Le retour de la crise agricole
Le malaise agricole n’avait pas disparu mais il était moins présent dans les médias. En fait, il s’est aggravé notamment avec des récoltes assez catastrophiques en France ( mais bien meilleures dans d’autres pays concurrents en raison de la météo). Lors du conflit agricole récent nombre de revendications était apparues en particulier la question de la rentabilité de l’activité. Peu de problèmes ont avancé sauf les problèmes de trésorerie et les questions de contrôle des normes. Pour le reste peu ou pratiquement pas de progrès. La question agricole a été noyée dans la vague de difficultés plus globales sur le plan social et économique. Notons aussi que le secteur souffre d’une grande division syndicale qui ne favorise pas les solutions crédibles.
La Fnsea et Jeunes Agriculteurs suggèrent notamment une intégration obligatoire, dans les contrats entre producteurs et transformateurs, des indicateurs des coûts de production des premiers calculés par les interprofessions ou les instituts techniques, et préconisent qu’« un poids majoritaire » leur soit accordé dans la détermination du prix de vente. Une proposition beaucoup plus sérieuse que les tarifs obligatoires.
La crise agricole est aiguisée par un été catastrophique, qui a exaspéré les éleveurs comme les céréaliers. Les premiers sont confrontés à une triple flambée de maladies vétérinaires en France : la fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3 dans le nord du pays, la FCO 8 dans le sud et la maladie hémorragique épizootique (MHE) dans le sud-ouest. Les deuxièmes craignent la pire récolte de blé tendre sur le sol français depuis 1983, selon les plus récentes estimations du cabinet Argus Media : 27% moins que la moyenne des cinq dernières années.
Or, les réponses apportées par le gouvernement démissionnaire aux difficultés des éleveurs sont jugées insuffisantes et les réformes législatives et réglementaires du secteur en cours avant la dissolution de l’Assemblée nationale (le 9 juin dernier), leur sort reste suspendu à l’inconnue des orientations du prochain gouvernement, dans un contexte, de surcroît, de restrictions budgétaires.
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