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Archive mensuelle de octobre 2024

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Quel avenir du Liban ?

Quel avenir du Liban ?

 

Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah depuis 1992, a trouvé la mort dans un bombardement israélien sur l’immeuble du sud de Beyrouth où il se trouvait le 27 septembre 2024. La disparition de l’homme le plus puissant du Liban aura sans doute de profonds retentissements. Entretien avec Jihane Sfeir, historienne du monde arabe contemporain, spécialiste du Liban, professeure à l’Université libre de Bruxelles.

Avec l’assassinat d’Hassan Nasrallah et de plusieurs autres hauts responsables du mouvement, le Hezbollah a-t-il été décapité ou seulement atteint en son commandement militaire ?

 

Avec Jihane Sfeir
Historienne, Université Libre de Bruxelles (ULB) dans The Conversation 

Il est difficile de répondre avec certitude, à ce stade. Effectivement, toute la partie militaire du Hezbollah a été très affectée. Mais n’oublions pas que le Hezbollah, ce n’est pas seulement une organisation armée. C’est aussi une formation politique et une organisation de bienfaisance, qui dispense des services non assurés par l’État, par exemple des dispensaires, des hôpitaux, des écoles, une université… Le Hezbollah verse également des rentes aux familles des martyrs, et des allocations aux plus démunis. Tout cela lui assure une implantation très forte au sein de la communauté chiite. Ce réseau populaire va perdurer si le parti ne s’effondre pas totalement.

Nasrallah était à la tête du Hezbollah depuis 32 ans, sur les 42 ans d’existence de l’organisation. Celle-ci pourra-t-elle remplacer ce leader charismatique ?

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Elle va le remplacer, mais il lui sera difficile de retrouver un leader aussi influent. Avant lui, de 1982 à son assassinat par Israël en 1992, il y a eu Abbas Moussaoui, qui était aussi un chef assez charismatique mais qui n’avait pas la même présence que Nasrallah. Ce dernier était adulé par la communauté chiite libanaise, mais son aura s’étendait bien au-delà. Surtout depuis la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, que Nasrallah a réussi à présenter comme une victoire de son mouvement. Cet épisode lui a conféré une popularité énorme, au point qu’il était devenu la nouvelle figure nationale panarabe.
Peut-on dire que depuis 2006 le Hezbollah était considéré par les Libanais comme l’incarnation de la protection du Liban ?

Au Liban, l’armée nationale est faible. Ses soldats sont mal rémunérés, mal entraînés et mal équipés, et ils ne connaissent pas le terrain du Sud-Liban aussi bien que le Hezbollah. Aujourd’hui, avec l’affaiblissement très notable du Hezbollah consécutif aux frappes israéliennes de ces derniers jours, la population libanaise se sent très démunie. Cela dit, il ne faut pas oublier que cette population est divisée sur la question de l’engagement du Hezbollah aux côtés du Hamas, qui a entraîné le Liban dans la guerre depuis un an.

Précisément, si Nasrallah, comme vous l’avez dit, avait pour une partie des Libanais l’image d’un grand résistant, il ne faisait pas l’unanimité, particulièrement parmi les Libanais non chiites…

Effectivement. Le paysage politique au Liban est très divisé, selon des lignes de fracture qu’on peut sommairement faire remonter à l’assassinat le 14 février 2005 du premier ministre sunnite Rafic Hariri – un assassinat largement imputé à la Syrie de Bachar Al-Assad et à son allié libanais le Hezbollah.

Deux grandes manifestations se produisent un mois plus tard : l’une, le 8 mars, organisée par les soutiens du Hezbollah et de Damas, l’autre, le 14 mars, par les partisans d’Hariri, qui exigent la fin de la mainmise syrienne sur le Liban. Naissent alors deux coalitions, qui prennent pour noms les dates de ces manifestations : l’Alliance du 8 mars, pro-Hezbollah ; et l’Alliance du 14-Mars, qui lui est hostile.

Près de vingt ans plus tard, cette division persiste, et de nombreux Libanais ne portent pas le Hezbollah dans leur cœur, spécialement du fait de l’implication du mouvement, depuis 2011, dans la guerre syrienne au côté de Bachar Al-Assad, une guerre qui a notamment provoqué l’afflux de près d’un million de réfugiés syriens au Liban.

