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Archive mensuelle de novembre 2024

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Assemblée nationale : une majorité …..d’irresponsables

Assemblée nationale : une majorité …..d’irresponsables
Y aura-t-il encore un gouvernement à Noël ? Michel Barnier a choisi le registre de la boutade, cette semaine, lors du congrès des maires : « C’est assez motivant de se dire qu’on peut partir demain matin. » Sans doute l’instinct politique du Damoclès de Matignon lui fait-il pressentir la possible – d’aucuns diront probable – chute de son gouvernement en décembre à la suite d’une motion de censure votée par la gauche et le RN.

 

par Bruno Jeudy, directeur délégué de la rédaction Le TribuneLe Premier ministre ne peut compter sur la responsabilité d’une classe politique si prompte à la critique et à la sédition. La définition du mot « responsable » que donnent les académiciens dans la 9e édition de leur dictionnaire, « qui répond de ses actes, les assume et en supporte les conséquences », ne manque pas d’interpeller les observateurs des partis et de leur attitude à l’Assemblée nationale. En effet, Insoumis, RN ainsi que – plus surprenant – macronistes et LR multiplient les lignes rouges à qui mieux mieux autour du budget.

 

Jean-Luc Mélenchon, pourfendeur de la Ve République, dont il s’est accommodé durant les années Mitterrand et Jospin, pense trouver avec une nouvelle crise politique qu’engendrerait la censure du gouvernement la justification d’une VIe République et… une rampe de lancement pour 2027. Cette impatience d’en découdre a gagné le RN. Alors que Marine Le Pen, depuis le mois de septembre, observait une bienveillante neutralité, les réquisitions dans le procès des assistants parlementaires ont bouleversé la donne. La pétition lancée pour soutenir la cheffe du RN – qui aurait recueilli 100 000 signatures – montre que la base est chauffée à blanc. Avec la tournée promotionnelle de son livre, Jordan Bardella se place déjà en recours en cas d’inéligibilité de la leader frontiste. Il deviendrait, tel Iznogoud, calife après la disqualification de Mme Le Pen.

Si les extrêmes sont gagnés par le désir de renverser le gouvernement, ils ne sont pas les seuls à alimenter ce climat délétère. Les sénateurs LR, en proposant sept heures annuelles de travail supplémentaire sans rémunération, et Laurent Wauquiez, en surjouant le rôle du défenseur du pouvoir d’achat des retraités, ne facilitent pas la tâche de Michel Barnier. Mais ce sont surtout les amis de Gabriel Attal qui semblent donner raison à Talleyrand lorsqu’il remarquait que « le meilleur moyen de renverser un gouvernement, c’est d’en faire partie ». Pas un jour sans que l’hôte de Matignon ne doive rappeler à la discipline gouvernementale des ministres frondeurs à l’image d’Antoine Armand, peu économe de ses provocations !

Dès lors, la France est menacée de se trouver sans budget dans quelques semaines et de sombrer dans une crise financière. L’entretien entre Marine Le Pen et Michel Barnier ce lundi sera décisif. Notre nation a-t-elle les moyens de connaître une nouvelle période d’incertitude et de flottement au moment où le chômage repart à la hausse et où les conflits sociaux se multiplient ? Aux responsables politiques d’en prendre conscience et de se rappeler les propos du philosophe et historien Hippolyte Taine : « Si mauvais que soit un gouvernement, il y a quelque chose de pire, c’est la suppression du gouvernement. »

Mercosur: les inquiétudes légitimes

Mercosur: les inquiétudes légitimes

Pour La Tribune Dimanche, la présidente du Parlement européen revient sur ces discussions mais aussi sur le retour de Trump à la Maison-Blanche, l’escalade en Ukraine et la nouvelle Commission européenne.

 Après vos entretiens avec Michel Barnier, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, pensez-vous qu’un accord sur le traité avec le Mercosur puisse être trouvé  ?

ROBERTA METSOLA - Nous avons évoqué les inquiétudes qui subsistent, en particulier dans le secteur agricole français. Elles sont légitimes et doivent être entendues. Il est crucial de prendre le temps d’y répondre totalement. J’ai l’espoir que l’on parvienne à une solution équilibrée qui à la fois protège les intérêts de nos agriculteurs, en particulier dans les branches les plus exposées, et débloque de nouvelles opportunités pour nos entreprises. Nous désengager du commerce international nous priverait d’une occasion d’exporter nos valeurs et nos normes. Si nous ne nous impliquons pas, d’autres le feront à notre place. Cela vaut pour l’Amérique latine mais aussi pour d’autres régions, comme l’Afrique.

Comment parvenir à un consensus sur cet accord  ?

Il y a plusieurs pistes. Mais que l’accord soit scindé ou non, qu’il y ait ou pas un vote à la majorité sur le texte, on ne doit pas isoler des États membres. Parce qu’on ne peut pas dire à un pays désemparé par le déclin d’un secteur et qui se sent abandonné  : « Désolé, mais on ne vous écoutera pas  ! »

Le Parlement français vote sur ce sujet la semaine prochaine. Est-ce une bonne idée  ?

En tant que parlementaire, je pousserai toujours pour que les décisions et les négociations passent par le Parlement. Or, sous le précédent gouvernement, l’Assemblée nationale a été exclue de beaucoup de décisions. Prenez les plans de relance et de résilience votés pendant la crise sanitaire  : dans les pays où les Parlements nationaux ont été contournés, nous avons eu de gros problèmes car les gouvernements avaient amassé des pouvoirs fiscaux et budgétaires normalement dévolus aux Parlements.

Nous désengager du commerce international nous priverait d’une occasion d’exporter nos valeurs et nos normes.

 

Donald Trump, de son côté, a promis d’augmenter les droits de douane. Comment l’anticiper  ?

Les États-Unis et l’Europe sont les premiers partenaires commerciaux l’un de l’autre. Une guerre commerciale ne bénéficiera donc à personne. Elle nuira autant au consommateur européen qu’au consommateur américain. En 2022, nous avons été naïfs d’imaginer que l’Inflation Reduction Act [programme d'investissements massifs lancé par Joe Biden aux États-Unis] se cantonnerait à de simples mesures de soutien à la transition écologique. Notre réaction à l’époque aurait pu être plus forte, nous aurions pu être mieux préparés. Désormais, nous devons renoncer à cette posture consistant à attendre l’élection américaine pour réagir. On doit agir, indépendamment de ce résultat. Nous avons aujourd’hui l’occasion, avec ce nouveau Parlement élu, avec une nouvelle administration, de regagner en cohérence et de réduire notre vulnérabilité.

