Archive mensuelle de juin 2024

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Macron, Bardella, Attal: Bien trop jeunes et bien trop inexpérimentés

Macron, Bardella, Attal: Bien trop jeunes et bien trop inexpérimentés

Les facteurs explicatifs de la crise politique en France sont évidemment nombreux et interagissent de manière systémique. Parmi ceux-là il faut toutefois relever le manque de maturité et d’expérience de quelques responsables nationaux. D’abord évidemment le président de la république mais aussi Bardella et Attal qui au préalable ne pouvaient justifier d’une grande expérience politique voir même d’aucun passé de responsable d’une collectivité un peu significative.

Certes l’âge n’est pas forcément un handicap, on peut facilement le surmonter avec une expérience de gestion d’une collectivité. Or beaucoup trop de nouveaux responsables sont propulsés au plan national surtout par le jeu des appareils et l’éclairage des médias. Une fois au pouvoir faute de maturité, ils se fracassent sur les réalités.

Le cas le plus significatif est évidemment celui de Macron entré en politique via les postes de conseillers sans jamais au préalable avoir eu à gérer l’intérêt collectif directement et concrètement . C’est un peu vrai pour Attal mais aussi pour Bardella.

Pour assurer des fonctions un tel niveau,  il faut évidemment avoir accumulé sagesse et expérience, avoir connu des succès mais aussi les échecs et avoir été capables de se remettre en cause.  Bref un parcours de citoyenneté engagée  et un âge de compétence qui ne peut guère être atteint avant 40 ou 50 ans. Après cela il ne faut pas s’étonner que Macron agisse parfois comme un adolescent en lançant sans doute la France dans une crise politique mais aussi économique et sociale dont on mesure sans doute mal aujourd’hui l’ampleur et les conséquences.

RN: Un programme économique très évolutif

RN: Un programme économique très évolutif

 Pour Gilles Ivaldi, politiste : « Le programme économique du RN propose un “package” à chaque segment de son électorat ». Le parti d’extrême droite a fait évoluer son programme économique en fonction de l’évolution de son électorat, aux dépens de toute cohérence idéologique ou doctrinale, explique, dans un entretien au « Monde », le spécialiste du populisme.

Chargé de recherche CNRS au Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences Po, Gilles Ivaldi travaille sur les partis de la droite radicale et le populisme en Europe occidentale. Il a publié, notamment, Les Populismes aux élections européennes de 2019. Diversité idéologique et performances électorales (Fondation Jean Jaurès, 2020).

Au-delà du détail des mesures économiques et sociales présentées par le Rassemblement national (RN) dans son programme, comment qualifieriez-vous la place de l’économie dans la stratégie et la vision politique de ce parti, et, historiquement, dans celle du Front national (FN) ?

Les politistes ont forgé le terme d’« attrape-tout » pour désigner la stratégie souvent utilisée par les partis populistes pour conquérir et additionner les suffrages des différents segments de l’électorat, et parvenir ainsi au pouvoir – cela, bien sûr, aux dépens de toute cohérence idéologique ou doctrinale. Lorsqu’on examine en détail les programmes successifs du FN, puis du RN, depuis la fondation du mouvement, on perçoit une oscillation permanente selon trois grands axes de tension : entre l’économique et le non-économique, entre les mesures « de droite » et « de gauche », entre radicalité et crédibilité.

Règlement de compte à LFI : Quatennnens invite Ruffin à rejoindre le RN !

Règlement de compte à LFI : Quatennnens invite Ruffin à rejoindre le RN !

Décidément ce n’est pas vraiment l’entente cordiale au sein du Front populaire mais les tiraillements les plus violents se produisent au sein même des Insoumis. Ainsi François Ruffin qui a regretté la trop grosse présence de Mélenchon considéré comme un obstacle est-il invité par l’autre insoumis Quatennnens à rejoindre le rassemblement national !

Adrien Quatennens, membre de la France insoumise, s’en est pris sur X au député sortant François Ruffin (Nouveau Front populaire) après que ce dernier a ciblé Jean-Luc Mélenchon, ce mardi 25 juin.

« Rejoins le RN direct! », a-t-il asséné en réponse à un reportage de TF1 dans lequel le candidat aux législatives dans la Somme plaçait Jean-Luc Mélenchon comme « un obstacle à la victoire » du Nouveau Front populaire.

