Chômage : des milliers d’emplois menacés
Marc Ferracci a qualifié de « très constructifs » les contacts avec les élus locaux, les organisations syndicales du groupe et la direction, avec lesquels il compte suivre le plan d’action mis en place. « L’engagement de Michelin, c’est que personne ne soit laissé sans solution », a-t-il rappelé. Dans son entourage, on affirme la volonté du gouvernement d’accompagner les salariés individuellement et les territoires.
Jeudi, à Colmar, le ministre avait promis « beaucoup de moyens » et affirmé vouloir trouver des « solutions dignes » pour les salariés touchés par des plans sociaux. Il s’inscrit ainsi dans la lignée des déclarations cette semaine du Premier ministre Michel Barnier ou du ministre de l’Economie Antoine Armand.
Bien que le gouvernement souhaite a priori éviter autant que possible les fermetures d’usine, il semble donc nullement enclin à faire revenir Michelin sur sa décision. Sans compter qu’une fermeture chez un donneur d’ordre peut se répercuter ensuite sur toute la chaîne de sous-traitance.
Marc Ferracci a tout de même prôné une « approche de soutien à l’industrie automobile européenne », avec un plan d’urgence pour faire face à une filière largement en difficulté.
Parmi les mesures évoquées, le ministre envisage « un bonus écologique à l’échelle européenne », un « emprunt commun européen » pour financer des « mécanismes de soutien » à la filière. « Dès le 1er semestre 2025, la Commission européenne a dit qu’elle allait mettre en priorité un « clean industrial act », c’est-à-dire une législation européenne sur l’industrie propre, dans laquelle nous pourrons mettre en place un certain nombre de mesures » a-t-il poursuivi.
Alors que le gouvernement français souhaite une réduction du bonus écologique au niveau national dans son projet de budget 2025, il demande donc à l’Europe de prendre le relai. Un grand écart que justifie Marc Ferracci par les importantes connexions entre les tissus industriels français et allemand dans un contexte de concurrence mondial.
« Les chaînes de valeur sont complètement intégrées. Vous avez des fournisseurs en Allemagne pour des constructeurs qui sont en France, et vous avez des fournisseurs qui sont en France pour des constructeurs qui sont en Allemagne. La protection commerciale vis-à-vis des véhicules chinois doit se concevoir au niveau européen », a déclaré le ministre de l’industrie Qui d’une certaine manière accepte son impuissance.
Les équipementiers automobile européens ont tiré la sonnette d’alarme cette semaine face au nombre inédit de suppressions d’emplois dans le secteur. 32.000 suppressions de postes en Europe ont été annoncées au premier semestre 2024, soit plus que pendant la pandémie de Covid, dans ce secteur qui emploie 1,7 million de salariés en Europe.
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