Archive pour la Catégorie 'nouvelles technologies'

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La 5G et le câble vont accentuer la désertification

La 5G et le câble vont accentuer la désertification

Alors qu’on avait promis la révolution sur tout le territoire avec les outils numériques et la nouvelle norme de 5G, on  risque en faite  d’accroître encore des distorsions de situation entre les zones agglomérées et les zones plus isolées. Pour preuve déjà nombreux de villages sont peu ou pas couverts par la technologie de téléphonie mobile 3G  et 4G. Quand à la connexion ultrarapide de l’Internet, elle est souvent défectueuse voir totalement absente compte tenu notamment de l’état déplorable des lignes téléphoniques. L’idée était que le câble promis à tous partout pourrait combler ces inégalités. Or le premier ministre vient d’annoncer clairement que le câble ne sera pas raccordé à la totalité des résidences. 10 à 15 % pourraient en être exclus. Il en sera de même pour la 5G qui  v aussi  profiter en priorité les grandes métropoles puis les zones agglomérées mais pas l’habitat dispersé.  Le mythe de la fibre pour tous est donc en train de s’effondrer. C’était pourtant la promesse tant des élus nationaux que des élus locaux. Mais une promesse qui aurait constitué un véritable gouffre financier et sur lequel est revenu le Premier ministre qui a précisé que nombre de hameaux a fortiori de maisons isolées ne seront pas reliés au câble. Ils seront desservis par Internet via d’autres solutions notamment par satellite, par boucle locale radio ou encore la technique 5G. Ces ruraux devront en fait se débrouiller par eux-mêmes. On leur accordera un chèque de 150 € par foyer. Officiellement il s’agit de 6 % des Français qui ne pourront pas être accordés au haut débit par la fibre. Dans les faits ce pourrait être davantage autour de 10 % à 15% des Français. Pas question de promettre à toutes les communes la fibre (soit un débit de 30 mégabits/seconde) mais plutôt d’y déployer un débit d’environ 8 mégabits/seconde via des solutions alternatives. Deux solutions technologiques sont proposées. La première consiste à installer une antenne pour raccorder une boucle locale radio (THD radio, Wi-Fi, Wimax). Cette alternative est proposée par des sociétés comme la PME toulousaine Alsatis. L’autre solution nécessite le déploiement d’une parabole sur le toit du particulier pour capter Internet par satellite. Ce service est distribué par Europasat et Nordnet (une filiale d’Orange). Édouard Philippe a rappelé lors de son discours qu’Eutelsat va lancer en 2019 et 2020 deux satellites supplémentaires pour renforcer la couverture sur le territoire. 

 

 

La fumisterie de la fibre pour tous !

La fumisterie de la fibre pour tous !

 

 

Le mythe de la fibre pour tous est en train de s’effondrer. C’était pourtant la promesse tant des élus nationaux que des élus locaux. Mais une promesse qui aurait constitué un véritable gouffre financier et sur lequel est revenu le Premier ministre qui a précisé que nombre de hameaux a fortiori de maisons isolées ne seront pas reliés au câble. Ils seront desservis par Internet via d’autres solutions notamment par satellite, par boucle locale radio ou encore la technique 5G. Ces ruraux devront en fait se débrouiller par eux-mêmes. On leur accordera un chèque de 150 € par foyer. Officiellement il s’agit de 6 % des Français qui ne pourront pas être accordés au haut débit par la fibre. Dans les faits ce pourrait être davantage autour de 10 % à 15% des Français. Pas question de promettre à toutes les communes la fibre (soit un débit de 30 mégabits/seconde) mais plutôt d’y déployer un débit d’environ 8 mégabits/seconde via des solutions alternatives. Deux solutions technologiques sont proposées. La première consiste à installer une antenne pour raccorder une boucle locale radio (THD radio, Wi-Fi, Wimax). Cette alternative est proposée par des sociétés comme la PME toulousaine Alsatis. L’autre solution nécessite le déploiement d’une parabole sur le toit du particulier pour capter Internet par satellite. Ce service est distribué par Europasat et Nordnet (une filiale d’Orange). Édouard Philippe a rappelé lors de son discours qu’Eutelsat va lancer en 2019 et 2020 deux satellites supplémentaires pour renforcer la couverture sur le territoire. Notons aussi que pour les mobiles il existe encore un certain nom de zone blanche, certaines régions, elles, ne sont desservis que par 2G, d’autres la 3G.

Internet : les dangers d’une régulation précipitée (ONG internet Society)

Internet : les dangers d’une régulation précipitée (ONG internet Society)

 

La  directrice des politiques publiques de l’ONG Internet Society s’inquiète d’influence grandissante des GAFA mais tout autant d’une régulation précipitée. (‘Interview La Tribune)

 

Votre rapport alerte sur la « standardisation du web » sous l’effet d’une concentration de plus en plus marquée autour d’acteurs essentiellement américains (les Gafam – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) et chinois (les Batx – Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi). Quels risques cela fait-il peser sur l’économie et la société ?

CONSTANCE BOMMELAER DE LEUSSE - Quelques entreprises hégémoniques, comme Google dans la recherche en ligne, Facebook dans les réseaux sociaux et avec ses messageries Messenger, Instagram et WhatsApp, ou encore Amazon et Alibaba dans le e-commerce, concentrent l’essentiel de la valeur de l’économie numérique. Ce phénomène prend même de l’ampleur, car la domination de ces entreprises est accentuée par l’essor sans précédent des réseaux et par l’afflux des données récoltées en permanence sur les utilisateurs. Les géants du Net peuvent ainsi étendre leur influence et leur force de frappe sur de nouveaux marchés comme la mobilité autonome, le cloud, l’intelligence artificielle, la santé, le paiement et bien d’autres domaines.

En d’autres termes, ils sont devenus « too big to fail ». Leurs écosystèmes de services globaux, parfois fermés, facilitent grandement le quotidien et créent une vraie dépendance économique. Les entreprises, notamment les TPE et les PME, doivent souvent les utiliser pour exister en ligne. De fait, cette domination limite en réalité le choix des usagers et peut compliquer l’éclosion de services concurrents. Elle pourrait menacer la nature même d’Internet, qui est par essence libre et ouvert, composé d’une interconnexion de réseaux indépendants les uns des autres.

 

Pourtant, vous mettez en garde les régulateurs sur la nécessité de ne pas se précipiter pour réguler. N’est-ce pas paradoxal ?

Non, car un remède mal conçu pourrait être pire que le mal. Le danger de réguler trop vite, de ne pas articuler les différentes normes au niveau international, pourrait avoir des conséquences difficiles à prévoir. La multiplication des régulations pourrait par effet de ricochet créer plusieurs webs selon les lois en vigueur, avec des conséquences potentiellement néfastes sur l’innovation. En clair, en fonction du pays où un utilisateur se trouve, il n’aurait pas accès aux mêmes contenus et aux mêmes services sur Internet.