« Si Mélenchon et la FI ne t’avaient pas investi, tu n’existerais pas. Et aujourd’hui, tirer contre lui est ton assurance-vie. Si belle soit-elle, la Picardie n’est pas le pays. Rejoins le RN direct! On gagnera du temps et de l’énergie », a écrit Adrien Quatennens.

Le 16 juin dernier, Adrien Quatennnens a, lors d’une conférence de presse, annoncé le retrait de sa candidature pour les élections législatives dans la 1ere circonscription du Nord. « Je n’attends pas plus longtemps que ma candidature soit utilisée contre La France insoumise et le Nouveau Front populaire, dans un moment où toute l’énergie doit être mobilisée pour battre l’extrême droite », avait déclaré le député sortant, condamné en 2022 pour des faits de violences contre son ancienne compagne.

Législatives : forte participation à prévoir

Législatives : forte participation à prévoir

 

La forte participation probable aux législatives découle sans doute du fait que cette consultation d’une part constitue une sorte de référendum anti Macron, d’autre part une sorte d’échéance présidentielle avant la lettre. En effet en fonction des résultats très favorables à l’opposition, le président actuel pourrait d’ores et déjà être mis sur la touche. Les sondages montrent que la  participation, lors du scrutin des 30 juin et 7 juillet, pourrait retrouver le niveau élevé des années 1990, autour de 60 % à 70 %. Tout comme le nombre record d’enregistrements de procurations – plus de 1,3 million, dimanche 23 juin, selon le ministère de l’intérieur.

 

Les Français ne vont pas aux urnes quand ils ont l’impression que cela ne sert à rien. Depuis la réforme du quinquennat, mise en œuvre en 2002, et l’organisation de l’élection des députés après celle du président de la République, ils considèrent que, en s’étant exprimés à la présidentielle, les jeux sont faits. A tort, bien sûr. Depuis 2002, la participation aux législatives décroît. Elle est même en dessous de 50 % depuis 2017.

 

Législatives: ni RN; ni LFI ( collectif dont Valls et Cazeneuve)

Législatives: ni RN; ni LFI ( collectif dont Valls et Cazeneuve)

 

Dans une tribune au « Monde », signée notamment par les deux anciens premiers ministres Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, ainsi que par la philosophe Elisabeth Badinter, des personnalités de gauche renvoient dos à dos le Rassemblement national et La France insoumise.

Les élections législatives des 30 juin et 7 juillet engageront, à un niveau rarement atteint dans l’histoire de la Ve République, les valeurs fondamentales sur lesquelles repose notre démocratie : le respect des personnes et des institutions, la quête de la vérité, la défense de la laïcité et le rejet viscéral de l’antisémitisme et du racisme.

C’est peu dire que le Rassemblement national (RN), dont les racines puisent dans les eaux les plus obscures de l’histoire, doit être combattu. Mais ces valeurs ne sauraient souffrir aucun compromis, fût-ce au nom d’un barrage contre l’extrême droite.
Elles ne peuvent pas plus être laissées à la merci de ceux qui les malmènent depuis des années. Camouflés au sein d’un prétendu Front populaire, les candidats de La France insoumise en trahissent jusqu’à son idéal historique.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « Une partie de la gauche radicale a disséminé un antisémitisme virulent et subverti les valeurs qu’elle prétend défendre »

Face aux risques majeurs engendrés par le cynisme des uns et la lâcheté des autres, nous appelons tous les citoyens qui refusent de se voir dépossédés de leur choix à ne pas se soumettre aux calculs aussi illégitimes que dérisoires.

La Russie interdit 81 médias européens sur son territoire dont l’AFP, Le Monde, LCI et CNews

La Russie interdit 81 médias européens sur son territoire dont l’AFP, Le Monde, LCI et CNews

La Russie interdit 81 médias européens sur son territoire dont l’AFP, Le Monde, LCI et CNews. Cette décision est  une riposte directe à l’interdiction entrée en vigueur mi-mai et mise en place par l’UE. Les Vingt-Sept ont sanctionné quatre médias russes accusés de diffuser de la propagande pro-Kremlin. À savoir Voice of Europe, au cœur d’une enquête sur des allégations d’ingérence au sein du Parlement européen, et trois médias considérés comme proches du Kremlin (Ria Novosti, Izvestia et Rossiiskaia Gazeta).

