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Archive mensuelle de octobre 2024

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Economie, politique, société: les plus lus 23 octobre 2024

Economie, politique, société: les plus lus 23 octobre  2024

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le défi du recrutement
Et la « dette climatique » ?
Iran: Pédale douce sur le contrôle des femmes dans la rue ?
Inflation : les grands groupes responsables ?
Boeing toujours en grève
Pourquoi personne ne tente d’assassiner Kamala Harris ? (Elon Musk sur X).
Commission européenne : Macon lâche Thierry Breton !
Destitution de Macron : les députés PS contre
Immigration : L’Allemagne s’assoit sur la politique européenne commune

Ukraine: trois scénarios
La France est-elle de droite ? ( Vincent Tiberj)
Législatives : Marine Le Pen veut rapidement de nouvelles élections
Politique-Le retour de François Hollande en 2027 ! ! !
Popularité : Attal devant Édouard Philippe
Politique : les Français pour un gouvernement pluriel
Foot: Rabiot à l’OM ?
Rugby Top 14 : Toulouse déjà en tête
Trump: » je déteste la popstar Taylor Swift » !

 

 

 

 

 

Député LFI drogué: La gauche pas claire, Retailleau condamne

Député LFI drogué: La gauche pas claire , Retailleau condamne

 

Les policiers ont trouvé 1,35g de 3-MMC, une drogue de synthèse, sur le député LFI Andy Kerbrat.  La 3-MMC, 3-methylmethcathinone, est en plein essor en France, notamment dans les milieux festifs, prise comme une cocaïne à moitié prix. 

« Un député a un devoir d’exemplarité »: Bruno Retailleau a appelé le député LFI à « tirer les conséquences de ses actes ». « Alors que le narcobanditisme s’installe en France avec son cortège de violences, il n’est pas tolérable de voir un député de la République acheter des drogues de synthèse à un dealer de rue », tance le ministre de l’Intérieur qui a déclaré ces dernières semaines vouloir « faire la guerre » au « narcoterrorisme ».

« Consommer de la drogue, ce n’est pas seulement détruire sa santé, c’est également nourrir des réseaux criminels », dénonce de son côté la secrétaire d’État Laurence Garnier.

Plusieurs personnalités de gauche, comme Sandrine Rousseau, ont, à l’inverse, apporté leur soutien au parlementaire âgé de 34 ans.

« La consommation de drogue et l’addiction sont un enjeu de soin, de santé psychique et d’accompagnement. Tu as reconnu, tu es dans un parcours de soin. Reviens-nous en forme », a écrit la députée de Paris, qui ajoute au micro de BFMTV qu’Andy Kerbrat « est très affecté » et qu’il « vient de rentrer dans un parcours de soin ».

Même son de cloche du côté de la présidente des députés insoumis: « L’addiction est un problème de santé », a confié Mathilde Panot, qui espère qu’Andy Kerbrat puisse vite reprendre son activité parlementaire.

La sénatrice écologiste Mélanie Vogel souhaite « bon courage dans le chemin de soin » emprunté par Andy Kerbrat, et regrette que la politique française soit « focalisée sur la répression plutôt que sur l’essentiel: le soin ».

Du côté du groupe Ensemble pour la République, le député Denis Masséglia estime qu’ »une personne qui souffre d’addiction n’a pas à être traitée comme un criminel et humiliée devant tous » et que « la pénalisation des consommateurs de drogues est une impasse ».

 

Le rôle de l’argent dans la campagne électorale américaine

Le rôle de l’argent dans la campagne électorale américaine

 

Depuis 2004, à l’exception notable de Donald Trump en 2016, le candidat élu à la Maison Blanche a toujours été celui qui bénéficiait du budget de campagne le plus important. Or ces budgets n’ont cessé d’augmenter au cours des dernières années. Cette débauche de moyens, rendue possible par l’octroi de financements privés illimités à certains comités d’action politique (PAC), aboutit à une inquiétante privatisation de la vie politique américaine. La course effrénée aux généreux donateurs finit en effet par influencer le contenu des programmes des candidats.

par ,Professeur des Universités en économie, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et Professeur de Sciences Economiques, directrice adjointe de la Maison de la Recherche en Sciences Humaines, Université de Caen Normandie dans « The Conversation » 

 

L’évolution de la législation américaine sur le financement des campagnes électorales a conduit au fil du temps à une véritable privatisation de la vie politique. Comment ? En permettant, au nom de la liberté d’expression garantie par le 1er amendement de la Constitution, un financement massif des campagnes présidentielles par des fonds privés.

La campagne la plus chère reste pour l’heure celle de 2020, où près de 2 milliards $ au total ont été dépensés par Joe Biden et Donald Trump. Selon la Federal Election Commission (FEC), Kamala Harris et Donald Trump avaient respectivement collecté pour leurs dépenses 901 et 376 millions de dollars au 30 septembre 2024. Ces montants ne retracent cependant que les dépenses des principaux comités de campagne et excluent les dépenses en publicité effectuées par les nombreux comités non liés aux partis politiques, mais très politiquement orientés.

En théorie, les candidats peuvent bénéficier d’une dotation publique individuelle de l’État fédéral, dont le montant s’élève en 2024 pour les partis « majeurs » à 123,5 millions de dollars, sous réserve de ne pas accepter de contributions privées complémentaires. Les « petits » candidats peuvent recevoir une fraction variable de cette somme s’ils obtiennent au moins 5 % des suffrages, seuil très rarement atteint.

En pratique, Barack Obama en 2008 a été le premier candidat d’un parti majeur à refuser d’emblée cette dotation. D’autres avant lui l’avaient acceptée puis rendue, afin de s’affranchir des contraintes associées. Depuis lors, tous les candidats démocrates et républicains n’ont fait appel qu’aux fonds privés, provenant de donateurs individuels, d’entreprises et de syndicats. Les dons peuvent être versés directement au comité associé au candidat, aux comités associés aux partis politiques mais aussi à différents comités d’action politique (PAC).

Les PAC traditionnels, autorisés à effectuer des transferts aux comités des candidats et des partis, reçoivent des dons d’individus, d’entreprises ou bien d’autres PAC pour un montant plafonné à 5 000 dollars par contributeur et par an. Ce plafond s’applique également aux PAC spéciaux (separate segregated fundSSF) administrés par des entreprises ou des syndicats.

À l’inverse, les Super-PAC, qui agissent sans coordination avec les partis politiques, peuvent recevoir des dons illimités. Leurs dépenses, qualifiées d’indépendantes, portent sur la publicité (favorable ou défavorable) à un ou plusieurs candidats ou partis. Certains PAC dits hybrid (ou « Carey ») disposent de deux budgets séparés pour les dépenses indépendantes d’une part et celles en lien avec les partis politiques d’autre part.

