Archive pour la Catégorie 'social'

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Grève SNCF du 1er octobre : le rituel

Grève SNCF du 1er octobre : le rituel

 

 

Comme chaque année ou presque une grève de rentrer est prévue à la SNCF le 1er octobre. Elle sera surtout soutenue par les syndicats gauchistes avec très peu de participants et de perturbations. De quoi discréditer un peu plus l’entreprise et le syndicalisme avec aussi sans doute quelques arrière-pensées politiques pour aider Mélenchon à pourrir le climat social en France

. La CGT cheminot et SUD-Rail ont déposé un préavis commun de grève nationale qui débutera ce lundi 30 septembre à 19 heures et s’achèvera le mercredi 2 octobre à 8 heures.

«La circulation des trains sera légèrement perturbée sur le réseau SNCF ce mardi 1er octobre 2024», prévient la compagnie ferroviaire. Si les prévisions ligne par ligne ne sont communiquées que lundi 30 septembre, la SNCF assure déjà que le trafic «sera normal sur les liaisons TGV» et précise que «quelques circulations pourraient être légèrement perturbées sur certains trains régionaux (TER, Transilien) ainsi que certaines liaisons Intercités.»
Les revendications sont multiples : la réforme des retraites, les salaires, les conditions de travail, les services publics

Inflation : seulement 1,2 % sur un an ?

 Beaucoup de ménages et autres acteurs économiques seront sans doute surpris de constater qu’officiellement d’après l’INSEE l’inflation sur un an n’a évolué que de 1,2 % en hausse. Un chiffre qui bien évidemment ne tient pas compte du bouleversement structurel de la consommation des ménages qui ont changé le volume et la nature de leurs achats. Parallèlement en effet on assiste à une augmentation de la plupart des prix des services. De quoi s’interroger sur la mesure de l’inflation par l’INSEE. Pour schématiser beaucoup de produits baissent sans doute effectivement mais ne sont pas achetés en tout cas beaucoup moins. Selon la première estimation de l’Insee, l’inflation sur un an atteignait ce mois-ci, 1,2%. Son plus faible niveau depuis plus de trois ans, en juillet 2021.

Sur un mois, les prix ont diminué de 1,2% – la plus forte baisse mensuelle depuis 1990 -, alors qu’ils augmentaient, au contraire, de 0,5% en août. Ce ralentissement considérable s’explique d’abord par «un repli des prix de l’énergie en particulier ceux des produits pétroliers», notent les statisticiens. . «Au total, l’inflation resterait inférieure à +2,0 % d’ici la fin de l’année, et s’établirait à +1,6 % sur un an en décembre 2024», prévoyait l’Insee dans ses dernières projections.

Mutuelle : une hausse de plus de 8 % !

Mutuelle : une hausse de plus de 8 % !

 

La hausse des cotisations de mutuelle santé illustre l’insidieuse inflation des dépenses contraintes qui affectent le pouvoir d’achat. Des hausses dont certaines sont nécessaires pour couvrir des risques mais pas au niveau appliqué en 2024 et qui vont continuer en 2025.

Les trois familles de complémentaires santé (mutuelles, institutions de prévoyance et assureurs), qui remboursent les frais de santé au-delà de la part Sécu, se retrouvent une nouvelle fois sous le feu des critiques. Un rapport sénatorial, publié jeudi, leur reproche d’avoir pratiqué des hausses de tarifs particulièrement fortes (+ 8,1 %) en 2024. Ce choc de prix pèse particulièrement sur le pouvoir d’achat des retraités qui ne bénéficient pas, contrairement aux salariés, de contrats collectifs payés pour moitié par leur entreprise. Et la hausse des cotisations devrait se poursuivre, aux alentours de 6,2 % en 2025, selon le cabinet spécialisé Addactis. Or les sénateurs estiment que cette flambée des prix n’est pas justifiée.

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Abrogation de la réforme des retraites : Pas de vote du PS avec le RN

 

 Abrogation de la réforme des retraites : Pas de vote du PS  avec le RN

Pour les députés PS «la proposition de loi du Rassemblement national abrogeant la réforme des retraites repose sur un triple mensonge» : politique, institutionnel et social. Ils mettent en cause notamment l’absence de groupe RN au Sénat qui empêche toute entrée en vigueur du texte, ainsi que la présence dans leur rang de l’ex-LR Éric Ciotti qui propose «la retraite à 66 ans»

Les députés socialistes annoncent cependant qu’ils déposeront un amendement pour abroger la réforme des retraites d’Emmanuel Macron lors de l’examen du budget de la Sécurité sociale (PLFSS). «Le budget de la Sécurité sociale sera examiné avant la niche du RN et fera toute la navette parlementaire avant la fin de l’année, il est donc le véhicule législatif adéquat pour tenter d’abroger cette réforme». 

Associer les salariés aux décisions sur le travail

Associer les salariés aux décisions sur le travail

Le directeur général de la MAIF, Pascal Demurger, répond aux propositions des deux économistes Thomas Coutrot et Coralie Perez pour améliorer le travail en redonnant aux salariés le pouvoir de s’exprimer sur leur travail.( dans Le Monde)

Dans le cadre du projet de médiation scientifique « Que sait-on du travail ? » du Laboratoire d’évaluation des politiques publiques de Sciences Po (Liepp), des chercheurs ont analysé les maux du travail et leurs origines dans une série de textes publiés par Le Monde tout au long de l’année. Pour « travailler mieux », ces mêmes chercheurs ont avancé quelques pistes d’actions. Dans une deuxième série « Que fait-on du travail ? », qui décryptera sur plusieurs mois ce qui est fait du travail, Le Monde  a interrogé des dirigeants d’entreprise sur ce qu’ils pensent des propositions des chercheurs et s’ils les appliqueraient. Cet entretien ouvre le premier épisode de la série.