Les événements actuels surviennent alors que le Liban se trouve déjà plongé dans une crise profonde…

Oui, une crise multiple, à la fois économique, politique et sociale. Et dans ce contexte, l’attaque israélienne met le Liban et les Libanais à genoux. Ma crainte, c’est que, après la fin des opérations israéliennes actuelles, il y ait une période de chaos, de règlements de comptes et, à terme, de glissement dans une guerre civile.

Certains observateurs estiment au contraire que l’affaiblissement du Hezbollah pourrait, au final, permettre de remettre le Liban sur la bonne voie…

Ce n’est pas impossible. Il est vrai que, une fois le Hezbollah affaibli, on pourra peut-être enfin procéder à une élection présidentielle – rappelons que le pays n’a pas de président depuis deux ans… Ce sont les députés qui élisent le président de la République qui, conformément à la Constitution, doit nécessairement être un chrétien. Mais c’est actuellement impossible car aucune figure chrétienne consensuelle n’émerge. Le Hezbollah a proposé des candidatures chrétiennes qui lui conviendraient ; mais celles-ci, comme Sleiman Frangié, sont trop pro-syriennes pour qu’une majorité des députés les élise. Et le Hezbollah, qui compte 13 sièges sur les 128 du Parlement, mais pèse près de 50 sièges si l’on prend en compte ses alliés, rejette tous les candidats qui ne correspondent pas à son programme ou à ses alliances régionales. D’où ce blocage.

À présent, le pays pourrait enfin se doter d’un président. Et dans un scénario optimiste, on peut imaginer que, une fois que le président de la République aura été élu, on procédera à la formation d’un nouveau gouvernement qui sera assaini de tous les membres corrompus qu’on trouve dans sa composition actuelle. Et que ce gouvernement procédera aux réformes économiques, politiques et administratives qui sont demandées par la Banque mondiale ; en contrepartie, celle-ci assouplirait le paiement de la dette du Liban, elle aiderait les banques à se renflouer et le pays pourrait sortir du marasme financier.

Y a-t-il vraiment une dissociation claire entre d’un côté le Hezbollah, mouvement militaire, et de l’autre côté le Hezbollah, parti politique ? Les responsables de la branche politique sont-ils tout autant ciblés par les Israéliens que les responsables militaires ?

Je ne pense pas que les hommes politiques seront pris pour cible comme le sont les militaires. À cet égard, il faut souligner que ces assassinats dits ciblés sont conduits par Israël de façon tout à fait criminelle et contraire au droit international, avec de très nombreuses victimes civiles. Mais en tout état de cause, ce qui vient de se produire aura évidemment des effets sur l’ensemble du Hezbollah, c’est-à-dire aussi bien sur son aile politique que sur son aile militaire.

Il y a un profond désarroi au sein du parti, dont les membres et les leaders survivants se demandent comment Israël a pu obtenir des informations aussi précises, par exemple sur la présence de Nasrallah à telle heure, à tel endroit. Il y a une grande suspicion interne et des doutes sur le soutien des alliés iranien et syrien.
Cette ambiance délétère déstabilise encore davantage la structure du parti ; la conséquence directe de la décapitation militaire du Hezbollah est donc aussi un affaiblissement politique. Mais cet affaiblissement politique n’est pas synonyme d’affaiblissement du soutien populaire, surtout au sein de la communauté chiite…

Parce que, vous l’avez dit, le Hezbollah se substitue largement à l’État…

Voilà. Les chiites, qui représentent près d’un tiers des Libanais, sont les premiers bénéficiaires de ces efforts, qui relèvent largement du clientélisme. Ce clientélisme au sein de la communauté chiite n’est pas le propre du seul Hezbollah : l’autre grand parti chiite, Amal, du président du Parlement, l’inamovible Nabih Berri, 86 ans, emploie lui aussi ces méthodes. L’omniprésence de ce clientélisme fait que pour trouver un travail au sein d’une administration publique ou même privée, on passe souvent par le parti.

Maintenant, il reste une minorité de chiites qui est très anti-Hezbollah et anti-Amal, mais il est dangereux de prendre de telles positions, comme l’a montré l’assassinat par le Hezbollah de l’homme de lettres et journaliste Lokman Slim. Le poids de ces chiites indépendants reste minime parce que le Hezbollah et Amal ont la capacité de nourrir, d’éduquer, de soigner, de pallier tous les manques de l’État.