Si chaque grande région du monde, voire chaque pays, développe ses propres régulations sur la fiscalité ou la protection des consommateurs, on risque de fragmenter l’espace numérique sans pour autant agir efficacement sur le phénomène de la concentration des pouvoirs autour des géants du Net, qui ont les moyens de s’adapter aux

La France, avec sa « taxe Gafa » qui vient d’être annoncée par Bruno Le Maire, et l’Union européenne, avec notamment le Règlement général sur la protection des données (RGPD), ont déjà enclenché la machine. Est-ce une erreur ?

Il est regrettable que le débat public aujourd’hui se concentre uniquement sur la partie visible de l’iceberg. Pour nous, la concentration des géants du Net est plus complexe. Elle agit à trois niveaux. Le premier, le plus évident, est celui des applications et usages sur Internet, dominés par cinq grosses entreprises qui sont Google, Amazon, Tencent, Facebook et Alibaba. Google et Facebook cannibalisent à eux deux 80% du marché publicitaire mondial, Amazon pèse près de 50% du e-commerce, Google 90% de la recherche en ligne en Europe, Alibaba est l’équivalent d’Amazon en Chine tandis que Tencent, via WeChat, est une plateforme polyforme qui touche plus d’un milliard d’utilisateurs. Cette concentration des usages autour de quelques acteurs inquiète l’opinion et pousse les régulateurs à agir.

Or, deux autres niveaux de concentration, plus discrets, sont tout aussi importants : l’accès aux infrastructures et les services associés à ces infrastructures. Dans chaque pays un petit nombre de fournisseurs d’accès à internet (FAI) maîtrisent les réseaux. Parfois, notamment dans les pays en développement comme en Afrique, il n’existe qu’un ou deux FAI, ce qui pose question. Par ailleurs, les leaders mondiaux du cloud computing, c’est-à-dire Amazon, Microsoft, Google, IBM et Alibaba, disposent d’un pouvoir grandissant car ils fournissent l’infrastructure sur laquelle se développe l’économie numérique.

Il faut appréhender ces trois niveaux de concentration. Les deux derniers sont le nerf de la guerre pour que ces monopoles perdurent sur la durée. On sait moins que Google et Facebook, davantage connus pour leur domination dans les usages, investissent aussi massivement dans les câbles sous-marins et les infrastructures du Net, car il s’agit d’un enjeu de diversification stratégique pour eux. Les géants du Net pratiquent une consolidation à la fois horizontale – étendre leurs activités -, et verticale – maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur de l’innovation. Ils investissent aussi énormément dans la recherche fondamentale pour se mettre en position de profiter d’une éventuelle rupture technologique.

 

Quelle approche de la régulation préconisez-vous ?

L’enjeu principal est avant tout de protéger l’Internet, c’est-à-dire sa neutralité et son caractère libre et ouvert, pour ne pas brider l’innovation et permettre à d’autres entreprises de pénétrer le marché. On oublie que la concentration autour de quelques géants est un phénomène économique naturel. La liberté et l’ouverture qui caractérisent l’Internet ont permis l’éclosion d’entreprises devenues hégémoniques, comme Yahoo ou Myspace dans les années 1990, qui ont elles-mêmes été remplacées, avec l’avènement de nouvelles ruptures technologiques, par les géants actuels. Il faut garder en tête que dans l’histoire économique, les monopoles changent. Dans les années 1990, on appréhendait Yahoo et Myspace exactement comme Google, Facebook et Amazon aujourd’hui.

De fait, certains pays annoncent des mesures fiscales ou des réglementations sur les données. Ces tentatives sont précipitées, pour répondre à une pression de l’opinion publique. Alors même que plusieurs questions restent en suspens. Si une forme d’intervention publique est nécessaire, faut-il refonder le droit de la concurrence, renforcer la protection du consommateur ou encore ajuster la fiscalité ? Les politiques communiquent sur des mesures avant même d’avoir appréhendé le problème dans sa globalité. Au-delà du risque de fragmenter l’Internet en régulant à outrance, nous nous inquiétons aussi que les gouvernements finissent par brider les bienfaits de cette concentration. Car ils existent. Les géants du Net ont accéléré la digitalisation d’un grand nombre d’entreprises dans de nombreux secteurs, y compris des PME et des TPE. Ils ont offert aux utilisateurs des univers beaucoup plus homogènes, pratiques et sécurisés. Le discours dominant est alarmiste, alors que le bilan global est plus nuancé.

Vous dites que les monopoles d’aujourd’hui ne sont pas forcément ceux de demain. Mais grâce à leurs extraordinaires moyens d’investissement dans la recherche fondamentale et leur capacité à aspirer l’innovation, les géants actuels ne se mettent-ils pas en position de faire perdurer leur puissance dans la durée, contrairement aux empires d’hier ?

La blockchain, l’Internet des objets et l’intelligence artificielle sont loin d’avoir livré tout leur potentiel. D’autres technologies vont sûrement arriver et rebattre les cartes. Est-ce que les géants actuels qui investissent massivement dans la recherche fondamentale sont mieux placés que les autres pour perdurer ? Intuitivement, on peut le penser mais l’histoire nous réserve probablement des surprises. Google, Netflix, Uber et Facebook ne sont peut-être pas là pour toujours. Si on préserve la neutralité technologique et des principes comme l’interopérabilité des systèmes informatiques, la capacité d’innovation restera intacte et il ne sera pas impossible pour de nouveaux acteurs de pénétrer le marché. Il n’y a pas de fatalité.

 

La folie des Smartphones à plus de 2000 €

La folie des Smartphones à plus de 2000 €

 

 

En pleine interrogation sur le marché des Smartphones, les marques se lancent dans une course folle caractérisée par l’envol des prix qui dépassent 2000 €. Certes quelques progrès techniques réalisés notamment le Smartphone pliable mais tout cela ne saurait justifier un tel envol tarifaire. On peut comprendre que des ménages aisés pourront acquérir ce nouvel objet par contre il est probable que par souci de mode nombre de ménages peut favoriser voudront aussi posséder le dernier cri des Smartphones se rendant ainsi encore davantage prisonniers des dépenses contraintes. Finalement un peu le même phénomène que pour les baskets de certaines grandes marques qui atteignent aussi des prix un peu fou même sans le moindre progrès technique. Le chinois Huawei a rendu coup pour coup à Samsung. Mercredi, le groupe coréen a présenté ses nouveautés, grillant la politesse à tous ses rivaux qui avaient choisi d’inscrire leurs annonces dans le cadre du Mobile World Congress, le salon mondial des télécoms qui se tient à Barcelone. Huawei a su tirer parti de ces quatre jours d’écarts entre les deux conférences pour exécuter, ce dimanche, une démonstration de force écrasante. En annonçant à son tour un smartphone à l’écran pliable plus grand, plus fin et plus performant, le chinois témoigne de son ambition de se hisser au rang de numéro un mondial de l’innovation.

