Après la censure, une crise de régime inévitable
Contrairement à ce qu’affirme nombre d’experts, les institutions françaises ne garantissent pas d’une crise de régime. Les institutions de la Ve République ont surtout été conçues en tenant compte de l’existence de deux grands blocs dominants, la gauche et la droite permettant une alternance ordonnée du pouvoir. Dès lors que les forces politiques se divisent comme actuellement, la constitution ne garantit plus rien sinon la paralysie. Ce qui se passe à l’Assemblée nationale. L’idée des partisans du parlementarisme serait de transférer le pouvoir présidentiel à l’Assemblée nationale en organisant des convergences par projet. Et en s’affranchissant ainsi des oppositions idéologiques structurelles des trois grandes forces du pays. Or la constitution ne prévoit pas et surtout n’impose pas la création de majorité positive y compris avec la nomination d’un nouveau premier ministre.
Contrairement à ce qui se passe en Allemagne en Espagne, les opposants n’ont pas l’obligation de présenter une majorité pour censurer un gouvernement, ni même un leader pour incarner cette majorité. Comme d’habitude selon la constitution, c’est le président de la république qui va à nouveau désigner un premier ministre. Le problème, c’est que ce président de la république ne dispose plus d’aucune majorité, il est même largement contesté au sein même de son ancien parti. La seule hypothèse vraisemblable c’est qu’il risque de nommer un nouveau premier ministre hors-sol sans vraie légitimité politique.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, assez rapidement ce premier ministre sera balayé cela d’autant plus que dans chaque grand camp politique actuel on pense surtout à l’élection présidentielle et non au budget de 2025. La question du maintien de Macron à l’Élysée va donc se poser. Non pas juridiquement mais politiquement car le président sera de plus en plus paralysé, contesté, haï même. Actuellement il n’est plus soutenu que par 17 % de l’opinion publique. Sa cote va sans doute descendre en dessous des 10 %. Comme ce n’est pas la sagesse qui caractérise ce président, il risque de multiplier encore les bévues et les provocations. Alimentant encore un peu plus le délitement de la situation politique mais aussi économique, social et sociétale. Avec la censure, la crise de régime commence, bien malin celui qui pourrait en avoir l’évolution dans ses modalités et la durée.
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