Cette interdiction instaurée par l’UE concerne tous les moyens de transmission et de distribution depuis ou à destination des pays de l’UE, que ce soit via le câble, le satellite, l’internet ou encore des plateformes et applications sur téléphones portables. Ces médias et leurs journalistes peuvent néanmoins continuer à travailler dans l’UE, tant qu’ils n’y diffusent pas leurs productions ou articles, a précisé l’UE, ajoutant que des personnalités médiatiques russes ont également été sanctionnées dans le passé.

Ces sanctions prises par l’UE doivent aussi inclure une « interdiction du financement russe des médias, des ONG et des partis politiques de l’UE », a précisé la commissaire européenne chargée des Valeurs et de la Transparence, Vera Jourova.

Dans la foulée de ces annonces, Moscou avait d’ailleurs menacé de représailles l’Union européenne, avec qui les relations sont exécrables dans le contexte du conflit en Ukraine. « Je tiens à rappeler à toutes ces têtes brûlées de Bruxelles qu’il y a des dizaines de journalistes des pays de l’UE qui vivent très bien et confortablement en Russie », avait déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Et d’ajouter : « Si de telles mesures sont adoptées contre les journalistes et les médias russes par l’UE ou par des pays individuels, les journalistes occidentaux sentiront notre réponse. Nous réagirons immédiatement et très douloureusement contre les Occidentaux », avait-elle prévenu.

 

Kenya : hausse des prix et manifestations sanglantes

Kenya : hausse des prix et manifestations sanglantes

 

Au moins cinq personnes ont été tuées et 31 blessées ce mardi lors d’un mouvement de protestation antigouvernemental au Kenya qui a viré au chaos dans la capitale Nairobi , après que des manifestants ont forcé les barrages de police et pénétré dans l’enceinte du Parlement. L’ONG Commission kényane des droits humains (KHCR) a affirmé avoir vu la police «tirer sur quatre manifestants, (…) tuant l’un d’entre eux», dans un communiqué sur X. Des journalistes AFP présents sur place ont vu trois corps inanimés, gisant dans des mares de sang, aux abords du Parlement, où un bâtiment était en feu.

 

Les violences découle des mesures du gouvernement visant à augmenter la fiscalité notamment sur les produits de consommation de quoi augmenter encore la pauvreté dans ce pays où le taux de chômage et de leur de 30 %

Le gouvernement du Kenya espère  compte lever 2,18 milliards d’euros supplémentaires à travers la loi de finances afin de redresser les comptes du pays. Il table ainsi sur un déficit budgétaire de 3,3 % du PIB, contre 5,7 % pour l’exercice en cours.

Le chef de l’État a hérité de ses prédécesseurs d’une dette colossale tandis que le shilling kényan subissait une forte dépréciation. Il cherche désormais à réduire sa dépendance aux emprunts pour boucler son budget. La dette publique s’élève à 76 milliards d’euros – soit un peu plus de 70 % du PIB – tandis que le service de la dette s’élèvera à 7,2 milliards d’euros lors du prochain exercice fiscal. De quoi absorber plus de la moitié des recettes fiscales.

 

Foot euro équipe de France: une attaque toujours improductive

Foot euro équipe de France: une attaque toujours improductive

 

Une nouvelle fois l’équipe de France s’est montrée complètement improductive face à l’excellent gardien polonais. En cause, un manque de soin dans la finition. Pourtant la France a très largement dominé les débats mais sans concrétiser ses occasions de but. Il aura fallu le penalty provoqué par Dembélé et transformé par Mbappé pour marquer enfin un but. Bref un match nul et une attaque très inquiétante.

 
Encore une inefficacité criante, à l’image des deux précédentes sorties contre l’Autriche (0-1) et les Pays-Bas (0-0). Que ce soit Hernandez (11e), Dembélé (19e) ou Mbappé (42e,45e, 49e, 50e), avec des Bleus amorphes pendant vingt bonnes minutes du premier acte, tous ont buté sur le portier Skorupski. De près, de loin. Dans la surface. En dehors. Rageant. Mais du déjà-vu dans cet Euro. En face, Mike Maignan, impérial (6e, 15e, 34e), notamment face à Robert Lewandowski, confirmait son excellent début de compétition, signe d’une défense sollicitée.

