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Archive mensuelle de octobre 2024

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Foot: de plus en plus ennuyeux !

Foot: de plus en plus ennuyeux !

 

Pour lutter contre une possible « grande démission » des amateurs de football, il faut d’abord ne pas se tromper sur les causes de celle-ci, écrit le journaliste Jérôme Latta dans sa chronique dans « Le Monde ».

 

Ce serait « Voyage au foot de l’ennui ». Les audiences de l’équipe de France de football passent sous la barre des 4 millions de téléspectateurs (France-Israël, le 10 octobre), nul ne sait ce que sont celles de la Ligue 1, hormis qu’elles sont faméliques chez son nouveau diffuseur, DAZN, et même celles de la Ligue des champions s’érodent.

Les signes de lassitude se multiplient. Le jeu lui-même sombrerait dans la platitude, thèse qui mérite d’être examinée. Sous l’effet de la mondialisation et d’une extrême rationalisation tactique, les styles qui identifiaient un pays ou un club se sont certes uniformisés.

Et alors que jamais le niveau technique et physique des joueurs n’a été aussi élevé, leur expression apparaît mécanisée et stéréotypée – peut-être sous le coup d’un impératif de résultat toujours plus impérieux, et qui ne tolère plus l’erreur.

Cela s’entend, mais ce sentiment difficilement objectivable occulte des causes plus structurelles.

Pour commencer, alors que de nombreux footballeurs s’alarment de l’épuisement physique et mental auquel les conduisent des calendriers surchargés, on ne devrait pas s’étonner que le spectacle s’étiole. Le décevant Euro 2024 a confirmé la dévaluation du football des nations, mais toutes les compétitions sont affectées.

Aussi, croire qu’il ne s’agirait que d’un problème de philosophie de jeu revient à ignorer tout ce qui a abîmé le football. Déjà, soyons honnêtes : ce sport, dans lequel le score peut rester vierge, qui a toujours infligé des « purges » et n’offre aux supporteurs que de rares moments de grâce payés de mille peines, n’a jamais garanti l’agrément.

Paris sportifs : un impôt sur les pauvres

Paris sportifs : un impôt sur les pauvres 

 

Pour financer l’élan sportif, né du succès des Jeux olympiques et de l’Euro de football, Fatiha Keloua Hachi et Stéphane Troussel, élus socialistes de Seine-Saint-Denis, proposent, dans une tribune au « Monde », que l’Etat régule mieux les paris sportifs et les annonceurs autorisés.

 

Alors que le budget du sport est menacé par des coupes sévères, une question cruciale se pose : comment financer durablement la politique sportive, notamment après l’élan suscité par les Jeux olympiques et paralympiques ? Une piste de financement mérite d’être sérieusement étudiée dans le cadre du prochain projet de loi de finances : et si les paris sportifs, qui génèrent des profits massifs, contribuaient davantage à soutenir le sport lui-même, au lieu de remplir uniquement les poches des bookmakers ?L’été 2024 aura été d’une exceptionnelle densité sportive : entre l’Euro de football 2024 et les Jeux olympiques et paralympiques, nous avons été copieusement servis en émotions fortes et collectives. C’est là que réside toute la beauté du sport : produire des moments de ferveur populaire qui rassemblent et créent du commun par-delà les clivages de nos sociétés.Malheureusement, force est de constater que ces émotions sont exploitées sans vergogne par les opérateurs de paris sportifs en ligne. Depuis la libéralisation du marché, en 2010, ils rivalisent d’ingéniosité publicitaire, promettant de nous faire « vivre le sport plus fort », que « le plus important, c’est de gagner » de l’argent, allant même jusqu’à sous-entendre que les paris peuvent contribuer à la réussite sociale.

Si l’Autorité nationale des jeux (ANJ), chargée de réguler, bon an mal an, le secteur, a tenté récemment de faire le ménage parmi les slogans les plus honteux (notamment le tristement célèbre « Tout pour la daronne »), force est de constater que cela ne freine pas l’augmentation des mises, qui poursuivent une croissance exponentielle.

Les privatisations: une fuite en avant

Les privatisations: une fuite en avant  

Le rapporteur du Budget (Liot) Charles de Courson tacle les prévisions budgétaires du gouvernement. Il pointe le manque de sérieux des propositions de privatisations pour renflouer les caisses de l’Etat. ( dans la » Tribune »)

 Quelle est votre analyse de la situation ?

CHARLES DE COURSON - La situation est très incertaine. Les 199 amendements adoptés en commission des finances vont dans tous les sens, avec des coalitions variables. Sur les grandes entreprises par exemple, le taux d’imposition est passé de 25% à 35%, mais certains voulaient aller bien au-delà. Plusieurs amendements ont été adoptés sans que personne ne sache vraiment le coût et ce qu’ils allaient rapporter. Sur les 50 milliards d’euros de recettes supplémentaires attendues, il y a beaucoup d’incertitudes sur leur évaluation.