C’est-à-dire  ?

Par exemple, dans nos relations avec la Chine, on ne peut pas faire entendre 27 voix différentes comme c’est le cas aujourd’hui. Pour acquérir cette cohérence, il faut un leadership fort. Nous allons donc travailler sans attendre, avec la Commission et le Conseil, pour aligner nos positions. Si nous montrons que nous sommes capables de tenir sur nos deux jambes, de nous focaliser sur nos priorités et notre compétitivité, nous deviendrons immédiatement plus forts et nous pourrons parler aux Américains d’égal à égal.

À nous tous, chacun dans son rôle. Le mien, c’est de parler à mon homologue aux États-Unis, le président de la Chambre des représentants. Je l’ai déjà fait au G7 de Vérone. Il y aura d’autres occasions prochainement. L’idée est de trouver des terrains d’entente, plutôt que regarder les sujets sur lesquels nous ne serons pas d’accord.

 

Approuvez-vous la décision de Joe Biden d’autoriser l’Ukraine à frapper des cibles militaires en Russie avec des missiles longue portée  ?

On ne peut pas espérer obtenir une désescalade en restant silencieux et inactifs. Cette décision est donc bienvenue. Elle permet notamment d’empêcher la destruction des infrastructures énergétiques ukrainiennes. Maintenant, il faut savoir si elle peut être étendue aux armes livrées par l’Union européenne. En Allemagne, cela reste encore un grand point d’interrogation. Mais j’ai été rassurée cette semaine par la position commune de plusieurs ministres des Affaires étrangères européens (allemand, français, polonais, italien et britannique) qui rappelaient le triste anniversaire des mille jours de guerre. Les mots étaient forts et sont allés au-delà des traditionnelles platitudes de solidarité.

 

Cela n’empêche pas l’Europe de rester divisée sur l’Ukraine…

Oui, mais si on m’avait dit en 2022 que nous allions réunir l’unanimité sur tous les paquets de sanctions décidés depuis, je ne l’aurais pas cru. Je préfère me focaliser là-dessus. Et puis j’espère encore possible le déblocage de la Facilité européenne pour la paix [fonds d'aide à l'Ukraine d'un montant de 6,6 milliards d'euros actuellement bloqué par un veto hongrois].

Toute initiative montrant que nous négocions sur l’Ukraine sans impliquer Kiev serait une erreur.

 

L’appel d’Olaf Scholz à Vladimir Poutine la semaine dernière était-il utile  ?

On ne peut pas dire que ça ait très bien marché et que le but ait été atteint. Toute initiative montrant que nous négocions sur l’Ukraine sans impliquer Kiev directement serait une erreur.

Donald Trump pourrait pourtant ignorer les avis de Kiev et des Européens en  négociant directement un cessez-le-feu avec Vladimir Poutine…

C’est une chose à laquelle nous devons être attentifs. Par ailleurs, l’Union européenne a investi massivement pour soutenir l’Ukraine. Est-ce suffisant  ? Sans doute pas. Mais cette aide militaire et financière me donne l’espoir que l’on puisse trouver un terrain d’entente avec les États-Unis au sein de l’Otan. En tout cas, le discours que l’on entendait il y a huit ans et qui disait « l’UE ne dépense pas assez et les États-Unis supportent seuls le fardeau » ne peut plus avoir cours.

Les auditions de la nouvelle Commission ont donné lieu à des tensions rarement vues au Parlement. Est-ce dû à une reconfiguration des équilibres politiques et à l’influence grandissante des mouvements nationalistes et d’extrême droite  ?

Le Parlement européen votera mercredi sur la nouvelle Commission, ouvrant la voie à sa prise de fonctions le 1er décembre. C’est vrai que les majorités ont changé après les dernières élections européennes. Cela étant dit, lorsque l’on regarde l’élection du président de la Commission, la récente résolution sur l’Ukraine ou les auditions des commissaires, des majorités stables continuent à se former grâce à une approche consensuelle avec les groupes proeuropéens constructifs au centre. Et je ne vois pas cela changer.

Dans l’affaire des assistants parlementaires du RN jugée en ce moment, le préjudice pour le Parlement européen serait de 5  millions d’euros. Allez-vous récupérer cet argent  ?

Notre devoir est avant tout de veiller sur les intérêts financiers de l’UE et sur l’argent versé par les contribuables européens. Je ne commente pas un procès en cours, mais notre équipe juridique pense que la réputation du Parlement a été atteinte, financièrement mais aussi en matière de crédibilité. Nous allons donc nous battre pour qu’elle soit rétablie.

 

 

 

 » le Coq Sportif » en redressement judiciaire

 » le Coq Sportif » en redressement judiciaire

La marque sportive bien connue « le coq sportif » est au bord du précipice avec une demande de redressement judiciaire. Des centaines d’employés et de sous-traitants seraient concernés.

 

 

Selon ses résultats financiers du premier semestre publiés fin septembre, le groupe affichait une perte de 18,2 millions d’euros contre une perte de 10,5 millions au premier semestre 2023, et de 28,2 millions sur l’ensemble de l’année passée. Le Coq Sportif, qui a équipé la délégation française lors des JO, a par ailleurs obtenu en mai 2024 un prêt de 2,9 millions d’euros de la part du Comité d’organisation de Paris 2024, dont il restait au 30 septembre 150.000 euros à rembourser.

Le groupe avait aussi obtenu un prêt de 12,5 millions d’euros en juillet de l’État Français, par l’intermédiaire de la BPI France Assurance Export. L’entreprise est en outre en plein litige avec la Fédération française de rugby (FFR), qui réclame 5,3 millions d’euros d’impayés à son ancien fournisseur.

Sondage: Immigration zéro ?

Sondage: Immigration zéro ?

Presque la moitié des Français seraient une immigration zéro; une perspective évidemment irréaliste mais qui témoigne en tout cas de l’urgence d’une régulation des flux migratoires.

