comme pour l’instant les membres de l’union économique sont bien incapables de revoir les critères de gestion budgétaire tout autant que monétaire, les objectifs théoriques demeurent en décalage complet avec la réalité. En effet il ne faut guère compter un rétablissement des équilibres budgétaires conformément aux 3 % en 2023 et même après. On se contente d’affirmer que le rétablissement financier sera progressif. Mais sur quelle période, sur 10 exercices budgétaires, sur 20 , davantage ?

En juin, la Cour des comptes avait estimé que les efforts de rétablissement progressif des finances publiques devraient être réalisés quand l’économie française aura retrouvé son niveau d’activité d’avant-crise. Une perspective complètement impossible qui avait amené la Cour des Comptes à relativiser son propos en déclarant « cette consolidation progressive pourrait débuter en 2023 »,. Le problème c’est jusqu’à quand , jusqu’à la saint-glinglin ?

Déficit Sécu 2021 aggravé : autour de 40 milliards

  • Déficit Sécu 2021 aggravé : autour de 40 milliards

Le déficit de la Sécu se maintiendra au même niveau cette année, à 38,4 milliards d’euros, selon un rapport de la Commission des comptes de la Sécurité sociale consulté mercredi par l’AFP. Malgré des recettes meilleures que prévu grâce à une récession moindre que redouté l’an dernier, le coût persistant de l’épidémie – et de la campagne de vaccination – continue de plomber la branche maladie, ce qui dégrade légèrement la prévision de déficit par rapport aux 35,8 milliards de pertes inscrites dans le budget voté en décembre.

 

Les dépenses couvertes par l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (Ondam) seraient ainsi supérieures de 9,6 milliards d’euros à l’objectif voté. Elles atteindraient 235 milliards d’euros en 2021, soit une progression de 17,1% par rapport à la situation d’avant-crise (2019) à périmètre courant (16,4 % à périmètre constant du fait de la création de la branche autonomie). En 2021, le déficit de l’Assurance-maladie se creuserait encore à 31 milliards, après 30,4 milliards en 2020.

Côté recettes, la situation va mieux, mais pas dans tous les secteurs. Si les prévisions de recettes s’améliorent sur les revenus d’activité du secteur privé (+6,2 milliards d’euros) et les recettes fiscales (+3,6 milliards), elles sont en revanche en baisse chez les travailleurs indépendants (-3,3 milliards), du fait d’hypothèses de revenus 2020 des artisans et commerçants revues à la baisse et d’une hausse du provisionnement d’un milliard pour risque de non-recouvrement.


Covid : déficit budgétaire record

Covid : déficit budgétaire record

 

Olivier Dussopt a annoncé samedi une révision massive à la hausse de la prévision de déficit budgétaire de l’Etat pour l’année en cours : celui-ci est désormais attendu à « environ 220 milliards d’euros », soit 47 milliards de plus que ce qui était prévu dans le budget initial pour 2021, selon les propos à l’AFP du ministre délégué chargé des Comptes publics.

Cette dérive des comptes de l’Etat, si elle se confirmait en fin d’année, serait sans précédent. En 2020, l’exécutif avait pourtant atteint un pic jamais vu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale , qui paraissait difficile à surpasser : le déficit budgétaire s’était établi à 182 milliards d’euros, deux fois plus élevé que celui de 2019 et à un niveau supérieur de 30 milliards à celui atteint en 2010 après la crise financière.Les experts y compris la banque de France considèrent que ce déficit record qui va imposer de nouveaux emprunts coûte moins cher que précédemment à la France compte tenu de l’extrême faiblesse des taux. Une analyse qui fait l’impasse sur la reprise de l’inflation largement prévisible qui entraînera nécessairement un relèvement aussi des taux d’intérêt.

Commerce extérieur : le déficit aggravé

Commerce extérieur : le déficit aggravé

Un déficit aggravé qui témoigne du manque de compétitivité de la France;  sur la tendance,  le déficit de la balance commerciale pourrait atteindre les 60 milliards en 2021. Le  déficit s’est en effet creusé de 15,4 milliards d’euros sur les trois premiers mois de l’année en données corrigées des variations saisonnières. « Cela résulte d’une accélération des importations (+3,7% après +0,7% au quatrième trimestre), tandis que les exportations ralentissent (+1,8% après +7,4% » explique Bercy.

