Sombre perspective pour la production la production de blé tendre français en 2024 avec le chiffre de 29,7 millions de tonnes. Ce serait 15% de moins que l’année dernière, lorsque la production a atteint 35 millions de tonnes. Et ce serait un fiasco historique : « En vingt ans, seules deux autres récoltes n’ont pas franchi les 30 millions de tonnes », en 2016 et 2020, souligne le service ministériel.
Une baisse de production frappe d’ailleurs aussi d’autres céréales, notamment l’orge. Pour l’ensemble de celles à paille (blé tendre, blé dur, orge, triticale, seigle et avoine), elle devrait s’élever à 13% en France.
Ces défis pour les céréaliers français interviennent à un moment où les charges, qui avaient explosé après le début de la guerre en Ukraine, restent élevée, observe l’Association générale des producteurs de blé (AGPB, l’une des associations du syndicat agricole majoritaire, la Fnsea). Elle insiste notamment sur les coûts des engrais, de l’énergie et de la main-d’œuvre. « Cet effet ciseaux fragilise durablement la trésorerie de nos fermes », déplore son président, Eric Thirouin.
Or les dernières années, les céréaliers figuraient parmi les agriculteurs qui s’en sortaient le mieux : même très bien lorsque les cours des céréales étaient au plus haut. Leur mécontentement risque désormais de venir s’ajouter à celui de l’ensemble des agriculteurs qui, depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, s’inquiètent de la mise en suspens des réformes promises après leur mobilisation de l’hiver dernier. En vue des élections des Chambres d’agriculture en janvier, les syndicats agricoles ne devraient pas hésiter à s’en saisir.
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