 

D’après une enquête de l’institut CSA* pour le Journal du Dimanche , Europe 1 et CNews, 48% de la population se dit désormais favorable à «l’immigration zéro», c’est-à-dire à l’arrêt total des flux migratoires vers la France. Si 51% des Français restent «contre» (1% ne se prononce pas), la proportion de «pour» a augmenté de sept points par rapport à la dernière enquête de l’institut sur le sujet, en 2021.

L’écart est faible dans toutes les catégories de population. Si les hommes se montrent plus défavorables à l’arrêt total de l’immigration (55%), les femmes en sont globalement partisanes (53%). Les moins de 35 ans plébiscitent également d’une courte tête l’endiguement complet des flux migratoires (51%), à l’inverse des plus de 50 ans (52%). Quant au critère professionnel, les CSP+ s’avèrent majoritairement contre l’idée d’une immigration zéro (54%), quand les CSP- la souhaitent dans les mêmes proportions.

Economie, politique, société: les plus lus 23 novembre 2024

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Diplomatie mondiale: Influence grandissante des pays autoritaires

Diplomatie mondiale: Influence grandissante des pays autoritaires

La tenue de la COP dans un pays non démocratique, en l’occurrence l’Azerbaïdjan, n’a rien de nouveau : l’année dernière, l’événement avait eu lieu aux Émirats. Pendant ce temps, la Russie, la Chine ou encore la Syrie siègent au Comité de décolonisation de l’ONU et l’Arabie saoudite se trouve à la tête du Forum de l’ONU sur les droits des femmes. Pour les dirigeants de ces pays, organiser de telles manifestations et participer à de telles plates-formes présente de nombreux avantages.

 

par 

Expert Indopacifique, Géopolitique des mondes marins, réseaux et acteurs de l’influence, diplomatie publique, Sciences Po dans The Conversation 

 

La COP29, conférence internationale sur les enjeux climatiques, s’est ouverte le 11 novembre à Bakou, Azerbaïdjan. En une seule phrase se trouve condensée une partie conséquente des problèmes de la diplomatie internationale née après-guerre. La lutte contre le changement climatique – sujet capital pour l’ensemble des habitants de la planète – doit, en effet, être débattue sous la houlette d’un pays au régime dictatorial, grand producteur de pétrole et de gaz, et dont le rôle dans plusieurs grands dossiers géopolitiques a dernièrement été pour le moins controversé.

Les enjeux climatiques et la réduction de l’empreinte carbone intéressent au premier chef les producteurs d’hydrocarbures. La COP28 s’est ainsi tenue l’année dernière à Dubaï. Et la prochaine, la COP30, aura lieu à Belém, au Brésil, premier producteur d’hydrocarbures d’Amérique latine, 9e à l’échelle mondiale et potentiellement le 5e à l’horizon 2030.

Afin d’être en mesure de défendre au mieux leurs intérêts et d’anticiper toutes les évolutions envisageables, les pays producteurs cherchent à peser au maximum sur les discussions internationales relatives aux questions environnementales et énergétiques en organisant et en finançant les conférences. Soulignons à cet égard que Moukhtar Babaïev, ministre azerbaïdjanais de l’Écologie, chargé de diriger les travaux de la COP29, est un ancien cadre la compagnie pétrolière nationale, Socar. Le sultan Ahmed Al Jaber, président de la COP28 en sa qualité de ministre de l’Industrie des Émirats arabes unis, est pour sa part surnommé le « prince du pétrole » car il est le PDG de l’Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC).

Cela ne peut surprendre : la dénomination même de COP (Conférence des Parties) – implique une approche pragmatique, afin de dépasser toute rigidité structurelle. Dans ce cadre, les parties sont au nombre de 198 : pays regroupés par aire géographique, mais également entités politiques comme l’Union européenne. On ne peut s’attendre à ce que les organisateurs de tels forums se contentent de jouer un rôle d’« honnête courtier » (honest broker) plutôt que piloter l’ensemble du projet. Et cela, d’autant plus que le succès exponentiel des COP est confirmé par le nombre d’intervenants, de journalistes, de lobbyistes et de suiveurs : environ 10 000 personnes en 1997 lors de l’adoption du protocole de Kyoto, plus de 30 000 à Paris en 2015, 45000 pour la COP27, plus 85000 pour la COP28, environ 70000 pour la COP29. Ces sommets constituent des événements d’une ampleur mondiale.

Pour l’Azerbaïdjan, la COP29 représente donc une magnifique occasion de redorer son image. Rappelons que, aux yeux de nombreux acteurs internationaux, ce pays de plus de 10 millions d’habitants se signale avant tout par le non-respect de multiples libertés individuelles, et le Conseil des droits de l’homme (organisme de l’ONU sur lequel nous reviendrons) a examiné son cas dans le cadre de l’Universal Periodic Review (UPR) le 9 novembre 2023.

L’Azerbaïdjan est en outre à l’origine d’un gros scandale de corruption auprès du conseil de l’Europe en 2017, surnommé le « Caviargate », et a été récemment désigné comme étant l’un des soutiens et organisateurs des violentes émeutes qui ont fait 13 morts au printemps dernier en Nouvelle-Calédonie. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gerald Darmanin, n’a d’ailleurs pas hésité à accuser directement le régime Aliev d’ingérence, à travers l’exploitation du Groupe d’Initiative de Bakou (GIB). Des émeutiers avaient été vus et photographiés avec des t-shirts et des drapeaux aux couleurs de l’Azerbaïdjan et une forte activité Internet en vue d’accroître la diffusion de certaines informations avait également été observée depuis les structures digitales de ce pays.

Rappelons que le GIB, qui a été créé en juillet 2023 à Bakou en présence de représentants de mouvements indépendantistes de Martinique, de Guyane, de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française, a organisé une conférence internationale le 20 juin 2024 au siège des Nations unies à New York, intitulée « Vers l’indépendance et les libertés fondamentales : le rôle du C-24 (Comité spécial de la décolonisation des Nations Unis) dans l’élimination du colonialisme ». Une autre conférence, « La politique française du néocolonialisme en Afrique », toujours organisée par le GIB, le 3 octobre 2024, démontre la continuité de l’effort et indique que Paris est la cible clairement visée.