Le Huawei Mate X domine par sa taille d’abord, puisqu’une fois déplié, son écran OLED atteint les 8 pouces pour 5,4 millimètres d’épaisseur, ce qui le rend encore plus fin qu’un iPad et plus grand qu’un iPad mini. En position repliée, l’écran frontal dépasse aussi l’Iphone Xs Max et le Galaxy Fold replié: il s’étend sur 6,6 pouces. L’arrière est quant à lui légèrement inférieur (6.36 pouces) en raison de la présence de trois optiques Leica. Un choix du fabricant qui permet d’obtenir un plus grand aperçu des selfies que chez son rival, Samsung. Question performances, le Mate X revendique un temps de charge record: il récupère en 30 minutes près de 85% de sa batterie grâce à un système de charge de 55W. Il est également doté du processeur le plus puissant de la marque et doit être compatible avec la 5G.

Par son prix enfin, le Mate X se positionne également aux sommets: il faudra compter 2299 euros pour acquérir le modèle, disponible «milieu 2019» selon le fabricant. Sur ce plan, le chinois arrive après Samsung, qui a promis une commercialisation au second trimestre 2019. Le Coréen a quant à lui fait le choix d’un prix moins élevé pour commercialiser son Galaxy Fold, vendu à environ 2000 euros.

Avec ces annonces, le groupe chinois compte bien continuer sa croissance sur le marché des smartphones. En 2018, il a enregistré une croissance de ses ventes de 35%, avec 202 millions de smartphones écoulés dans le monde. Cette performance commerciale lui vaut d’être au coude à coude avec Apple. Les deux marques se disputent la deuxième place du podium, derrière Samsung. Surtout, le Chinois est une des rares à avoir connu une telle croissance dans un marché très bousculé.

La montée du télétravail

La montée du  télétravail

 Le télétravail a progressé en 2018 dans le secteur privé, où 29% des salariés l’ont pratiqué de façon occasionnelle ou régulière, contre 25% en 2017, selon une étude Ifop pour Malakoff Médéric Humanis publiée mercredi. Le télétravail est une pratique de plus en plus courante dans le secteur privé. En moyenne, les salariés usant de cette pratique ont télétravaillé 7 jours par mois et « presque huit sur dix sont satisfaits ou très satisfaits de leur pratique du télétravail », a souligné Anne-Sophie Godon, directrice innovation de Malakoff Médéric Humanis. Le domicile « reste le lieu prépondérant » où s’exerce le télétravail (92% des télétravailleurs), a-t-elle précisé. Mais les salariés peuvent aussi le pratiquer dans « un tiers lieu » (21% y ont recours), comme un café ou un espace de travail partagé. Leur entreprise peut aussi leur permettre de télétravailler dans un « bureau satellite » (35%), c’est-à-dire dans un autre site de la même société. Le télétravail est développé « surtout dans les plus grandes entreprises », a relevé Mme Godon. Ainsi près de la moitié (49%) des télétravailleurs sont employés dans des sociétés de plus de 1.000 salariés. Les ordonnances de l’automne 2017, qui ont réformé le Code du travail et simplifié le recours au télétravail, « sont plutôt une incitation à étendre le télétravail » là où « il existait » déjà, a-t-elle ajouté.  Plus de cinq télétravailleurs sur dix (51%) sont des cadres, quasiment tous (97%) sont en CDI, 45% sont âgés de 35 à 49 ans, et plus de trois sur dix (34%) vivent en Ile-de-France. Pourquoi demander à télétravailler ? D’abord pour « réduire ou supprimer » les trajets entre le domicile et le lieu de travail, répondent plus de la moitié des télétravailleurs (54%). « Comme l’an dernier », le temps consacré au transport est le premier sujet de motivation, a souligné Mme Godon.

 

Les plates-formes numériques favorisent des choix irrationnels (Julien Mendoza)

Les  plates-formes numériques favorisent  des choix irrationnels  (Julien Mendoza)

C’est l’avis du consultant Julien Mendoza dans une tribune au Monde (extraits)

«  Standard, héritée d’un monde pauvre en information, le mécanisme de sélection est celui du prix, supposant que l’individu est rationnel et que le prix reflète toute l’information du produit : un produit de bonne qualité vaudra plus cher qu’un produit identique de mauvaise qualité. Dans une économie numérique, où l’attention est la ressource rare, la valeur se déplace vers la sélection de la bonne information. C’est-à-dire celle qui sera en mesure de capter l’attention des utilisateurs et d’influencer leurs décisions, leurs jugements. Le modèle économique des plates-formes, qui domine cette économie numérique, se traduit schématiquement par la mise en relation de l’offre et de la demande en exploitant les effets de réseaux. Par exemple, plus il y aura de chauffeurs Uber, plus l’intérêt à utiliser l’application sera fort car l’utilisateur trouvera un chauffeur plus facilement. Pour que ces effets de réseaux aient un réel impact, il est nécessaire que les utilisateurs soient actifs sur le service. C’est pourquoi ces modèles d’affaires s’appuient sur des biais cognitifs, qui ont pour double effet de capter l’attention et… de rendre les choix irrationnels. En s’appuyant sur l’illusion du contrôle, biais cognitif mis en évident par Ellen Langer (« The Illusion of Control », Journal of Personality and Social Psychology n° 32/2), 1975), on comprend mieux pourquoi Google change régulièrement ses paramètres de confidentialité pour, affirme-t-il, donner plus de contrôle aux utilisateurs. Cette volonté de transparence trompe le consommateur, qui croit maîtriser l’usage de ses données, alors qu’il ne les contrôle pas. En prenant une métaphore darwinienne, les entreprises du numérique cherchent à s’approprier ce qui sélectionne, car, ainsi, elles contrôlent l’information diffusée. Tous ces modèles reposent sur de savants algorithmes, qui visent à sélectionner la meilleure information pour aider, voire influencer, l’utilisateur dans ses choix. La sélection est donc au cœur des modèles d’affaires. Celui qui survit est celui qui trouvera la meilleure sélection. Google a triomphé de Yahoo car son algorithme sélectionnait l’information la plus pertinente pour les utilisateurs….. ».

