Chine: L’économie administrée en question
La politique économique de la Chine est en question du fait du net ralentissement de la croissance et notamment de la consommation interne. De plus en plus en cause, l’efficacité de la mainmise du parti communiste et du président sur une économie qui manque sérieusement de flexibilité et d’innovation. Comme d’habitude la Chine privilégie toujours les grands plans d’infrastructures alors que son commerce extérieur est menacé par le protectionnisme des pays importateurs et que la dynamique de la consommation interne ne reprend pas. L’économie chinoise sous la chape de plomb du parti communiste est menacée par les lourdeurs traditionnelles et notamment par la tutelle du parti communiste sur les dirigeants d’entreprise
Et pour cause, les ventes de détail, principal indicateur des dépenses des ménages, sont décevantes, à +2% sur un an en juin, soit leur rythme le plus faible depuis décembre 2022, tandis que la production industrielle marque également le pas, à +5,3% en juin contre +5,6% un mois plus tôt.
La seconde économie mondiale, selon le BNS, a vu sa croissance se tasser au deuxième trimestre à 4,7% sur un an, à un rythme bien inférieur aux attentes des analystes. Le rythme du PIB est aussi inférieur à celui du premier trimestre (5,3%).
Par rapport au premier trimestre, comparaison plus fidèle de la conjoncture, le PIB a plus fortement ralenti (+0,7%). Pékin s’est fixé cette année un objectif « d’environ 5% », loin des progressions à deux chiffres des dernières décennies. Un an et demi après la levée des restrictions sanitaires qui pénalisaient l’activité, la reprise post-Covid tant espérée a été brève et moins robuste qu’escomptée. « Les bases d’une reprise et d’une croissance économiques saines doivent être consolidées », a d’ailleurs admis le BNS.
Elle est surtout disparate, avec des secteurs qui en bénéficient, comme par exemple les services, portés par le retour des clients dans les restaurants, les transports et les lieux touristiques. D’autres restent à la peine, notamment l’immobilier, qui a longtemps représenté au sens large plus du quart du PIB de la Chine et constituait un important vivier d’emplois. Les principales villes du géant asiatique ont d’ailleurs de nouveau enregistré en juin une baisse des prix de l’immobilier sur un an. Les autorités souhaitent depuis plusieurs années baser la croissance sur l’innovation, les hautes technologies et la consommation intérieure, et non plus sur les grands investissements étatiques dans les infrastructures. Mais les dirigeants chinois sont sur une ligne de crête car « des changements majeurs de politique pourraient être vus comme un aveu d’échec » des mesures actuelles, mettent en garde les analystes de Moody’s Analytics.
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