« Pour une IA populaire », par Arthur Mensch, cofondateur de Mistral AI
Passé par le laboratoire DeepMind de Google, Arthur Mensch est l’une des personnalités les plus observées de la tech tricolore. Le polytechnicien et normalien nous livre son plaidoyer pour une innovation ouverte à tous.( dans « La Tribune »)
Comme toutes les inventions pivots avant elle, l’intelligence artificielle n’échappe pas à la règle. Elle est vilipendée par certains, considérée comme dangereuse par d’autres. Le train, la radio ou encore l’avion ont, eux aussi, suscité des craintes, tant rationnelles qu’irrationnelles. Ces mêmes questions se sont posées lors de l’arrivée d’Internet. Et pourtant, comment imaginer nos vies sans ces innovations qui occupent désormais notre quotidien ?
Il faut le reconnaître : un dialogue de sourds s’est installé entre la population et l’intelligence artificielle générative. On observe une convergence entre les instituts de sondage : environ 2 Français sur 10 utilisent l’IA générative au quotidien, alors qu’ils sont 8 sur 10 à en avoir déjà entendu parler. Clairement, la méfiance est là. Plutôt que de s’en désoler, il nous faut agir dès maintenant pour la dissiper.
Ce sujet ne peut plus être seulement réservé aux experts et initiés. C’est notre conviction chez Mistral AI. Notre rôle n’est pas seulement de fournir un outil à l’humain, mais de créer du lien entre l’homme et la machine. Nous devons réconcilier le grand public avec ce que l’IA générative a de mieux à offrir à la société, pour déjouer les peurs de toutes celles et tous ceux dont la vie et le travail peuvent être grandement facilités par cette technologie au potentiel immense.
Une technologie qui s’insère harmonieusement dans le quotidien, simplifie les tâches fastidieuses et libère des contraintes pour offrir un gain de temps précieux. Une IA capable de fluidifier les déplacements, d’anticiper les besoins, et de s’adapter aux réalités locales. Une IA qui devient un allié dans l’apprentissage, la création et l’accès au savoir. Une IA ouverte sur le monde et pleinement ancrée dans les attentes et les dynamiques sociétales, qu’il s’agisse des entreprises, de l’industrie, des médias, des institutions ou du monde académique.
Le sommet qui s’ouvre doit marquer un tournant décisif pour l’adoption massive de l’IA, un véritable sursaut collectif. Cela commence par un changement de récit. Changer le récit, c’est changer les imaginaires. Raconter l’IA de façon ouverte, en partant des usages du quotidien, c’est déjà permettre que l’engouement soit massif et donc que cette révolution devienne tangible et populaire.
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