Mettre fin au gaspillage des dépenses publiques
Si le budget 2025 est assez habile pour éviter les écueils, il repousse à l’année suivante les choix qu’il faudra faire, observe l’économiste Jean Pisani-Ferry dans sa chronique.
par Jean Pisani-Ferry
Professeur d’économie à Sciences Po (Paris), à l’Institut Bruegel (Bruxelles) et au Peterson Institute for International Economics (Washington) dans Le Monde
A l’aune de ces critères, le projet de budget ne manque pas d’habileté. Selon le gouvernement, le déficit devrait s’établir à 5 % du PIB en 2025, une prévision jugée fragile, mais pas totalement hors de portée, par le Haut Conseil des finances publiques. La prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques, publiée le 16 octobre, n’est d’ailleurs que marginalement plus pessimiste : malgré un ajustement budgétaire substantiel (1,3 % du PIB), la croissance devrait fléchir en 2025, mais rester nettement positive (0,8 %), et le déficit public atteindrait 5,3 % du PIB.
Cet impact macroéconomique finalement limité s’explique principalement par deux facteurs : un assouplissement monétaire marqué, rendu possible par le retour de l’inflation sous les 2 % ; et le recours, pour réduire le déficit, à des hausses de prélèvements dont l’incidence sur la demande sera très faible et les effets sur l’offre seront atténués par leur caractère explicitement temporaire.
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