Le premier sujet abordé est celui de la perte de sens au travail, ses liens avec le management, en particulier avec la non-participation des salariés aux décisions qui concernent leur travail, analysé par les économistes Thomas Coutrot et Coralie Perez. Leurs recommandations ? Redonner aux salariés le pouvoir d’agir sur leur travail en faisant de leur parole un levier de transformation.

En tant que directeur général de la MAIF et coprésident du Mouvement Impact France, Pascal Demurger, qu’en pensez-vous ?

Sur la question du sens au travail, je suis 100 % d’accord avec ces chercheurs. Redonner la parole aux salariés comme levier de transformation pour redonner du sens au travail est essentiel. Le sujet du travail est un angle mort du débat public. On parle rarement des modalités du travail. Or, il y a vraiment du sens autour de l’objet même du travail et ça peut aller au-delà si l’entreprise propose une mission plus large de nature plutôt sociétale.

Violences et couvre-feu en Martinique

Violences et couvre-feu en Martinique

Suite aux violences, il a été décidé d’installer un couvre-feu à partir du mercredi 18 septembre au soir et jusqu’à nouvel ordre dans certains quartiers de Fort-de-France les plus touchés par les violences urbaines. 

 

Dans la nuit de mardi à mercredi, un McDonald’s du quartier Dillon a été incendié, laissant ses employés au chômage technique, et des barricades ont été enflammées. Dans ce même quartier, un hypermarché Carrefour a été «envahi par une cinquantaine d’individus qui ont monté une barricade sur le parking et ont tenté de l’incendier», ont indiqué à l’AFP les autorités.

Après la Nouvelle-Calédonie, c’est donc la Martinique qui s’enflamme essentiellement au départ protesté contre le coût excessif des produits qui sont la plupart du temps importés. En cause évidemment l’éloignement des Antilles dont la plus grande partie des biens de consommation sont importés et qui en outre subissent le poids d’une taxe spécifique aux départements d’outre-mer pour certains produits.

 

Le défi du recrutement

Le défi du recrutement

A l’occasion de la publication du Guide de recrutement 2024 de la CPME, Alain Gargani (*), président de la CPME Sud et membre du COMEX de la CPME, revient dans « La Tribune » sur les difficultés rencontrées sur le marché du travail par les petites et moyennes entreprises et livre ses propositions pour recruter et fidéliser ses collaborateurs.

Après avoir affronté crises économiques et incertitudes politiques, nos entreprises, en particulier les TPE et PME, se trouvent à un tournant crucial. Malgré des vents contraires, elles ont fait preuve d’une résilience admirable, en se réinventant et en innovant. Le talent de nos entrepreneurs est évident, et nous pouvons en être fiers.

Malgré tout, des difficultés subsistent concernant la capacité de recrutement. Trouver des talents, les fidéliser, devient une équation complexe pour nos entreprises. Les méthodes traditionnelles ne suffisent plus, il faut revoir notre copie. Nos stratégies de recrutement doivent s’adapter, notre politique interne doit évoluer. C’est une question de survie économique.

En cette rentrée 2024, alors qu’un nouveau gouvernement se met en place, je soumets aux pouvoirs publics trois propositions aptes à résorber rapidement les difficultés de recrutement de nos TPE-PME et ainsi à lever un frein essentiel à leur croissance et à leur compétitivité.

Aujourd’hui, les PME sont confrontées à une lourde pression qui limite leur capacité à embaucher et à rémunérer convenablement leurs salariés. Pour alléger ce fardeau, il est crucial de repenser le système actuel d’allègements de charges. Il faut permettre aux TPE-PME de mieux rémunérer leurs collaborateurs sans subir un surcoût prohibitif, et favoriser à la fois l’emploi et le pouvoir d’achat des salariés.

Maintenir le dispositif d’aide à l’embauche d’alternants jusqu’en 2027
Il est établi que la formation au sein de l’entreprise a tendance à favoriser la stabilité et l’intégration durable du salarié. Les alternants, en particulier, bénéficient d’un apprentissage concret qui répond directement aux besoins des entreprises. Afin de renforcer cette dynamique, il est essentiel de prolonger jusqu’en 2027 le dispositif d’aide à l’embauche d’alternants. A nouveau, le soutien de l’État est crucial pour les petites et moyennes entreprises, dont 58 % expriment aujourd’hui un besoin urgent de recruter.

Favoriser l’accès au logement pour les actifs

L’accès au logement est devenu pour beaucoup d’actifs un parcours du combattant. La baisse du taux de rotation dans le parc social, notamment, contraint les jeunes à se tourner vers le parc privé locatif, souvent plus cher et moins accessible.

Par ailleurs, la construction de logements neufs est entravée par des taux d’intérêts trop élevés, la fin annoncée de la loi Pinel et la raréfaction du foncier disponible. Le gouvernement doit agir pour permettre aux actifs de se loger près de leur lieu de travail, en garantissant des logements accessibles et décents.

Le défi du recrutement, bien que redoutable, est loin d’être insurmontable. En travaillant de concert, en réinventant nos méthodes, en valorisant nos métiers, nous pourrons attirer et fidéliser les talents dont nous avons tant besoin.