Sur le premier trimestre, les exportations ont atteint 93% de leur niveau de 2019 et les importations, en progression depuis décembre, s’établissent à 95% de leur niveau pré-crise.

. Une grande partie du déficit commercial depuis le début de l’année s’explique par la dégradation du déficit de l’énergie avec la flambée des prix du pétrole qui renchérit le prix des importations d’énergie (+32%). Du côté des produits manufacturés, le solde s’est également dégradé de 1,6 milliard d’euros. La vente de matériel de transport s’est contractée d’environ 800 millions d’euros. Les exportations de l’industrie aéronautique et automobile sont toujours dans le rouge.

« La diminution des exportations aéronautiques (-19,2%) et automobiles (-6,3%) après deux trimestres consécutifs de forte hausse supplante l’accroissement des exportations de navires et bateaux (+391,9%), ce dernier étant dû à des ventes exceptionnelles de paquebots, bateaux de croisière », expliquent les douanes dans leur étude.

Échanges commerciaux : encore un déficit en février à 4,8 milliards d’euros

Échanges commerciaux : encore un déficit  en février à 4,8 milliards d’euros

 

 

Le déficit des échanges commerciaux s’est encore aggravée en février pour atteindre 4,8 milliards d’euros. Comme d’habitude, ce déficit s’inscrit dans une tendance de 50 à 60 milliards par an tandis que l’Allemagne en moyenne dégage un bénéfice de 200 milliards !

Si une « atonie globale des échanges » est bien constatée d’après les Douanes, d’autres facteurs géoéconomiques jouent. Ainsi, depuis le Brexit, le 31 décembre 2020, « les échanges avec le Royaume-Uni sont perturbés ». Les exportations vers la Grande-Bretagne se situent à 84% de leur niveau mensuel moyen au second semestre 2020.

Au niveau de la balance des paiements, services inclus donc, le déficit atteint 2,6 milliards d’euros, d’après la Banque de France. Il avait été de deux milliards d’euros en janvier. Le déficit des échanges de biens s’est creusé et l’excédent des échanges de services s’est réduit de 200 millions d’euros. Une baisse notamment liée à un secteur touristique devenu atone en raison des restrictions sanitaires, alors que la France est la première destination touristique mondiale.

Le déficit public 2021 : encore autour de 10 %

Le  déficit public 2021 : encore autour de 10 %

Officiellement le déficit public a été limité à 9,2 % en 2020. En 2021,  l’objectif était du même ordre mais le ministre de l’économie a convenu qu’il pourrait être un peu dépassé. En vérité des chiffres assez provisoires car il est difficile d’évaluer les emprunts consentis qui ne seront pas remboursés. En outre ces chiffres ne tiennent pas compte du déficit de la sécu ni des aides publiques qui devront être accordées pour boucher les trous de 2020 et 2021.

 

Le déficit de l’État – hors périmètre des collectivités locales et de la sécurité sociale - est passé de près de 93 milliards d’euros en 2019 à 178,2 milliards d’euros en 2020. C’est aussi 30 milliards d’euros de plus que le déficit enregistré en 2009 lors de la crise financière.

 

Avec le troisième confinement qui débute ce dimanche, «nous évaluons le déficit public pour 2021 à 9% au lieu des 8,5%», a déclaré Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, invité du Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro ce dimanche. Quant à la dette publique, elle devrait atteindre 118% cette année. C’est toutefois moins élevé que les prévisions initiales. Dans le budget 2021, l’exécutif tablait sur une explosion à 122,4 % à la fin de l’année.

 

 

Cette nouvelle dégradation du déficit public n’est pas une surprise. Bercy vient en effet de réviser à la baisse sa prévision de croissance pour cette année à 5% au lieu de 6% , en raison de la fermeture des commerces jugés non essentiels sur tout le territoire et de l’arrêt des écoles ces prochaines semaines. Et puis, parallèlement, la facture des aides publiques aux entreprises (chômage partiel, fonds de solidarité, exonération de cotisations sociales) pour faire face à ces nouvelles restrictions va à nouveau grimper considérablement. Le ministère de l’Économie chiffre le coût à 11 milliards d’euros pour les quatre prochaines semaines.