Le projet de loi de finances 2025 a présenté un effort de 60 milliards d’euros pour ramener le déficit à 5% en 2025. Les prévisions de recettes et de coupes budgétaires du gouvernement vous paraissent-elles crédibles ?

L’effet dépressif des 60 milliards d’euros d’efforts annoncés par le gouvernement est estimé à 0,4 ou 0,5 point de PIB par l’OFCE. Ce qui me semble crédible. Quand j’ai posé cette question aux ministres de Bercy, ils ont dit que ces 60 milliards « auront un effet de 0,1 ou 0,2 point sur la croissance, mais c’est négligeable » et qu’ils n’avaient pas besoin de réajuster la prévision de croissance de 1,1% en 2025. Ce n’est pas sérieux. Le cadrage macroéconomique n’a pas été réajusté en fonction de ces 60 milliards d’euros de recettes supplémentaires et de baisses des dépenses. On aura des pertes de recettes par rapport à ce qui est prévu.

 

Sur le budget 2025, le rendement des taxes sur les plus riches et les plus grandes entreprises vous semble-t-il surestimé ?

Le projet du gouvernement sur les très hauts revenus prévoit un prélèvement de deux milliards sur 25.000 foyers fiscaux. Ce qui fait environ 80.000 euros par foyer. Cela ne paraît pas très crédible. Le gouvernement a indiqué que pour obtenir ce rendement de deux milliards d’euros, il avait fait une simulation sur un échantillon de 2022. Mais les 25.000 ménages concernés peuvent s’adapter.

Sur l’impôt sur les sociétés, il s’agit d’un calcul mécanique. Les bénéfices des entreprises sont stables depuis trois ans. Ajouter 8 milliards d’impôts sur les grandes entreprises est considérable. Le Medef a annoncé que faire 4 milliards d’euros serait déjà bien.

La France vit depuis deux ans des dérapages des finances publiques que le gouvernement ne veut pas bien expliquer. La Cour des comptes a notamment rappelé l’écart de prévision du déficit prévu entre le budget 2024 de 4,4% et le solde prévu cette année à 6,1%. Comment expliquez-vous ce gouffre de 50 milliards d’euros ?

Il y a eu une surestimation considérable des recettes. Il y a environ 20 milliards d’euros d’écart par rapport à la prévision. L’impôt sur les sociétés a rapporté 58 milliards d’euros en 2023, et d’après les dernières estimations devrait rapporter le même montant en 2025. Or, le gouvernement avait prévu 72 milliards d’euros. L’écart est considérable. S’agissant de l’impôt sur le revenu, il y a 4 milliards d’euros d’écart. Sur la TVA, l’écart serait également de 4 milliards. Le gouvernement n’avait pas fait une prévision réaliste.

L’exécutif a fait le pari que le taux d’épargne, actuellement au sommet, commencerait à baisser en 2024. Mais ce n’est pas du tout ce qui s’est passé. C’est d’ailleurs la même hypothèse qui est faite pour 2025. Or, il n’y a aucun indicateur avancé qui permet d’appuyer cette hypothèse. La hausse de la TVA prévisionnelle est de 3% pour 2025. L’inflation devrait être plus faible que prévu. Ce qui devrait moins rapporter.

Les privatisations sont remises sur la table en ce moment pour réduire le déficit abyssal de l’Hexagone. Cela vous semble-t-il une bonne solution ?

Non, ce n’est pas du tout une solution. Privatiser correspond à une recette exceptionnelle. Ce ne sont pas les privatisations qui vont réduire les déficits structurels. Les recettes exceptionnelles ne contribuent pas à réduire le déficit de fonctionnement. Les privatisations n’ont jamais permis de rééquilibrer le budget de l’Etat. Elles peuvent permettre d’avoir une meilleure gestion des entreprises publiques ou des réorganisations, mais elles ne permettent pas de redresser les finances publiques.

 

Quel sera le rôle de la Commission d’enquête dans les prochaines semaines ?

Le rôle de cette commission est de regarder, les budgets 2023 et 2024, l’écart aussi important entre les prévisions et ce qui est réalisé. L’écart est du jamais-vu. Nous allons regarder si les outils de prévision sont bien adaptés et s’il y a eu une influence politique. Y a-t-il eu des interférences politiques ou des manipulations ? Il faudra en tirer des conséquences pour l’avenir.

Il y a un vrai problème sur les prévisions de recettes. Les hypothèses macroéconomiques se sont révélées inexactes. L’impôt sur les sociétés est un impôt très fragile en raison des reports, par exemple. Une des raisons des écarts sur l’impôt sur le revenu viendrait potentiellement d’un recours accru à des avantages fiscaux.

 

L’agence Moody’s doit rendre son verdict sur la dette de la France le 25 octobre prochain. Existe-t-il un risque de dégradation ?