_____

(*) Alain Gargani, Docteur en sciences, a débuté sa carrière en tant qu’enseignant chercheur à l’INSA de Lyon. C’est lors de l’organisation de la Première Nuit des Étoiles avec Hubert Reeves qu’il découvre sa passion pour l’événementiel, fondant en 1996 l’agence pionnière Atout Organisation Science, agence PCO (Professionnel Congress Organiser) pionnière dans le domaine. Depuis 8 ans, il anime l’émission télévisée « Atout Santé », vulgarisant les pathologies du quotidien pour sensibiliser les citoyens. Durant la crise du Covid-19, il innove en créant ALGA, le premier palais des congrès virtuel, démontrant sa capacité à transformer les défis en opportunités.

Boeing toujours en grève

Boeing toujours en grève

La  grève se poursuit ce lundi dans les usines de Boeing, dans la région de Seattle. Entamé jeudi dernier à minuit, le mouvement lancé par l’Association internationale des machinistes et des ouvriers de l’aérospatial (IAM) – l’une des principales organisations syndicales aux Etats-Unis avec 600.000 membres et majoritaire chez le constructeur -, le mouvement est entré dans son quatrième jour. Les négociations doivent reprendre demain, afin de trouver un accord sur une nouvelle convention collective, après le rejet massif du précédent projet la semaine dernière. Les dirigeants vont devoir se montrer très convaincants pour sortir du conflit.

 

Les représentants des quelque 33.000 salariés de Boeing dans la région affichent ainsi leur détermination avant de rencontrer la direction pour la première fois depuis le début du mouvement, en présence des médiateurs fédéraux désignés par le Service fédéral de médiation et de conciliation (SFMC). En attendant, ils appellent les travailleurs à tenir les piquets de grève 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.

Le syndicat IAM a pointé à plusieurs reprises le fait que « la voix des travailleurs a souvent été ignorée lorsque des problèmes de qualité, comme le retrait des inspections, ont été mis en lumière », estimant que le groupe s’était mis lui-même en difficulté, en raison « des nombreux faux-pas qu’il s’est lui-même infligé ». Il demande d’ailleurs à « avoir un siège à la table où sont prises les décisions critiques en matière de qualité, de sécurité et de développement de nouveaux produits ».

 

Ses marges de manœuvre de Boeing sont très limitées pour satisfaire les attentes des travailleurs. Boeing a encore vu ses résultats se dégrader au premier semestre 2024 par rapport à 2023. Il a accusé près de 1,2 milliard de dollars de pertes opérationnelles et 1,8 milliard de pertes nettes. Surtout, il a brûlé plus de 8 milliards de cash en l’espace de six mois, devant composer avec les problèmes de qualité, les incidents à répétition, les restrictions imposées par le régulateur américain, le rachat de Spirit Aerosystems…

En Bourse, le titre a perdu 5% depuis jeudi, et plus de 40% depuis le début de l’année.

Il faudra aussi régler les questions salariales.  La direction avait notamment accepté au dernier moment de rehausser fortement sa proposition de revalorisation salariale, à 25% sur la durée de l’accord, à savoir quatre ans. Cela venait s’ajouter à une hausse de 23% à 42% des salaires minimaux en fonction de la catégorie de main-d’œuvre, à la garantie d’avoir le prochain programme d’avions commerciaux dans les usines de l’état de Washington en plus du maintien des 737 MAX, 767 et 777X, ou encore à l’obtention « d’une voix dans la sécurité et la qualité du système de production », ainsi qu’à diverses améliorations sur la qualité de vie, le niveau de cotisation pour les retraites ou encore la couverture santé.

 

 

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Inflation : gagnants et perdants

Inflation : gagnants et perdants

 

Les éditions du Seuil publient « Inflation. Qui perd ? Qui gagne ? Pourquoi ? Que faire ?», un essai écrit par Eric Berr, Sylvain Billot et Jonathan Marie. L’ouvrage, dans une visée pédagogique, revient sur les termes rencontrés et les causes généralement avancées pour expliquer l’inflation. Les auteurs mettent en évidence que sous couvert d’un phénomène économique et passager, l’inflation est une manifestation de la permanence d’un conflit social et politique sur la répartition du revenu national. Dans l’extrait que propose The Conversation , les auteurs rappellent que l’impact de l’inflation n’est pas le même pour tous. Si certains ménages ont été relativement immunisés face à la hausse des prix, d’autres ont perdu du pouvoir d’achat.

 

par  Professeur d’économie, Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3 

et  Maître de conférences HDR, Université de Bordeaux

Globalement, les ménages ont vu leur pouvoir d’achat stagner en moyenne annuelle entre 2021 et 2023. Il a en revanche baissé de 1 % entre fin 2021 et fin 2023. Cependant, les effets de l’inflation sur les ménages varient fortement selon l’évolution de leurs revenus et la structure de leur consommation.

Baisse des salaires, envolée des revenus du patrimoine

Il existe plusieurs définitions du salaire : le salaire mensuel de base (SMB) correspond à la première ligne du bulletin de paie, il n’inclut ni les primes ni la rémunération des heures supplémentaires : le salaire moyen par tête (SMPT) et le salaire horaire incluent tous les éléments de rémunération (y compris les primes, heures supplémentaires, intéressement et participation). Le salaire par tête et le salaire horaire ont connu des évolutions heurtées en 2020 et 2021 : le salaire horaire a fortement augmenté pendant les périodes de confinement (puisque les heures travaillées ont plus chuté que les salaires) avant de plonger ensuite. C’est l’inverse pour le salaire par tête, qui a chuté début 2020 (les indemnités de chômage partiel n’étant pas considérées comme du salaire par la comptabilité nationale, mais comme des prestations sociales) avant de remonter fortement ensuite.