Sécu : un moindre déficit très dangereux

Sécu : un moindre déficit très dangereux

Le gouvernement se félicite d’un moindre déficit de l’ordre de 10 milliards pour la sécurité sociale. En apparence une bonne nouvelle car le déséquilibre est abyssal. Ceci étant pour l’essentiel, cela résulte du fait qu’ une grande partie des pathologies objets des dépenses de la Sécu ont été orientées vers le Corona virus.

À l’inverse le traitement de nombre d’autres maladies a été reporté voir même annulé. En fait le déficit se retrouvera en 221 ou  2022 sans parler des conséquences sanitaires et humaines. Le déficit de la Sécurité sociale en 2020 s’établit finalement à 38,9 milliards d’euros, un niveau nettement moins abyssal que les 49 milliards votés en fin d’année, a annoncé mardi le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt. « Cela reste un record historique et il nous faudra sortir du ‘quoi qu’il en coûte’ avec la crise », a indiqué le ministre sur Twitter.

 

France : un déficit de bonheur

France : un déficit de bonheur

La directrice de l’Observatoire du bien-être, Claudia Senik, explique, à l’occasion de la sortie du rapport 2020, que si le pessimisme n’est pas une fatalité, les enquêtes confirment, année après année, un déficit de bonheur chez les Français ( le Monde).

Autrice de L’Economie du bonheur (Le Seuil, 2014) et professeure à l’université Paris-Sorbonne et à l’Ecole d’économie de Paris (PSE), Claudia Senik dirige l’Observatoire du bien‐être du Centre pour la recherche économique et ses applications (Cepremap). Créé il y a quatre ans, cet organisme étudie l’évolution du « bien-être » au fil du temps, sa variation en fonction de l’âge, du genre, de la stratification sociale ou du contexte politique, économique et social, mais aussi sa relation avec les politiques publiques.

L’Observatoire vient de publier son rapport 2020 sur le bien-être en France, sous la direction de Mathieu Perona et Claudia Senik (Cepremap, 163 pages, 12 euros).

Comment définir le bien-être et mesurer de manière objective ce sentiment qui relève, par définition, du ressenti ?

C’est justement l’ambition de notre projet : objectiver le subjectif. Quantifier les dimensions du bien-être, les « Big Four » par exemple – satisfaction dans la vie, émotions de bonheur, émotions d’anxiété et sentiment que notre vie a un sens.

Il s’agit de questions que l’on trouve dans les grandes enquêtes nationales et internationales, et sur lesquelles la recherche s’est appuyée depuis une vingtaine d’années. Alors que c’est en France qu’a été élaboré, en 2009, le rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi  à partir duquel s’est diffusée l’injonction de prendre en compte le bien-être et la soutenabilité environnementale et non plus uniquement la croissance économique –, notre pays est en retard sur le recueil de ces mesures dites « subjectives » et leur utilisation.

Pour relever ce défi, l’Observatoire du bien-être du Cepremap, en partenariat avec l’Insee, a mis en place, en 2016, une enquête trimestrielle qui explore vingt facettes du bien-être des Français. Les résultats montrent à quel point les différentes composantes de la satisfaction fluctuent au gré de l’actualité du pays.

 

Le bien-être était au plus bas en décembre 2018, marqué par la crise des « gilets jaunes » : il régnait un fort pessimisme concernant l’avenir et les perspectives économiques, ainsi qu’un sentiment d’exposition à l’agression. Aujourd’hui, la crise due au Covid-19 met en lumière l’importance des relations sociales dans le bien-être – on observe un boom de la satisfaction au moment du premier déconfinement, en juin 2020, et une rechute au plus bas, en décembre 2020, avec le reconfinement et le couvre-feu. 