De telles actions, d’après de nombreux analystes, ont pour objectif de punir la France pour sa condamnation de l’offensive azerbaïdjanaise sur le Haut-Karabakh en 2023, venue à la suite du long blocus du corridor de Latchine (reliant le Karabakh à l’Arménie), qui a permis au régime d’Ilham Aliev de reprendre le contrôle de ce territoire et de mettre fin à la République indépendantiste de l’Artsakh, au prix de violents bombardements et d’une expulsion quasi totale de la population du Karabakh. Le Quai d’Orsay précise la position de Paris sur ce dossier :

« La France est résolument engagée aux côtés de l’Arménie et du peuple arménien, et en soutien aux réfugiés du Haut-Karabakh forcés de fuir par dizaines de milliers leur terre et leur foyer après l’offensive militaire déclenchée par l’Azerbaïdjan et neuf mois de blocus illégal. »

Des parlementaires européens se sont également alarmés de cette situation et ont soumis, le 21 octobre 2024, une proposition de résolution sur la situation en Azerbaïdjan, la violation des droits de l’homme et du droit international, et les relations avec l’Arménie.

Ce contexte tendu a incité les dirigeants français, qu’il s’agisse d’Emmanuel Macron ou de la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, à refuser de se rendre à Bakou pour assister à la COP29.

Dans cette confrontation qui se déploie à de multiples niveaux (médiatique, juridique, diplomatique, etc.), notre grille de lecture doit s’adapter. Il est notable et problématique que la quasi-totalité des articles traitant des violences en Nouvelle-Calédonie évoquent de manière presque systématique les interventions et publications du Comité spécial de la décolonisation des Nations unies condamnant la position française – ce qu’il n’est pas question de juger ici –, considérant que le fait que cette instance relève de l’ONU lui confère automatiquement une légitimité indiscutable.

Pourtant, la présence au sein du Comité de la Russie (dont l’invasion militaire en Ukraine est pour le moins éloignée de tout souci de décolonisation) ou de la Chine (aux visées sur Taïwan bien connues, entre autres exemples de comportement agressif dans son voisinage régional), ou encore de la Syrie et de l’Éthiopie, deux pays récemment accusés de massacres à grande échelle contre leur propre population, peuvent et doivent interroger sur les agendas et sur les intérêts de chacun.

Le grand public et une partie des médias semblent observer avec confiance – ou désintérêt – l’action des grands acteurs internationaux quand ceux-ci semblent s’opposer au cadre occidental de gestion des affaires du monde qui a dominé pendant des décennies et est aujourd’hui largement remis en cause.

Or si l’ONU n’est certes pas, par nature, un club de nations démocratiques, il est pour le moins problématique que des États profondément autoritaires se retrouvent régulièrement, du fait du système tournant en vigueur, à la tête ou au sein de Comités chargés de veiller au respect des droits humains – rappelons que le 27 mars dernier, l’Arabie saoudite a été choisie à l’unanimité par l’ONU pour prendre les rênes du Forum sur les droits des femmes et l’égalité des sexes. Et en mai 2023, l’Iran a présidé le Forum social du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

L’actualité récente démontre que de nombreux régimes autoritaires sont non seulement pleinement intégrés à l’ONU mais, surtout, se sont emparés de thématiques qui semblaient, voici peu encore, intéresser avant tout les démocraties occidentales, et parviennent à imposer leur agenda lors de multiples sommets internationaux. Naturellement, l’essence de la diplomatie est de pouvoir mettre en présence toutes les parties afin d’obtenir des résultats satisfaisants. Toutefois, ce à quoi nous assistons avec de telles présidences donne lieu, au minimum, à deux constats.

Le premier est le relatif désengagement des démocraties occidentales de ces arènes, que ce soit par manque de moyens financiers, par manque de moyens humains ou par nécessité de se positionner sur d’autres espaces.

Le second constat est celui d’un effort clair et bien pensé visant, pour les régimes autoritaires, à s’emparer, voire à capturer ces thématiques (ainsi de la lutte contre la colonisation, devenue un outil permettant principalement de dénoncer les agissements des pays occidentaux), en jouant des traditions internationales nées de l’après-guerre et de l’état de certaines arènes internationales (ONU, Conseil de l’Europe…), qui apparaissent comme des géants fatigués.

Face à ce double constat, quelles solutions ? En 2008, l’universitaire Jan Aart Scholte proposait de réfléchir à une gouvernance polycentrique, c’est-à-dire décentrée sur un plan social et géographique. Une telle décentralisation est observable aujourd’hui. Mais il semble même que la dynamique post-Seconde Guerre mondiale se soit inversée : une multitude de sommets, de forums, de groupes et de sous-groupes animent des discussions et instrumentalisent certaines questions dont les sensibilités et les émotions sont dûment sélectionnées. Et cela, sous l’égide des grandes plates-formes politiques telles que l’ONU. Ces évolutions sont illustrées par de multiples concepts cherchant à saisir les formes d’action diplomatique (ping-pong diplomatie, panda diplomatie, orang-outan diplomatie ou encore caviar diplomatie). Différentes formes de gouvernance (certains parlent de gouvernance multilatérale, polylatérale, en réseau(x)…), manifestent également ces tentatives de capter la diversité des acteurs et de leurs capacités d’action. Ce qui rend compliqué de prendre la pleine mesure les défis ainsi posés.

Il demeure possible de croire que ce sont ses membres qui vont défendre les valeurs humanistes promues par l’ONU, mais il est également permis d’en douter et de se demander si l’une des étymologies du terme « diplomatie » ne s’est pas imposée : celle qui désigne le visage double et manipulateur d’acteurs qui retournent arguments et idéaux pour leur seul propre intérêt…

Algérie : la haine de la France comme martingale politique

Algérie : la haine de la France comme martingale politique

La dictature militaire algérienne n’en finit pas de ressortir la vieille martingale politique qui consiste à encourager la haine de la France. Et de saisir l’occasion de l’arrestation d’un écrivain algérien, arrestation contestée par la France et par d’autres pays démocratiques . La vieille rengaine pour masquer la dictature, maintenir la division et permettre à la classe dirigeante de piller le pays pourtant très riche tout en maintenant la population dans la pauvreté .Pour les autorités algériennes l’écrivain Boualem Sansal est  « un pantin utile »

Algérie Presse Service, l’agence de presse qui dépend du ministère algérien de l’Information, a publié un article dans lequel elle s’attaque aux soutiens dont bénéficie l’écrivain depuis son arrestation.
Elle ne parle pas de « disparition » mais bien d’ »arrestation ». Algérie Presse Service a diffusé un article ce vendredi 22 novembre dans lequel elle indique que l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a bien été arrêté à l’aéroport d’Alger.