Le sulfureux réseau Facebook écrase la concurrence

Le sulfureux réseau Facebook écrase la concurrence

Le réseau le plus sulfureux à savoir Facebook écrase la concurrence avec 2,3 milliards d’utilisateurs dans le monde, il est suivi de YouTube avec 1,9 milliards. Un réseau qui n’est pas comparable puisque consacré essentiellement à la musique. Vient ensuite le réseau WhatsApp avec 1 ,5  milliards, puis Messenger avec 1 , 3, Wechat avec 1 million et Instagram avec aussi 1 million ; les autres réseaux sont en dessous du million. Facebook présente un caractère particulièrement sulfureux d’abord sur le plan déontologique puisqu’il a été prouvé qu’il recueille le maximum d’informations sur les abonnés  pour les revendre ensuite à des fins commerciales voir même politiques comme aux États-Unis. Un réseau également sulfureux où on trouve parfois le meilleur mais écrasé par la médiocrité globale d’un réseau d’amis virtuels qui n’ont pas grand-chose à échanger hormis leurs propres photos, celle de leurs chiens et des commentaires infantiles. Globalement, ce réseau est plutôt utilisé par des abonnés au profil beauf, les plus jeunes utilisent Instagram et les  plus vieux Tweeter. Bien que certains réseaux soient utiles pour des échanges dans le domaine technique, socio-économique ou associatif pour l’essentiel, Facebook est utilisé comme un miroir pour l’abonné afin de se regarder lui-même de manière favorable en souhaitant que son avis soit partagé par les autres. Bref c’est le degré zéro de ce qui s’appelle pourtant un réseau social dont la réalité est très virtuelle. Notons aussi que la plupart de ces réseaux sont détenus par les américains dont la préoccupation est davantage commerciale que culturelle ou sociétale. Par ailleurs ces réseaux oublient aussi de payer les impôts sur les activités commerciales qu’il développe dans chacun des pays. Ces réseaux présentent toutefois une fragilité en raison précisément du caractère assez virtuel. Ils ne sont pas à l’abri de l’éclatement d’une bulle ou de leur remplacement par un autre service à beaucoup plus grande valeur ajoutée.

Intelligence artificielle : L’analyse prédictive la nouvelle mode

Intelligence artificielle : L’analyse prédictive la nouvelle mode

 

 

  • Dans un papier (sponsorisé par Orange !) l’intelligence artificielle est encore mise à toutes les sauces ; cette fois au service de l’analyse prédictive, la nouvelle mode. Une mode pourtant ancienne puisqu’il s’agit ni plus ni moins que d’exploiter des statistiques. L’analyse prédictive utilise en effet différentes méthodologies statistiquse à partir de données et de la théorie des jeux qui analysent des faits présents et passés pour faire des hypothèses prédictives. En faite une analyse de données passées en tenant compte des comportements pour faire de la prospective au service par exemple d’études de marché, de suivi d’installation ou encore de suivi de la santé. Un mélange de technologies nouvelles de l’information articulée avec une analyse des statistiques et des comportements. Pas vraiment un exploit de l’intelligence artificielle car ces techniques statistiques sont connues depuis au moins 30 ans.
  • (Extrait de l’article de l’article)

 

« Les avancées de l’intelligence artificielle (IA) conjuguées au big data ouvrent sans cesse de nouvelles perspectives. Parmi elles : l’analyse prédictive. De plus en plus performante grâce au machine learning, cette dernière est capable, en croisant des données de différentes sources, de prédire l’impact de phénomènes ou d’inventer de nouveaux services. Portrait d’une technologie de prédiction qui ne laisse rien au hasard.

Des progrès époustouflants… fondés sur la confiance des clients

Les progrès des modèles prédictifs s’accélèrent et génèrent sans cesse de nouvelles applications dans de nombreux secteurs économiques. En matière d’agriculture, il est ainsi possible d’anticiper les dépenses énergétiques des machines et d’être alerté en cas de besoin d’une maintenance préventive. Citons aussi le compteur intelligent Linky qui permet de fournir des recommandations pour optimiser la consommation grâce aux données collectées. Sans oublier l’industrie automobile et les véhicules connectés, qui marient intelligence artificielle et data science pour toujours plus d’autonomie. L’analyse prédictive repose sur l’exploitation de la data en échange d’un service facilitateur à valeur ajoutée pour les clients. La question de la confiance est donc primordiale. Un environnement où les utilisateurs peuvent partager leurs données en toute sécurité et confidentialité est crucial pour la réussite des modèles prédictifs. Le RGPD* va dans ce sens.

E-santé : quand l’IA aide à la prévention

L’IA et ses capacités prédictives améliorent la qualité des soins, la prévention ou l’aide au diagnostic du médecin. Un exemple ? La prévention de crises de certaines maladies et la télémédecine. Les poussées de rhumatismes inflammatoires peuvent ainsi être détectées grâce à un capteur d’activité sur le patient, couplé au machine learning. Les data scientists des Orange Labs, en partenariat avec l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et Sanoïa, ont développé un modèle repérant ces poussées avec une fiabilité de 96 %.

Maintenance prédictive : vers une industrie et une énergie intelligentes

Dans le secteur industriel, l’IA permet également, grâce aux modèles prédictifs, de prévoir les pannes avant qu’elles ne se produisent. L’ascensoriste ThyssenKrupp peut ainsi remplacer les pièces avant leur usure.

Autre exemple : le fabricant de chaudières et chauffe-eau à gaz, e.l.m. leblanc, propose grâce à l’IoT et l’IA un service de contrôle à distance et de maintenance curative et prédictive de ses chaudières. La solution déployée collecte les données de la chaudière et alerte les techniciens en cas de problème. Leurs interventions sont plus efficaces, car l’IA permet de cibler les causes probables du dysfonctionnement en analysant les données en temps réel. La plateforme génère aussi elle-même des alertes par anticipation, via des algorithmes de maintenance prédictive.

Smart city : l’IA au service des citoyens

L’IA permet aussi aux collectivités d’optimiser la performance énergétique des bâtiments publics et de simplifier l’usage des services de la collectivité, comme les transports. Un exemple : la commune de Cenon, près de Bordeaux, a installé des capteurs connectés dans les chaudières des bâtiments municipaux les plus énergivores pour améliorer leur performance énergétique.

Ressources humaines : quand le recrutement passe au 4.0

En matière de gestion des ressources humaines, l’analyse prédictive peut aider à prévoir les évolutions du marché de l’emploi, comme chez Adecco. Mais aussi à recruter les candidats possédant les comportements et soft skills adéquats pour un poste, grâce notamment à l’analyse de données et des tests de personnalité.

Autre application RH : anticiper des risques d’absentéisme en croisant des données épidémiologiques, de santé et de transports pour faire de la prévention.