Déficit de l’assurance-chômage : 17 milliards en 2020

Déficit de l’assurance-chômage : 17 milliards en 2020

 

Alors que pour 2021 l’Unedic envisageait  l’équilibre financier le déficit repart de plus belle en raison notamment de la crise sanitaire. Cette crise a remis en cause les prévisions: son déficit a explosé à 17,4 milliards d’euros en 2020 et devrait encore peser 10 milliards d’euros cette année avant de s’établir à 6,4 milliards en 2022, selon les nouvelles estimations de l’Unedic publiées mercredi.

 

Les prochains mois s’annoncent particulièrement difficiles. Pour bâtir ses prévisions, l’organisme paritaire «fait l’hypothèse que les mesures de maintien de l’emploi devraient s’estomper dans le courant de l’année. La fin des aides et une conjoncture encore fragile entraîneraient la destruction de 230.000 emplois en 2021». La reprise des créations nettes d’emplois n’interviendrait pas avant 2022.

La sous-estimation du déficit structurel français en 2020

La  sous-estimation du déficit structurel français en 2020

 

 

Par Éric Pichet, Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School critique la sous-estimation du déficit structurel français en 2020 ( La tribune)

 

Millésime exceptionnel à tous points de vue, l’année 2020 l’est également pour l’évaluation très disparate du déficit structurel, défini comme le déficit public qui n’est pas lié aux évolutions conjoncturelles du cycle économique.

Ainsi la dernière estimation de ce déficit structurel donnée par le ministère de l’Économie et des Finances (dans le quatrième projet de loi de finances rectificative) est de 0,6 % en 2020 puis de 3,6 % en 2021, soit moitié moins que celle donnée… deux mois plus tôt dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2021 (1,2 % en 2020 pour toujours 3,6 % en 2021).

Elle était en outre significativement plus basse que celle de 2019 (2,2 %) ce qui est particulièrement loufoque, même avec une hypothèse de croissance potentielle optimiste (1,25 % en 2019 et 2020 et 1,3 % en 2021).

Cette amélioration du solde structurel saugrenue provenait du choix d’enregistrer les mesures d’urgence de 2020 (de l’ordre de 3 points de PIB) comme temporaires – et sans impact sur le solde structurel en 2020 – et les mesures du plan de relance (dépenses supplémentaires et baisses de prélèvements obligatoires, pour un total de l’ordre de 4 points de PIB sur l’ensemble de la durée d’exécution du plan de relance) comme structurelles.

Devant une telle aberration, le Haut Conseil des finances publiques (HCFP), censé s’assurer du respect du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), avait prudemment considéré que « les estimations de solde structurel présentées par le gouvernement dans le PLF pour 2021 ne peuvent être interprétées que sur l’année 2021 en comparaison avec l’année 2019 ».

Sa contre-expertise, fondée sur des documents fournis par le gouvernement, aboutissait à un déficit structurel plus élevé – mais toujours éloigné du bon sens – de 1,9 % en 2020 et à un niveau bien plus raisonnable de 4,8 % en 2021.

Déficit structurel autour de 5 %

La Commission européenne, qui évalue le déficit structurel car il s’agit de l’un des indicateurs budgétaires européens clés du Pacte de stabilité et de croissance (PSC) adopté en 1997, a effectué une analyse qui semble beaucoup plus pertinente de la situation.

Dans son avis sur le projet de loi de finances français pour 2021, Bruxelles relève qu’une bonne partie des dépenses de soutien dédiées à la lutte contre la crise « ne semblent pas être temporaires ni compensées », mentionnant en particulier les hausses de salaire des personnels hospitaliers et la baisse des impôts de production soit 18 milliards d’euros ou près de 1 % de PIB.

La Commission européenne évalue finalement le déficit structurel français de manière beaucoup plus lucide que nos institutions nationales à 3,3 % en 2019, 5,1 % en 2020 et 5,7 % en 2021.

Nous jugeons pour notre part aujourd’hui, comme ce fut le cas après la crise de 2008, que l’output gap (écart de production) constaté en 2020 ne sera jamais totalement rattrapé, même dans un scénario de croissance de 5 % en 2021, car la crise économique de 2020 est trois fois plus violente que celle de 2008-2009.

