Budget 2025 : les détails des dépenses et recettes
Dépenses : vers une réduction massive de 40 milliards d’euros pour l’État
Du côté des dépenses, la majeure partie de l’effort sera portée par l’État et ses opérateurs, pour 21,5 milliards d’euros, «dont notamment 15 milliards d’euros via la stabilisation en valeur des crédits par rapport au budget voté pour 2024 contenue dans les lettres-plafond signées» par Gabriel Attal, alors premier ministre. On trouve notamment, dans ce groupe, un «recalibrage des aides écologiques», comme sur les primes à l’achat de véhicules électriques ou pour MaPrimeRénov’, bien connue des ménages. Le gouvernement compte par ailleurs économiser cent millions d’euros en supprimant des postes de fonctionnaires, réduire des aides aux entreprises pour 2,4 milliards d’euros et limiter des dispositifs créés «en réponse aux crises» récentes. «On est loin de la cure d’austérité», a relevé le ministre des Comptes publics, parlant plutôt «d’effort de redressement de la dépense publique». Objectif : «faire mieux, avec moins de moyens».
Sécurité sociale : 14,8 milliards d’euros en moins
Les administrations de sécurité sociale seront également mises à contribution, pour 14,8 milliards d’euros. La part du lion de ces économies sera obtenue en décalant l’indexation des pensions de retraite au 1er juillet «suite aux revalorisations exceptionnelles intervenues ces dernières années», en augmentant le ticket modérateur ainsi qu’en limitant les dépenses liées aux produits de santé.
Parallèlement, plusieurs mesures vont concerner les dispositifs dont bénéficient les entreprises, comme les allègements de charges pour les salariés proches du smic. De quoi «rendre plus attractives les augmentations de salaires et sortir les travailleurs les plus modestes des trappes à bas salaires»… Tout en rapportant un peu moins de cinq milliards d’euros.
Vent debout contre les réductions de dépenses les visant, les collectivités territoriales devront malgré tout participer à l’effort collectif, par, notamment, une réduction du fonds de compensation pour la TVA, une dotation versée aux collectivités locales. «Un mécanisme de précaution pour les collectivités, ciblé sur les plus grandes collectivités, permettra une mise en réserve de fonds en 2025, et le renforcement à partir de 2026 des mécanismes locaux de précaution et de péréquation au bénéfice des collectivités les plus en difficulté», précise notamment le budget.
Recettes : vers une hausse de près de 20 milliards d’euros
8 milliards d’euros proviendront de la «contribution exceptionnelle et temporaire sur les bénéfices des grandes entreprises», instaurée pour deux ans, et qui touchera les groupes réalisant un chiffre d’affaires supérieur ou égal à un milliard d’euros. Les grandes entreprises du transport maritime seront aussi touchées, de même qu’EDF, via le versement d’un dividende. Les rachats d’actions, une pratique sous le feu des projecteurs ces derniers mois, seront aussi visés par une taxe spécifique.
Ces prélèvements exceptionnels «ne doivent ni pénaliser» le développement économique, «ni s’inscrire dans le temps», a prévenu le ministre de l’Economie, Antoine Armand, jeudi. Ces efforts supplémentaires sont «nécessaires et temporaires», a-t-il ajouté.
Les ménages les plus fortunés seront, eux aussi, mis à contribution, mais dans une moindre mesure : leur participation devrait représenter moins de 9,5% de l’ensemble de l’effort, et moins de 30% des recettes supplémentaires attendues. Déjà annoncée, une «contribution différentielle sur les plus hauts revenus» permettra de récupérer environ deux milliards d’euros en 2025. Elle s’appliquera pendant trois ans. De même, les taxes sur l’électricité vont revenir au-delà de leur niveau pré-crise énergétique, rapportant quelque trois milliards d’euros. Objectif : garantir, malgré cela, «une baisse d’au moins 9% du tarif réglementé de vente d’électricité à compter du 1er février 2025».
Enfin, le gouvernement veut récupérer quelques centaines de millions d’euros sur d’autres dispositifs, comme la suppression de la niche fiscale pour les loueurs en meublé non-professionnel ou le relèvement du taux réduit de TVA dont bénéficient les chaudières à gaz.
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