Les Super-PAC sont à l’origine de dépenses de plus en plus massives. Le site AdImpact recense ainsi 9 milliards de dollars dépensés en publicité politique sur le cycle électoral de 2020, toutes sources de financement et toutes élections confondues (incluant gouverneurs, Congrès, etc.), et projette que plus de 10 milliards auront été dépensés pour le cycle de 2024, dont 2,7 milliards de dollars spécifiquement associés à la présidentielle. Les trois quarts de ces 2,7 milliards seraient ciblés sur sept États seulement, les fameux swing states, au point que les électeurs qui y résident sont littéralement inondés de publicités électorales.

Mais les dépenses sont parfois difficiles à attribuer à un candidat spécifique. Certains PAC non traditionnels se déclarent ouvertement favorables à un candidat ou un parti – c’est le cas du PAC démocrate Future Forward ou du PAC républicain MAGA Inc. D’autres peuvent se déclarer favorables à un parti mais opposés au candidat investi, comme c’est le cas du Lincoln Project, républicain mais hostile au candidat Trump. Certains se déclarent politiquement neutres et défendent une cause spécifique. C’est le cas du PAC America qui prône simplement la « liberté », mais dont le fondateur, Elon Musk, affiche son soutien à Donald Trump, ou bien de Fairshake et du PAC associé à la NRA, qui défendent respectivement les cryptoactifs et la détention d’armes.

Cette course de « fonds » a pris une tournure particulière à l’été 2024 lorsque Joe Biden, sous la pression de son propre camp, s’est retiré de la course à la Maison Blanche pour céder sa place à sa vice-présidente et colistière Kamala Harris, laissant 96 millions de dollars non dépensés sur son compte de campagne.

Les Démocrates réallouent alors les fonds à Kamala Harris. Le PAC « Biden for President » informe officiellement la FEC de son changement de nom en « Harris for President » fin juillet 2024.

Immédiatement, les Républicains tentent d’empêcher le reversement des fonds de campagne du camp démocrate en déposant une plainte auprès de la FEC. Ils dénoncent une tromperie en arguant que les donateurs de Joe Biden auraient pu ne pas souhaiter donner à Kamala Harris. La manœuvre est purement politique, puisque les juristes s’accordent pour dire qu’aucune hypothétique action en justice ne pourrait être entamée avant l’élection.

Cette course aux financements confère une influence majeure aux riches et généreux donateurs, qu’il s’agisse de lobbies ou d’individus qualifiés d’« anges gardiens ».

En 2020, les hommes d’affaires Thomas Steyer et Michael Bloomberg, tous deux candidats à la primaire démocrate, faisaient campagne en grande partie sur leurs propres fonds. S’étant ralliés au candidat investi, ils ont contribué à accroître les fonds de campagne de Joe Biden de près de 220 millions de dollars.

Chez les Républicains, le principal donateur de la campagne de Donald Trump en 2020 était le magnat de l’immobilier et des jeux d’argent Sheldon Adelson, pour un montant estimé à près de 90 millions de dollars. Sa veuve Miriam avait annoncé fin mai 2024 son intention de faire don de près de 100 millions de dollars en faveur de Trump pour la campagne 2024 à travers le PAC Preserve America. A deux mois de la présidentielle, les fonds récoltés par ce PAC atteignaient les 100 millions de dollars, dont 80 millions de Miriam Adelson.

À cette échéance, le principal donateur de Donald Trump pour la campagne 2024 était le milliardaire Timothy Mellon, à hauteur de 115 millions de dollars versés au principal Super-PAC MAGA Inc. S’y ajoutent quelques autres très grands donateurs comme la femme d’affaires Linda McMahon (10 millions de dollars via MAGA inc, le fondateur et gérant du hedge fund Citadel Kenneth Griffin (5 million via American Patriots) ou Laura et Isaac Perlmutter (10 million via Right for America). Chez les Démocrates, le plus gros donateur individuel demeurait Michael Bloomberg avec 19 millions versés au PAC Hybride Future Forward en mai.

Le site OpenSecrets qui évalue le coût des campagnes électorales aux États-Unis, indique d’ailleurs qu’à la mi-septembre la campagne de Donald Trump repose davantage sur les très grands donateurs que celle de son adversaire, puisque 67 % de ses fonds proviennent de contributions individuelles supérieures à 200 000 dollars, contre 58 % pour Kamala Harris.

Selon OpenSecrets, l’industrie pétrogazière aurait déjà contribué, à la mi-septembre, à hauteur de 20,8 millions de dollars dans la campagne présidentielle sur le cycle électoral, dont 93 % en faveur de Donald Trump. De même pour l’industrie du tabac, dont 99 % des 8,7 millions ont été attribués aux Républicains. D’autres secteurs sont davantage favorables aux Démocrates, qui bénéficient par exemple de 86,5 % des 13,3 millions de dollars injectés dans la campagne présidentielle par l’industrie télévisuelle, cinématographique et la musique.

Une industrie en expansion s’investit particulièrement dans la campagne de 2024 : celle des cryptoactifs, notamment à travers le Super-PAC Fairshake, déjà évoqué. Début septembre, ce comité avait récolté près de 203 millions de dollars pour défendre ses intérêts dans le cadre des élections de cette année. Parmi les donateurs, on retrouve des grands noms des cryptos comme Ripple (25 millions) et Coinbase (25 millions).

Lorsque l’on compare les fonds récoltés par les candidats et les fonds mensuellement dépensés, on comprend mieux la multiplication des annonces du candidat Trump à l’attention de certaines industries, dont celles des cryptos, voire de personnalités comme Elon Musk. En effet, selon la FEC et le site OpenSecrets, les comptes de beaucoup des principaux PAC républicains (MAGA IncSave AmericaMAGA PACAmerica PAC) étaient à la mi-septembre proches de l’équilibre ou dans le rouge (ils avaient plus dépensé que récolté), alors que les principaux PAC démocrates (essentiellement Future Forward États-Unis et American Bridge) dégageaient de forts excédents leur permettant de poursuivre leurs dépenses en publicité.

Plus généralement, ce mode de financement interroge sur le lien entre certaines des positions défendues par les candidats et les intérêts de leurs donateurs. Donald Trump est clairement soutenu par l’industrie du tabac pour avoir défendu le vapotage pendant son mandat et annoncé sa volonté de ne pas interdire les cigarettes mentholées dénoncées dans les programmes de santé publique promus par les Démocrates. De même, le candidat républicain s’affiche en faveur des cryptoactifs, avec la promesse d’interdire à la Réserve fédérale le développement d’un e-dollar qui pourrait leur nuire.

