Guerre en Ukraine : l’Europe timide et divisée
La rencontre en elle-même des principaux chefs d’État de l’Europe montre le degré d’inquiétude vis-à-vis du conflit en Ukraine mais aussi du changement d’attitude des États-Unis. L’idée pour les Européens est de tenter d’agir toujours ensemble. Le problème c’est que les positions sont assez divisées notamment sur les relations avec les États-Unis mais aussi sur la nécessité ou pas d’envoyer des troupes de paix en Ukraine.
Une dizaine de chefs d’États européens réunis en urgence lundi 17 février à Paris pour afficher un front uni, mais ont aussi étalé leurs divisions sur l’envoi de troupes de maintien de la paix.
« Je suis prêt à envisager un engagement des forces britanniques au sol aux côtés d’autres si un accord de paix durable est conclu », a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer à l’issue de cette rencontre qui a duré plus de trois heures, au palais de l’Elysée. « Mais il doit y avoir un soutien des États-Unis, car une garantie de sécurité des États-Unis est le seul moyen de dissuader efficacement la Russie d’attaquer à nouveau l’Ukraine », a-t-il prévenu.
Peu avant, le chancelier allemand Olaf Scholz avait affirmé que l’Europe et les Etats-Unis devaient « agir toujours ensemble » pour la sécurité collective. « On n’est pas au moment de la paix, on est en plein milieu d’une guerre brutale », a-t-il insisté. Même si, de l’aveu du Premier ministre polonais Donald Tusk, tous les participants ont pris acte d’une « nouvelle phase » de la relation transatlantique.
Les Européens pour l’instant sont assez divisés sur la nécessité ou pas d’envoyer des troupes en Ukraine pour garantir la sécurité.
Ce débat est « hautement inapproprié » et « prématuré », a en revanche protesté lundi le chancelier allemand, « un peu irrité » de le voir surgir maintenant. Donald Tusk, un fort soutien de Kiev, a aussi fait savoir que la Pologne ne déploierait pas de militaires.
La rencontre de l’Elysée se tenait au lendemain d’une conférence sur la sécurité à Munich, où le discours hostile du vice-président américain JD Vance à l’encontre des alliés des Etats-Unis a sidéré les Européens.
Et elle inaugure un ballet diplomatique qui se poursuivra avec des pourparlers inédits américano-russes prévus mardi en Arabie saoudite. Ils concerneront en particulier de « possibles négociations sur l’Ukraine », selon le Kremlin, même si la diplomatie américaine en a minimisé la portée en assurant qu’il ne s’agirait pas du début d’une « négociation ».
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