Avec des financements qui viennent essentiellement d’Iran ?

Le Hezbollah, tout spécialement, a bien sûr toujours bénéficié du soutien financier et militaire de l’Iran mais aussi de la Syrie. En outre, il y a aussi des financements qui viennent de la diaspora, principalement installée en Afrique ; et d’après certains analystes, aussi du trafic de drogue.

La campagne de frappes déclenchée par Israël a provoqué le déplacement interne d’un million de Libanais. Doit-on aussi s’attendre à une émigration de masse ?

J’ai cru comprendre que beaucoup de Syriens sont retournés chez eux. Certains Libanais ont probablement aussi cherché refuge en Syrie, mais c’est un terrain miné car, on l’oublie souvent, ce pays est encore loin d’être pacifié. Ceux qui ont les moyens, ceux qui peuvent payer un billet 2 000 € ou 3 000 €, prennent les derniers vols. Beaucoup de compagnies ont suspendu leurs vols vers Beyrouth. Il n’y a que la compagnie nationale, la Middle East Airlines, qui a une flotte qui fonctionne, mais qui fonctionne au compte-gouttes parce qu’il y a un risque de bombardement de l’aéroport de Beyrouth, et les billets sont devenus extrêmement chers. L’autre voie, ce sont les bus ou les yachts pour partir en Jordanie ou à Chypre.

En avril dernier, vous écriviez dans ces colonnes qu’il y avait une espèce de déni de la guerre chez une partie des Libanais. Vous disiez qu’à certains endroits à Beyrouth, on ne se rendait pas compte qu’il y avait cette situation extrêmement tendue dans le sud du pays. Aujourd’hui, c’est terminé ?

C’est terminé. La réalité de la guerre s’est imposée partout, chez tout le monde. Parce que les tonnes de bombes qui ont été abattues sur la tête de Hassan Nasrallah ont fait trembler la terre partout à Beyrouth, même dans les quartiers de la capitale qui n’ont pas été directement visés. Tout ce déni qui a existé pendant un an concernant la « guerre de soutien » aux Palestiniens de Nasrallah s’est brutalement dissipé.

En 1982, Israël était intervenu au Liban pour se débarrasser de l’OLP qui utilisait ce territoire comme base arrière. L’OLP est alors partie pour Tunis, mais on a vu émerger le Hezbollah à la place. Peut-on imaginer que cette fois, la destruction partielle voire totale du Hezbollah pourrait engendrer l’apparition d’une autre organisation encore plus violente et déterminée ?

Ce qui est certain, c’est que les bombardements de ces derniers jours auront un impact profond, et susciteront de profondes envies de vengeance. Des combattants ont été tués en grand nombre, rejoignant ainsi le nombre de ceux qui sont considérés comme des martyrs. Tout au long de la route qui mène de Beyrouth au sud-Liban, il y a des portraits des martyrs. La mémoire de la guerre est omniprésente sur le territoire. Cette mémoire marque le territoire. Elle marque profondément les familles qui ont perdu des membres. Elle marque tous ceux qui ont été estropiés. Quand on a perdu des proches, quand on a souffert dans sa propre chair, on ne se retourne pas contre le Hezbollah. On n’a qu’un seul désir, c’est se venger. Israël a certes porté un coup très rude au Hezbollah, mais je ne sais pas si la guerre et les morts apporteront à long terme paix et tranquillité…

Cacao : Les dessous de la flambée des prix

Cacao : Les dessous de la flambée des prix 

On voudrait croire à une meilleure rémunération des agriculteurs et agricultrices. Il n’en est rien, cette flambée est avant tout le symptôme boursier d’un secteur qui va mal et maltraite les cacaoculteurs. Elle révèle ainsi une baisse de la production en Afrique de l’Ouest, principale région cacaoyère, du fait de sécheresse, des maladies et autres ravages causés, en large partie, par le réchauffement climatique. Mais aussi, et surtout, elle témoigne de la pauvreté endémique d’une majorité des cacaoculteurs et donc, du manque de moyens pour entreprendre la transition agroécologique, les actions d’adaptation et ainsi faire face au réchauffement climatique. Sans oublier les agriculteurs et agricultrices qui, peu à peu, depuis des décennies, ont arrêté une activité très peu rémunératrice.