Une baisse du pouvoir d’achat du SMIC

Si l’on regarde l’évolution du pouvoir d’achat de ces indicateurs depuis la première élection d’Emmanuel Macron, la chute est sévère. Entre le deuxième trimestre 2017 et le quatrième trimestre 2023, on observe : – 3,5 % pour le SMPT – 4,8 % pour le salaire horaire (dans le secteur marchand non agricole), et – 3,3 % pour le SMB. Cette baisse de pouvoir d’achat est concentrée sur les années 2022 et 2023, où l’inflation (IPCH pour indice des prix à la consommation harmonisé) en moyenne annuelle a été de 5,9 % puis de 5,7 %. Contrairement à une idée reçue, le SMIC n’est pas parfaitement indexé sur l’inflation : d’une part, parce qu’il est revalorisé en fonction de l’indice des prix à la consommation (IPC)* hors tabac des 20 % des ménages les plus pauvres, et non de l’IPCH ; d’autre part, parce que l’indexation sur l’IPC ne se fait pas en temps réel mais avec un décalage de quelques mois. En l’absence de tout « coup de pouce » (depuis 2012) en plus de la revalorisation légale, le pouvoir d’achat du SMIC (déflaté par l’IPCH) a baissé de 1,9 % entre janvier 2021 et décembre 2023.

Dans le même temps, les revenus du patrimoine des ménages se sont envolés. Entre le deuxième trimestre 2017 et le quatrième trimestre 2023, les revenus du patrimoine, toujours corrigés de l’IPCH, ont progressé de 19,1 %. Parmi ceux-ci, les loyers (réels et fictifs) ont augmenté de 8,8 % et les dividendes ont connu une hausse phénoménale : + 84,6 % !

Une augmentation de la pauvreté ?

La relative stabilité du pouvoir d’achat des ménages pendant la période inflationniste (entre 2021 et 2023) cache donc des évolutions très contrastées : les salariés se sont appauvris alors que les détenteurs du capital se sont enrichis. Il est donc fort probable que les inégalités aient augmenté. En effet, en 2017, les revenus du patrimoine représentaient 27 % du revenu des 20 % des ménages les plus riches (16 % pour les revenus financiers et 11 % pour les revenus du logement), alors qu’ils représentaient 10 % du revenu des 40 % les plus modestes (1 % pour les revenus financiers et 9 % pour les revenus du logement).

En 2021, le taux de pauvreté, qui mesure le pourcentage de personnes dont le niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vie médian, avait déjà fortement augmenté, passant de 13,6 % à 14,5 %, soit son plus haut niveau depuis 1996, année où cet indicateur a été calculé pour la première fois. Il progressera probablement dans les prochaines années. Cela devrait être le cas en 2023 – estimation non encore publiée au moment du bouclage du livre –, année où les mesures socio – fiscales (c’est-à-dire celles qui ont davantage bénéficié aux plus pauvres) comme la prime inflation n’ont pas été reconduites, à la différence des boucliers tarifaires sur l’électricité et le gaz. En outre, le « taux de privation matérielle et sociale » (part de personnes ne parvenant pas à couvrir les dépenses strictement nécessaires à une vie décente) est en forte hausse en 2022. Il atteint 14 %, contre 11,3 % en 2021, c’est-à-dire son maximum depuis sa création en 2013.

La forte augmentation des prix de l’énergie et de l’alimentation a davantage pénalisé les personnes âgées que les jeunes, les ruraux (plus dépendants de la voiture) que les urbains, et les modestes davantage que les plus aisés. D’après l’OFCE, les 60 % des ménages les plus modestes ont subi une inflation plus élevée que la moyenne, alors que les 30 % les plus aisés ont supporté une inflation moindre.

 

« Si l’inflation a pu pousser les ménages les plus aisés à réduire certaines dépenses superflues, elle n’a pas altéré leurs conditions de vie. Ainsi, la consommation des services aux ménages » (loisirs, services domestiques, etc.), qui concerne avant tout les plus riches, a progressé (en volume) de 6,6 % depuis début 2022.

En revanche, l’inflation a eu des conséquences négatives voire dramatiques pour les ménages les plus pauvres. Un chiffre a été beaucoup commenté : la baisse de 11 % de la consommation en volume de biens alimentaires entre fin 2020 et fin 2023. Cela ne signifie pas que la quantité de nourriture consommée a baissé de 11 %, même si les ménages les plus pauvres sautent plus régulièrement des repas, mais plutôt qu’ils se sont rabattus vers des produits de qualité inférieure, faute de pouvoir maintenir leur consommation antérieure. L’inflation a donc été synonyme de privations et de déclassement pour une partie importante de la population. Selon une étude du Crédoc, la part des ménages déclarant « pouvoir manger tous les aliments voulus » est passée de 48 % en avril 2021 à 39 % en novembre 2022, alors que celle déclarant « ne pas avoir assez à manger » est passée de 10 % à 16 %.

Privations et déclassements

Les dépenses préengagées et peu compressibles (dont l’énergie et les biens alimentaires) représentent environ 65 % des dépenses des 20 % les plus pauvres et 60 % de celles des ouvriers, contre environ la moitié des dépenses des 20 % les plus riches et de celles des cadres. Cela accentue le sentiment de privation des catégories populaires.