Retail : prédire pour toujours plus personnaliser

Connaître le parcours client est la clé du succès dans le domaine du retail. Les modèles prédictifs par l’analyse et le croisement des données permet aux acteurs du secteur de pousser automatiquement des produits potentiellement pertinents aux consommateurs. Une société de l’agroalimentaire pourrait ainsi suggérer des listes de courses en fonction des données remontées par un réfrigérateur connecté par exemple. Avec l’accord et la confiance du client, il est aussi possible de croiser des données de l’entreprise avec des informations disponibles en open data. Résultats : des recommandations personnalisées, de loisirs, de sports, de vêtements, de voyages… ». Finalement surtout des études de marché ! »

5G : des mesures pour contrôler Huawei

5G : des mesures  pour contrôler Huawei

- Le gouvernement envisage  enfin de prendre une série de mesures visant à limiter le déploiement de l’équipementier télécoms chinois Huawei en France, surtout sur  la 5G. La question de la norme 5G est en effet entrée dans une phase de véritable guerre entre les Etats Unis et la Chine (l’Europe étant à la traine faute de politique commune). L’enjeu est technologique mais aussi économique et sociétal. En effet,  il ne s’agit pas seulement d’un réseau téléphonique mais d’un système qui interviendra dans de nombreuses fonctions des systèmes de production et de consommation. L’impact économique sera énorme puisque la 5G sera au cœur de la plupart des activités humaines. (Énergie, transports, santé, services, consommation etc.) Enfin et peut-être surtout, ce sera un moyen de recueillir un nombre incalculable de données sur le comportement des ménages et des citoyens voir d’espionner. Sans doute pourquoi les États-Unis et d’autres pays s’opposent à la norme chinoise et en particulier à  Huawei, la plus puissante entreprise. Si pour les réseaux 3G et 4G, la guerre des équipementiers se jouait principalement entre Américains et Européens, pour la 5G, il faudra compter avec les géants chinois, Huawei en tête, à la croissance encore plus voyante côté réseaux qu’elle ne l’est côté smartphones. De quoi expliquer en partie que la Chine soit le pays qui investit aujourd’hui le plus dans la 5G : Pékin aurait prévu d’investir plus de 400 milliards de dollars dans son déploiement d’ici 2020. Alors certes, l’échelle géographique explique en partie des chiffres qui donnent le tournis, mais pas seulement. Aux États-Unis, on a décidé de traiter la 5G comme une question stratégique, et pas seulement commerciale. Face à une Chine qui fait donc du nouveau réseau une tête de pont pour pousser ses champions locaux, Donald Trump a confirmé l’interdiction faite aux opérateurs américains de construire leurs réseaux avec des matériels Huawei.  L’année dernière, une étude de la CTIA, le syndicat des industriels du mobile aux États-Unis, avait chiffré l’avantage que le pays avait gagné à se lancer très tôt dans la 4G, avantage estimé à 125 milliards de dollars pour l’économie américaine. En France, on envisage de prendre des mesures d’agrément pour bloquer  Huawei. L’une des mesures envisagées consisterait en une extension du pouvoir d’agrément de l’ANSI, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information. Avec un chiffre d’affaires de 93 milliards de dollars (81,7 milliards d’euros) en 2017, Huawei est le premier équipementier télécoms mondial, mais plusieurs pays occidentaux redoutent que Pékin n’utilise ses infrastructures à des fins d’espionnage. Aucune preuve n’a jusque-là été apportée pour étayer ces soupçons et le groupe a réfuté à de nombreuses reprises ces accusations. La controverse a toutefois conduit plusieurs pays occidentaux à restreindre l’accès à leurs marchés pour la téléphonie de cinquième génération (5G).

Télécoms : la guerre de la 5G

Télécoms : la guerre de la 5G

 

La question de la norme 5G est entrée dans une phase de véritable guerre entre les Etats Unis et la Chine (l’Europe étant à la traine faute de politique commune). L’enjeu est technologique mais aussi économique et sociétal. En effet,  il ne s’agit pas seulement d’un réseau téléphonique mais d’un système qui interviendra dans de nombreuses fonctions des systèmes de production et de consommation. L’impact économique sera énorme puisque la 5G sera au cœur de la plupart des activités humaines. (Énergie, transports, santé, services, consommation etc.) Enfin et peut-être surtout, ce sera un moyen de recueillir un nombre incalculable de données sur le comportement des ménages et des citoyens voir d’espionner. Sans doute pourquoi les États-Unis et d’autres pays s’opposent à la norme chinoise et en particulier à  Huawei, la plus puissante entreprise. Si pour les réseaux 3G et 4G, la guerre des équipementiers se jouait principalement entre Américains et Européens, pour la 5G, il faudra compter avec les géants chinois, Huawei en tête, à la croissance encore plus voyante côté réseaux qu’elle ne l’est côté smartphones. De quoi expliquer en partie que la Chine soit le pays qui investit aujourd’hui le plus dans la 5G : Pékin aurait prévu d’investir plus de 400 milliards de dollars dans son déploiement d’ici 2020. Alors certes, l’échelle géographique explique en partie des chiffres qui donnent le tournis, mais pas seulement.

Aux États-Unis, on a décidé de traiter la 5G comme une question stratégique, et pas seulement commerciale. Face à une Chine qui fait donc du nouveau réseau une tête de pont pour pousser ses champions locaux, Donald Trump a confirmé l’interdiction faite aux opérateurs américains de construire leurs réseaux avec des matériels Huawei.  L’année dernière, une étude de la CTIA, le syndicat des industriels du mobile aux États-Unis, avait chiffré l’avantage que le pays avait gagné à se lancer très tôt dans la 4G, avantage estimé à 125 milliards de dollars pour l’économie américaine. En France, la prochaine étape sur la route de la 5G sera la mise aux enchères des fréquences par l’ARCEP, notre gendarme des télécoms, à l’été prochain.

 

La maison connectée : un fantasme pour l’instant !

La maison connectée : un fantasme pour l’instant !

 

 

C’est le résultat d’une étude qui démontre que les Français demeurent relativement prudents par rapport aux perspectives de connexion de leur logement. Les lobbys en domotique ne cessent de vanter la grande révolution numérique y compris pour tous les services et activités de la maison. Seront connectée d’après eux, la gestion de l’électricité, la sécurité, le chauffage, l’eau est bien sûr la machine à café et plus généralement la préparation des repas, bien d’autres aspects encore ave les enceintes. Le problème c’est que tout cela n’est pas gratuit. Les Français dépensent déjà des sommes non négligeables en outils et services informatiques. Ces services dont certains d’ailleurs peuvent être discutables ont un coût et forcément un prix et dans un contexte économique où le pouvoir d’achat se resserre l’équipement en domotique n’est pas forcément prioritaire. Il est surtout réservé aux ménages aisés.  Reste aussi la question de l’intrusion de services informatiques dans la vie privée. Car qu’on le veuille ou non ces données seront récupérées à, analysées et exploitées à des fins commerciales de sorte que rien n’échappera concernant la vie familiale et intime. Selon le dernier baromètre Qualitel-Ipsos, le logement connecté reste un phénomène très minoritaire en France. Seuls 3 logements sur 10 possèdent au moins un équipement connecté et même le service le plus «populaire», l’alerte anti-intrusion, ne concerne que 21% des lieux de vie. Certes, le phénomène s’accentue avec le temps: 54% des logements de moins de 5 ans disposent d’au moins un service connecté, mais les Français ne semblent pas vraiment avoir le feu sacré sur ce sujet. . Les trois quarts des sondés considèrent ainsi que «des prix trop élevés les dissuaderaient d’équiper leur logement en objets connectés». Une perception confirmée par le fait que ces produits sont effectivement l’apanage des foyers les plus aisés: 16% des foyers disposant de moins de 3000€/mois disposent d’au moins deux équipements connectés contre 35% de ceux pouvant compter sur plus de 5000€/mois.