On a vu que l’absence de majorité stable peut entraîner des dérapages sur les recettes. Il pourrait se passer la même chose sur les dépenses. Ce qui ne devrait pas rassurer les marchés. L’élargissement du spread, c’est-à dire l’écart de taux entre la France et ses principaux partenaires européens, pourrait encore s’écarter. Une hausse des taux supérieure à la Grèce ou l’Italie montrerait une absence de confiance dans la politique. Ce qui terrorise le Premier ministre.

La commission des finances organise un colloque sur le financement des retraites ce lundi. Comment faire pour améliorer le système de financement des retraites ?

Il n’y a plus de cohérence entre les prestations et leur financement. En 20 ans, les cotisations sociales sont devenues minoritaires dans le financement de l’ensemble des branches. C’est l’impôt qui a pris une part grandissante dans le financement de la protection sociale. Les partenaires sociaux sont attachés au caractère contributif des prestations, mais cette approche est de moins en moins vraie dans un système financé par l’impôt.

Il y a un vrai effort de clarification à faire sur les branches, entre les prestations de solidarité et les prestations contributives. Les régimes de retraite complémentaire sont contributifs. Les branches des accidents professionnels et maladies professionnelles sont contributives. C’est un système vertueux. En revanche, la branche famille est universelle. Cela justifie un financement par la solidarité plus que par les cotisations. L’unification du système des retraites faciliterait le financement. Sur les retraites, il y a un problème sur l’existence de 42 régimes qui rend difficile les réformes.

 

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Maia Sandu, candidate à sa propre réélection, a dénoncé « une attaque sans précédent contre la démocratie ». Le porte-parole de la Commission européenne Peter Stano a évoqué, lui aussi, un climat « d’interférence et d’intimidation sans précédent de la part de la Russie et de ses ‘proxies’ » dans ce petit pays candidat à l’UE.

 

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Les dirigeants communistes chinois insistent sur le fait qu’ils n’excluent pas de recourir à la force pour placer Taïwan sous le contrôle de Pékin. Jeudi, Xi Jinping a encore affirmé que l’armée chinoise devait «sauvegarder fermement la sécurité stratégique et les intérêts fondamentaux du pays», selon CCTV. La Chine et Taïwan sont gouvernés séparément depuis 1949 et la fuite des forces nationalistes de Tchang Kaï-chek sur l’île, défaites par les combattants communistes menés par Mao Tsé-Toung.

 

Les petites retraites protégées du gel des pensions

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Initialement le projet de budget prévoyait prévoyait le report de six mois, du 1er janvier au 1er juillet 2025, de l’indexation des retraites sur l’inflation. Si la mesure permet, selon les calculs, de trouver 4 milliards d’euros sur les 60 milliards d’euros de coupes envisagées, elle est décriée par les oppositions qui dénoncent une perte de pouvoir d’achat pour les Français concernés.

Pour éviter toute grogne sociale, le ministre du Budget et des comptes publics a mis de l’eau dans son vin. Invité du «20 heures» de France 2, Laurent Saint-Martin entend «protéger les petites retraites». Outre la revalorisation déjà annoncée du minimum vieillesse, le macroniste s’est montré «favorable» à «un seuil», un «niveau de retraite» qui «puisse être protégé» de la «perte» de l’indexation et de la revalorisation sur la période précédemment évoquée.

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Finances publiques : le grand gaspillage de la France par rapport à l’Allemagne

Finances publiques : le grand gaspillage de la France par rapport à l’Allemagne
Faute de vouloir et de pouvoir engager des réformes qui remettent en cause la nature et les modalités d’intervention de l’État, les gouvernements successifs se contentent de coups de rabot qui en fait ne font que prolonger les tendances de l’accélération des déficits et de la dette.

Pour chaque champ d’intervention de l’État, on trouve évidemment des corporatistes de tous les horizons pour défendre le montant des budgets et même pour l’accroître davantage que la richesse nationale. La vérité sans doute c’est que les dépenses publiques en France ne sont plus sous contrôle.

Personne ne contrôle plus les dérives par l’État bien sûr mais pas davantage les étagères inutiles que constituent les régions, les départements, les communautés de communes, les communes regroupées et les communes avec leur cortège de hiérarchie, de fonctions inutiles, de budgets et d’effectifs.

La comparaison avec l’Allemagne est intéressant dans la mesure où les dépenses publiques outre-Rhin se limitent à environ 48 % du PIB alors que pour la France elles représentent 58 %. Une différence de 10 % soit autour de 300 milliards pour la France, soit exactement ce qu’il conviendrait d’économiser pour équilibrer totalement les comptes nationaux et locaux.  ( À noter aussi la différence de PIB par habitant au profit de l’Allemagne qui témoigne du manque de travail en  France (rapports actifs-inactifs et productivité notamment). Autre comparaison, celle du nombre de fonctionnaires pour 1000 habitants 55 en Allemagne et 85 pour la France! Une différence que les particularités locales ne peuvent justifier.

Le problème c’est qu’il est facile de faire pleurer dans les chaumières à partir de cas qui ne rendent pas compte de la gabegie des moyens financiers publics.