Le camp démocrate n’est pas en reste. Kamala Harris a donné un certain nombre de gages, comme la promesse de ne pas interdire les cryptoactifs, et a révélé détenir une arme à son domicile dans le but de rassurer sur le fait qu’elle n’envisageait pas d’interdiction dans ce domaine si elle était élue…

Hongrie: Un « modèle » de populisme

Hongrie: Un « modèle » de populisme

 

Tout leader populiste souhaitant se maintenir dans la durée peut désormais s’inspirer du modèle développé par le premier ministre hongrois, Viktor Orban, estime, dans une tribune au « Monde », le chercheur Tibor Dessewffy, membre du Conseil européen pour les relations internationales.
Plusieurs élections-clés se sont déroulées ou se dérouleront en 2024 et leurs enjeux sont d’autant plus élevés que nous assistons à une montée en puissance de la droite populiste. Les élections européennes de juin ont permis de constater à quel point l’extrême droite disposait de larges soutiens. En France, les résultats de ce vote ont poussé Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée nationale et à convoquer des élections législatives anticipées, où le Rassemblement national a obtenu 125 députés. Tandis qu’en Autriche, le Parti de la liberté a enregistré, le 29 septembre, une victoire historique en arrivant en tête lors des élections générales.

A la suite de l’ascension inexorable de son parti, Fratelli d’Italia, la première ministre italienne, Giorgia Meloni, est désormais considérée comme une faiseuse de rois au sein du Parlement européen. En Allemagne, la croissance électorale d’Alternative pour l’Allemagne érode l’autorité de la coalition gouvernementale dirigée par le Parti social-démocrate. Et tout cela précède l’éventuel retour de Donald Trump à la tête des Etats-Unis, actuellement au coude-à-coude avec Kamala Harris dans les sondages [en vue de la présidentielle du 5 novembre].

Le succès électoral de ces partis est une chose, mais leur maintien au pouvoir en est une autre. Toutefois, en Hongrie, avec le premier ministre Viktor Orban, les populistes d’aujourd’hui disposent d’un exemple concret de la manière dont ils peuvent asseoir leur influence à long terme.

M. Orban est premier ministre de la Hongrie, avec une majorité constitutionnelle, depuis quatorze ans. Il dispose donc de tous les leviers pour remodeler le pays. Et son mandat au sommet du système politique en dit long sur la façon dont les institutions démocratiques peuvent devenir vulnérables aux stratégies populistes.

Pour réussir, un populiste doit posséder certaines caractéristiques essentielles : le charisme et un discours simpliste mêlant orgueil national et défense du pays contre de prétendues menaces extérieures. Mais il doit aussi disposer d’un savoir-faire pour construire les infrastructures politiques sur lesquelles s’appuyer afin de prendre véritablement le contrôle de son pays.

Peu de populistes détiennent tous ces atouts. Jaroslaw Kaczynski, chef du parti polonais Droit et justice au pouvoir de 2015 à 2023, a pu exercer une très large influence sur l’Etat, mais n’a pas eu le charisme suffisant pour que son parti conserve le pouvoir indéfiniment.

Des leaders comme Donald Trump ont cette qualité, mais peinent à s’organiser et à construire le pouvoir institutionnel nécessaire pour rester au pouvoir. M. Orban inspire cependant la droite américaine. Le sénateur J. D. Vance, colistier de l’ancien président, a récemment déclaré que les Etats-Unis « pourraient beaucoup apprendre » de la Hongrie. Quant à M. Trump lui-même, il a affirmé : « Il n’y a personne qui soit meilleur, plus intelligent ou meilleur dirigeant que Viktor Orban. Il est fantastique. »

 

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Quel rôle de la France en Afrique ?

Quel rôle de la France en Afrique ?

 

Face aux soubresauts mortifères récurrents dans la corne de l’Afrique élargie (Éthiopie, Erythrée, Somalie, Djibouti et Soudan), la France, pourtant membre permanent du Conseil de sécurité, est complètement absente sur le plan diplomatique à la résolution de ces conflits. Et pourtant elle pourrait renouer avec son passé en revisitant de fond en comble la vieille amitié entre Paris et Addis Abeba, qui date du général de Gaulle et du Négus. Par le groupe de réflexions Mars*.( dans la Tribune)

« On observera que la religion ne joue aucun rôle dans ces conflits, que ce soit au Soudan, où tous les protagonistes sont musulmans sunnites, ou en Éthiopie, où les ethnies amhara et tigréennes sont censées partager la même foi chrétienne orthodoxe »
Au commencement était le Nil. Le Nil était auprès des dieux, et le Nil était dieu. Si le grand fleuve africain est pour ainsi dire absent de la mythologie et de la cosmogonie de l’ancienne Égypte, c’est qu’il est en réalité, dans l’histoire des peuples qui le bordent, la divinité suprême, celle qui les nourrit généreusement et dont les terribles colères, qu’il sorte de son lit ou retourne à l’étiage, font leur effroi. Ces caractéristiques valent autant de nos jours que pour l’Antiquité la plus haute. C’est le propre d’une divinité éternelle. Cela fait près de soixante siècles que l’histoire des peuples que le Nil unit, de gré ou de force, dépendent de ses humeurs. Et quand les hommes s’aventurent à prétendre les contrôler, le Nil se venge et, tel Jupiter, rend fous ceux qu’il veut perdre.

C’est bien ce qui est en train de se passer sous nos yeux, aveuglés par la guerre en Ukraine et au Proche-Orient, et les bruits de bottes autour de Taïwan.

Difficile à vrai dire de résumer en quelques lignes les événements tragiques de ces dernières années dans le bassin du Nil. L’année 2011 n’est pas seulement celle des révolutions arabes et de la période de troubles qui a suivi, notamment en Égypte, qui a su en sortir au prix d’un coup de force militaire, et surtout au Yémen, qui ne parvient pas à sortir du temps des troubles. Certes, géographiquement, « l’Arabie heureuse » n’appartient pas au bassin du Nil. Mais historiquement, elle lui est liée depuis les temps antiques de la reine de Saba.

Et c’est aussi en 2011 que l’Éthiopie lance le GERD (Grand Ethiopian Renaissance Dam), projet de développement proprement « pharaonique » de barrage sur le Nil bleu, censé alimenter en électricité la moitié des quelque 120 millions d’Éthiopiens. Or le Nil bleu, qui prend sa source au cœur de l’Abyssinie, au lac Tana, lui-même alimenté par les multiples sources des hauts plateaux éthiopien, est le principal affluent du grand Nil qui sort de Khartoum, la capitale du Soudan édifiée au confluent du Nil bleu et du Nil blanc, fleuve déjà immense qui paresse depuis les grands lacs d’Afrique centrale où nul n’a jamais trouvé sa source, même Livingstone. Les divinités n’ont pas de nombril.