 

tribune par un collectif * dans La Tribune

Malgré une hausse jusqu’à 190% en un an du prix du cacao à la Bourse, celles et ceux qui le produisent en ont à peine vu la couleur. Nous, représentants de réseaux de producteurs et productrices de cacao d’Afrique de l’Ouest, appelons les législateurs et les industriels des pays consommateurs européens à une responsabilité partagée pour que les agriculteurs et agricultrices vivent décemment de leur travail, condition indispensable pour pérenniser la production… et votre tablette de chocolat.

Ce 1er octobre, qui célèbre la Journée mondiale des producteurs et productrices de cacao a une teinte particulière. En 2024, la Bourse a vu s’envoler les cours du cacao pour atteindre des records historiques jamais observés depuis 1977, date du dernier record à 5.500 dollars la tonne… il y a près de cinquante ans. Si certains ont pu profiter de prix plus avantageux, cette tendance nous alerte. Elle vient en réalité révéler des failles structurelles d’un secteur qui s’est développé sur des pratiques d’achat avec des prix tellement bas qu’ils ne couvrent même pas les coûts de production et ceux du dérèglement climatique. Les agriculteurs et agricultrices ne peuvent donc pas vivre décemment et encore moins investir dans des pratiques agricoles durables.

L’année 2024 a été particulièrement révélatrice de la volatilité des cours du cacao et de l’impact du réchauffement climatique. Le prix de la tonne de cacao s’est envolé avec un pic de 12.261 dollars atteint le 19 avril 2024 à la Bourse de New-York, soit une hausse de plus de 190 % sur un an. Cette tendance sur les marchés boursiers s’explique en partie par la baisse significative de la production (14,2 % sur la saison 2023-2024) à l’échelle mondiale (ICCO), en particulier en Côte d’Ivoire et au Ghana, les deux principaux pays producteurs de cacao. Cette baisse est directement liée aux conséquences du réchauffement climatique sur les plantations cacaoyères : phénomène El Niño, maladies des cacaoyers, intempéries excessives… Or, la majorité des producteurs et productrices de cacao, fragilisée par des décennies de pratiques de prix d’achat du cacao trop bas, n’a pas été en mesure d’investir dans des pratiques agroécologiques pour favoriser la résilience de leur exploitation. Face à des phénomènes climatiques qui seront amenés à s’amplifier par leur fréquence et leur impact et viendront accentuer le manque de visibilité sur les prix, la pérennité du secteur est menacée et avec, les ressources des millions de familles vivant de la culture cacaoyère.

La pauvreté endémique des producteurs et productrices -dont la majorité ne touche pas un revenu suffisant pour vivre décemment – a été identifiée comme l’une des principales causes de déforestation liée à la culture du cacao (2). Et pour cause, les sols des forêts détruites sont plus productifs, mais cela est de courte durée. Or, le Règlement européen de lutte contre la déforestation qui entrera en vigueur fin 2024 exige des marques de chocolat qu’elles démontrent que le cacao qu’elles achètent ne provient pas de parcelles déforestées. Pour prouver leur conformité, nos coopératives doivent mettre en place des systèmes de traçabilité qui sont extrêmement coûteux. Les frais à engager peuvent monter jusqu’à 37.000 euros d’investissement initial et 62.000 euros annuels d’après une étude réalisée en 2024 (1).

Cette même étude démontre que les coopératives les mieux préparées sont celles bénéficiant d’une certification de commerce équitable, c’est-à-dire qui garantissent des prix minimums couvrant les coûts de production, des primes pour des projets communautaires, et qui participent à des programmes d’appui. Nous, producteurs et productrices de coopératives engagées dans le commerce équitable, observons les apports de la démarche sur nos revenus et notre capacité à investir pour une plus grande résilience de nos exploitations. L’interdiction de la déforestation dans les exigences des certifications, mais aussi la formation de nos membres pour la mise en place de pratiques d’agroforesterie, de diversification des cultures et de traçabilité sont autant de facteurs décisifs pour être la mise en conformité de nos exploitations. Cependant, les volumes achetés aux conditions du commerce équitable restent trop faibles – à peine 5% des volumes mondiaux – pour que les coopératives aient les fonds suffisants pour une transition agroécologique qui assure la pérennité du secteur.