Avec le recul, il est désormais évident que 2019 signait une année de haut de cycle et donc que le solde structurel était alors, comme en 2000, supérieur au déficit public nominal de 3 %, comme nous l’avions d’ailleurs relevé l’an dernier.

C’est pourquoi nous estimons, comme la Commission européenne, la dégradation du déficit structurel d’au moins 2 points de PIB en 2020 ce qui l’amène autour de 5 % et sans doute un peu plus, soit 5,5 % en 2021.

Un calcul difficile

Comment expliquer un tel écart ? À la différence du déficit nominal, établi par des institutions publiques indépendantes et compétentes comme l’Insee ou Eurostat et certifié par la Cour des comptes, le déficit structurel n’est pas immédiatement quantifiable. La meilleure manière de le calculer est de retrancher au déficit nominal le déficit dit conjoncturel – c’est-à-dire exclusivement dû à la conjoncture.

Pour ce faire, il faut tout d’abord estimer le potentiel de croissance de l’économie qui est, selon la définition du Fonds monétaire international (FMI), le niveau maximal de production qu’une économie peut soutenir sans tensions inflationnistes.

Un large consensus existe chez les économistes pour l’estimer en France autour de 1,5 % avant la crise sanitaire et depuis 2020 autour de 1 %. L’écart de production annuel, soit la différence entre le niveau de croissance du PIB réel et son potentiel s’en déduit : cet écart est positif en période faste, négatif en période creuse.

La somme des écarts de production cumulés depuis le début d’un cycle économique est l’« output gap », c’est-à-dire l’écart entre le niveau du PIB effectivement mesuré et le PIB théorique calculé à partir de la croissance potentielle.

 

Ainsi, au début d’un nouveau cycle et avec une reprise poussive de 0,5 % pendant deux ans, pour un potentiel de croissance estimé à 1,5 % l’output put gap final au terme des deux ans accusera un retard de 2 % du PIB.

Comme en France les prélèvements obligatoires représentent environ la moitié du PIB (43,8 % en 2013) et que, sur longue période, leur élasticité historique est globalement proche de l’unité (une baisse de 1 % du PIB générant une baisse de 1 % des recettes publiques), on peut considérer qu’une baisse de 1 % du PIB implique une hausse conjoncturelle du déficit public, ceteris paribus, de 0,5 %.

Pour reprendre notre exemple, avec un output gap de 2 %, le déficit conjoncturel serait donc de 1 %, ce qui pour un déficit nominal de 3 % (soit le niveau en France en 2019) aboutirait à un déficit structurel de 2 %.

Créativité comptable

La principale difficulté de l’exercice est bien de mesurer avec précision l’output gap et donc la situation économique dans le cycle, ce qui explique des révisions rétrospectives parfois spectaculaires de ce dernier.

À titre d’exemple, en 2000, une année de haut de cycle, l’output gap avait été évalué à l’époque à 0 par les organisations internationales et l’État pour être revu à… +3 % quelques années plus tard.

Devant de telles difficultés d’évaluation, on comprend bien comment un gouvernement soucieux de présenter à la Commission européenne un effort structurel important peut faire preuve de comptabilité publique créative. Il lui suffit d’augmenter artificiellement le déficit conjoncturel par divers procédés (comme afficher un potentiel de croissance plus élevé qu’il ne l’est réellement) pour réduire mécaniquement le déficit structurel.

Bien entendu ces manipulations ne sont pas tenables à long terme mais il suffit de les corriger à la faveur d’un… changement de gouvernement. C’est exactement ce qui s’est produit en septembre 2017, juste après l’élection du président Emmanuel Macron, puisque le ministère de l’Économie avait alors carrément doublé son estimation du déficit structurel pour 2017, passée de 1,1 % en 2016 à 2,2 % en 2017 (nous l’estimions à l’époque aux environs de 3 %).

Avec une croissance potentielle désormais estimée autour de 1 % l’incantation du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, selon laquelle la reprise économique réglerait tous les problèmes budgétaires semble bien irréaliste. Il ne semble pas non plus envisageable d’augmenter les prélèvements obligatoires sur les entreprises au moment où le gouvernement décide de réduire les impôts de production pour relancer l’investissement.