 

Mélenchon un «obstacle» pour la gauche pour Ruffin

 Mélenchon  un «obstacle» pour la gauche pour Ruffin 

De même que Macro est considéré comme un boulet par la majorité elle-même, Mélenchon est également considéré comme un handicap pour la victoire de la gauche au sein même des Insoumis. Le député sortant François Ruffin, un des candidats au poste de premier ministre en cas de victoire de la gauche aux législatives, a estimé mardi que le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon était un «obstacle à la victoire du Front Populaire» .

«C’est pas un appui ici Jean-Luc Mélenchon, c’est plutôt quelque chose qui repousse les électeurs», a indiqué François Ruffin sur TF1 depuis sa circonscription, où il tente de se faire réélire malgré les très bons scores du Rassemblement national aux dernières élections européennes.

Au sein du Nouveau Front populaire, les socialistes, les communistes et les Ecologistes souhaitent une mise en retrait du fondateur de La France insoumise, jugé trop clivant par beaucoup, même à gauche. Le triple candidat à la présidentielle, fort de ses 22% en 2022, se contente pour l’instant de dire qu’il ne s’«élimine» pas mais ne s’«impose» pas non plus pour le poste de premier ministre, en cas de victoire de la gauche aux législatives anticipées, des élections pour lesquelles le RN est donné largement favori.

 

Des risques de guerre entre Israël et le Liban

Des risques de guerre entre Israël et le Liban

 

 
Les États-Unis ont mis en garde mardi contre les «conséquences désastreuses» qu’aurait un nouveau conflit entre Israël et le Hezbollah au Liban, et appelé à trouver une solution «diplomatique». «Une autre guerre entre Israël et le Hezbollah pourrait facilement devenir une guerre régionale, avec des conséquences désastreuses pour le Moyen-Orient», a déclaré le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, en recevant son homologue israélien, Yoav Gallant, au Pentagone.

«La diplomatie est de loin le meilleur moyen d’éviter une nouvelle escalade», a-t-il ajouté. Yoav Gallant a pour sa part relevé que «nous travaillons en étroite collaboration pour parvenir à un accord, mais nous devons également nous préparer à tous les scénarios possibles».

Le gouvernement du Canada a appelé mardi ses ressortissants à quitter au plus vite, «pendant qu’ils le peuvent», le Liban, où les craintes d’une escalade de la violence à sa frontière sud, entre le Hezbollah et Israël, se font de plus en plus vives.

Retraites: à 65 ou 66 ans pour le RN

Retraites: à 60,  65 ou 66 ans pour le RN ?

 

Si Bardella est clair sur les carrières longues qui permettraient de partir à 60 ans pour quelqu’un qui a commencé à travailler avant 20 ans par contre pour le reste c’est un peu le flou. «Je souhaite que ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, parce que ce sont les gens qui ont les métiers les plus difficiles, puissent partir avec un temps de cotisations de 40 annuités et un âge de départ légal de 60 ans», a développé le président du RN.

Au-delà de cette barre symbolique, le leader du RN promet «une progressivité assez floue qui tournera autour d’un âge pivot de 62 ans et de 42 annuités.»  En clair comme l’âge moyen d’entrer sur le marché du travail est entre 23 et 24 ans l’âge de départ pour la moyenne serait donc de 65 à 66 ans. C’est-à-dire au-delà de ce qui a été prévu dans la récente réforme. De quoi évidemment alimenter le débat et la polémique.

Pour résumer, il y aurait l’âge légal à 60 ans mais seulement appliquer pour ceux qui sont entrés sur le marché du travail avant 20 ans. Pour les autres un âge pivot théorique de 62 ans mais avec 42 ans d’annuités qui conduira dans les fêtes un âge de départ entre 65 et 66 ans.

Bardella  a d’ailleurs reconnu que sa réforme des retraites que ces changements entraînerait «par définition» des perdants et des gagnants.

 

Législatives-Un risque financier face aux programmes irresponsables

Législatives-Un  risque financier face aux programmes irresponsables

 

Emmanuel Roman, directeur général du premier fonds obligataire au monde (fonds auxquels empruntent notamment les Etats) : « Une politique économique qui n’a pas de sens est immédiatement punie par le marché ». Le directeur général de Pimco avertit, dans un entretien au « Monde », sur les risques d’une sanction des marchés en France alors que l’extrême droite est aux portes du pouvoir.

