Législatives et comptes publics : des économies bidon !
Il faut se souvenir qu’il y a encore quelques semaines le gouvernement avait confirmé la nécessité de faire 20 milliards d’économies en 2024 et 20 milliards d’euros en 2025. Mais avec la perspective des législatives chaque grand camp politique a multiplié les promesses de dépenses sociales et sans bouclage financier cohérent.
Le Front National par exemple qui peut obtenir une majorité absolue veut équilibrer ses dépenses sociales avec les économies faites sur les immigrés, la réforme administrative et la suppression des agences régionales de santé. De toute manière des économies pas du tout à la hauteur des enjeux et dans certaines sont hypothétiques voire à très long terme comme la réforme administrative. Finalement pour résumer au lieu de réaliser 20 milliards d’économies supplémentaires en 2024, on s’oriente plutôt vers l’augmentation de dizaines de milliards supplémentaires de dépenses.
Résultat la France devra emprunter encore davantage alors qu’elle affiche déjà un déficit représentant 110 % du PIB soit plus de 3000 milliards. Les incertitudes politiques vont se traduire par une augmentation du coût de l’argent donc par l’inflation, une perte de compétitivité pour l’économie et une perte de pouvoir d’achat pour les ménages.
Le RN est, en effet, resté relativement vague sur sa stratégie budgétaire dans son programme. Tenté de rassurer les milieux financiers et patronaux, Jordan Bardella a annoncé qu’il allait faire « un audit » des comptes publics à son arrivée à Matignon. Partant des résultats de cet audit, le RN espère dresser « des pistes d’économies ».
Interrogé par l’U2P (Union des entreprises de proximité) sur sa politique économique pour réduire la dette, le RN a déjà posé sur la table quelques propositions dans un courrier. «Nous rationaliserons les dépenses publiques, notamment en réduisant le coût de l’immigration, les dépenses de fonctionnement des agences de l’Etat (suppression des ARS, plan de rationalisation des agences publiques dès le PLF 2025) et du millefeuille territorial », a expliqué le parti dans sa réponse au patronat.
Mais sur les trois leviers mentionnés, les économies espérées seraient loin de permettre un rétablissement des comptes publics. Sans prélèvements obligatoires supplémentaires, le montant de la rigueur budgétaire à réaliser serait de l’ordre de 80 milliards d’euros, selon des calculs de l’OFCE pour parvenir à 3% de déficit d’ici 2027. Mathieu Plane n’hésite pas à parler de « l’illusion des économies » du RN.
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