Aujourd’hui, fin 2024, le projet suscite une alliance de fait entre les voisins de l’Éthiopie (hormis le Kenya) parrainée par le régime égyptien, qui reproche à Addis Abeba une gestion trop peu inclusive de la richesse suprême qu’est l’eau du Nil. Et cette alliance n’entretient pas que des velléités pacifiques à l’encontre de l’Éthiopie. Comment en est-on arrivé là, au bord d’une nouvelle guerre interétatique, la première du siècle née d’un conflit lié à l’accès à la ressource en eau ?

En lançant le GERD (anagramme du DERG, la sinistre junte communiste qui succéda à l’empire du Négus de 1974 à 1991), les intentions du gouvernement d’Addis Abeba n’étaient pas purement orientées vers la prospérité de ses peuples. Usé par vingt années d’un pouvoir sans partage, le parti du Premier ministre Meles Zenawi, puis Haile Mariam Dessalegn, (le président fédéral n’a en Éthiopie qu’un rôle protocolaire), dominé par l’ethnie tigréenne, minoritaire, cherchait avant tout à se relégitimer face aux tendances centrifuges encouragées par un fédéralisme ethnique voulant rompre avec l’unitarisme de l’empire des Negus, historiquement dominé par l’ethnie amhara qui lui a donné notamment sa langue véhiculaire.

Arrivé en 2018 à l’issue d’une révolution de palais au sein du parti au pouvoir, le nouveau Premier ministre Abiy Ahmed, ancien officier de renseignement issu par son père de l’ethnie oromo (numériquement majoritaire mais historiquement dominée par les Amharas, l’ethnie de sa mère), a voulu marquer les esprits en mettant un terme au conflit territorial avec l’Érythrée qui durait depuis trop longtemps, recevant ainsi le prix Nobel de la Paix 2019. Fort de cette reconnaissance internationale, Abiy Ahmed a relancé son pays dans une politique impériale, en interne en réprimant les tendances centrifuges, et vers l’extérieur en poursuivant le projet GERD au mépris du droit international relatif au partage de la ressource en eau.

Il en est résulté en interne une guerre civile implacable contre l’ex-ethnie dominante tigréenne, et en politique étrangère la coalition de tous ses voisins inquiets du remplissage unilatéral de l’immense lac de barrage situé en amont de la frontière soudanaise. Et il n’est pas exclu que la rébellion tigréenne, réprimée avec une férocité incongrue de la part d’un lauréat du Nobel, ait été suscitée, encouragée, voire armée par les services de renseignement égyptiens, dont on connaît les capacités.

Cette coalition, en germe depuis trois ans, s’est cristallisée dans un sommet tripartite inédit qui s’est tenu le 11 octobre dernier à Asmara, capitale de l’Érythrée, pays théoriquement en paix avec l’Éthiopie depuis 2019 mais qui pourrait se joindre à une intervention des deux autres participants au sommet : l’Égypte et la Somalie, qui ont signé en août un accord militaire dont on voit sans peine contre qui il peut être dirigé.

Il est vrai que l’Éthiopie, immense pays enclavé à la recherche d’un accès à la mer, a pour le moins manqué de tact à l’égard de son voisin somalien en passant un accord commercial avec la province sécessionniste du Somaliland ayant pour objet les facilités portuaires de Berbera, le port de Djibouti étant engorgé et celui d’Assab toujours inaccessible. Et voici comment le bassin du Nil communique avec la mer Rouge et la péninsule arabique. Notons en passant que les facilités portuaires de Berbera sont contrôlées depuis 2016 par la société émirienne Dubai Ports (qui y a évincé le groupe français Bolloré). Or les EAU sont un acteur à part entière de la tragédie en cours.

Il est en effet notoire que les services émiriens parrainent la rébellion des paramilitaires du général Dogolo « Hemeti » qui déchire le Soudan depuis plus d’un an. Alliés à la junte militaire (parrainée par l’Égypte) qui a renversé en 2019 le régime d’Omar el-Béchir, longtemps allié de l’Iran puis des Frères musulmans (et donc du Qatar), les paramilitaires soudanais sont les héritiers des milices arabes (Janjawid et autres), que les massacres des populations non arabes du Darfour et du Sud-Soudan ont rendues tristement célèbres dans la décennie 2000.

Pour les éloigner autant que pour sceller dans le sang son renversement d’alliance au profit de l’Arabie saoudite de MBS, le régime Béchir les a ensuite envoyés combattre au Yémen contre la rébellion des Houthis, soutenus par ses anciens alliés iraniens, aux côtés des Émiriens et des Saoudiens dont ils constituaient l’essentiel de l’infanterie. Les paramilitaires en sont revenus considérablement aguerris et enrichis. Manipulés dans un premier temps par l’armée régulière contre un régime Béchir à bout de souffle, puis contre le pouvoir civil issu d’une révolution (relativement) pacifique, ils ont fini (avec l’aide des mercenaires russes de Wagner) par se retourner contre la junte (dont les chefs ont tous été formés dans les académies militaires égyptiennes) dans une guerre civile dont on ne voit ni le sens ni l’issue.

Il n’est donc pas exclu que les services égyptiens finissent par s’entendre avec les services émiriens (qui partagent une commune détestation des Frères musulmans) pour mettre fin à la guerre inter-soudanaise et réorienter contre le voisin éthiopien l’ardeur belliqueuse des paramilitaires soudanais (qui font la guerre depuis plus de 20 ans). Il reste en effet toujours quelques querelles territoriales à régler dans la zone frontalière que traverse le Nil bleu.

Affaiblie par la rébellion tigréenne qui a révélé les piètres capacités de son armée, pâle héritière de la puissante armée rouge du DERG, l’Éthiopie ne tiendrait sans doute pas longtemps contre ses ennemis coalisés. Or le temps n’est plus où le régime Zenawi était l’un des principaux points d’appuis américains en Afrique et il est peu probable que les Etats-Unis volent au secours d’un allié aussi controversé, quel que soit le locataire de la Maison Blanche. Il en va de même des Israéliens, traditionnellement proches des Éthiopiens (d’aucuns diraient depuis le roi Salomon) mais dont les services et les forces armées sont aujourd’hui orientés contre l’Iran et ses proxies. Or l’Iran, qui ne semble pas jouer de rôle majeur dans la guerre civile soudanaise, ne parraine aucun des acteurs de la tragédie en cours.

Il n’en va pas de même des autres puissances régionales que sont non seulement l’Égypte et les EAU, mais aussi l’Arabie saoudite et même la Turquie. Du côté saoudien, dans un geste de haute politique qui n’est pas sans rappeler le modèle gaullien, le prince héritier MBS a voulu sortir de la guerre au Yémen pour se consacrer à ses projets de développement du littoral de la mer Rouge. Et la guerre civile soudanaise, tout comme la domination houthie du littoral yéménite, n’y est en rien favorable. Quant aux Turcs, ils cherchent à renouer avec l’héritage ottoman, qui a contrôlé le Hedjaz jusqu’au Yémen jusqu’à l’avènement, précisément, des Saoud. Cela se traduit entre autres par l’intervention de mercenaires turcs aux côtés du gouvernement légal somalien, et par un rapprochement inattendu avec le régime égyptien tirant un trait sur la période Morsi.