Facebook, réseaux sociaux : l’auberge espagnole

Facebook, réseaux sociaux : l’auberge espagnole

 

Pour les Français c’est un peu comme à  la Samaritaine, on n’y trouve un peu tout,  le meilleur et le pire.  Pour preuve certains  sites et autres forums sont considérés comme des vecteurs d’intox. . Les réseaux sociaux sont particulièrement visés par les internautes, une critique justifiée dans la mesure où dominent souvent les avis partisans, les informations approximatives voire  la manipulation. Pas étonnant dans la mesure les sites constituent un véritable maquis de quelque 5 millions d’émetteurs. Sur ces 5 millions sans doute à peine quelques centaines présentent  sans doute un intérêt. Ceci étant les Français considère que globalement Internet constitue une source d’information utile.

Usage d’Internet en France

  • 85% des Français ont accès à Internet
  • 74% y accèdent tous les jours – 95% des 18-24 ans
  • En moyenne, on passe 18 heures par semaine sur Internet
  • 93% ont un mobile, 65% un smartphone, 82% un ordinateur, 40% une tablette
  • En moyenne, on passe 58 minutes par jour sur l’Internet mobile
  • 55% des Français utilisent un navigateur, 48% téléchargent des applications
  • 60% des Français ont effectué au moins un achat en ligne en 2016
  • 25% utilisent Internet pour leur recherche d’emploi
  • 56% sont inscrits sur au moins un réseau social
  • En moyenne, on passe 1h16 par jour sur les réseaux sociaux

 

Selon la 6e édition du baromètre publié lundi par l’Acsel (association de l’économie du numérique)  et La Poste, trois Français sur quatre n’ont pas confiance dans les informations qu’ils trouvent sur les réseaux sociaux. Si 75% des Français disent avoir confiance dans les informations des sites de médias en ligne traditionnels, ils ne sont plus que 32% pour celles trouvées sur les forums, et ce chiffre tombe à 25% pour les informations circulant sur les réseaux sociaux. Seule une minorité de personnes estime que les informations trouvées sur Facebook, Twitter ou encore LinkedIn sont neutres (27%) et fiables (29%). Facebook en particulier est un réseau voyou dont l’objet est surtout de récupérer des données personnelles pour les vendre à des fins commerciales ou même politiques. Un réseau par ailleurs d’une grande pauvreté sur le plan informationnel plutôt utilisé par des ados prolongés. Les plus jeunes préférant par exemple Instagram les moins jeunes tweeter.

Télécoms : la guerre de la 5G

Télécoms : la guerre de la 5G

 

La question de la norme 5G est entrée dans une phase de véritable guerre entre les Etats Unis et la Chine (l’Europe étant à la traine faute de politique commune). L’enjeu est technologique mais aussi économique et sociétal. En effet,  il ne s’agit pas seulement d’un réseau téléphonique mais d’un système qui interviendra dans de nombreuses fonctions des systèmes de production et de consommation. L’impact économique sera énorme puisque la 5G sera au cœur de la plupart des activités humaines. (Énergie, transports, santé, services, consommation etc.) Enfin et peut-être surtout, ce sera un moyen de recueillir un nombre incalculable de données sur le comportement des ménages et des citoyens voir d’espionner. Sans doute pourquoi les États-Unis et d’autres pays s’opposent à la norme chinoise et en particulier à  Huawei, la plus puissante entreprise. Si pour les réseaux 3G et 4G, la guerre des équipementiers se jouait principalement entre Américains et Européens, pour la 5G, il faudra compter avec les géants chinois, Huawei en tête, à la croissance encore plus voyante côté réseaux qu’elle ne l’est côté smartphones. De quoi expliquer en partie que la Chine soit le pays qui investit aujourd’hui le plus dans la 5G : Pékin aurait prévu d’investir plus de 400 milliards de dollars dans son déploiement d’ici 2020. Alors certes, l’échelle géographique explique en partie des chiffres qui donnent le tournis, mais pas seulement.

Aux États-Unis, on a décidé de traiter la 5G comme une question stratégique, et pas seulement commerciale. Face à une Chine qui fait donc du nouveau réseau une tête de pont pour pousser ses champions locaux, Donald Trump a confirmé l’interdiction faite aux opérateurs américains de construire leurs réseaux avec des matériels Huawei.  L’année dernière, une étude de la CTIA, le syndicat des industriels du mobile aux États-Unis, avait chiffré l’avantage que le pays avait gagné à se lancer très tôt dans la 4G, avantage estimé à 125 milliards de dollars pour l’économie américaine. En France, la prochaine étape sur la route de la 5G sera la mise aux enchères des fréquences par l’ARCEP, notre gendarme des télécoms, à l’été prochain.

« Combler l’insuffisance numérique »

« Combler l’insuffisance numérique »

Cofondateur et directeur de la recherche de la Fondation Internet Nouvelle Génération (Fing), Jacques-François Marchandise propose des moyens de combler la faille numérique dans une interview à la Tribune.  

- Selon le gouvernement, il y aurait 13 millions de Français « en grande difficulté » avec le numérique. Que vous inspire ce chiffre ?

Ce n’est pas si simple. Je ne suis pas, personnellement, d’accord avec l’approche qui consiste à séparer d’une traite ceux qui maîtrisent le numérique, pour qui tout va bien, et ceux qui ne le maîtrisent pas, pour qui tout va mal. Cette vision des choses, censée mettre en lumière le retard de certains à se saisir du digital n’a pas lieu d’être, puisque les raisons pour lesquelles ils ne sont pas usagers ou éprouvent des difficultés vis-à-vis du numérique sont extrêmement variées.

Comment définissez-vous, alors, l’exclusion numérique ?