« L’arrestation de Boualem Sansal, pseudo intellectuel, vénéré par l’extrême-droite française, a réveillé les professionnels de l’indignation », écrit l’agence sur son site Internet.
Des proches de l’écrivain d’origine algérienne, naturalisé français cette année, se disaient « sans nouvelles » de lui depuis son arrivée en Algérie le 16 novembre. Jeudi soir, Emmanuel Macron s’est dit « très préoccupé » par la « disparition » Boualem Sansal, a appris BFMTV auprès de l’entourage du président de la République.
« Agitation comique »
Plusieurs autres personnalités politiques françaises telles qu’Édouard Philippe, Christian Estrosi ou Jérôme Guedj avaient précédé le chef de l’État en exprimant également leur inquiétude.

« L’agitation comique d’une partie de la classe politique et intellectuelle française sur le cas de Boualem Sansal est une preuve supplémentaire de l’existence d’un courant ‘haineux’ contre l’Algérie », écrit l’agence de presse.
« La France Macronito-Sioniste qui s’offusque de l’arrestation de Sansal (à l’aéroport d’Alger), n’a toujours pas déclaré au monde si elle a la souveraineté nécessaire de pouvoir arrêter Benjamin Netanyahu, si jamais il se pointerait à l’aéroport Charles De Gaulle », poursuit Algérie Presse Service, en référence au mandat d’arrêt émis contre le Premier ministre israélien par la Cour pénale internationale.

L’Algérie solidaire avec la Russie

« Accuser l’Algérie d’empêcher la liberté d’expression, alors que les Français détiennent toujours Pavel Durov, le fondateur de la messagerie Telegram, plateforme mondiale de l’expression, est la confirmation de cette sinistre comédie dont seul Sansal est le pantin utile », conclut enfin l’agence de presse algérienne. Arrêté en août 2024, puis remis en liberté par les autorités, Pavel Durov est contraint de rester sur le territoire français.

Une tonalité d’expression particulièrement agressive qui témoigne aussi  des doutes sur la légitimité du régime militaire au pouvoir en Algérie.

 

Europe: ou comment financer 800 milliards d’investissement

Europe: ou comment financer 800 milliards d’investissement

Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, propose un remède qui reste dans la théorie de l’économie orthodoxe. Il préconise des investissements à hauteur de 800 milliards d’euros par an, dont une large partie serait de l’argent public. Dans un contexte d’insuffisance budgétaire, n’y a-t-il pas d’autres solutions exemptent d’endettements excessifs ? Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière. ( dans la Tribune)

Dans un rapport publié le 09 septembre 2024, l’ancien président de la Banque centrale européenne préconise un plan d’investissement massif de 800 milliards d’euros par an dans les secteurs des nouvelles technologies, de la transition environnementale et de la défense. Ce plan devrait relancer massivement la croissance. Mais l’Europe a besoin de beaucoup d’argent pour reprendre sa place dans le monde face aux États-Unis et à la Chine. À la réunion de la Communauté politique européenne, du 7 novembre 2024 à Budapest, les vingt-sept membres ont validé le diagnostic de M. Draghi sur la perte de compétitivité… La question du financement reste entière…

Dans la vie politique occidentale, l’économie occupe une place centrale. Les dernières élections aux États-Unis, en Europe et en France ont montré que les défaites des partis en place est due principalement à l’économie du quotidien : coût de la vie et la gestion de l’inflation par les Banques centrales ; les réformes structurelles improductives et qui freinent la croissance.

Depuis le traité de Maastricht et le Traité de Lisbonne modifiant le traité sur l’Union européenne et le traité instituant la Communauté européenne, c’est la théorie orthodoxe (libérale) qui exerce le plus d’influence sur les décisions des membres de l’Union européenne. Le traité établissant la Communauté européenne, qui a été rebaptisé TFUE réaffirme deux objectifs importants pour la compréhension de la solution proposée par M. Draghi et celle décrite dans cette tribune : le Pacte de stabilité et de croissance (PSC) et l’indépendance de la Banque centrale européenne BCE.

Nous pouvons lire à l’article 126 de ce traité :

« les États membres évitent les déficits publics excessifs … la Commission surveille l’évolution de la situation budgétaire et du montant de la dette publique… le Pacte de stabilité et de croissance est un instrument important pour la réalisation de ces objectifs ».

 Le PSC impose aux États de la zone euro d’avoir à terme des budgets proches de l’équilibre ou excédentaires. Le rétablissement des comptes publics passe par la maîtrise de la dépense publique qui repose principalement sur des réformes structurelles. Le TFUE entend par réformes structurelles ou réformes néolibérales :

« la libéralisation du marché des biens et services (ce qui implique notamment ouverture à la concurrence et privatisations totales ou partielles), flexibilisation du marché du travail (visant à renforcer les incitations au travail par des changements de législation, sur le salaire minimum, le temps de travail, etc.) et, enfin, réduction globale du poids des dépenses publiques, en particulier sociales (réduction de la supposée « générosité » des systèmes publics de retraite, de santé, etc.) et de la « pression fiscale » sur les entreprises et les « créateurs de richesse ».

Nous pouvons lire à l’article 123 de ce traité :

« Il est interdit à la Banque centrale européenne… d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres… le paragraphe 1 ne s’applique pas aux établissements publics de crédit… ».

Pour faire face aux difficultés financières, les pays de l’UE pourront s’endetter uniquement auprès des banques commerciales.

Les résultats de cette politique économique ne sont pas réellement un succès : il y a 16 ans, la production de richesse européenne était de 10,36% supérieure à celle des États-Unis alors qu’en 2023 elle était de 48,77% inférieure. Le PIB de l’Union européenne a augmenté de 2008 à 2023 de 12,58% (mesuré en dollar courant) soit en moyenne 0,79% par an, contre 84,83 % pour les États-Unis et 287,58% pour la Chine (source Banque mondiale).

Quant au poids de la dette publique, la moyenne de la zone euro en 2023 était de 88,6% du PIB et la moyenne de l’UE 81,7% du PIB. L’Europe n’a pas d’argent, les caisses sont vides et les pays membres sont fortement endettés : la dette publique de la France au sens du traité de Maastricht représentait 110,6 % du PIB et se situait à la troisième place de la zone euro, derrière celles de la Grèce (161,9 % du PIB) et de l’Italie (137,3 % du PIB), etc.