On observera que la religion ne joue aucun rôle dans ces conflits, que ce soit au Soudan, où tous les protagonistes sont musulmans sunnites, ou en Éthiopie, où les ethnies amhara et tigréenne sont censées partager la même foi chrétienne orthodoxe. Cela prouve-t-il, aujourd’hui comme dans l’Antiquité la plus lointaine, que la divinité au-dessus des religions demeure le Nil ?

Mais, direz-vous, en quoi est-ce que ces histoires lointaines intéressent la France ? Le drapeau tricolore ne s’est plus trempé dans les eaux du Nil depuis Fachoda. Pourtant, notre pays garde encore des intérêts limitrophes de la région en cause : au Tchad, résigné à subir les soubresauts des massacres récurrents dans le Darfour voisin ; à Djibouti, morceau d’Éthiopie arraché sous notre Second empire à l’empire abyssin à l’occasion d’une de ses périodes d’anarchie tout aussi récurrentes.
La France, membre permanent du Conseil de sécurité, pourrait pourtant jouer dans la région un rôle diplomatique de tout premier plan du fait des bonnes relations qu’elle entretient, aujourd’hui comme historiquement, avec les principaux acteurs de la tragédie en cours. En suscitant une médiation permettant de parvenir à une solution négociée au problème du remplissage du GRED, notre pays préserverait l’Éthiopie d’une nouvelle déconfiture militaire tout en lui évitant de perdre la face.

La France renouerait ainsi avec la vieille amitié entre de Gaulle et le Négus, nouée dans les combats de la Libération. Elle se ferait pour longtemps une amie influente en Afrique (l’UA siège à Addis) sans pour autant se fâcher avec les autres parties au conflit, qui restent des partenaires voire des alliés. Ce serait pour notre pays un retour en Afrique par la grande porte après les échecs que l’on sait. Cela serait en outre cohérent avec notre stratégie pour l’indopacifique, que les soubresauts en Nouvelle-Calédonie n’aident pas à crédibiliser.

Quelle place de la France en Afrique et dans le monde
L’action diplomatique, non la diplomatie des poignées de main devant les caméras, mais celle, beaucoup plus efficace, qui emprunte des canaux discrets, voire secrets, ne nécessite pas de grands moyens budgétaires. Encore faudrait-il que notre pays renoue avec un destin, une vocation, ou plus simplement une stratégie. Toutes les puissances régionales en ont une, qu’elles mettent en œuvre avec application. Quelle est la grande stratégie de notre pays, au-delà des échéances électorales qui se succèdent à un rythme accéléré? Avons-nous décidé de sortir de l’Histoire ?

Il nous manque depuis trop longtemps une volonté, de la persévérance, et par-dessus tout, une vision et une compréhension de notre juste place dans le monde. Le beau projet du « Louvre Abu Dhabi » aurait-il vu le jour sans Champollion ? De Gaulle disait que derrière les victoires d’Alexandre se tenait Aristote. Il aurait pu ajouter que derrière les découvertes de Champollion se trouvait Bonaparte.

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* Le groupe Mars, constitué d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire, se mobilise pour produire des analyses relatives aux enjeux concernant les intérêts stratégiques relatifs à l’industrie de défense et de sécurité et les choix technologiques et industriels qui sont à la base de la souveraineté de la France.
Le groupe de réflexions Mars*

Pétrole: Crainte d’une attaque d’Israël

Pétrole: Crainte d’une attaque d’Israël

Les cours du pétrole ont fini en nette hausse mardi, stimulés par un indicateur de demande favorable en Chine ainsi que par la perspective d’une possible attaque imminente d’Israël sur l’Iran. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a pris 2,35%, pour clôturer à 76,04 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en novembre, dont c’était le dernier jour de cotation, s’est lui apprécié de 2,17%, à 72,09 dollars.

 De manière générale, selon Daniel Ghali, de TD Securities, les opérateurs se montrent plus optimistes, ces deniers jours, sur la santé de la demande globale, une dynamique qui se traduit aussi sur les cours des métaux comme le cuivre ou l’argent.

 

La fin des enclos de chasse

La fin des enclos de chasse

La suppression des enclos de chasse est validée, les propriétaires ont deux ans pour se mettre en conformité

La loi n°2023-54 du 2 février 2023 a modifié les modalités d’engrillagement des espaces naturels. Elle oblige les propriétaires dont les clôtures ont été installées après février 1993 à les remplacer, après déclaration préalable, par un modèle spécifique posé à 30 cm au-dessus du sol et d’une hauteur maximale de 1,20 mètre. Ils ont jusqu’au 1er janvier 2027 pour cela. Objectif : permettre à la faune de circuler librement en supprimant les enclos de chasse, aussi appelés enclos cynégétiques, très répandus notamment en Sologne.

 

Mobilisation paysanne en vue à partir de novembre

Mobilisation paysanne en vue à partir de novembre

À partir de novembre les organisations paysannes prévoient des mobilisations nationales. En cause évidemment le dossier agricole qui est resté largement en panne avec les élections européennes et législatives aussi de très mauvaises récoltes dans plusieurs secteurs .Sans parler de la signature imminente de l’accord de libre-échange avec les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Bolivie et Paraguay)

Lundi soir, les deux organisations majoritaires, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA), ont acté le principe d’une mobilisation nationale qui pourrait voir ressortir les tracteurs sur les routes. Et ce « dès la mi-novembre », selon Pierrick Horel, le président de JA.

L’exécutif a pourtant pris des mesures d’urgence à la rentrée pour aider les éleveurs et les céréaliers pénalisés par les maladies animales et la pluviométrie surabondante, et a préservé le secteur agricole des coupes claires budgétaires. Mais les syndicats estiment que le compte n’y est toujours pas. Cette fois, c’est aussi la perspective de la signature imminente de l’accord de libre-échange avec les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Bolivie et Paraguay) et des possibles indemnisations pour les éleveurs lésés qui a mis le feu aux poudres.

 

Sandrine Rousseau et Mélenchon soutiennent le député LFI pris en flagrant délit de drogue

Sandrine Rousseau et Mélenchon soutiennent le député  LFI pris en flagrant délit de drogue

 

 La députée Sandrine Rousseau a réagi à l’interpellation de son collègue LFI Andy Kerbrat, arrêté le week-end dernier à Paris alors qu’il achetait 1,35 g de 3-MMC, une drogue de synthèse en vogue dans la capitale.

«Il faut changer notre regard sur les consommateurs de drogue», a-t-elle plaidé, appelant également Andy Kerbrat à ne pas démissionner.