Le coût de la traçabilité, de la mise en conformité avec les normes européennes et de la lutte contre le changement climatique ne doit pas reposer uniquement sur nous, le premier maillon de la chaîne, alors même que seulement 11% du prix d’une tablette de chocolat revient aux cacaoculteur contre 70% aux marques et aux distributeurs (2). Nous appelons l’industrie du chocolat et les pouvoirs publics des pays consommateurs européens à s’engager pour une responsabilité partagée et garantir un revenu décent pour les agriculteurs et agricultrices afin de lutter contre la déforestation et plus largement contre les conséquences du réchauffement climatique.

Nous appelons l’industrie à mettre en place des relations commerciales basées sur le paiement d’un prix de référence qui garantisse un revenu vital aux agriculteurs et agricultrices, à augmenter leurs volumes certifiés en commerce équitable et à appliquer l’article 11 du Règlement européen de lutte contre la déforestation dans le partage équitable du coût de la mise en conformité comme atténuation des risques.

Nous appelons les pouvoirs publics à définir et mettre en œuvre des politiques publiques qui intègrent les enjeux de rémunération vitale, à signer la Déclaration pour un salaire et revenu vital européenne et à intégrer des critères de commerce équitable obligatoires dans la commande publique. Nous saluons les régions et villes qui l’ont déjà fait !

Si l’année 2024 a débuté par une montée des revendications agricoles partout en Europe, nous appelons à ce qu’elle se termine par une prise de conscience globale que la rémunération décente des agriculteurs et des agricultrices du monde entier doit être au cœur de relations commerciales plus justes, elles-mêmes beaucoup plus efficaces que les injonctions verbales dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Sources :

 

 

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(*) Signataires :

  • Blaise Desbordes, Max Havelaar France
  • Benjamin Francklin Kouamé, Président du comité de Gestion de la SCOOPS ECAM Yamoussoukro Côte d’Ivoire
  • Sanata Thiero, DG de la Coopérative SCOOPS SAHS Côte d’Ivoire
  • Yesson Moussa Yeo, Directeur de la Coopérative Yeyasso de Man Côte d’Ivoire
  • Bley Fortin, Président du Conseil d’Administration du RICE

Hôpital : de plus en plus de médecins étrangers

Hôpital : de plus en plus de médecins étrangers

Le débat sur l’aide médicale d’Etat, dont la suppression renforcerait les recours spontanés aux urgences hospitalières, pourrait également faire apparaître la question des praticiens étrangers, qui doivent être mieux traités par notre système de santé, explique le médecin Pierre Micheletti dans une tribune au « Monde ».

 

Marie-Claire Carrère-Gée, ministre déléguée chargée de la coordination gouvernementale, ne va pas manquer de dossiers épineux à articuler entre les différents gestionnaires de portefeuille au sein du gouvernement de Michel Barnier.

La nomination de Bruno Retailleau à l’intérieur n’a pas tardé à donner des ailes aux défenseurs de lignes dures sur les questions migratoires. En la matière, les interfaces avec la ministre de la santé vont en particulier générer l’attention, voire la mobilisation des acteurs.

Deux dossiers concernent directement Geneviève Darrieussecq, ministre de la santé et de l’accès aux soins, et serviront d’utiles baromètres sur l’efficacité de la « coordination gouvernementale ». D’abord, l’avenir de l’aide médicale d’Etat (AME), objet de toutes les manipulations symboliques au service d’un discours martial sur le durcissement de l’accueil des étrangers. Une déclinaison plus subtile sera indubitablement à construire dans le discours politique – et dans la pratique – concernant la place incontournable occupée par des médecins détenteurs d’un diplôme délivré à l’étranger.

Sur l’épouvantail de l’AME, dont la suppression empêcherait des diagnostics à un stade précoce – aggravant le pronostic des pathologies – et renforcerait les recours spontanés aux urgences hospitalières coûteuses et à bout de souffle, beaucoup a déjà été dit, par les associations comme par les professionnels du champ médico-social. La formule de la Fédération hospitalière de France en résume l’argumentation, évoquant « un contresens moral, sanitaire et économique ».