Cela vaut pour tous les champs d’action de l’État et des collectivités locales, partout il y a un véritable gâchis de la dépense publique avec notamment partout en moyenne des sureffectifs. Le problème est qu’il faudrait procéder à des audits  permanents et très fin pour  éliminer le surplus des fonctions dites d’administration, de logistique et autres fonctions support.

Il y a cependant une difficulté majeure puisque la moitié ou les trois quarts du personnel politique résonnent comme des fonctionnaires puisque même issus de la fonction publique ou assimilés (cela vaut aussi pour les élus qui vivent en permanence de la politique). La crise n’est pas seulement financière elle est aussi sociologique avec une démocratie qui n’est pas représentative de la population et qui vit donc dans son propre monde virtuel.

Un gouvernement de technocrates incompétents

Un gouvernement de technocrates incompétents

Paradoxalement plus les membres du gouvernement sont diplômés en économie et en école de commerce et plus ils semblent démontrer leur incompétence en matière de gestion. La preuve sans doute que le diplôme n’est pas un brevet de capacité politique et que les sciences molles se heurtent facilement aux réalités. Témoin ce budget de 2025 complètement incohérent.

par , Enseignant-chercheur en stratégie et en sciences politiques, INSEEC Grande École dans the Conversation

Jamais un gouvernement n’avait compté en son sein autant d’économistes et de diplômés d’écoles de commerce. Sur les 39 ministres et secrétaires d’État du gouvernement Barnier, 16 appartiennent à la première catégorie et 14 à la seconde. C’est Luc Rouban, chercheur au CEVIPOF (le Centre de Recherche de Sciences Po) qui a mis en lumière ce phénomène en comparant la composition du nouveau gouvernement (41 % d’économistes, 36 % de diplômés d’école de commerce) aux gouvernements Fillon (23 % d’économistes, 6 % de diplômés d’écoles de commerce) et Philippe (respectivement 21 % et 13 %).

Si l’on analyse tous les gouvernements, du second gouvernement Philippe en remontant jusqu’au gouvernement Jospin, ce contraste est encore plus marqué. Sur cette période, les parcours prédominants des ministres étaient droit et sciences politiques (32 %), Sciences Po Paris (30 %) et l’ENA (19 %). Les sciences économiques et de gestion représentaient seulement 10 % des profils et les écoles de commerce 9 %. Avec 41 % d’économistes et 36 % de diplômés d’écoles de commerce, le gouvernement Barnier se distingue donc par une augmentation notable de ces profils. Comment expliquer et interpréter une telle évolution ?

Dès le début de son aventure politique et surtout présidentielle, Emmanuel Macron va apparaître comme un « politicien manager » et afficher un positionnement pro-entreprise qui va se concrétiser par la mise en avant des start-up ou la mise en place d’une fiscalité favorisant l’investissement financier.

En plus d’une hyper-présidentialisation pouvant donner l’image d’un « grand patron » régnant sur son entreprise, ses mandats vont être marqués par des pratiques inspirées du monde des affaires : organisation de séminaires de team-building, recours aux cabinets de conseils privés, mise de côté des personnes n’atteignant pas leurs objectifs.

La présence accrue de diplômés d’études économiques et d’écoles de commerce dans le gouvernement semble s’inscrire naturellement dans cette philosophie macroniste assimilant la gestion de l’État à celle d’une entreprise. Mais alors, pourquoi cette évolution n’est pas intervenue plus tôt, alors qu’Emmanuel Macron est au pouvoir depuis 2017 ?

Malgré une image de serviteur de l’État et de représentant de la haute fonction publique, Michel Barnier possède un profil plus managérial que ne le laisse entendre sa réputation. Il est ainsi diplômé de l’ESCP Business School (Paris), l’une des trois plus prestigieuses écoles de commerce française. Au regard de sa formation et des recherches portant sur ce sujet, il a pu être naturellement enclin à choisir des profils proches du sien lors de la constitution de son équipe gouvernementale.

La présence de ces profils fait aussi écho à son étiquette politique de membre des Républicains et du poids important de la droite au sein de ce nouveau gouvernement. En moyenne, la proportion de diplômés d’écoles de commerce est 3 fois plus importante au sein des gouvernements de droite que dans ceux de gauche (12 % à droite et 4,2 % à gauche pour l’ensemble des gouvernements de 2000 à 2020).

Mais au delà de l’influence du macronisme ou du profil de Michel Barnier, l’équilibre « sociologique » du nouveau gouvernement s’inscrit aussi dans une tendance historique plus profonde, et dans le contexte économique actuel.