Les évolutions différenciées de revenu et les écarts dans les structures de consommation se cumulent pour expliquer les divergences d’évolution du pouvoir d’achat. Entre 2021 et 2023, selon l’OFCE, les ménages appartenant aux 10 % les plus pauvres ont certes connu une très légère hausse de leur pouvoir d’achat, grâce à des prestations ponctuelles qui ciblaient les plus modestes. Mais les minima sociaux sont revalorisés chaque année en avril en fonction de l’inflation constatée les douze derniers mois, ce qui crée un décalage avant que le montant de ces prestations prenne en compte la hausse du coût de la vie.

Ainsi, en décembre 2023, le pouvoir d’achat du RSA (corrigé de l’évolution de l’IPC des 20 % des ménages les plus pauvres) était de 28 euros inférieurs à son niveau de décembre 2020. Les catégories populaires et moyennes (les 60 % de ménages compris entre le 1er et le 7e décile des niveaux de vie) ont subi une baisse de leur pouvoir d’achat (comprise entre – 0,3 % et – 0,8 %). Ce sont ainsi les ménages qui vivent principalement de leurs salaires qui ont le plus subi le choc inflationniste.

En revanche, les ménages appartenant aux 20 % les plus aisés ont enregistré des gains de pouvoir d’achat : de 0,4 % pour les 10 % de ménages situés entre le 8e  et le 9e  décile à 1,2 % pour les 10 % de ménages les plus riches. La forte hausse des revenus du patrimoine et une inflation qui les touche moins ont dopé le niveau de vie des plus fortunés.

La retraite à 70 ans pour les fonctionnaires en Italie ?

La retraite à 70 ans pour les fonctionnaires  en Italie ?

 

La mesure est envisagée par la première ministre Italienne  basée sur le volontariat, pourrait être incluse dans le plan budgétaire en cours de discussion de l’autre côté des Alpes. Mais celle-ci est fustigée par les syndicats.

Giorgia Meloni réfléchit désormais à le retarder, pour les fonctionnaires… à 70 ans.

Dans un entretien cette semaine au journal Corriere della Serra , le ministre italien de la Fonction publique, Giovanni Zangrillo, a en effet affirmé avoir discuté avec le ministre de l’Économie Giancarlo Giorgetti de la «possibilité d’un maintien en activité jusqu’à 70 ans». «Sur la base du volontariat», a-t-il néanmoins précisé.

Pour les fonctionnaires italiens volontaires, ils passeraient ces années supplémentaires à réaliser des activités de tutorat et de coaching, ou bien à remplir des besoins qui ne pourraient pas être satisfaits autrement, selon le rapport technique du projet, qui concernerait les administrations jugeant stratégique de conserver l’expérience de certains salariés.

Taxes foncière: Des hausses de 10 %

Taxes foncière:  Des hausses de 10 %

 

Depuis la suppression progressive de la taxe d’habitation sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, on assiste à un transfert des anciennes recettes fiscales de la taxe d’habitation vers la taxe foncière. Une taxe qui concerne les seuls propriétaires et qui, en tenant compte des taxes annexes, a rapporté plus de 50 milliards d’euros en 2023. Un montant en hausse de 10 % par rapport à 2022 , cela sans tenir compte de l’évolution de la valeur cadastrale

Des taux qui augmentent dans près de 10 000 communes Et qui peuvent aller parfois jusqu’à 50 % !

Un patronat trop autoritaire et trop hiérarchique

Un patronat trop autoritaire et trop hiérarchique

Les recherches menées auprès des employés des entreprises françaises révèlent que beaucoup perçoivent leurs managers comme autoritaires et hiérarchiques. Seule la moitié des salariés ont le sentiment de pouvoir influer sur les décisions importantes de l’entreprise, contre 85 % dans les pays scandinaves. De plus, seuls 17 % estiment avoir été consultés et écoutés avant un grand changement organisationnel dans leur travail. En d’autres termes, ils estiment avoir peu d’influence sur les décisions prises au sein de l’entreprise et même au sein de leurs propres équipes. Ce manque d’autonomie perçue peut être attribué à des raisons aussi diverses que des héritages historiques, un système éducatif perçu comme élitiste ou encore la financiarisation croissante de l’économie.

 

par 

Professor of Behavioral Sciences, IÉSEG School of Management dans The Conversation

La situation est d’autant plus critique que les leaders d’entreprises françaises doivent relever d’autres défis, à commencer par la nécessaire embauche de candidats qualifiés ? Selon une étude récente de la Banque de France, presque la moitié des entreprises font face à des problèmes de recrutement. Parmi les raisons avancées pour expliquer ces difficultés figurent des aspects liés à la culture d’entreprise et les ressources humaines, comme les pratiques de ressources humaines et la qualité de la gestion. L’enjeu est d’autant plus stratégique à une époque où d’autres possibilités sont ouvertes aux professionnels, de la création d’entreprises, start-up comprises, au travail comme consultant et toutes les nouvelles formes offertes par l’auto entrepreneuriat volontaire…

Tous ces défis révèlent, si on en doutait encore, l’importance du rôle des leaders au sein des entreprises françaises non seulement pour motiver leurs employés, mais aussi pour attirer des talents hautement qualifiés. Identifier le style de leadership le plus approprié à cette mission est ainsi essentiel, car différents styles peuvent générer différents impacts sur les équipes et être bénéfiques dans des contextes spécifiques.