Déficits publics publiques : des budgets devenus incontrôlables

Déficits publics publiques : des budgets devenus incontrôlables

Il ne faut guère espérer de changements significatifs dans la structure et le niveau des dépenses publiques en France tellement ces dépenses sont devenus incontrôlables. En réalité on reprend les chiffres de l’année précédente qu’on modifie à la marge, le plus souvent à la hausse, en fonction des demandes des élus,  politiques, de la conjoncture et surtout de la pression des organismes administratifs eux-mêmes.

 

Cela vaut pour l’État, ses satellites mais aussi pour les collectivités locales. La complexité des procédures administratives ajoutées et l’absence de contrôle de gestion créent en fait un budget que personne ne contrôle plus depuis longtemps. D’autant que si on évalue un peu mieux l’incidence de nouvelles dispositions législatives ou réglementaires, on garde à peu près le solde des dispositions antérieures c’est-à-dire plus de 10 000 lois et 100 000 décrets sans parler d’autres documents types circulaires.

Le pays a ainsi créé des hordes d’institutions, de services, d’étagères administratives qui à elles seules absorbent en fonctionnement davantage que les recettes fiscales et nous prive par ailleurs des investissements nécessaires dans les champs régaliens prioritaires. Du coup, la France cumule deux particularités contradictoires d’une part le pays qui affiche le plus haut taux de prélèvement obligatoire (le plus d’impôts) et en même temps le plus de déficit et de dette.

Chaque année par exemple on crée globalement toujours davantage de postes de fonctionnaires surtout dans les collectivités locales ou par exemple des hordes de jardiniers et de services  pour ne citer qu’eux qui  répandent en particulier dans les nouvelles collectivités intercommunales.

Pour remettre en cause le niveau et la structure des dépenses, il faudrait mettre en place un audit approfondi et détaillé de chaque poste ensuite mettre en place un vrai contrôle de gestion ; ce qui nous éviterait de découvrir en quelques jours que le déficit par exemple du budget de l’État a brusquement dépassés les 6 % du PIB !

Impôt Entreprises : pas la hauteur des enjeux

Impôt Entreprises : pas la hauteur des enjeux

De manière à la fois soudaine et tardive, le gouvernement s’est aperçu de la grande dérive du budget dans le déficit prévu à 4,4% et dépassera 6 % en 2024. D’où la nécessité de trouver des ressources nouvelles via la fiscalité notamment sur les plus fortunés et les entreprises pour mieux faire passer aussi l’augmentation des impôts concernant les couches moyennes.Le problème est que l’enjeu serait de trouver 30 milliards cette année et progressivement monter jusqu’à 100 milliards d’ici 2027 ou 2030. À tout le moins pour rendre ce budget présentable aux institutions financières il faudrait trouver un minimum de 20 milliards. La surtaxe d’impôt sur les entreprises et autres fortunés ne seraient susceptibles de fournir que quelques milliards, autour de 5 milliards.

La difficulté consiste aussi à ne pas trop alourdir les prélèvements obligatoires qui handicaperaient la compétitivité et la croissance de la France.

Pour toutes ces raisons la surtaxe exceptionnelle dite temporaire risque d’être assez modérée, en tout cas pas la hauteur de l’enjeu des 100 milliards qu’il est nécessaire de trouver à terme pour ramener le déficit du budget à 3 % du PIB

Social -Grève SNCF du 1er octobre : le rituel

Social -Grève SNCF du 1er octobre : le rituel

 

 

Comme chaque année ou presque une grève de rentrer est prévue à la SNCF le 1er octobre. Elle sera surtout soutenue par les syndicats gauchistes avec très peu de participants et de perturbations. De quoi discréditer un peu plus l’entreprise et le syndicalisme avec aussi sans doute quelques arrière-pensées politiques pour aider Mélenchon à pourrir le climat social en France

. La CGT cheminot et SUD-Rail ont déposé un préavis commun de grève nationale qui débutera ce lundi 30 septembre à 19 heures et s’achèvera le mercredi 2 octobre à 8 heures.