Depuis les années 1980 et l’émergence du New Public Management (“nouvelle gestion publique”), de nombreuses réformes inspirées de la culture managériale du secteur privé ont été appliquées aux organisations publiques, y compris en France. Leur but ? Améliorer l’efficacité des structures en charge de missions d’intérêt général, comme les hôpitaux ou les écoles, en leur assignant des objectifs de performance. En dépit de limites et de résultats parfois mitigés, cette stratégie est allée de pair avec un contrôle accru des équilibres financiers et des performances économiques des services publics. L’augmentation de profils issus de formations en lien avec l’économie et la gestion symbolise l’avènement progressif de cette approche.

Dans le cas du gouvernement de Michel Barnier, qui préconise lui-même le renforcement d’une culture de l’évaluation dans l’administration, cette présence est probablement accentuée par l’urgence des problèmes de budget et de déficit auxquels la France fait face actuellement.

Au-delà de ces éléments, la composition du gouvernement Barnier traduit aussi une évolution de la perception des formations publiques et privées en France.

Si on prend le cas des écoles de commerce, leur présence dans les classements internationaux, comme celui du Financial Times, a augmenté la visibilité des plus prestigieuses d’entre elles. Dans le même temps, l’image de Sciences Po Paris était ternie par des problèmes de gouvernance et des tensions internes alors que les critiques dont faisait l’objet l’ENA aboutissaient, sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, à son remplacement par un institut dédié au service public.

Les exemples d’Arnaud Montebourg et de Marlène Schiappa, étudiants en école de commerce après leurs fonctions ministérielles, ainsi que le choix de ministres, notamment de l’Education nationale comme Pap Ndiaye ou Amélie Oudéa-Castera, d’inscrire leurs enfants dans le privé, ont aussi renforcé cette impression.

De ce point de vue, la sociologie du gouvernement Barnier reflète la valorisation par le personnel politique actuel des filières « d’excellence » privées au détriment des formations publiques et de l’université.

Cette évolution signe-t-elle “la disparition d’une certaine culture de l’État” comme le redoute le politiste Luc Rouban ? Selon lui, l’augmentation des profils de type économiste et école de commerce montre que l’État et l’action politique se « privatisent ». L’action étatique perd de sa spécificité vis-à-vis de l’action privée dans la mesure où services publics et entreprises privées tendent à être gérés de la même façon. Il y voit un changement culturel et craint que la puissance publique se concentre désormais sur ses missions régaliennes et laisse de côté sa mission sociale. Si la question reste posée, ce glissement interroge en tous cas l’évolution des rapports entre services publics et secteur privé en France.

D’un côté, les difficultés financières et le manque de moyens alloués à la puissance publique poussent à la prise d’initiatives individuelles et ouvrent la porte à l’intervention d’acteurs « privés » dans le cadre de missions autrefois prises en charge par l’État.

De l’autre, les entreprises sont de plus en plus sollicitées pour jouer un rôle dans le bon fonctionnement de la société, comme en témoigne l’essor des concepts de parties prenantes, de responsabilité sociétale des entreprises ou d’entreprises à mission.

Au regard de l’intensité des défis sociaux et environnementaux actuels, le rapprochement et la coopération public/privé semblent donc nécessaires. Mais ceux-ci souffrent souvent d’une mauvaise connaissance et d’une compréhension limitée du secteur public par certains acteurs du secteur privé et de certaines personnes du secteur publics vis-à-vis du secteur privé. Les à-priori et les biais idéologiques associés à chacune des deux sphères constituent souvent des freins à leur coopération. Cette question demeurera stratégique bien au-delà des mandats d’Emmanuel Macron, de Michel Barnier et de la composition des prochains gouvernements.

COP16 ,biodiversité ,: Agir, localement ,(Jane Goodall, primatologue)

COP16 biodiversité : Agir localement (Jane Goodall, primatologue)

 Avant l’ouverture, demain, de la COP16 sur la biodiversité à Cali, en Colombie, la célèbre scientifique britannique Jane Goodall, s’est . Dans les années 1960, Jane Goodall a révolutionné notre compréhension des chimpanzés, remettant en question la place centrale de l’humain sur la Terre. Armée d’une grande patience pour les approcher dans les collines de Tanzanie, la jeune Britannique a découvert qu’ils ont leur propre personnalité et sont doués d’intelligence et d’émotions. Soixante ans plus tard, la primatologue voyage sur tous les continents pour défendre la biodiversité. Elle était cette semaine à Paris, invitée à l’Unesco. Alors que trois COP, sur le climat, la biodiversité et la désertification, se succèdent cet automne, la scientifique de 90 ans et son Jane Goodall Institute martèlent leur maître mot : espoir. Tout le monde, à son niveau, peut agir pour préserver la planète.

La COP16 sur la biodiversité s’ouvre demain en Colombie. Quelles sont les principales causes de la perte de la biodiversité ?