Il en est de même pour les particuliers, de plus en plus allergiques à toute hausse d’impôts comme l’ont montré les mouvements des « bonnets rouges » et des « gilets jaunes ». Enfin, l’utopie d’une éventuelle annulation de la dette publique française détenue par la Banque centrale européenne, formellement interdite par l’article 123 du Traité de l’Union européenne, traité que les pays vertueux du nord de la zone euro refuseront d’amender, a été douchée tout récemment par la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde.

Dans ces conditions, la seule manière de réduire le déficit structurel reste l’effort en dépenses, c’est-à-dire la réduction des dépenses publiques. Cette réduction – et surtout la répartition des coupes – devrait donc être au cœur de la politique budgétaire de ces prochaines années.

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(*) Par Éric Pichet, Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Combler le déficit numérique, une urgence (OCDE)

Combler le déficit numérique,  une urgence (OCDE)

 

À juste titre, l’OCDE s’inquiète du déficit numérique. « le trafic Internet dans certains pays a augmenté jusqu’à 60% peu après l’épidémie », alors que 1,3 milliard de citoyens de pays de l’OCDE ont été amenés à se confiner à leur domicile. Cette accélération sans précédent du numérique a donc permis de créer de nombreuses opportunités : télétravail massif, école à distance, commerce en ligne… Mais elle a aussi souligné des préoccupations préexistantes – préserver sa vie privée en ligne, lutter contre les cybercriminels – et renforcé de nouvelles fractures importantes, notamment en terme d’accès à Internet.

Un excellente article de https://www.cairn.info/  rappelle les enjeux (extraits)

Alors que les communicateurs officiels continuent à glorifier l’avènement de la « société de l’information », de nombreuses interrogations apparaissent sur l’impact social réel d’Internet (le « réseau des réseaux ») et des technologies de l’information et de la communication (TIC) qui y sont communément associées. C’est ainsi que la notion de « fracture » ou de « fossé numérique » est devenue d’actualité.

2Pour notre part, nous souhaitons mettre en évidence que les TIC sont à la fois et paradoxalement créatrices et destructrices de lien social, en présentant successivement :

  • les enjeux socio-économiques, technologiques et politiques désormais soulevés par l’information et la communication ;
  • le facteur humain dans une société en réseau, tel qu’il est mis en lumière par la fracture numérique.

À l’instar de Venezky (2000), nous proposons une approche de cette fracture selon les deux niveaux que constituent d’une part l’accès au TIC et à l’information circulant en réseau, et d’autre part les savoirs et savoir-faire nécessaires pour utiliser ces technologies et traiter cette information. Pour illustrer notre argumentation nous prendrons comme exemple référentiel la génération Internet.

La communication au cœur d’enjeux socio-économiques, culturels, technologiques et politiques

3Placées au cœur de la vie sociale, la communication et l’information sont au centre d’enjeux économiques, culturels, technologiques et politiques. Et, alors qu’Internet nous est présenté comme le vecteur d’une nouvelle économie dans laquelle le savoir constitue la première source de richesse, son « impact » et celui des TIC relèvent de la manipulation de la connaissance et des mécanismes de génération du savoir. C’est ainsi que « l’informatique et les télécommunications, en devenant accessibles au plus grand nombre, favorise[raient] la diffusion du savoir, les échanges et le partage des connaissances » (Ghernaouti-Hélie, Dufour, 1999, p. 97).

4D’une manière chronologique, Ghernaouti-Hélie et Dufour (1999) considèrent que cette société de l’information, qui se distingue par des médias industrialisés et interactifs tels qu’Internet, succède à la société industrielle caractérisée par des médias de masse tels que la radio et la télévision. Elle constitue une véritable révolution informationnelle qui « bouleverse le traitement et la conservation de l’information et modifie le mode de fonctionnement des organisations et de la société tout entière » (p. 96). Ainsi, ces médias individualisés et interactifs entraînent une rupture dans la communication et engendrent une « nouvelle » communication.