 

Emmanuel Roman est l’un des Français les plus haut placés de la finance mondiale. Cet ancien de Goldman Sachs est aujourd’hui basé en Californie, où il dirige, depuis 2016, Pimco, la plus grosse société de gestion spécialisée dans le marché obligataire au monde, avec 1 900 milliards de dollars (environ 1 777 milliards d’euros) d’encours (équivalent aux deux tiers du PIB français). Ce spécialiste des dettes mondiales avertit d’une possible sanction des marchés si le Rassemblement national (RN) arrivait au pouvoir. Il estime, par ailleurs, que la hausse très rapide de la dette aux Etats-Unis « n’est pas durable ».

En 2022, vous disiez au « Financial Times » votre inquiétude de « voir 43 % des Français voter pour un néofasciste ». Aujourd’hui, l’extrême droite est aux portes du pouvoir. En tant que patron de l’une des plus grosses sociétés de gestion au monde, comment voyez-vous ça ?
Nous assistons à une croissance des mouvements populistes dans le monde entier, en Amérique latine, aux Etats-Unis, avec une fracture totale du monde politique, en France aussi. D’un point de vue macroéconomique, les vrais problèmes en Europe sont le niveau élevé de la dette, et l’inflation. Donc, politique mise à part, le seul vrai sujet est de savoir quoi faire vis-à-vis de la dette publique : soit augmenter les taxes, soit couper les dépenses publiques. Pour avoir lu le programme du Rassemblement national et leurs vingt-deux points, je peux dire qu’il n’y a pas un seul élément de réponse aux vrais problèmes macroéconomiques.

L’arrivée du RN au pouvoir risquerait-elle de provoquer une crise de la dette française ?
Les marchés sont capables de regarder sur le plus long terme. Ils savent que l’Europe est passée par beaucoup de hauts et de bas et a pu gérer des situations compliquées, comme celle de la Grèce, par exemple. Cela dit, une politique économique qui n’a pas de sens est immédiatement punie par le marché.

 

Socioéconomie-Compétitivité et pouvoir d’achat : même combat

Socio-économie- Compétitivité et pouvoir d’achat : même combat 

 

Les 30 juin et 7 juillet, les citoyens français sont appelés à élire leurs représentants à l’Assemblée nationale, ceux qui votent les lois et contrôlent les politiques et les initiatives du gouvernement. Bien sûr, les considérations économiques ne sont pas les seules à prendre en compte dans les choix des électeurs. Mais elles ne peuvent certainement pas être oubliées ou traitées comme quantité négligeable. Nous sommes dirigeants d’entreprise et voulons partager avec les Français quelques réflexions, avec l’espoir qu’elles les aident à décider pour qui voter.

 

Par Maxime Aiach, Michel de Rosen, Xavier Fontanet, Pierre Gattaz, Jean Pierre Letartre, Gabriel Sardet dans l’Opinion 

 

Le pouvoir d’achat et l’emploi dépendent d’abord des entreprises. Les Français sont légitimement attachés à leur pouvoir d’achat. Ils veulent que celui-ci progresse et, au moins, ne recule pas. Comment ne pas comprendre cette aspiration ? Mais d’où vient le pouvoir d’achat ? Il n’est pas une donnée qu’on peut gérer comme l’eau qui sort d’un robinet. Le pouvoir d’achat est un résultat. Il dépend à la fois des rémunérations reçues par les Français et des prix.

A lire aussi: Pouvoir d’achat: la course folle

Rémunérations. Dans une économie moderne, dans tous les pays développés, les rémunérations et les prix résultent des mécanismes de la concurrence et des marchés. Par exemple, si un bien devient plus abondant, son prix a tendance à baisser ; il monte s’il y a une pénurie. L’offre et la demande jouent aussi pour les rémunérations : mais dans une moindre mesure parce que, dans les économies développées, les salaires ne baissent pas : soit ils sont stables, soit ils augmentent. Le niveau d’augmentation dépend de la santé des entreprises et de la situation de ce que les économistes appellent le marché du travail.