JANE GOODALL - Le changement climatique pousse certaines espèces à se déplacer pour échapper à la chaleur. Celles qui ne peuvent pas bouger s’adaptent ou meurent. Dans l’océan, mais aussi sur terre, de nombreux animaux ingèrent du plastique. L’agriculture industrielle, avec ses pesticides et ses herbicides, empoisonne les sols. Cela a un effet terrible sur la biodiversité. Pour lutter contre sa perte, il faut donc ralentir le dérèglement climatique dû au réchauffement, commencer à restaurer les forêts, protéger les animaux. Il faut s’attaquer à la pauvreté, puisque c’est pour trouver de quoi survivre que des populations vulnérables détruisent l’environnement autour d’elles. Tout est lié.

 

Vous défendez résolument une approche holistique pour préserver la planète…

 

Oui. Résoudre un problème sans s’occuper des autres ne marchera pas. Vous ne pourrez pas protéger la biodiversité sans lutter contre le réchauffement, les pesticides et les herbicides. Se focaliser sur la résolution d’un problème peut en créer un autre s’il n’y a pas de réflexion a priori. Il faut donc penser différemment et aborder ces questions conjointement.

 

En Afrique, selon les prévisions de scientifiques, les grands singes vont perdre entre 84 et 95 % de leur habitat d’ici à 2050…

Oui, ils vont disparaître si nous ne protégeons pas leur habitat. Une des façons de le faire est d’aider les populations locales à préserver l’environnement. C’est le but du programme Tacare du Jane Goodall Institute, qui permet aux communautés locales de gérer leurs ressources naturelles de façon durable. Le dernier projet, par exemple, porte sur la récolte du miel. Les anciens apiculteurs enseignent aux plus jeunes comment ne pas vider les ruches de tout leur miel pour en laisser suffisamment afin de permettre aux abeilles de se reproduire.

En Occident, l’idée de la supériorité des humains sur les animaux grâce à leur intelligence, pensaient-ils, a longtemps prévalu…

Cette idée était fausse. Dans les années 1960, quand je suis allée à l’université de Cambridge pour mon doctorat en éthologie après mes premières recherches sur les chimpanzés, mon professeur m’a dit que j’avais tout fait de travers. Que je ne devais pas dire que les chimpanzés avaient leur propre personnalité et des émotions, car seuls les humains en étaient dotés. Les chimpanzés ont prouvé que c’était inexact. Nous savons maintenant que de nombreux animaux sont incroyablement intelligents. Pas seulement les singes, les éléphants et les baleines, mais aussi les cochons, les rats et des espèces d’oiseaux. Je connais un perroquet capable de prononcer 1500 mots.

C’est ma mission, j’ai été envoyée sur Terre pour agir et donner de l’espoir.

 

Comment expliquer la désunion avec la nature qui existe parfois en Occident ?

Les enfants grandissent sans la connaître. Ils passent leur temps sur ces petits gadgets électroniques. Même des enfants de 2 ans ont une tablette devant les yeux. L’une des actions clés de notre programme Roots & Shoots [racines et pousses], présent dans 71 pays, est d’initier les jeunes à la nature. S’il est compliqué d’emmener des élèves en forêt, des animaux peuvent être amenés en classe, des jardins biologiques créés, des lopins de terre transformés pour y planter des petites choses. Il est scientifiquement prouvé que les enfants ont besoin de la nature au cours des premières années de leur vie pour bien se développer psychologiquement.

En 1986, après une conférence à Chicago, vous devenez activiste pour défendre la préservation de la faune sauvage. Être scientifique vous semblait inutile ?

Ce n’est pas tout à fait ça, les études se poursuivaient en Tanzanie au sein du centre de recherche de Gombe Stream. Mais les chimpanzés m’avaient tant donné que je voulais les aider en retour, expliquer pourquoi ils disparaissaient, comment la forêt reculait.

Aujourd’hui, comment faites-vous pour convaincre les plus sceptiques du dérèglement climatique ?

En racontant des histoires, pour toucher les gens au cœur. Par exemple celui de ce PDG d’une grande entreprise internationale qui travaille depuis huit ans maintenant afin de rendre sa société la plus durable et éthique possible. Il a changé quand sa petite fille est rentrée un jour de l’école en lui demandant : « Papa, mes amis disent que tu fais du mal à la planète. Ce n’est pas vrai, n’est-ce pas ? Parce que c’est ma planète. » Ce genre d’histoire touche. Pour convaincre, il ne faut pas montrer pas du doigt les gens en disant qu’ils sont mauvais, il faut raconter des histoires. Cela a toujours été ma façon de faire.

Pensez seulement à des problèmes proches de vous.

 

Vous avez montré une patience infinie dans les forêts pour approcher les singes. Maintenant, il y a urgence. Comment la gérez-vous ?

Je suis née patiente. Petite, j’ai attendu des heures dans le poulailler pour voir comment la poule pondait des œufs ! Les premières années dans la forêt, je ne subissais aucune pression, je pouvais me permettre d’attendre. Aujourd’hui, avec l’horreur qui nous entoure, il faut être patient avec ses valeurs, continuer à y croire. Mais on ne peut pas rester assis et se détendre. Pourquoi est-ce que je voyage trois cents jours par an, à 90 ans ? C’est ma mission, j’ai été envoyée sur Terre pour cela. Les gens m’écoutent. Tant de personnes sont venues me voir pour avouer qu’elles avaient abandonné la lutte, mais que je leur avais redonné de l’espoir. Si vous n’avez pas d’espoir, même un petit, vous abandonnez. Alors ce sera la fin, nous serons tous condamnés.

