Le mode de scrutin majoritaire fonctionnait lorsque l’espace politique était organisé autour de deux grands blocs, de gauche et de droite, mais il est obsolète depuis la tripartition de l’espace politique, analyse dans une tribune au « Monde » l’économiste, qui propose d’y adjoindre plus de proportionnalité.
Vincent Pons
Professeur d’économie à Harvard (Massachusetts) et Prix du meilleur jeune économiste 2023
Aucun camp n’ayant de majorité absolue, les négociations du troisième tour ont débuté : un gouvernement de coalition peut-il émerger, et quel serait son centre de gravité ? Si pressantes ces questions soient-elles, les élections que nous venons de vivre devraient également nous pousser à réformer notre mode de scrutin. Elles ont en effet confirmé deux faiblesses structurelles du scrutin uninominal à deux tours.
La première est la disproportionnalité entre nombre de voix et nombre de sièges. Comme chaque circonscription élit un seul député, un parti peut en théorie rafler tous les sièges en réunissant la moitié seulement des suffrages. Or le Parlement est d’autant moins représentatif et légitime que l’écart entre sièges et voix est important. Par le passé, la disproportionnalité a parfois été encore plus forte qu’aujourd’hui. En 2017, En marche ! et ses alliés avaient ainsi transformé 32 % des voix en 61 % des sièges.
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