Moralisation de la vie politique : une commission de fonctionnaires pour réfléchir sur la fonctionnarisation de la politique ; le changement ce n’est pas pour demain !
Une commission composée essentiellement de fonctionnaires, magistrats, universitaires ; haut responsables de l’administration précisément pour réfléchir sur la mainmise des salariés de l’Etat (ou des collectiviés) sur la politique. Chacun sait pourtant que la présence dominatrice des fonctionnaires constitue le blocage essentiel notre système. Un système qui se reproduit et qui fait considérer la carrière politique comme un prolongement normal de la carrière de fonctionnaire. Du coup, la plupart des responsables politiques n’ont aucune connaissance des réalités économiques et sociales et sont largement responsables du déclin du pays, du record mondial de fiscalité, du chômage, de la perte de compétitivité et de la paralysie du pays. Un seul responsable politique avait eu le courage d’évoquer cette question : Raymond barre. Il proposait que la carrière de fonctionnaire et la carrière politique (un mot inapproprié pour désigner le service de l’intérêt général) soit incompatible. Qu’on choisisse soit le mandat politique, soit le service de l’Etat dans l’administration. Ce que font les rares élus politiques issus du privé. En outre mettre Jospin, pur produit de la haute administration ENA), par ailleurs plutôt psychologique et archaïque dans sa vison de la société, c’est évidemment être assuré qu’on ne va pas changer grands chose hormis peut-être le cumul des mandats et les problèmes de conflits d’intérêt. La vraie question est d’abord celle de la représentativité de la classe politique par rapport à la société civile. Un seul exemple, pas même un ouvrier à l’assemblée nationale ! Trois employés seulement du privé. L’ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin a été nommé par François Hollande à la tête de la commission de moralisation de la vie politique, qui rendra ses premières conclusions début novembre. L’ancienne ministre UMP Roselyne Bachelot y siégera parmi des hauts fonctionnaires et des universitaires. François Hollande a reçu son ancien mentor Lionel Jospin lundi matin pendant 45 minutes à l’Elysée. »Le président de la République m’a remis officiellement la lettre de mission qui fait naître cette commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique« , a expliqué à la presse l’ancien Premier ministre socialiste. Le président de la république avait annoncé samedi lors de son interview à l’occasion du 14 Juillet la nomination de Lionel Jospin à la présidence de cette commission. Elle est chargée de « la rénovation et de la déontologie de la vie publique« , précise l’Elysée dans son communiqué. Cette commission a pour mission de « définir les conditions d’un meilleur déroulement de l’élection présidentielle », et examinera « les voies d’une réforme des scrutins applicables aux élections législatives et sénatoriales« . Elle s’interrogera également sur le statut pénal du chef de l’Etat et sur la manière d’assurer le non cumul des mandats. Enfin elle « définira des règles déontologiques de nature à garantir la transparence de la vie publique« . La commission doit se réunir une première fois le 25 juillet. »Nous devrons travailler à un rythme assez soutenu, le président attendant que nous lui remettions nos réflexions tout début novembre« , a expliqué Lionel Jospin. Cette commission sera essentiellement composée « d’universitaires (…) de magistrats et de hauts-fonctionnaires« , a d’abord indiqué Lionel Jospin. Dans la foulée, l’Elysée en a communiqué la liste exhaustive. La surprise s’appelle Roselyne Bachelot. L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy siégera dans cette commission paritaire homme-femme. Vont ainsi siéger des hauts fonctionnaires, comme l’ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon et président de section au Conseil d’Etat, Olivier Schrameck, le préfet de région Jean-Pierre Duport, Marie-Christine Lepetit, chef du service de l’Inspection générale des finances. La commission comptera aussi des universitaires tels que Jean-Claude Casanova, président de la Fondation nationale des sciences politiques, Julie Benetti, professeure à l’université de Reims, Wanda Mastor (Toulouse I), Ferdinand Melin-Soucramanien (Bordeaux IV), Agnès Roblot-Troizier (université d’Evry), Dominique Rousseau et Hélène Ruiz-Fabri (Paris I). Enfin, des magistrats comme Chantal Arens, présidente du tribunal de grande instance de Paris, Jean-Louis Gallet, conseiller à la Cour de cassation, feront partie de la commission.