L’économie française ressemble au Tiers Etat de 1789. Elle fait de son mieux mais souffre de l’amoncellement de contraintes que les gouvernements successifs, au fil de l’Histoire, lui ont imposées. Elle est fragile : il suffirait de peu de choses pour que ses performances récentes, en particulier dans le domaine de l’emploi, disparaissent ou même s’inversent

Une logique similaire s’applique à l’emploi. Les entreprises créent des emplois et embauchent lorsqu’elles croissent et investissent — et ont besoin de plus de salariés — et lorsqu’elles sont suffisamment prospères — et peuvent donc se permettre de dépenser plus. Elles réduisent leurs embauches, voire leurs emplois, lorsque leur activité se réduit ou si leur prospérité est diminuée.

L’Etat a son rôle à jouer dans l’économie. Il fixe les règles, par des lois et des décrets. Il veille à différents aspects de l’intérêt général comme le respect des règles de concurrence ou la lutte contre les fraudes. Il met en œuvre des politiques, comme le soutien à l’investissement, le développement de l’offre de logements ou la transition écologique.

A lire aussi: «Pouvoir d’achat ou achat du pouvoir?» La chronique d’Erwan Le Noan

Bon équilibre. Le défi pour chaque pays est de trouver le bon équilibre. Si l’Etat intervient trop peu, certains problèmes ne sont pas traités ou insuffisamment. Ainsi les Etats-Unis ont-ils trop peu investi dans leurs infrastructures, notamment dans les transports ou dans la lutte contre le dérèglement climatique. Si l’Etat intervient trop, par exemple en augmentant les charges qui pèsent sur les entreprises, il affaiblit leur compétitivité et leur capacité à investir, à embaucher et à augmenter les rémunérations de leurs salariés.

Selon les périodes, les priorités de la politique économique et celles de la gestion des entreprises varient. Par exemple, après la Seconde Guerre mondiale, la priorité absolue pour la France était de relancer la capacité de production de notre pays. Après la mise en place de la Communauté européenne, la priorité est devenue le renforcement de la compétitivité de notre économie et donc, notamment, de nos entreprises. Après la crise financière de 2008, il a fallu d’abord sauver le système bancaire. Avec la crise de la Covid, c’est toute l’économie qu’il a fallu empêcher de sombrer.

L’économie française ressemble au Tiers Etat de 1789. Elle fait de son mieux mais souffre de l’amoncellement de contraintes que les gouvernements successifs, au fil de l’Histoire, lui ont imposées. Elle est fragile : il suffirait de peu de choses pour que ses performances récentes, en particulier dans le domaine de l’emploi, disparaissent ou même s’inversent

L’économie française est fragile. L’économie française est une terre de contrastes, combinant de belles forces et de vraies faiblesses. Les forces sont : la qualité de la main-d’œuvre, ouvriers, techniciens, ingénieurs, cadres, patrons, entrepreneurs ; la qualité des infrastructures ; une présence importante dans plusieurs secteurs, comme l’aéronautique, la défense, le luxe, le tourisme, l’agriculture ; une réelle attractivité, qui permet d’attirer les investissements étrangers ; une capacité d’innovation.

Les faiblesses sont : des coûts de production élevés, plus élevés que ceux de la plupart des pays européens ; un temps de travail plus faible qu’ailleurs en Europe, qu’il s’agisse de la durée de travail hebdomadaire, du nombre d’heures travaillées dans une année ou une vie, ou du nombre de Français disposant d’un emploi ; une compétitivité insuffisante, illustrée par une balance commerciale nettement déficitaire ; un Etat trop présent, à la fois par ses charges et par un maquis administratif complexe et lourd ; des finances publiques déséquilibrées.

Bref, l’économie française ressemble au Tiers Etat de 1789. Elle fait de son mieux mais souffre de l’amoncellement de contraintes que les gouvernements successifs, au fil de l’Histoire, lui ont imposées. Elle est fragile : il suffirait de peu de choses pour que ses performances récentes, en particulier dans le domaine de l’emploi, disparaissent ou même s’inversent.