Société de la communication et économie centrée sur le savoir

5Cette nouvelle communication caractérisée par la mobilisation des TIC et le recours à des procédés de gestion du social (Miège, 1996) est à l’origine d’une restructuration de la société qui repose, d’une part, sur la mise en œuvre des TIC (que nous pouvons rapprocher de la « mise en réseau ») et, d’autre part, sur la mise en relation des individus et des groupes d’individus à travers la circulation de l’information.

6Nous préférons l’expression « société de la communication » (Wolton, 1999) à celle de société de l’information, car elle rappelle les théories communicationnelles et permet d’appréhender la question du changement social au moyen des TIC et d’Internet. Cette expression permet de relativiser l’importance de la mise en réseau (la « communication-information » des théories mécanistes) et de mettre l’accent sur la « communication-relation » (des théories organistes) qui doit en résulter.

7La place de la communication médiatisée (Miège, 1996) dans la vie de tous les jours témoigne de ce changement social qui s’opère : l’emploi des TIC et d’Internet dans les loisirs, le travail, la vie pratique, fait émerger de nouveaux comportements de communication (Jouët, 1993). Et, c’est précisément l’émergence de ces comportements et de ces nouveaux rapports qui amène à examiner la relation entre le changement social et ces technologies et permet de comprendre cette révolution informationnelle.

8Pour comprendre les mécanismes par lesquels cette révolution s’opère, Jouët (1993) a mis en évidence la convergence entre l’évolution technique et le changement social selon une double médiation à la fois technique et sociale (Jouët, 1993, p. 101) :

  • technique, car « l’outil utilisé structure la pratique » ;
  • sociale, car « les formes d’usages et le sens accordé à la pratique se ressourcent dans le corps social ».

D’une part, « la médiation technique n’est pas neutre dans l’élaboration des pratiques de communication » (p. 106), d’autre part, la médiation sociale « préside l’élaboration des pratiques de communication, autour des médias traditionnels ou des technologies informatisées, débouche (…) sur une production de lien social » (p. 112).

9Ainsi, cette nouvelle culture est avant tout celle de l’interaction et ses traits caractéristiques font une place prépondérante au savoir. En effet, pour beaucoup de ses utilisateurs, Internet est une technologie puissante qui permet aux individus, aux communautés et aux nations d’améliorer leurs conditions, qui offre un avantage stratégique dans l’économie du savoir et qui ouvre de nouvelles voies pour profiter d’une meilleure qualité de vie (Bowie, 2000).

 

Dans  la zone OCDE qui compte 37 pays, la part de la fibre dans les abonnements au haut débit fixe atteint 82% en Corée et 79% au Japon, contre 20% en France, et moins de 5% en Allemagne et au Royaume-Uni… Et le très haut débit reste souvent trop rare en zone rurale….

Sécu : un déficit de près de 36 milliards en 2021

Sécu : un déficit de près de 36 milliards en 2021

Lundi, à l’occasion du retour du texte à l’Assemblée nationale, en deuxième lecture, le ministre délégué aux Comptes publics, Olivier Dussopt, a de nouveau modifié les prévisions financières. Une rectification à près de 8 milliards. Le gouvernement prévoit désormais que le déficit du régime général et du fonds de solidarité vieillesse s’élèvera à 35,7 milliards d’euros en 2021, soit 7,8 milliards de plus que la prévision précédente. « Nous ne modifierons pas l’Ondam 2020 », a précisé le ministre, qui a déjà actualisé cet objectif de dépenses d’assurance-maladie à deux reprises en première lecture, devant chaque chambre du Parlement et révisé les recettes de 2020 au Sénat. Accélération des revalorisations « Ségur » , mesures supplémentaires pour inciter les soignants à sacrifier leurs vacances de la Toussaint, dégâts économiques du reconfinement : le déficit pour 2020 est maintenant attendu à 49 milliards d’euros , soit 4,6 milliards de plus que prévu en septembre.