M. Draghi propose d’unifier les marchés des capitaux, d’harmoniser la réglementation bancaire, de réviser la taxonomie de l’UE pour les activités durables (qui sert à guider et mobiliser les investissements privés) et de faciliter les instruments de dette en communs. En réalité il y a sept travaux interminables qui compromettent le développement européen :

 

Quant aux instruments de dette en commun, elle divise plusieurs pays européens. L’Allemagne n’est plus très favorable à une nouvelle expérience. Afin de faire face aux conséquences économiques de l’épidémie de la COVID-19, en juillet 2020, l’Union européenne a mis sur pied un plan de relance de 806,9 milliards d’euros, 750 milliards d’euros au prix de 2018 (NextGenerationEU). Ce plan octroie des subventions (338 milliards d’euros) et des prêts pour soutenir les réformes et les investissements (385 milliards d’euros) dans les États membres de l’UE. Ils ont décidé de s’endetter en commun et de rembourser cet emprunt de 2028 à 2058 (30 ans).

Pour aider l’Ukraine, les chefs d’État et de gouvernement de l’UE ont approuvé à l’unanimité une aide de 50 milliards d’euros. Cette aide passera dans le budget pluriannuel européen 2021-2027. La seule réponse du commissaire européen au Marché intérieur pour stimuler la production de l’industrie de la défense de l’UE est la collaboration entre les États membres. M. Draghi propose-t-il de nouveaux emprunts à rembourser peut-être à partir de 2058 ?

Le rapport de M. Draghi se repose en grande partie sur les marchés financiers

Aux côtés de la Banque européenne d’investissement BEI, ce rapport souhaite renforcer le rôle des Banques publiques et nationales de développement … Les actionnaires de la BEI sont les 27 États membres de l’Union européenne, elle a pour mission de favoriser la réalisation des objectifs économiques de l’Union européenne en accordant des prêts à long terme pour financer des investissements viables.

Pour les Banques publiques de développement BPD qui sont autonomes dans leur gestion, elles assurent la déclinaison financière du mandat public qui leur est confié. Elles doivent déployer des instruments financiers générateurs de revenus avec un mandat adossé sur des politiques publiques des États qui possèdent tout ou partie de leur capital. Dans un contexte de déficits budgétaires, les États actionnaires ne peuvent plus augmenter les capitaux de ces institutions. Ces Banques peuvent seulement emprunter sur les marchés financiers pour l’investir dans les entreprises des secteurs stratégiques. En 2023, la BEI a signé uniquement de nouveaux financements pour 87,85 milliards d’euros, soit 10% de la somme énoncée pour le plan Draghi.

Mais comment financer la croissance sans recourir aux banques privées et à l’endettement ?

  • Harmoniser la fiscalité des entreprises

À chaque fois qu’il y a une dérive des comptes publics, plusieurs économistes proposent de taxer les superprofits ou les superdividendes. Pour Thomas Piketty, il suffirait de forcer les plus riches à céder 10% de leurs patrimoines d’une manière exceptionnelle. Cette somme servirait à rembourser la dette publique. À titre d’exemple, à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale, l’Allemagne a mis en place un prélèvement sur les fortunes immobilières pour apurer son endettement … Dans un monde de fuite des capitaux et de subventions telles que la loi sur la réduction de l’inflation IRA (États-Unis) et la stratégie « Made in China 2025« , mieux vaut revoir le code du capital et remplacer les aides par un renforcement des quasi-fonds propres.

Dans son livre Le Code du capital - Comment la loi crée la richesse capitaliste et les inégalités Katharina Pistor soutient que le :

« droit conçu par et dans l’intérêt de riches acteurs privés induit à la fois l’accumulation de richesse, l’envol des inégalités et les crises à répétition« .

Mais si la loi qui donne le pouvoir au capital a été réformée dans l’intérêt des milliardaires depuis plusieurs années, « il suffit » de rechanger cette loi pour répartir la richesse dans l’intérêt commun et permettre à l’État de disposer de plus de recettes.

Seuls les pays les moins endettés peuvent se permettre de financer leurs entreprises ce qui pose un problème de concurrence. En Allemagne le financement des entreprises prend la forme de subventions non remboursables, de prêts à faible taux d’intérêt, de garanties, d’investissements ou d’incitations fiscales. En France, aides à l’embauche, aides à la création d’entreprise, prêts garantis… près de 2 000 dispositifs publics bénéficient aux entreprises. L’article 107 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) interdit en principe les aides publiques aux entreprises (appelées « aides d’État »), au motif qu’elles sont susceptibles de fausser la libre concurrence et donc le bon fonctionnement du marché intérieur…

La BEI devrait généraliser les financements directs sous forme de quasi-fonds propres pour financer la croissance des entreprises innovantes. La BCE devrait remettre en place un nouveau TLTRO (opérations ciblées de refinancement à long terme à des taux favorables) spécialement pour la BEI, les Banques publiques d’investissements ou de développement et les Caisses de crédit public.

  • Créer des produits d’épargne européens

En 2023, le PIB par habitant en dollar courant est de 81 695,2 pour les États-Unis (334,91 millions d’habitants) à comparer à celui de l’Europe de 40 823,9 (448,76 millions d’habitants). Les économies des ménages aux États-Unis ont atteint une valeur de 911 milliards de dollars en 2023 soit environ 825 milliards d’euros et environ 2 500 euros par Américain. Une nouvelle enquête de la National True Cost of Living Coalition montre que 65% des Américains de la classe moyenne ont des difficultés financières et 46% des Américains n’ont pas 500 dollars d’épargne d’urgence, et 28% n’ont pas d’épargne du tout.

Pour les Européens, les ménages détenaient environ 35 500 milliards d’euros au 31 décembre 2023, soit en moyenne 79 107 euros par Européen. Une grande partie de cette épargne est « exportée » en dehors de la zone euro tandis que les entreprises européennes se procurent une fraction de leurs besoins en fonds propres auprès d’investisseurs non-résidents. Il faut donc repenser totalement la manière de relier en Europe l’épargne et l’investissement.