Des recherches du Business Roundtable, 2019 indiquent qu’il existe une demande croissante pour un leadership centré sur leurs travailleurs. Ce mouvement s’amplifie à mesure que les organisations modernes sont incitées à assumer des responsabilités plus larges envers de multiples parties prenantes. Cette tendance suggère que les organisations tiennent de plus en plus leurs leaders pour responsables des obligations sociales envers les employés et les autres personnes influencées par l’entreprise.

Les recherches sur le comportement organisationnel ont déjà mis en évidence deux styles de leadership qui peuvent être essentiels pour optimiser la performance des équipes : l’éthique et l’authentique. Selon les travaux que j’ai menés avec la professeure de leadership Urszula Lagowska de Neoma France et d’autres collègues, ces deux styles de leadership sont largement reconnus pour leur efficacité à promouvoir un environnement de travail productif, en se basant sur des valeurs morales d’éthique et d’authenticité. Cette vision est soutenue par des études menées par le professeur James Lemoine, qui montrent un intérêt croissant pour les formes de leadership, moral et éthique, authentique et de service au XXIe siècle. Les styles éthique et authentique présentent des comportements moraux distincts, lesquels influencent directement la relation des leaders et leurs équipes.

Le style de leadership éthique produit de bons résultats en termes d’engagement. Il implique que les leaders démontrent des comportements appropriés à travers leurs actions personnelles, leurs relations interpersonnelles et en encourageant ces comportements par une communication ouverte, des encouragements positifs et des décisions justes.

Cela signifie agir comme un modèle, traiter les autres avec respect et promouvoir un environnement où les normes éthiques sont valorisées et renforcées activement. En d’autres termes, les leaders éthiques, non seulement, montrent la voie avec leurs actions, mais ils renforcent également ces valeurs à travers une communication ouverte et des décisions équitables. Le leader éthique agit ainsi à la fois comme une « personne morale », maintenant la justice et l’honnêteté dans les relations avec les collaborateurs, et comme un « manager moral », modélisant et renforçant des comportements désirés et normativement appropriés.

Le leadership éthique met également l’accent sur l’importance des normes communautaires, promouvant la similitude entre les membres du groupe et réduisant les préoccupations de discrimination. Les défenseurs du leadership éthique soutiennent que les leaders éthiques sont des modèles crédibles qui exemplifient les attitudes et comportements éthiques désirés par leurs collaborateurs, récompensant la conduite éthique et appliquant des conséquences pour ceux qui ne respectent pas les normes. Ce style de leadership combine un caractère moral cohérent avec le respect des normes organisationnelles et culturelles.

En résumé, les leaders éthiques ont pour objectif explicite d’améliorer le comportement moral de leurs collaborateurs en définissant clairement les actions acceptables et en mettant en place des systèmes de récompense et de correction. Par exemple, le leader éthique clarifie les attentes et les récompenses pour ceux qui atteignent ces objectifs de la meilleure manière. En d’autres termes, c’est une approche à la fois stricte, centrée sur les règles, mais qui évite les grandes surprises et met en évidence l’équité dans le traitement des différents employés.

Contrairement au leadership éthique, les leaders authentiques se concentrent sur l’authenticité personnelle et la « boussole morale interne » de chaque individu. Ils valorisent un sens distinct de l’identité et réduisent ainsi la menace perçue en promouvant, par exemple, l’affirmation de soi des candidats lors des processus de recrutement. Alors que le leadership éthique se préoccupe de la conformité aux attentes externes, le leadership authentique met l’accent sur la conscience de soi, l’autorégulation et la cohérence personnelle du leader, modélisant ces caractéristiques pour les collaborateurs.

Les leaders authentiques sont ainsi définis comme des individus qui ont atteint des niveaux élevés d’authenticité en comprenant leurs propres croyances, valeurs et identités, agissant de manière transparente et cohérente avec ces principes dans leurs interactions avec les autres. Ils promeuvent un traitement juste, l’équité et la responsabilité au sein de l’équipe, s’engageant activement dans le développement de leur propre concept de soi à travers la conscience de soi, l’autorégulation et les comportements positifs autorégulés, inspirant les suiveurs à faire de même. Par exemple, un manager qui favorise activement le dialogue ouvert et qui récompense les comportements appropriés encourage ses collaborateurs à adopter ces mêmes valeurs, créant ainsi une culture d’intégrité et de responsabilité au sein de l’équipe.

En résumé, les leaders authentiques prennent des décisions morales basées sur leur propre sens de ce qui est bien, sans être influencés par les attentes extérieures. Ils offrent aux employés des éléments qui renforcent leur propre identité, favorisant ainsi une culture d’entreprise inclusive. Les leaders authentiques jouent un rôle essentiel en aidant leurs collaborateurs à se développer personnellement et professionnellement.

Pour les entreprises françaises confrontées à ces défis, investir dans un leadership éthique et authentique représente une stratégie de gestion judicieuse. Ces approches de leadership proposent des pratiques concrètes qui peuvent transformer positivement la dynamique organisationnelle, renforcer l’engagement des employés et améliorer l’attractivité de l’entreprise pour les talents qualifiés.

En favorisant un environnement où les employés se sentent valorisés et ont une vraie voix dans les décisions stratégiques, ces leaders contribuent non seulement à un environnement de travail plus épanouissant, mais également à améliorer la satisfaction des employés, les faisant se sentir plus impliqués dans les décisions de l’entreprise et y participant activement. De plus, ils renforcent l’attractivité de l’entreprise pour les candidats hautement qualifiés.