«La gauche en déficit de progrès et de responsabilité…» (Dominique Reynié)

«La gauche en déficit de progrès et de  responsabilité…» (Dominique Reynié)

 

 

Dominique Reynié ,professeur des universités à Sciences Po, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique, analyse les grandes faiblesses de la gauche en matière de progrès et de responsabilité. Une réflexion assez pertinente qui met en évidence que la gauche a délaissée le progrès, les évolutions technologiques tout autant que la responsabilité vis-à-vis des valeurs mais aussi des devoirs de la république.

Tribune

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Valeurs, rôle de l’Etat, poids du secteur public, politiques sociales, libertés, fiscalité… L’Opinion publie la cinquième édition de son sondage exclusif sur les Français et le libéralisme. Des personnalités le commentent.

Comme la droite, si la gauche est confrontée au risque de disparaître, c’est parce qu’elle ne comprend plus le monde tel qu’il va. Elle n’a donc plus ni doctrine, ni projet, même si elle demeure capable de produire des programmes. Cette enquête Ifop pour l’Opinion offre des pistes que la gauche devrait méditer. Ainsi, le patriotisme demeure la valeur primordiale, puissamment partagée (92 %) tandis qu’il est devenu si difficile de le revendiquer, et tout particulièrement à cause de la gauche elle-même. Paradoxalement, la gauche a délaissé la fierté patriotique au moment où les Français éprouvaient davantage ce besoin d’appartenance parce qu’ils entraient dans la globalisation.

 

De même, au fil du temps, quand les Français appellent le progrès (90 %), dans une époque où, de nouveau, la connaissance détermine une vaste redistribution de la puissance et de la prospérité, la gauche semble avoir troqué son enthousiasme historique pour la science et l’innovation contre une vision saturée de prudence, de précaution, de protection, donnant à penser qu’elle renonçait au futur, qu’il ne s’agissait plus désormais de bâtir l’avenir mais de le contenir, de le récuser.

D’autant plus que la gauche s’est enfermée dans la figure de l’Etat providence, devenu son totem depuis le milieu des années 1970. Certes, la protection est plébiscitée (91 %), mais le soutien à l’Etat providence frappe par sa faiblesse (36 %) tandis que la crise sanitaire aurait pu en assurer le triomphe. A rebours, les Français se rangent derrière des valeurs qui reposent sur la vitalité de la société plus que sur l’incessant déploiement de la bureaucratie : l’initiative (92 %), la responsabilité (92 %), le mérite (91 %), le travail (89 %), l’effort (89 %), la modernité (89 %), l’entreprise (83 %), l’auto-entrepreneuriat (79 %), les start-up (66 %), et même la concurrence (61 %) ou l’économie de marché (56 %).

Tradition mutualiste. La gauche devrait revisiter son histoire, notamment la période antérieure à 1914, elle y retrouvera plusieurs des valeurs plébiscitées ici, ce dont témoigne la tradition mutualiste. A distance d’une gauche étatisée depuis lors, les Français approuvent l’économie de marché (56 %), mais pas le capitalisme (28 %), l’Europe (66 %) mais pas la globalisation (34 %). Les préférences collectives donnent l’avantage au libéralisme (55 %) sur le socialisme (43 %) et ils ne sont qu’un quart à estimer que la gauche devrait se définir comme socialiste (26 %), moins nombreux encore à répondre social-démocrate (18 %), sociale-libérale (12 %), écologiste (10 %) ou communiste (8 %). Serait-ce les signes d’un penchant pour l’économie sociale de marché chère aux ordo-libéraux ?

Enfin, la gauche ne devrait pas manquer de relever que la sécurité des personnes et des biens est jugée insuffisamment garantie (60 %) et, comme toujours, que les milieux les moins dotés sont les plus sensibles à ce thème : les ouvriers (60 %), les employés (65 %) ou ceux qui ont un niveau d’études inférieur au bac (67 %). Il serait faux de dire que la gauche ne le sait pas, mais elle doit parcourir encore un long chemin pour refaire le terrain perdu et pouvoir, ensuite, renouer avec les forces de l’histoire : le progrès scientifique et technique, l’innovation, l’entreprise, la responsabilité, l’effort, la croissance.

Dominique Reynié est professeur des universités à Sciences Po, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique.

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