Crise du logement : Il faut des mesures urgentes
Le logement n’est pas un enjeu secondaire : il conditionne le bien-être des Français, leur pouvoir d’achat, leur mobilité et la vitalité de nos territoires. Cette crise, si elle n’est pas résolue rapidement, menace de déstabiliser durablement notre tissu économique et social.
La chute de la production de logements est une véritable catastrophe économique. Avec 1,6 million d’emplois non délocalisables en jeu, chaque logement non construit met directement en danger deux emplois dans les secteurs du bâtiment et de la construction. L’impact se fait déjà sentir : entreprises en défaillance, projets annulés, élus locaux inquiets face à la paralysie des chantiers. Nos territoires sont en danger. Il est impératif de lancer un plan pluriannuel ambitieux pour dynamiser la production de logements, soutenir l’emploi et relancer l’économie locale.
La situation en Provence-Alpes Côte d’Azur illustre l’ampleur de la crise à l’échelle nationale. En juillet 2024, seuls 26.200 logements ont été autorisés sur une période de 12 mois, le pire chiffre enregistré depuis de nombreuses années. Cette baisse dramatique est le reflet d’un blocage généralisé qui touche l’ensemble du pays. L’heure est grave : nous assistons à un effondrement de la production immobilière qui menace l’équilibre économique et social de la France. Il est urgent de lever les blocages pour redonner souffle à la construction de logements.
Cette crise aggrave les inégalités sociales. Des jeunes actifs et étudiants peinent à trouver un logement décent, les familles surpeuplées s’entassent dans des logements sociaux saturés, et des salariés sont contraints de vivre loin de leur lieu de travail. Le droit au logement ne peut plus être un luxe pour une partie de la population. Nous refusons de voir cette situation devenir une fatalité.
Le blocage des permis de construire dans de nombreuses communes, des réglementations trop complexes et la flambée des prix du foncier rendent la construction de logements impossible pour une majorité des acteurs du bâtiment. Sans actions rapides, la crise va continuer de s’aggraver. La répercussion sera massive : destruction d’emplois, aggravation des tensions sociales et un frein durable à la croissance économique.
Il est urgent de débloquer les permis de construire, de simplifier les démarches administratives ainsi que les normes qui sont aujourd’hui un frein à l’innovation dans le monde de la construction, pourtant source d’économies.
La réponse doit être à la hauteur de la crise. Nous réclamons la réintroduction du prêt à taux zéro pour stimuler la construction et la rénovation durable, ainsi que l’élargissement et la simplification des critères de la loi Pinel. Ma Prime Rénov’ doit être stabilisée et les critères du dispositif maintenus dans les conditions fixées au 15 mai 2024. Des incitations fiscales fortes doivent encourager l’investissement dans des logements de qualité, accessibles à tous.
L’enjeu ne se limite pas à la production de logements : le secteur du bâtiment souffre d’une grave pénurie de main- d’œuvre qualifiée. Une politique de formation ambitieuse est indispensable pour répondre à ces besoins et renforcer l’attractivité des métiers du bâtiment, en particulier pour les PME. Promouvoir l’apprentissage et encourager l’intégration de nouveaux talents sont des priorités notamment pour la rénovation énergétique des bâtiments.
La CPME Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur est prête à travailler avec les pouvoirs publics pour trouver des solutions concrètes. Mais sans une politique nationale forte, claire et ambitieuse, ces efforts seront vains. Nous demandons que le logement redevienne une priorité nationale, pour garantir justice sociale, cohésion territoriale et relance économique.
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