Charges des entreprises : mettre fin aux exonérations ( CFDT)

Charges des entreprises : mettre fin aux exonérations ( CFDT)

 

 La leader de la CFDT, premier syndicat français, plaide une nouvelle fois pour une augmentation du smic et refuse de participer à la manifestation de la CGT.(Entretien dans « la Tribune »)

Comment abordez-vous cette rentrée ?

MARYLISE LÉON - Le contexte est inédit. Je suis inquiète et j’alerte les politiques : depuis l’annonce de la dissolution, les défis auxquels nous sommes confrontés, notamment climatiques et sociaux, passent à l’as… Tout le monde est focalisé sur la nomination d’un Premier ministre.

La France est à l’arrêt ?

On est en suspens alors que les besoins des travailleurs n’ont pas disparu cet été. Les responsables politiques semblent oublier que les citoyens, par leur vote, ont construit un front républicain. Il est urgent qu’ils fassent preuve d’autant de responsabilité. La seule nomination d’un Premier ministre ne règle pas tout. La responsabilité est aussi du côté du Parlement.

Le Nouveau Front populaire propose la candidature de Lucie Castets. La CGT également… Et vous ?

Je ne milite pour personne. Ce n’est pas le rôle d’un syndicat d’intervenir dans le casting et de faire pression sur le président pour qu’il nomme tel ou tel Premier ministre… Nous ne nous associons pas à la mobilisation du 7 septembre, c’est une initiative politique. Mais la nomination est trop longue. C’est aussi un enjeu de respect vis-à-vis des citoyens.

Quels doivent être les urgences du Premier ministre ?

Justement, plus de considération pour la société civile. L’exercice du pouvoir, ce n’est pas de travailler seul, c’est accepter de laisser une part de responsabilité à d’autres. Il faut un ou une responsable politique qui change de méthode, et respecte ses interlocuteurs. Par exemple, rien ne sert de faire des conventions citoyennes ou des conférences sociales qui ne sont pas suivies d’effets…

Il faut un ou une responsable politique qui change de méthode et respecte ses interlocuteurs

Vous pensez à la conférence sociale de 2023…

Oui. Nous avions obtenu, à cette occasion, la reconnaissance des travailleurs pauvres. Mais cette avancée n’a débouché sur rien de concret, alors que des engagements avaient été pris. Pourtant, la question du pouvoir d’achat et des salaires reste le sujet numéro un des travailleurs.

Alors même que l’inflation baisse : ce vendredi elle est tombée sous les 2 % sur un an…

L’inflation baisse, mais les augmentations salariales n’ont pas été à la hauteur dans de nombreux secteurs. Il y a urgence à travailler la reconnaissance des compétences, la progression des carrières. Il y a un an, Matignon nous avait promis de se pencher sur les bas salaires, le patronat s’était engagé à renégocier les classifications dans les branches. Résultat : zéro ! Idem pour l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes. La refonte promise de l’index égalité pro est tombée aux oubliettes, la directive européenne sur la transparence des salaires n’est toujours pas transposée.

Le NFP demande un smic à 1 600 euros nets. C’est la solution ?

Il faut une augmentation du smic, car les travailleurs au smic n’arrivent pas à vivre dignement… La vie est trop chère et le logement pèse. C’est d’ailleurs une question que nous devons traiter et ce peut être un sujet de négociation sociale avec les partenaires sociaux. Mais, pour la CFDT, l’enjeu est aussi de faire en sorte qu’un travailleur ne passe pas sa vie au smic. Le smic doit être un salaire d’entrée dans la vie active dans lequel on ne doit pas être enfermé.

Les employeurs se plaignent pour 100 euros d’augmentation, il leur faut débourser 400 euros…

C’était un sujet de la conférence sociale d’octobre dernier. Le gouvernement avait lancé la mission des économistes Antoine Bozio et Étienne Wasmer. Mais c’est au point mort, alors que nos propositions sont simples : arrêt des exonérations de cotisations pour les employeurs qui laissent plus de deux ans un salarié au smic. J’entends des patrons reconnaître que les salaires sont insuffisants… Je leur dis : « Allez-y ! Augmentez vos équipes sans attendre des aides de l’État ! » Car avec tous les éléments sociaux payés par l’État, on se demande qui paie réellement le travail… Qui finance la prime d’activité, les primes défiscalisées et désocialisées ? Il faut en finir avec ces politiques low cost, avec des employeurs biberonnés aux exonérations de cotisations et qui, du coup, n’ont aucun intérêt à augmenter les salaires…

Pourquoi ne pas défiler avec la CGT le 1er octobre pour défendre les salaires ?

Parce que la CFDT n’a jamais été adepte du rituel de la mobilisation de rentrée. Déjà, cela supposerait que notre action s’est arrêtée cet été, alors que nos militants étaient aux côtés des salariés de Duralex, du gaz et de l’énergie, des saisonniers, des personnels de sécurité mobilisés pour leurs salaires, de ceux de l’hospitalisation privée, des agents de la protection judiciaire de la jeunesse… Tout l’été, la CFDT était sur le terrain.

Au-delà de l’école, nous devons réfléchir collectivement à la façon d’aider nos jeunes à s’insérer

François Bayrou estime que la réforme des retraites pourrait être améliorée. Il a raison ?

