Le casse tête des finances publiques ( Marc Fiorentino)
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par Marc Fiorentino dans La tribune
Notre dette nous assure une place de choix dans le club, peu prestigieux, des pays dont la dette dépasse les 100 % du PIB. Dans les semaines qui viennent, le prochain gouvernement devra présenter sa copie à l’Europe pour rassurer sur notre capacité à gérer un budget ; nous venons d’ailleurs de demander un délai supplémentaire. Pour arrêter l’hémorragie, nous avons deux options : réduire les dépenses publiques et/ou augmenter les impôts. Des réductions drastiques de nos dépenses sont peu probables car elles nécessitent des réformes structurelles douloureuses qu’un gouvernement sans majorité absolue aura du mal à imposer. Mais on peut parvenir à réduire, un peu, nos dépenses en fermant définitivement le robinet du « quoi qu’il en coûte » et de l’argent magique. Michel Barnier peut y parvenir. Il faudra néanmoins, désolé de vous plomber le moral, augmenter les impôts. Difficile d’y échapper.
La bonne nouvelle est que nous avons échappé, pour l’instant, à des programmes dévastateurs de hausses d’impôts. Notamment sur le patrimoine. Le prélèvement forfaitaire unique ne sera pas remis en question, même si un alourdissement n’est pas à exclure. L’ISF ne devrait pas être rétabli. Et la fiscalité sur les successions ne devrait pas subir de dérapage. Néanmoins des hausses de la fiscalité par petites touches sont inévitables. La confiance des investisseurs et des marchés est essentielle. Pour la France, qui doit refinancer sa dette. Et donc pour vous. Une gestion crédible de nos finances publiques rassure les marchés. Et si les marchés sont rassurés, la prime de risque sur nos taux d’intérêt peut rester stable.
Ces derniers sont le nerf de la guerre pour la gestion de patrimoine, tant pour l’immobilier que pour la Bourse ou encore les placements « taux d’intérêt ». Pour « flécher » l’épargne avec des incitations fiscales, les ministres des Finances aiment laisser leur nom sur une niche fiscale d’investissement. Il faut s’attendre au retour de la vieille rengaine de l’orientation de l’épargne vers l’« investissement productif ». Je n’ai toujours pas compris de quoi il s’agit exactement, ni pourquoi on devait orienter les Français dans leur épargne, mais compte tenu du stock massif d’épargne des ménages accumulé depuis le Covid, le prochain gouvernement ne résistera pas à la tentation. Et cela constituera peut-être une opportunité d’investissement pour vous. Il faudra donc suivre de près les décisions économiques et financières du prochain gouvernement car elles seront déterminantes dans vos choix d’investissement.
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