Il y en a de nombreuses sortes. Il y a d’abord les fractures principales de la société, c’est-à-dire les difficultés sociales et économiques des gens. Par exemple, si l’on vit en dehors de tout lien social, du circuit économique, et que l’on n’a pas d’emploi, le numérique peut accroître l’isolement, même si l’on utilise un ordinateur depuis vingt ans. C’est ce que certains appellent la « fracture numérique secondaire ». Mais pour certaines personnes confrontées à la perte d’emploi, au départ à la retraite ou à d’autres événements de la vie, le numérique peut a contrario avoir un effet de rattrapage, d’amortisseur et de reconnexion, permettant de rétablir ou de maintenir des liens. Une autre forme d’exclusion numérique est liée à la connaissance et à la capacité d’apprentissage. Ce n’est pas toujours, comme on pourrait le penser, une question d’études ou diplôme : il y a de nombreux exemples d’autodidaxie, plus rarement chez des personnes isolées ; mais il faut aussi avoir « appris à apprendre », comprendre le fonctionnement des moteurs de recherche et la manière dont l’information circule en ligne. Il arrive que des personnes qui ont des formations classiques, des diplômes, soient incompétentes en environnement numérique, parce qu’elles ne comprennent pas forcément que plus l’on pose de questions à un moteur de recherche, plus celui-ci restreint les réponses. Nos étudiants d’aujourd’hui sont encore loin d’être tous à l’aise avec cela.

Quoi qu’il en soit, vous êtes opposé à la « rhétorique du retard », qui cible depuis longtemps certaines populations qui utilisent peu le numérique…

Effectivement. Parce que certaines personnes utilisent parfois des outils non-digitaux pour arriver à leurs fins. Et elles s’en sortent bien mieux comme ça ! Or ces personnes ne sont pas forcément en difficulté vis-à-vis du numérique, même si elles peuvent être considérées comme en dehors. Dans les années 2000, la rhétorique du retard a été utilisée pour expliquer le fait que les Français étaient réticents à abandonner le Minitel pour passer à Internet. Mais si cette situation a duré aussi longtemps, c’est parce que les services Minitel marchaient très bien. Ils n’étaient certes pas aussi sophistiqués qu’aujourd’hui, mais on y trouvait déjà des services bancaires, de la livraison de courses à domicile, et on pouvait trouver très vite beaucoup d’informations utiles, comme des horaires de trains. C’était un retard pour le développement du marché, pas forcément pour les usagers.

Est-ce la raison pour laquelle déterminer les populations vraiment en difficulté vis-à-vis du numérique s’avère difficile ?

Certaines personnes qui n’utilisent que très peu Internet ne sont pas en difficulté avec cet outil. Si elles ont des proches ou des collègues qui s’en servent et peuvent les aider, leur peu d’appétence pour le numérique ne les empêche pas de remplir leur déclaration d’impôts en ligne sans problème, de faire des recherches sur Google ou d’accéder à Wikipedia.

Dans quels cas de figure Internet est-il véritablement source de problèmes ?

Dans une enquête récente, nous avons posé le problème dans l’autre sens. Nous nous sommes demandé dans quels cas de figure le numérique donnait du pouvoir d’agir, dans la vie quotidienne ou les choix personnels. On s’est aperçu que, de manière un peu paradoxale, plus on a d’usages numériques, plus on a d’ennuis. En clair, lorsque certaines personnes se contentent d’aller sur Google et de transférer des photos à des proches, elles ont peu de soucis avec Internet. C’est lorsque l’on a plusieurs dizaines d’usages différents – ce qui est le cas pour un internaute moyen – que les problèmes apparaissent. On perd des documents, on ne sait pas comment publier et dépublier des messages sur certains sites, on est parfois angoissé par certains actes sur une appli bancaire ou en traitant ses impôts… Ces nouveaux embarras numériques, comme je les appelle, concernent les gens qui sont déjà connectés. Ensuite, on a constaté que plus les Français ont d’usages numériques non choisis, plus ils ont des ennuis.

C’est par exemple le cas lorsque l’État impose la dématérialisation de certains services administratifs ou de l’impôt sur le revenu ?

Les démarches administratives en ligne sont difficiles pour beaucoup, alors qu’elles sont très utiles pour d’autres. Avant le numérique, il y a d’abord une fracture administrative, le non-recours aux droits, la difficulté à s’orienter, que la suppression de nombreux guichets physiques risque de ne pas arranger. Le numérique peut être positif s’il atténue les difficultés des gens qui ont du mal avec l’administration. Mais le numérique n’a pas le pouvoir de corriger les acronymes incompréhensibles ou la multiplicité des exceptions des procédures administratives. Il arrive souvent que le passage au numérique soit pensé pour simplifier les démarches. L’idée est, par exemple, de cesser de questionner quelqu’un sur ses enfants alors qu’il a indiqué, au début d’un formulaire, qu’il n’en avait pas. Mais historiquement, chaque service administratif a fait sa cuisine de son côté. Tous les ministères, les administrations territoriales et sociales ont procédé à une intégration verticale du numérique, avec leurs propres règles du jeu, leurs modes de navigation et leurs logiques de conservation des documents. Lesquels sont, en outre, souvent modifiés d’une année sur l’autre. Ce qui, in fine, met beaucoup d’usagers dans une situation difficile.

Le monde des services Internet apparaît au moins aussi compliqué…

C’est l’autre espace numérique avec lequel les internautes peuvent être en grande difficulté. C’est ce que j’appelle la fracture servicielle. Ici, le jeu s’est énormément ouvert ces dernières années. De nombreuses plateformes interviennent dans beaucoup de domaines, comme les services à domicile pour les seniors, les services bancaires, l’assurance, la vente à distance. Le problème, c’est qu’une partie d’entre nous ne sait plus très bien de qui il est client. Pour certains, habitués à s’adresser à des vendeurs dans des boutiques physiques classiques, c’est très déstabilisant, déboussolant, et débouche parfois sur une profonde perte de confiance vis-à-vis de ces nouveaux usages.

Qui est concerné par ces fractures administrative ou servicielle ? On présente souvent les jeunes défavorisés ou les seniors comme les populations les plus déconnectées, ce qui impliquerait de concentrer sur elles les politiques d’inclusion numérique…

Certains disent en effet que, de manière caricaturale, l’inclusion numérique concerne les personnes âgées et les pauvres. Mais dans les deux cas, ce n’est pas tout à fait vrai. Il y a des préjugés sociaux énormes sur les personnes en difficulté économique. Plusieurs études ont montré que les ménages modestes étaient autant – voire plus – équipés en matériel technologique que les ménages plus aisés. Pour y arriver, beaucoup se sont endettés fortement dès le début des années 2000. Ils se disaient que s’ils ne prenaient pas un crédit sur un ordinateur, ils allaient, en gros, mettre en péril l’avenir de leurs enfants… Enfin, les jeunes seniors, eux, constituent, et de loin, la population qui a connu la plus forte augmentation en matière d’usages numériques lors de la dernière décennie. Pourquoi ? Parce que, selon certaines études, ceux qui partent en retraite et sortent d’un environnement professionnel et socialisé se convertissent à Internet pour ne pas se retrouver isolés. En parallèle, certains jeunes ont de réelles difficultés numériques.