Cette réforme est injuste, elle creuse les écarts entre les hommes et les femmes, elle a été mal posée. Nous avons fait de nombreuses manifestations pour nous y opposer. La CFDT milite toujours pour revenir à un départ à 62 ans. Je rappelle que nous n’étions pas contre une réforme des retraites, mais pas celle-ci. La CFDT est toujours favorable à la construction d’un régime universel plus juste.

Sans faire table rase, quels sont les points à améliorer ?

La reconnaissance de la pénibilité est incontournable. Cela fait vingt ans que la CDFT milite pour et que l’on nous répond que c’est trop compliqué… Sophie Binet de la CGT plaide pour un référendum sur la réforme des retraites…
Je n’ai pas besoin de référendum pour dire « non » aux 64 ans ! Les Français ont déjà suffisamment exprimé leur désaccord.

Les enseignants appellent à une grève le 10 septembre prochain. Vous les soutenez ?

La CFDT n’est pas dans le mouvement car le mot d’ordre concerne le boycott des nouvelles modalités d’évaluation… Or le ministre de l’Éducation est démissionnaire, et personne ne sait si le prochain les mettra en œuvre. Notre enjeu est de faciliter au maximum le travail de la communauté éducative dans un climat d’incertitudes… Au-delà de l’école, nous devons réfléchir collectivement à la façon d’aider nos jeunes à s’insérer. Je n’aime pas le discours ambiant qui consiste à dire que les jeunes se détachent du travail, sont individualistes… C’est injuste et délétère.

Le Medef propose de rouvrir la négociation sur les seniors. Que lui répondez-vous ?

Oui, mais à condition que le patronat ait de vrais engagements concernant le maintien des seniors dans les entreprises. La précédente négociation a échoué car les employeurs s’en tenaient à une seule vision du coût du travail. La solution magique n’est pas la création d’un seul CDI senior, surtout quand par ailleurs les employeurs se plaignent d’un Code du travail déjà trop complexe.

Selon le patronat, le niveau de conflictualité n’a jamais été aussi bas dans les entreprises. C’est aussi votre constat ?

J’observe surtout que le premier sujet de grève reste les salaires et qu’il y a encore beaucoup à faire pour améliorer la qualité du dialogue social. Un autre sujet nous préoccupe, c’est la lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur les lieux de travail. Nous sommes convenus avec les autres syndicats de nous voir bientôt sur ce sujet, car nous constatons que la parole raciste s’est libérée pendant les élections législatives sur les lieux de travail. On a assisté à des scènes terribles, violentes. L’entreprise ne peut pas être en dehors de la société sur ces sujets.

Premier ministre : pour la CFDT aussi c’est trop long

Premier ministre : pour la CFDT aussi c’est trop long

 

La secrétaire générale de la CFDT,  «ne milite pour personne» pour Matignon mais juge que «la nomination est trop longue». «C’est aussi un enjeu de respect vis-à-vis des citoyens», dit-elle, en confirmant toutefois que son organisation ne s’associait pas à la mobilisation à laquelle doit participer une partie de la gauche le 7 septembre pour dénoncer un «coup de force» d’Emmanuel Macron.


Près de deux mois après le second tour des législatives, le chef de l’État continue ses consultations en vue de la désignation d’un nouveau Premier ministre. Marylise Léon regrette que plusieurs dossiers soient à l’arrêt, alors que «la question du pouvoir d’achat et des salaires reste le sujet numéro un des travailleurs».

Pour autant, comme annoncé vendredi à l’AFP par son N.2, Yvan Ricordeau, la CFDT ne se joint pas à l’appel de la CGT et Solidaires à manifester le 1er octobre pour réclamer l’abrogation de la réforme des retraites et une hausse des salaires. «La CFDT n’a jamais été adepte du rituel de la mobilisation de rentrée. Déjà, cela supposerait que notre action s’est arrêtée cet été», explique Marylise Léon, qui assure que son syndicat est resté «sur le terrain» tout l’été.

Social- Déjà la perspective d’une mobilisation fourre-tout pour la CGT

Social- Déjà la perspective d’une mobilisation fourre-tout pour la CGT

De manière presque rituelle la CGT propose encore cette année une mobilisation en septembre octobre assez confuse qui reprend autant de revendications syndicales que politiques comme à propos du budget. La situation n’est pas nouvelle d’ailleurs la CGT avait appelé à des rassemblements devant l’Assemblée nationale. Par avance, la CGT se persuade du refus de certaines organisations à participer à ces mobilisations trop globales et trop politisées. Avec sans doute en point d’orgue un jour de grève et de protestation surtout suivie par des fonctionnaires ou équivalents qui a  plutôt tendance à éteindre la mobilisation qu’à l’alimenter de façon cohérente.

 

La CGT prévoit de construire une «mobilisation» sociale pour «fin septembre, début octobre», a déclaré sa secrétaire générale, Sophie Binet, dimanche, évoquant notamment l’abrogation de la réforme des retraites et le budget de l’État pour 2025. «La CGT construira une mobilisation à la rentrée avec toutes celles et ceux qui le souhaitent fin septembre début octobre. Je ne suis pas sûre que tous les syndicats y soient, mais ce n’est pas un drame», a affirmé la numéro un de la CGT dans un entretien accordé à La Vie Ouvrière, le magazine des militants de la centrale syndicale.

La preuve aussi sans doute que le gauchisme des insoumis pénètre de plus en plus la CGT. Peu d’autres syndicats seront sans doute prêt à sacrifier leur crédibilité sur l’autel de la politisation gauchiste.

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