 

N’est-il pas difficile de garder cet espoir ?

Les gens perdent espoir parce qu’ils pensent aux problèmes du monde. Je leur dis : « Pensez seulement à des problèmes proches de vous. Qu’est-ce vous tient à cœur ? Le recyclage des déchets ? La construction d’un nouveau supermarché pas nécessaire ? La cruauté envers les animaux ? Rassemblez-vous avec des amis, décidez de ce que vous pouvez faire, retroussez vos manches et agissez. » Ils comprendront qu’agir localement peut faire la différence, et ensuite ils prendront conscience que d’autres personnes dans le monde se comportent comme eux. Alors ils pourront penser de manière globale.

Dans les années 1960, vous disiez que les montagnes et les forêts étaient votre maison. Où est votre maison aujourd’hui ?

Dans les avions ! Plus sérieusement, je vis avec ma sœur dans notre maison de famille dans le sud de l’Angleterre. Il y a les arbres auxquels je grimpais enfant, les livres que je lisais. Deux fois par an, je retourne dans le parc de Gombe, en Tanzanie.

Les collines vous manquent-elles ?

La vie que j’y avais me manque, oui, mais c’est différent maintenant. Il y a des touristes, les chimpanzés que j’ai connus ont tous disparu sauf une. Gremlin a 55 ans. La dernière fois que je suis allée à Gombe, elle est venue chez moi, quatre heures avant mon départ. C’est la troisième fois qu’elle venait. Gremlin ne vient jamais en mon absence. Elle était là, et elle m’a emmenée avec ses deux derniers enfants dans la forêt à côté de la rivière. C’était magnifique.

NFG et Lucie Castets : Candidate première ministre mais pas pour une élection locale

NFG et Lucie Castets : Candidate première ministre mais pas pour une élection locale

 

Lucie Castets sortie du chapeau de l’ENA par la gauche comme candidate première ministre veut bien assumer cette responsabilité centrale mais finalement refuse de se présenter à une élection locale. Pourtant l’hypothèse avait été envisagée mais l’arriviste énarque aurait voulu une élection dans un fauteuil.

On objectera que la plupart de ces ancien élève de l’ENA parvienne souvent aux fonctions nationales eux-mêmes sans avoir étaient élus au plan local encore moins sans avoir été militants. D’où sans doute cette méfiance des partis politiques largement responsables par leur sociologie de la crise démocratique

«Je considère que les conditions de ma candidature n’ont pas été réunies» a déclaré la candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon.

La candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon, Lucie Castets, ne se présentera finalement pas à l’élection législative partielle dans l’Isère, où «les conditions n’ont pas été réunies» pour qu’elle puisse «continuer à agir comme trait d’union de la gauche», a-t-elle indiqué vendredi à l’AFP.

«Je n’y vais pas. Je considère que les conditions de ma candidature n’ont pas été réunies pour cette partielle», a-t-elle déclaré, estimant néanmoins que «la personne importe peu et (qu’il) faut tout faire pour que la gauche gagne de nouveau cette circonscription» à cheval sur Grenoble et une partie de sa banlieue nord, où La France insoumise envisageait seule de la soutenir.
On fera aussi observer que Macon lui-même n’avait pas exercé la moindre responsabilité locale où le moindre mandat avant de parvenir à la magistrature suprême. Résultat : un pays de plus en plus divisés est en pleine crise économique, financière et politique

50 milliards d’impôts nouveaux ou 49.3  ?

50 milliards d’impôts nouveaux ou 49.3  ?

Le concours Lépine de l’ingénierie fiscale conduit à augmenter les impôts de 50 milliards alors que le pouvoir envisageait une hausse limitée à 20 milliards. La synthèse paraît difficilement réalisable et comme c’était prévu on s’oriente de plus en plus vers un recours à l’article 49. 3 pour vous faire adopter le budget du gouvernement.

Michel Barnier  défend l’équilibre global du budget, avec ses 60 milliards d’économies et de hausses d’impôts, soit respecté. Il souhaite que l’effort fiscal demandé aux entreprises et aux Français les plus aisés ne soit pas alourdi et demeure à hauteur de 20 milliards – ce qui est déjà historiquement élevé.

À Matignon, on a observé attentivement les débats en commission, qui se sont achevés hier. Une alliance entre le « socle » qui soutient le gouvernement et le RN l’a emporté. Ces députés ont fini par retoquer la partie fiscale du texte, lourdement grevée par 50 milliards d’impôts supplémentaires – du jamais-vu. me donné lieu à l’adoption de deux ponctions différentes. En outre, des impôts existants ont été augmentés ou élargis .