«Je l’ai soutenu parce que je pense que, comme il a reconnu les faits et qu’il n’a pas essayé de s’en cacher et qu’il a dit qu’il entrait dans une procédure de soins, nous devons regarder ça comme ça, c’est un problème de santé publique», a-t-elle défendu.

 

De son côté Mélenchon a protesté contre le fait que les informations concernant le consommateur de drogue aient  été rendu publiques.

 

Encore une fusillade mortelle à Grenoble

Encore une fusillade mortelle à Grenoble

Plusieurs hommes ont fait feu avec au moins une arme de poing sur un groupe de jeunes mardi soir dans le quartier Hoche, près d’un important point de deal de drogue.

Un jeune homme est mort et un autre a été blessé mardi 22 octobre au soir à Grenoble après avoir été atteints par balles, en pleine rue près d’un point de deal. . L’un des blessés, touché à la tête, est décédé, et l’autre, atteint à une cuisse, a été transporté au centre hospitalier de la ville.

Selon le Dauphiné Libéré, plusieurs hommes auraient fait feu avec au moins une arme de poing sur un groupe de jeunes. Depuis le début de l’année, plus d’une vingtaine d’épisodes de violence par arme à feu liés au trafic de drogue ont été recensés sur le territoire de la métropole de Grenoble, les autorités n’hésitant plus à parler de «guerre des gangs».

Dimanche soir, c’est un homme de 47 ans qui a été tué par balle en pleine rue à Saint-Egrève, au nord de Grenoble. Le 10 octobre, un fourgon blindé de transport de fonds avait été attaqué par des hommes armés de kalachnikov qui ont fait feu en plein centre de la ville, sans toucher personne, avant de prendre la fuite les mains vides. Début septembre, Lilian Dejean, un employé municipal de Grenoble, a été tué par balle, pendant qu’il intervenait sur le site d’un accident de la route, par un homme toujours en cavale et connu de la justice notamment pour violences et trafic de stupéfiants.

 

Foot PSG en ligue des champions déjà en danger

Foot PSG en ligue des champions  déjà en danger.

Un match nul  pour les Parisiens qui ont encore brillé par leur maladresse. Avec seulement quatre points en trois matchs, ils sont relativement mal embarqués au classement de la C1, eux qui doivent encore affronter l’Atlético Madrid, le Bayern Munich ou Manchester City.

Economie, politique, société: les plus lus 22 octobre 2024

Economie, politique, société: les plus lus 22 octobre  2024

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le défi du recrutement
Et la « dette climatique » ?
Iran: Pédale douce sur le contrôle des femmes dans la rue ?
Inflation : les grands groupes responsables ?
Boeing toujours en grève
Pourquoi personne ne tente d’assassiner Kamala Harris ? (Elon Musk sur X).
Commission européenne : Macon lâche Thierry Breton !
Destitution de Macron : les députés PS contre
Immigration : L’Allemagne s’assoit sur la politique européenne commune

Ukraine: trois scénarios
La France est-elle de droite ? ( Vincent Tiberj)
Législatives : Marine Le Pen veut rapidement de nouvelles élections
Politique-Le retour de François Hollande en 2027 ! ! !
Popularité : Attal devant Édouard Philippe
Politique : les Français pour un gouvernement pluriel
Foot: Rabiot à l’OM ?
Rugby Top 14 : Toulouse déjà en tête
Trump: » je déteste la popstar Taylor Swift » !

 

 

 

 

 

Taxe d’habitation: la renaissance ?

Taxe d’habitation: la renaissance  ?

 

Plusieurs députés notamment à gauche mais aussi Copé à droite  veulent réinventer une sorte de taxe d’habitation. En cause évidemment le plan d’austérité pour les collectivités locales. Notons cependant que le transfert de l’ancienne taxe dans l’impôt foncier est déjà largement entamé. Rétablir la taxe d’habitation avec un haut niveau d’impôts fonciers constituerait une sorte de double peine. Même si le nouvel impôt s’intitule « taxe territoriale ».

 

En matière d’ingénierie fiscale les députés ne manquent pas d’imagination en évoquant la piste d’une contribution territoriale universelle pour « tenter de retisser le lien entre les citoyens et leurs communes. » Comme si ces liens n’existaient pas déjà à travers les innombrables impositions et taxes de toute nature. Le problème évidemment est que les collectivités locales ne veulent surtout pas qu’on touche à leur fromage qui ne cesse de s’agrandir en même temps que les étagères administratives et politiques inutiles avec leur cortège de fonctions politiques, de budget et de sureffectifs.

 

Musk et X au Brésil: un enjeu de désinformation

Musk et X au Brésil: un  enjeu de désinformation

 

Après des semaines de bataille judiciaire médiatique, Elon Musk, propriétaire du réseau social X (ex Twitter), a annoncé, fin septembre, qu’il se conformait aux demandes du juge Moraes lui demandant de bannir certains comptes de la communauté d’extrême droite du pays. Cet épisode soulève d’importantes questions sur la régulation des plateformes, la lutte contre la désinformation et la liberté d’expression.Il ne faut pas se laisser distraire par les piques et les fanfaronnades qui émaillent la querelle opposant publiquement l’homme le plus riche du monde et un juge opiniâtre de la Cour suprême du Brésil. Elon Musk, le propriétaire milliardaire du réseau social X, a publié nombre de messages méprisants adressés à Alexandre de Moraes, qu’il qualifie de « dictateur » et de « Dark Vador brésilien » sur la plateforme dont le juge a interdit l’accès dans le cadre d’une longue campagne contre la désinformation.  Mais en tant que spécialiste du droit numérique brésilien, j’y vois davantage qu’une simple querelle personnelle teintée d’amertume. La bataille juridique qui oppose X et la Cour suprême brésilienne soulève d’importantes questions sur la régulation des plateformes et la manière de lutter contre la désinformation, tout en préservant la liberté d’expression. Ces débats, qui dépassent largement ce cas précis, font rage dans le monde entier.

 

par 

Research associate, University of Virginia dans The Conversation 

L’antagonisme entre Musk et de Moraes a atteint son paroxysme au mois d’août, mais la bataille couvait depuis des années.

En 2014, le Brésil a adopté la Déclaration des droits sur Internet (« Marco Civil da Internet »). Cette loi, qui bénéficiait d’un soutien bipartisan, définissait les principes de la protection de la vie privée et de la liberté d’expression des internautes, et instaurait des sanctions pour les plateformes qui enfreignent les règles.

Cette mesure comportait un système de « notification judiciaire et de désactivation » dans lequel les plateformes n’étaient tenues responsables des contenus nuisibles générés par les utilisateurs que dans le cas où elles ne les supprimaient pas après en avoir été informées par une ordonnance judiciaire spécifique.