Ce n’est pas la première fois que la Commission européenne crée un produit d’épargne européen. En 2019, la Commission a introduit le plan d’épargne retraite individuel européen (Pan-European Personal Pension Product, PEPP), qui offre aux citoyens de l’UE la possibilité d’épargner pour la retraite. Ce fut un succès très limité, car chaque pays a ses propres règles internes et chaque banque commerciale a des frais d’entrée ou d’adhésion différents, les versements sont bloqués jusqu’à la retraite…

La manière la plus simple est de créer plusieurs livrets d’épargne européens (nouvelles technologies, transition climatique, défense, etc.) gérés par des établissements de crédit public spécialisés. Chaque citoyen pourra choisir librement où placer ses économies. La structure des livrets doit être exactement la même dans l’ensemble de l’UE : même taux de rémunération, mêmes limites de cotisation, mêmes limites de plafond, mêmes options de retrait, mêmes avantages fiscaux, etc. Les nouveaux Livrets seraient garantis. Ils devraient présenter plusieurs atouts pour les consommateurs : flexibilité, frais de gestion nuls, pas de frais de transfert entre pays européens, etc.

  • Réindustrialisation et création de 15 millions de nouvelles petites entreprises locales financées par les Caisses de crédit public

Ces caisses emprunteraient directement à la BCE. Tous les pays européens doivent avoir, comme l’Allemagne, des Caisses de crédit public en plus des Banques commerciales privées et des Banques coopératives. En Allemagne les banques de droit public regroupent les quelque 500 caisses d’épargne (Sparkasse) et les banques centrales des États (Landesbanken). En France une grande institution financière publique, la Caisse des Dépôts et Consignation CDC gère 48 caisses de retraite, reçoit les dépôts légaux des notaires, etc. Elle est une partenaire de long terme des collectivités locales, en d’autres termes un grand investisseur institutionnel. C’est la BPI Banque publique d’investissement (uniquement 44 milliards d’euros d’actifs) qui accompagne « les entreprises, de l’amorçage jusqu’à la cotation en bourse, du crédit aux fonds propres ».

L’Allemagne a adopté le «Mittelstand» qui est la principale force de l’économie allemande avec 3,5 millions d’entreprises familiales innovantes, tandis que la France a choisi de développer des champions nationaux cotés en Bourse. Les PME du Mittelstand, se financent en majorité via les 500 caisses d’épargne publiques (2 492,8 milliards d’euros).

Déficits publics et dettes: « c’est pas moi », (Le Maire, Borne, Attal , élus locaux etc)

Déficits publics et dettes: « c’est pas moi », (Le Maire, Borne, Attal , élus locaux etc)

Élisabeth Borne ancienne première ministre, a été particulièrement secouée lors de son audition au Sénat sur la responsabilité relative à la dérive du déficit du budget. Comme Bruno Le Maire, Attal et d’autres, elle a affirmé qu’elle n’était pas responsable et que la question des recettes ne relevait pas de la responsabilité du gouvernement ! Le même raisonnement que Bruno Le Maire ou une drôle de conception de la gestion ! Un peu comme si dans une entreprise ou un ménage on décidait d’ignorer les ressources pour décider des dépenses. La vérité sans doute c’est que plus personne ne contrôle vraiment la dérive suicidaire des déficits et de la dette. En cause un nombre incalculable de superstructures qui s’auto-développent d’autant plus facilement que les élus n’y comprennent pas grand-chose. Et le plus souvent, c’est la technostructure- (et les cabinets de conseil) qui décide de tout aussi bien au plan national qu’ au plan local. Résultat alors qu’on affirme partout être à l’euro près ( dixit Bruno Le Maire et autres élus y compris locaux), on a perdu de l’ordre de 50 milliards de recettes fiscales ! En clair on a dépensé 50 milliards supplémentaires sans les ressources correspondantes.

« Je n’ai pas eu d’alerte avant décembre 2023. Il est inhabituel de piloter des incertitudes sur les recettes. Cela ne relève pas de la responsabilité du gouvernement d’anticiper d’hypothétiques risques sur les recettes calculées par les services », a-t-elle déclaré devant les sénateurs.

Interrogée sur les notes d’alerte envoyées par Bercy, la désormais députée à l’Assemblée nationale a balayé d’un revers de main les arguments du duo de choc du palais du Luxembourg. « Les alertes de la mi-décembre ont porté sur les objectifs de recettes. Ce n’est pas habituel d’avoir des écarts de cet ordre là. Jusqu’à mi-décembre, je n’ai pas eu d’alerte pour mesurer l’ampleur du montant », a déclaré Elisabeth Borne.

S’agissant des prévisions de croissance du projet de loi de finances 2024 (1,4%) jugées optimistes par beaucoup d’économistes à l’époque, elle a estimé que « ce n’est pas le rôle du Premier ministre de challenger les hypothèses de croissance de son ministre de l’Economie. Il n’y a pas de services auprès du Premier ministre en mesure de challenger le ministre de l’Economie. Si le budget avait été construit sur des hypothèses erronées, le Haut conseil des finances publiques (HCFP) l’aurait signalé ».

Là encore, la défense de l’élue semble bien fragile. Le HCFP présidé par Pierre Moscovici, dans son avis remis au moment de la présentation du budget 2024 montre que, « les recettes semblent un peu surestimées. Elles sont tirées vers le haut par la prévision de croissance élevée de l’activité et, au-delà, par des hypothèses favorables sur le rendement de certains impôt».

Autos- Bosch: 3850 emplois menacés

Autos- Bosch: 3850 emplois menacés 

Il se confirme qu’avec un calendrier accéléré concernant les normes de pollution et les sorties de voitures électriques, l’union européenne s’est tirée une balle dans le pied notamment par rapport au véhicule chinois. L’industriel Bosch, leader mondial des équipementiers automobiles, a annoncé vendredi prévoir 5.550 nouvelles suppressions de postes dans le monde, principalement en Allemagne, alors qu’une vague de plans sociaux touche toute la filière en Europe. Ces réductions d’effectifs interviendront pour l’essentiel d’ici à 2030. « La production mondiale de véhicules va stagner cette année à environ 93 millions d’unités, voire légèrement reculer par rapport à l’année précédente », a expliqué le groupe allemand dans un communiqué.

L’industrie automobile souffre de la baisse de la demande, de retard dans la transition vers l’électrique et de la concurrence accrue des fabricants chinois.