Ce scénario peut-il se répéter dans l’hémicycle ? « Si le texte ne passe pas en séance, il part au Sénat dans sa version initiale », a souligné hier Charles de Courson (Liot), le rapporteur général du budget. Ce serait donc le projet du gouvernement qui, intact, viendrait au Palais du Luxembourg. Une défaite politique se transformerait en victoire juridique. Demain, une première épreuve pourrait attendre le camp Barnier. Le Nouveau Front populaire déposera une motion de rejet. Même si le RN ne la votera pas (comme cela a toujours été le cas depuis 2022 sur les textes budgétaires), la mobilisation des députés du socle commun devra être sans faille pour qu’il n’y ait aucun risque qu’elle soit adoptée.

Ce sera la première fois qu’ils se retrouveront ainsi. Tous les députés du « socle commun », la formulation choisie par Michel Barnier pour dénommer sa majorité relative, ont été conviés par Nathalie Delattre, la ministre déléguée chargée des Relations avec le Parlement, à une réception lundi à 20 heures. Élus des  groupes Ensemble pour la République, MoDem, Horizons et Droite républicaine (la nouvelle appellation de LR) se réuniront, alors que le ciment a du mal à prendre entre les troupes macronistes et celles de Laurent Wauquiez. Le Premier ministre, qui aura déjeuné un peu plus tôt avec Gabriel Attal, y passera.

 

 

Climat et Cop29 : la question récurrente du financement

Climat et Cop29 : la question récurrente du financement

Les tensions géopolitiques ne doivent pas faire perdre de vue les réformes financières mondiales nécessaires à la lutte contre le réchauffement, plaident cinq experts et acteurs internationaux de la négociation climatique dans une tribune au « Monde ».

On oublie souvent que la Convention climat, en 1992, fut une initiative du G7 où les pays en voie de développement furent invités. A l’agenda du Nord, celui du climat et de la sécurité énergétique, le Sud répondit en imposant de lier climat et développement soutenable et de faire de la lutte contre la pauvreté une « priorité absolue ».

Cela ouvrit des décennies de malentendus, dont les questions de financement sont le symbole. A Kyoto (1997), on concéda au Sud un « mécanisme de développement propre », par lequel il pourrait tirer d’investissement du Nord faits au Sud des crédits d’émission échangeables sur des marchés carbone. La COP15, à Copenhague (2009), se centra sur l’objectif des 2 °C, sans préciser les modalités d’un transfert Nord-Sud annoncé de 100 milliards de dollars (92 milliards d’euros) par an. Il fallut attendre un quart de siècle pour qu’on en parlât sérieusement dans l’accord de Paris (COP21, 2015). Après la COP21, on proclama des objectifs globaux de plus en plus ambitieux mais sans progrès équivalent sur les moyens de les tenir : c’est le constat qui a été fait à la COP28, c’est le sujet majeur qui sera abordé à la COP29 de Bakou, du 11 au 22 novembre.

La COP28 a entériné la nécessité de changer de problématique d’ensemble pour être à la hauteur des enjeux, avec, comme priorité une « évolution des mécanismes fondamentaux de l’économie mondiale » de façon « non conflictuelle et non punitive ».

Dénouer le nœud gordien
Les discours centrés sur le seul affichage d’objectifs climatiques sous-estiment la nature paradoxale de l’urgence climat. Les dommages d’ici à 2100 dépendent en effet plus du stock existant de gaz à effet de serre que de la température atteinte. L’objectif à + 1,5 °C implique une neutralité carbone en 2050 peu tenable pour fournir de l’énergie non carbonée à des prix abordables aux 3,8 milliards d’êtres humains vivant avec moins de 6,85 dollars par jour. L’urgence est plutôt de lever les obstacles au développement si on veut les embarquer dans une lutte commune. De même, c’est aux causes structurelles du besoin de migrer qu’on doit s’attaquer pour réduire le nombre de réfugiés climatiques.

La renaissance de la taxe d’habitation ?

La renaissance de la taxe d’habitation ?

 

Plusieurs députés notamment à gauche veulent réinventer une sorte de taxe d’habitation. En cause évidemment le plan de stérilité pour les collectivités locales. Notons cependant que le transfert de l’ancienne taxe dans l’impôt foncier est déjà largement entamé. Rétablir la taxe d’habitation avec un haut niveau d’impôts fonciers constituerait une sorte de double peine.

 

En matière d’ingénierie fiscale les députés ne manquent pas d’imagination en évoquant la piste d’une contribution territoriale universelle pour « tenter de retisser le lien entre les citoyens et leurs communes. »Comme si ces liens n’existaient pas déjà à travers les innombrables impositions et taxes de toute nature. Le problème évidemment est que les collectivités locales ne veulent surtout pas qu’on touche à leur fromage qui ne cesse de s’agrandir en même temps que les étagères administratives et politiques inutiles avec leur cortège de fonctions politiques, de budget et de sureffectifs.

 

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