Cette méthode tentait à la fois de défendre la liberté d’expression et de s’assurer que les contenus illégaux et préjudiciables étaient supprimés. Elle permettait d’éviter que les plateformes, les applications de messagerie et les forums en ligne soient automatiquement tenues responsables des publications des internautes, tout en donnant la possibilité aux tribunaux d’intervenir si nécessaire.

Mais la loi de 2014 n’allait pas jusqu’à établir des règles détaillées de modération des contenus. Par conséquent, les plateformes telles que Facebook et X étaient en grande partie responsables de les mettre en œuvre.

L’aggravation de la désinformation ces dernières années, en particulier lors des élections présidentielles brésiliennes de 2022, a mis en évidence les limites de cette approche.

À l’époque, le chef de l’État, le démagogue d’extrême droite Jair Bolsonaro, et ses partisans ont été accusés de se servir des réseaux sociaux, dont X, pour diffuser des mensonges, semer le doute sur l’intégrité du système électoral brésilien et encourager les actions violentes. Quand Bolsonaro a été défait aux urnes par le politicien de gauche Luiz Inácio Lula da Silva, une campagne en ligne de négationnisme électoral a pris de l’ampleur, dont la prise d’assaut du Congrès, de la Cour suprême et du palais présidentiel par les partisans de Bolsonaro, le 8 janvier 2023, a été le point culminant, dans des circonstances similaires à l’assaut du Capitole, aux États-Unis, deux ans plus tôt.

En réponse aux campagnes de désinformation et à ces émeutes, la Cour suprême a diligenté deux enquêtes, sur les milices numériques et sur les manœuvres antidémocratiques, visant les groupes impliqués dans le complot.

Dans le cadre de ces enquêtes, la Cour suprême a demandé aux réseaux sociaux, comme Facebook, Instagram et X, de lui communiquer les adresses IP et de suspendre les comptes des personnes liées à ces activités illégales.

Mais Elon Musk, qui se qualifie lui-même de « fondamentaliste de la liberté d’expression », était entre-temps devenu propriétaire de X, et promettait de soutenir la liberté d’expression, rétablir les comptes exclus et réduire considérablement la politique de modération des contenus de sa plateforme.

Depuis, Elon Musk n’a cessé de défier ouvertement les arrêts de la Cour suprême. En avril 2024, l’équipe des « affaires gouvernementales internationales » de X a commencé à rendre publiques des informations sur ce qu’elle qualifiait de requêtes « illégales » de la Cour suprême.

La querelle s’est intensifiée fin août, quand le représentant de X au Brésil a démissionné et que Musk a refusé de lui trouver un successeur, une décision que le juge de Moraes a interprétée comme une tentative de se soustraire à la loi. Le 31 août, il a donc ordonné l’interdiction de la plateforme.

Cette décision s’accompagnait de lourdes sanctions destinées aux Brésiliens tentés de contourner l’interdiction. Toute personne utilisant des réseaux privés virtuels (VPN) pour accéder à X s’exposait ainsi à des amendes quotidiennes de près de 9 000 dollars américains, davantage que le revenu annuel moyen de nombreux Brésiliens. Ces décisions ont été confirmées le 2 septembre par cinq juges de la Cour suprême. Mais l’assemblée plénière des 11 membres de la Cour suprême doivent réexaminer le dossier et sont susceptible d’infirmer cette partie de la décision du juge de Moraes, alors que beaucoup dénoncent les excès de l’institution judiciaire.

L’affaire X contre la Cour suprême du Brésil a été profondément politisée. Le 7 septembre, des milliers de partisans de Bolsonaro ont participé à une manifestation « en faveur de la liberté d’expression » qui prenait pour cibles le gouvernement de Lula et la Cour suprême. Pour l’opposition et les factions de droite, la suspension de la plateforme est devenue le « symbole de l’ingérence excessive de l’État ».

Cette rhétorique contraste fortement avec les efforts, pourtant plus mesurés et consultatifs, visant à réguler les plateformes, depuis la Déclaration des droits sur Internet il y a plus de dix ans. Elle témoigne aussi du difficile équilibre entre liberté d’expression et lutte contre la désinformation, dans un environnement profondément divisé, un problème auquel le Brésil n’est bien évidemment pas le seul à être confronté.

Dans la lutte contre la désinformation en ligne au Brésil, et la volonté de tenir les plateformes responsables des contenus préjudiciables, les tensions politiques qui entourent l’interdiction d’X n’augurent rien de bon.

Un « projet de loi sur la désinformation » a été soumis au congrès en 2020. Il vise à créer des mécanismes de surveillance et à assurer une meilleure transparence en matière de publicités à caractère politique et de modération des contenus.

Mais en dépit de ses intentions louables, et d’une approche très mesurée d’« autorégulation », la dernière version de ce projet de loi a été retoquée après trois ans de débat.

Cela fait suite à une campagne menée par des responsables politiques de droite et des lobbyistes des géants du numérique, qui qualifient ce projet de « loi de censure », arguant qu’elle porterait atteinte à la liberté d’expression et entraverait les débats politiques. Le sort de ce projet de loi semble donc incertain.

Entre-temps, le 23 août, la Cour suprême a annoncé qu’elle examinerait deux passages clés de la Déclaration des droits sur Internet, dans le cadre d’un réexamen qui interviendra en novembre.

Le premier concerne la lenteur du processus de notification judiciaire et de désactivation qui, pour ses détracteurs, permet aux plateformes de ne pas mettre en œuvre des mécanismes de modération de contenus plus efficaces. Les partisans de la loi soutiennent, à l’inverse, que le contrôle exercé par l’institution judiciaire est indispensable pour empêcher les plateformes de supprimer arbitrairement des contenus, ce qui pourrait conduire à instaurer une forme de censure.

Le second concerne les sanctions potentielles évoquées dans la Déclaration des droits sur Internet pour les entreprises qui ne respectent pas les règles. La question est de savoir si les sanctions actuelles, et notamment les suspensions de service, sont proportionnelles et constitutionnelles. Les critiques soutiennent que la suspension totale d’une plate-forme constitue une violation de la liberté d’expression et du droit à l’information des internautes, tandis que ses partisans insistent sur le fait qu’il s’agit d’un outil nécessaire pour faire respecter la loi brésilienne et préserver la souveraineté.

Le sort du projet de loi sur la désinformation et de son réexamen par la Cour suprême pourrait engendrer de nouvelles normes juridiques pour les plateformes au Brésil, afin de savoir jusqu’où le pays peut aller pour contraindre les entreprises numériques mondiales à lutter contre la désinformation.

Même si la Cour suprême n’a pas directement lié ce réexamen au différend en cours avec X, le conflit avec Elon Musk sert bel et bien de toile de fond politique aux débats sur l’orientation de l’expérience brésilienne en matière de régulation des plateformes. Les retombées de cette querelle en apparence personnelle pourraient avoir, en la matière, des conséquences majeures pour le Brésil et, potentiellement, pour d’autres pays.