Pourquoi ?

Pour diverses raisons. Par exemple, le fait d’exister en ligne suppose d’oser écrire en ligne, ce qui est parfois un problème. Il existe aussi beaucoup d’espaces sociaux numériques dans lesquels la difficulté principale va être la langue – sachant, en outre, qu’on vit dans un pays impitoyable avec l’orthographe. D’autres jeunes, eux, ont du mal à changer de registre en fonction de l’espace numérique (forums, réseaux sociaux, messageries instantanées, e-mails) dans lequel ils se trouvent.

Qui sont alors ceux pour qui Internet pose problème ?

Il existe plusieurs familles de difficultés. Une partie des gens pour qui Internet pose problème considèrent que ce n’est pas de leur époque, que c’est trop compliqué, qu’ils n’y arriveront jamais, qu’ils sont moins bons que les autres. Il y a, ici, une question d’estime de soi. Un autre important facteur d’exclusion numérique, c’est l’isolement tout court. Lorsque l’on n’a pas beaucoup de liens sociaux, un carnet d’adresses pauvre et peu d’échanges avec les autres, on ne sait pas à qui s’adresser pour résoudre ses difficultés sur Internet. Ce qui est intéressant, c’est que, par des biais détournés, le numérique permet de reconstituer un chemin de mise en relation avec autrui. On a par exemple constaté que sur leboncoin.fr, certaines personnes mettent en vente des objets à des prix très bas. Leur véritable objectif n’est pas de vendre, mais d’avoir une interaction physique et sociale avec l’acheteur… Une situation de grave solitude face au numérique, c’est la famille monoparentale, précaire, avec des ennuis qui saturent le temps et l’attention, et personne pour l’aider dans un environnement proche. Ici, la difficulté numérique découle d’abord et avant tout d’un problème social, que l’on soit jeune ou âgé. L’exclusion et l’adolescent isolé dans la cour de récréation sont des problèmes qui n’ont pas magiquement disparu avec le numérique.

Existe-t-il d’autres facteurs de difficulté numérique ?

Il y a le sujet de l’argent et des difficultés économiques. Pendant des années, certains pensaient que pour réduire la fracture numérique, il fallait donner des ordinateurs aux foyers les plus pauvres. Mais ce qu’on constate, c’est qu’il y a déjà du matériel chez les plus défavorisés. En revanche, le prix des abonnements Internet fixe et mobile pose problème. C’est souvent ce qui met en danger le budget des familles les plus pauvres.

Outre les abonnements, il y a encore, notamment dans certains bourgs et villages, des zones blanches où le mobile ne passe pas, et des endroits où se connecter à Internet relève du chemin de croix…

Oui, et cette situation était prévisible il y a vingt ans lorsque les États ont libéralisé le secteur des télécoms. Nous avons créé une situation où l’État n’a pas assez le bénéfice des réseaux les plus solvables dans les zones les plus densément peuplées. Cela l’empêche de réaliser correctement la péréquation dans les campagnes et banlieues moins peuplées et moins rentables, qui intéressent peu – ou pas – les opérateurs privés. Cet ancien choix politique a favorisé la concurrence et le développement numérique, mais laisse le contribuable payer la note des réseaux moins profitables…

Comment, d’après vous, faut-il s’y prendre pour mener une politique d’inclusion numérique efficace ?

Pour y arriver, il faut d’abord utiliser le numérique en articulation plutôt qu’en substitution. Le numérique constitue souvent une stratégie perdante lorsqu’il remplace purement et simplement des interactions existantes. Certaines personnes ne seront pas plus à l’aise qu’avant avec un service entièrement digitalisé parce qu’elles étaient déjà en difficulté précédemment. D’autres personnes, elles, risquent de se retrouver perdues devant un service 100 % en ligne si elles ne bénéficient pas d’aide extérieure ou de médiation pour comprendre comment il fonctionne. D’où l’importance, par exemple, de repenser les médiations sociales et leurs insuffisances au sens large, avec tous les acteurs existants (et pas seulement ceux qui seraient nativement digitaux), en y incluant les médiations numériques. En outre, étant donné que l’isolement constitue un problème majeur, il est fondamental de repenser nos cadres collectifs dans un monde traversé par le numérique. Cela peut permettre, notamment, de mieux former les aidants, les acteurs sociaux et associatifs, aux difficultés numériques – mais aussi de former les acteurs du numérique aux questions sociales.

MINIBIO

Cofondateur et directeur de la recherche de la Fondation Internet nouvelle génération (Fing), Jacques-François Marchandise travaille depuis des années sur la manière dont la société s’approprie les outils digitaux. Il a également fondé, en 1997, le cabinet de conseil en stratégies numériques Items Proposition. Jacques-François Marchandise a notamment participé à la création de plusieurs services numériques, comme celui de servicepublic.fr

Le réseau de Téléphonie fixe à l’abandon

Le réseau de Téléphonie fixe à l’abandon

 

Il est clair que depuis la libéralisation, c’est-à-dire la multiplication des opérateurs de télécom le réseau de téléphonie fixe est dans un état lamentable. Précédemment l’entretien était correctement assuré par France télécom. Depuis France Télécom est devenu Orange et s’est trouvé confronté à une concurrence très agressive. Du coup Orange a pratiquement laissé tomber l’entretien des lignes dont certaines pendouillent même sur le sol où sont rattachés avec des bouts de ficelle à des branches d’arbres. Au premier coup de vent c’est la rupture assurée surtout dans la France périphérique ou l’état des lignes est encore pire que dans les zones agglomérées. Pourtant théoriquement l’entretien du réseau fixe incombe à Orange en tant qu’ coopérateur du service universel. Du coup l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) a mis en demeure Orange, mardi, de respecter son obligation de qualité de service en tant qu’opérateur du service universel du téléphone fixe. Le régulateur a déploré dans un communiqué une « dégradation progressive de la qualité de service » de l’opérateur, censé proposer un service de téléphonie abordable et pour tous. C’est par un arrêté du 27 novembre 2017 que l’ancien France Télécom avait été désigné pour trois ans comme opérateur chargé de fournir les prestations « raccordement » et « service téléphonique » du service universel. Pour étayer ses accusations, l’Arcep cite des critères de qualité de service précis du son cahier des charges, comme le délai maximum pour traiter 85% des dérangements d’abonnés. Il devrait être de 48 heures mais ce délai a atteint 70 heures au premier trimestre 2018, puis 63 heures au deuxième.« Orange doit redresser le tir de toute urgence, dès la fin de l’année. Peu importent les moyens, nous voulons des résultats », a mis en garde le président de l’Arcep Sébastien Soriano, dans un entretien à paraître mercredi dans Le Figaro.

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