«La circulation des trains sera légèrement perturbée sur le réseau SNCF ce mardi 1er octobre 2024», prévient la compagnie ferroviaire. Si les prévisions ligne par ligne ne sont communiquées que lundi 30 septembre, la SNCF assure déjà que le trafic «sera normal sur les liaisons TGV» et précise que «quelques circulations pourraient être légèrement perturbées sur certains trains régionaux (TER, Transilien) ainsi que certaines liaisons Intercités.»
Les revendications sont multiples : la réforme des retraites, les salaires, les conditions de travail, les services publics

Nouvelle-Calédonie : Barnier veut reprendre le dossier

Nouvelle-Calédonie : Barnier veut reprendre le dossier

 

Après les maladresses de Macron et même les graves erreurs sur le fond concernant le dossier de la Nouvelle-Calédonie, le nouveau premier ministre Michel Barnier entend reprendre au président la gestion de cette affaire très sensible.

Poussé par des extrémistes Macron  une nouvelle fois s’est planté en attisant le feu d’une Nouvelle-Calédonie secoué à la fois par des problèmes politiques et par son déclassement économique et social.

 

Ce mardi, à l’Assemblée nationale, Michel Barnier prévoit de consacrer une partie de sa déclaration de politique générale à l’archipel, en proie à la crise. Le nouveau locataire de Matignon a déjà adressé une promesse aux parlementaires locaux, dans un courrier du 18 septembre : « Je compte m’engager pleinement, avec vous, dans la recherche d’un nouveau modèle institutionnel et de développement pour la Nouvelle-Calédonie. »

Quatre mois après le déclenchement d’émeutes inédites depuis quarante ans, les quelque 270.000 Calédoniens vivant dans l’archipel, toujours soumis à un couvre-feu nocturne, restent inquiets pour leur sécurité.

Déclaration de politique générale : ni défiance…. ni confiance

Déclaration de politique générale : ni défiance…. ni confiance

 

Prudent Michel Barnier ne va donc pas demander un vote de confiance à l’issue de sa déclaration de politique générale. De toute manière, il avait peu de chances de l’obtenir en l’absence de majorité. À l’inverse les oppositions n’utiliseront pas cette fois l’arme de destruction massive que constitue la motion de censure. D’une part il n’est pas l’usage de sanctionner un gouvernement lors d’une déclaration de politique générale, d’autre part l’opinion publique considérerait sans doute la sanction du gouvernement un peu prématurée.

Par ailleurs les motifs d’une éventuelle motion de censure serait sans doute insuffisamment argumentés. En effet, il faut s’attendre de la part de Michel Barnier à un grand numéro d’équilibriste susceptible de satisfaire certes de manière partielle la plupart des bancs de l’assemblée du Front National jusqu’aux écolos. Les insoumis comme d’habitude vont hurler et surtout faire du bruit.

Michel Barnier devra en effet donner une forte tonalité de fermeté d’un côté et d’humanité de l’autre. Fermeté pour satisfaire la demande d’autorité et d’ordre de la part notamment du Rassemblement National et humanité pour faire passer les mesures de rigueur notamment sociales et financières.

 

Le Liban prêt à négocier mais pas le Hezbollah !

Le Liban  prêt à négocier mais pas le  Hezbollah !

 

Poussé par les occidentaux et même par certains voisins arabes, ce qui reste de l’État libanais serait prêt à négocier sur les bases de l’accord de 2006 qui prévoient le retrait militaire libanais à 30 km de la frontière avec Israël. Le seul problème est que cette État libanais n’a guère de pouvoir actuellement à peu près entièrement dans les mains du Hezbollah et derrière de l’Iran.

Officiellement le premier ministre libanais Najib Mikati a cependant déclaré que le Liban était prêt à appliquer pleinement la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui prévoit notamment le retrait du Hezbollah de la région libanaise située au sud du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière avec Israël, a appris Reuters après avoir consulté un compte rendu à l’issue d’une rencontre entre les autorités libanaises.

«Le Liban est prêt à appliquer la résolution 1701 et, dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, à envoyer l’armée libanaise dans la zone située au sud du fleuve Litani pour qu’elle y remplisse toutes ses fonctions, en coordination avec les artisans de la paix de l’ONU», a annoncé Najib Mikati. Il a ajouté que le parlement se réunirait ensuite pour élire un président de consensus, alors que le Liban ne dispose plus de président de la République depuis le départ de Michel Aoun en 2022.

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