Bosch avait déjà annoncé ces derniers mois plusieurs volets de suppressions d’emplois dans le monde, affectant quelque 7.000 postes au total, notamment dans la division automobile, d’où il tire près de deux tiers de ses revenus, mais aussi dans les branches outillage et électroménager BSH.

Parmi les emplois touchés par ces nouvelles annonces, 3.850 se trouvent en Allemagne, particulièrement dans les usines de Hildesheim (près de Hanovre) et de Schwäbisch Gmünd (près de Stuttgart). Tous concernent la division automobile du groupe, surtout dans les activités liées à l’électrification des véhicules, au moment où le marché européen des voitures à batterie croît plus lentement que prévu. L’unité qui met au point les logiciels nécessaires à la conduite autonome est également touchée, tout comme le secteur plus classique des freins et systèmes de direction.

L’américain Ford a annoncé mercredi 4.000 nouvelles suppressions d’emplois en Europe d’ici à la fin 2027, principalement en Allemagne. D’autres fabricants allemands de pièces automobiles ont indiqué qu’ils supprimeraient des emplois ces derniers mois, comme Continental, Schaeffler ou ZF. Cette crise touche aussi la France avec des plans sociaux chez Michelin ou Walor.

 

Boycotter X et Tesla ?

Boycotter X et Tesla ?
Le boycott du réseau X (ex Twitter) et des automobiles Tesla du milliardaire Elon Musk pourrait bien se développer compte tenu de l’extrême proximité et de la complicité entre Trump et Musk. Cela d’autant plus qu’il y a une très grande contradiction entre les convictions libertariennes de Musk et les soutiens y compris financiers qu’il reçoit de l’État fédéral notamment. En outremusk a largement contribué financièrement au succès de Trump. Or il n’est jamais bon de mélanger politique et business surtout quand ce mélange se révèle et se révélera de plus en plus sulfureux. Il est clair que le réseau X devient de plus en plus une poubelle à intox.

L’ensemble des médias européens qui quittent X précisent qu’ils continueront à utiliser le réseau comme outil de veille, voire à insérer des tweets dans leurs articles.
Le Guardian au Royaume-Uni. La Vanguardia en Espagne. Le Dagens Nyheter en Suède. Ouest-France et Sud-Ouest en France. En l’espace d’une semaine, ces cinq quotidiens européens ont pris la décision de cesser d’utiliser le réseau social X. « Plateforme toxique », « climat dur et extrême », prolifération de « violence, fake news , manipulations politiques, théories complotistes qui prennent le pas sur le contenu classique » ou « empoisonnement du débat public » sont les éléments mis en avant par ces médias pour expliquer leur décision.

 

« Cet outil (X) qui aurait pu être fabuleux pour la démocratie est devenu une zone où le droit n’est pas appliqué », avait argué auprès du Figaro François-Xavier Lefranc, président du directoire de Ouest-France. Dagens Nyheter et La Vanguardia y ajoutent la proximité entre le président élu Donald Trump et le propriétaire de X, Elon Musk. Ce dernier s’est engagé comme rarement dans la campagne…

Quant aux voitures Tesla, leur développement n’est pas assuré compte tenu du prix prohibitif qui tourne entre 70 000 et 100 000 €.

Wauquiez et Retailleau: L’Unité de l’huile et du vinaigre

 Wauquiez et Retailleau: L’Unité de l’huile et du  vinaigre

 

Wauquiez et Retailleau  font mine de célébrer leur amitié après quelques accrochages. En vérité Retailleau vise à récupérer éventuellement le leadership sur les « républicains » quand Wauquiez vise une candidature à l’Élysée. Un objectif qui pourrait bien être aussi celui de Retailleau  requinqué avec ses nombreuses déclarations concernant la sécurité et l’immigration qui plaisent  à l’opinion publique y compris quand elles ne sont pas suivies d’effet. En tout cas pour l’instant. L’amitié entre les deux ressemble à celle de  huile et vinaigre .

Devant les caméras, le Vendéen loue le « travail absolument remarquable » de la région Auvergne-Rhône-Alpes, longtemps dirigée par son hôte du jour. En retour, celui-ci dit tout son « plaisir » à accueillir un ministre de l’Intérieur « qui a des valeurs fortes, les idées claires et la main qui ne tremble pas ». !

 

E-U-Justice bananière : report ad vitam aeternam d’un jugement de Trump

E-U-Justice bananière : report ad vitam aeternam d’un jugement de Trump

 

Donald Trump avait été reconnu coupable le 30 mai dans une affaire ( Stormy daniel) de «falsification comptable aggravée pour dissimuler un complot visant à pervertir l’élection de 2016».

Le juge au procès de Donald Trump à New York pour paiements dissimulés à l’actrice de films X Stormy Daniels a suspendu jeudi sine die le prononcé de la peine prévu le 26 novembre. Le juge Juan Merchan autorise les avocats du président élu américain à présenter d’ici le 2 décembre un recours pour obtenir l’annulation de la procédure et suspend en conséquence le prononcé de la peine, comme ils le demandaient.

De toute manière la cour suprême composée essentiellement de juristes de droite à exonérer par avance le nouveau président de toute responsabilité avant, pendant et après son mandat !

 

Foot PSG: Victoire sans éclat sur Toulouse

Foot PSG: Victoire sans éclat sur Toulouse

Victoire 3-0 du PSG sur Toulouse. Le Paris-SG conserve ses six points d’avance en tête au classement. Un Paris-SG qui n’a guère brillé mais s’est montré efficace, contrairement aux Toulousains, qui restaient sur trois victoires de rang. Le tout dans un stade aux tribunes clairsemées et sans le Collectif Ultras Paris, sanctionné après des chants inappropriés.

 

Encore un mort à Grenoble

Encore un mort à Grenoble

Sans doute encore sur fond de drogue, un homme de 36 ans a été tué vendredi 22 novembre soir à l’arme blanche au cours d’une altercation dans une épicerie de Grenoble, a-t-on appris auprès du parquet de la ville. Vers 20h30, les deux hommes se trouvaient dans le commerce et l’un a porté un coup de couteau au thorax à l’autre, a confirmé le procureur de Grenoble Eric Vaillant, après une information du Dauphiné Libéré, pour une raison encore inconnue. L’agresseur a pris la fuite et les secours n’ont pas pu réanimer la victime une fois arrivés sur place. L’enquête a été confiée au service local de police judiciaire.

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