Restructurer la dette africaine

Restructurer  la dette africaine 

 La spirale de la dette mondiale crée une inquiétude quant à la capacité des principaux acteurs d’y faire face. Un rapport 2024 de l’IIF (Institute of International Finance) groupe de réflexion des grandes banques internationales, situe le total de l’endettement mondial à… 315.000 milliards de dollars, soit plus de 3 fois le PIB Mondial. Certes un tel chiffre cumule la dette des ménages, des entreprises, des États et celles du secteur financier. Il faut reconnaître qu’une grande partie de l’endettement de ce dernier secteur est destiné à couvrir les prêts vers les autres acteurs économiques…. Mais le niveau de ce chiffrage donne le vertige, et situe correctement la problématique à un niveau mondial. La dette extérieure américaine se monte à 33.000 milliards de dollars et dépasse les 120% du PIB. Le Trésor américain se finance néanmoins sans problème, grâce à la puissance de l’économie américaine, et à sa vitalité. Tout autre est le problème du continent africain. Un certain nombre de pays, doté d’une économie fragile, tant en termes de niveau de revenus qu’en taux de croissance, ont été impactés par la crise sanitaire mondiale. Ils se sont retrouvés dans l’obligation de se retourner vers leurs créanciers publics, se trouvant dans l’incapacité de rembourser leurs annuités, donc face à un défaut de paiement.

 

Par Gérard Vespierre, Président de Strategic Conseils (*)- dans la « Tribune ».

Dans cette situation de dettes d’État, détenues par des créanciers publics, une organisation basée en France joue un rôle prépondérant. Cet organisme est un groupe informel de créanciers public (un processus identique pour les dettes publiques détenues par des créanciers privés existe dans le cadre du Club de Londres). Le rôle du Club de Paris consiste à trouver des solutions coordonnées, et durables, aux difficultés de paiement de pays endettés. Cela aboutit à construire des allègements de dettes afin que ces pays bénéficient d’un meilleur équilibre financier. Différents dispositifs sont possibles depuis le rééchelonnement, jusqu’aux réductions des obligations de remboursement.

Ce Club a été créé progressivement à partir de la négociation, à Paris, entre l’Argentine et ses créanciers publics en 1956. Actuellement il se compose de 22 pays membres permanents, dont la Chine ne fait pas partie. Néanmoins, des pays non-membres peuvent participer aux 10 réunions annuelles, présidées par la Direction générale du Trésor du ministère de l’Économie et des Finances français.

Depuis 1956, le Club de Paris a conclu 480 accords impliquant plus de 100 pays, et portant sur plus de 616 milliards de dollars.

Le Fonds Monétaire International est naturellement impliqué dans le processus de règlement. Le FMI en contrepartie de ses contributions financières demande la mise en place de réformes, impliquant pour le pays concerné des modifications dans la structure de ses finances publiques et de ses pratiques financières.

Le continent africain est particulièrement impliqué dans ces programmes de restructuration de dettes.

La politique d’augmentation des taux d’intérêt par les Banques Centrales, afin de combattre l’inflation induite par la hausse des prix de l’énergie et de certaines matières premières agro-alimentaires, a fragilisé le continent.

Plus d’une trentaine de pays du Continent présentent une dette supérieure à 50% de leur PIB. Au moins sept d’entre atteignent un endettement supérieur à 100% de leur PIB. L’accélération a été particulièrement sensible ces dernières années. Plus d’une vingtaine de pays africains sont estimés en surendettement. Une telle situation met en péril leur développement, alors que leur croissance démographique se poursuit.

La constitution d’un portefeuille de dettes avec des taux d’intérêts toujours plus élevés, conduit à un affaiblissement de leur devise, et l’incontournable corolaire d’un processus inflationniste. L’impact est alors rapide et dramatique pour la partie la plus pauvre de la population à travers la hausse des prix, en particulier alimentaires, sans que le niveau de revenus suive.

La dette publique en Afrique frôle les 2.000 milliards de dollars, soit pratiquement un triplement depuis 2010 selon l’ONU.

Devant cette situation difficile, certains pays agissent courageusement.

La restructuration récente de la dette de la Zambie et du Ghana, n’a pas seulement impliqué le Club de Parais, mais surtout des créanciers privés, principalement d’origine américaine.

La démarche de restructuration de la dette de la Zambie s’inscrit dans le cadre de l’initiative proposée, aux pays les plus pauvres, par le G20 début 2021. Il y a quelques semaines, le ministère zambien des Finances a annoncé la conclusion d’accords avec deux importantes banques chinoises pour une dette de 1,5 milliard de dollars. Ces négociations furent particulièrement complexes, les banques chinoises ayant décidé d’entreprendre des négociations directes, donc en dehors du processus international.

Plus emblématique a été le processus mené à bien, en tout juste deux ans, par le Ghana, tout aussi récemment. Ce pays a été pour l’Afrique de l’Ouest, une vitrine de développement économique, et d’un fonctionnement politique, démocratique. Cependant, son surendettement ces dernières années l’a privé d’investissement dans l’exploitation de ses richesses naturelles, l’or, le cacao, le pétrole, le lithium.

La restructuration de son endettement a comporté une annulation de dette d’un montant de 4,7 milliards de dollars soit, la plus importante en Afrique à ce jour. Cette disposition exceptionnelle permet ainsi au Ghana de retrouver un niveau d’endettement acceptable, lui offrant la possibilité d’investir ses réductions d’annuité dans son développement économique, ainsi que dans l’amélioration des services à sa population, éducation, et soins.

Ce dispositif a été mis en place en un laps de temps relativement court, tout juste deux ans. La restructuration zambienne a nécessité plus de trois années.

La réalisation de cette délicate opération de restructuration a coïncidé avec la présence à Paris du Président guinéen M. Nana Akufo-Addo, venu participer au Sommet de la Francophonie.

Ce retour du Ghana vers une trajectoire économique favorable illustre l’importance des relations de la France avec ses partenaires africains, au moment où certains d’entre eux essaient fermement de s’éloigner de Paris.

Si l’on évoque ici une dette africaine, elle se place dans le cadre d’une crise de la dette internationale. Toutes les régions du monde sont impliquées. Mais il y a un paradoxe africain : les montants de la dette africaine sont relativement faibles, mais ils agissent sur une très grande population.

Les États africains sont donc confrontés à un double objectif, sortir au mieux de la dette, mais aussi, s’endetter avec discernement et  investir dans l’énergie et la santé, domaines hautement prioritaires pour leurs concitoyens.

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(*) Diplômé ISC Paris, Maîtrise, DEA Finances Dauphine PSL, Fondateur du Monde Décrypté, www.le-monde-decrypte.com chroniqueur géopolitique IDFM 98.0

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