Dans ce contexte, six priorités s’imposent à l’économie française en 2024. Il faut :
–Réduire ou au moins stabiliser les charges qui pèsent sur le système de production, c’est-à-dire sur les entreprises de toutes tailles.
–Augmenter le taux d’emploi des Français.
–Mettre en ordre les finances publiques.
–Baisser les taux d’intérêt qui pèsent sur tous les agents économiques, état, collectivités territoriales, entreprises et ménages.
–Simplifier l’immense système administratif français.
–Renforcer la confiance, sans laquelle les entreprises et les particuliers n’investissent pas et freinent leur consommation.

De la capacité de la future majorité et du futur gouvernement à prendre à bras-le-corps ces priorités dépend la croissance des richesses de notre pays. Croissance de la production de richesses et croissance des richesses distribuées.

En résumé, l’économie française est diverse, vivante, ardente mais aussi fragile. Les politiques doivent le savoir et éviter de multiplier des promesses que la France n’a pas les moyens de tenir.

Maxime Aiach, Michel de Rosen, Xavier Fontanet, Pierre Gattaz, Jean Pierre Letartre, Gabriel Sardet (présidents ou directeurs généraux d’entreprise, membres de l’Institut des Solutions)

Sciences: Comment le cerveau a-t-il évolué ?

Sciences: Comment le cerveau a-t-il évolué ?

La nature singulière et les capacités exceptionnelles du cerveau humain ne cessent de nous surprendre. Sa forme arrondie, son organisation complexe et sa longue maturation le distinguent du cerveau des autres primates actuels, et plus particulièrement des grands singes auxquels nous sommes directement apparentés. À quoi doit-on ses spécificités ? Puisque le cerveau ne fossilise pas, il faut chercher la réponse dans les os du crâne retrouvés sur les sites paléontologiques pour remonter le cours de l’histoire. La boîte crânienne renferme des empreintes du cerveau qui constituent de précieuses données sur les 7 millions d’années d’évolution de notre cerveau qui nous séparent de notre plus vieil ancêtre connu : Toumaï (Sahelanthropus tchadensis).

 

, Paléoanthropologue (CNRS), Université de Poitiers dans The Conversation 

Pendant la croissance, le cerveau et son contenant, le crâne, entretiennent un lien étroit et, par un processus de modelage et remodelage, l’os enregistre la position des sillons à la surface du cerveau qui délimitent les lobes et les aires cérébrales. À partir de ces empreintes, les paléoneurologues cherchent à reconstituer l’histoire évolutive de notre cerveau (par exemple, quand et comment les spécificités cérébrales humaines sont apparues ?), mais également à élaborer des hypothèses sur les capacités cognitives de nos ancêtres (par exemple, quand ont-il commencé à fabriquer des outils ?).

L’Afrique du Sud a joué un rôle central dans la recherche et la découverte d’indices sur les grandes étapes de l’évolution de notre cerveau. Les sites paléontologiques situés dans le « Berceau de l’Humanité », classé au patrimoine mondial par l’Unesco, sont particulièrement riches en fossiles piégés dans d’anciennes grottes dont les dépôts sont aujourd’hui exposés à la surface.

Parmi ces fossiles, on compte des spécimens emblématiques comme « l’enfant de Taung » (3-2,6 millions d’années), le tout premier fossile de la lignée humaine découvert sur le continent africain qui sera à l’origine du genre Australopithecus, ou « Little Foot » (3,7 millions d’années), le squelette le plus complet d’Australopithecus jamais mis au jour (50 % plus complet que celui de « Lucy » découvert en Éthiopie et daté à 3,2 millions d’années). Ces sites exceptionnels ont ainsi mené à la découverte de crânes relativement complets (par exemple « Mrs Ples » datée à 3,5-3,4 millions d’années), ainsi que de moulages internes naturels de crânes (par exemple celui de « l’enfant de Taung »), préservant des traces du cerveau de ces individus fossilisés qui ont été étudiés par des experts et ont servi de référence depuis des décennies.

Malgré la relative abondance et la préservation remarquable des spécimens fossiles sud-africains relativement aux sites contemporains est-africains, l’étude des empreintes cérébrales qu’ils conservent est limitée par la difficulté à déchiffrer et interpréter ces traces.

Devant ce constat, notre équipe constituée de paléontologues et de neuroscientifiques a cherché dans un premier temps à intégrer, dans l’étude des spécimens fossiles, les compétences techniques développées en imagerie et en informatique.

Nous avons alors mis en place le projet EndoMap, développé autour de la collaboration entre des équipes de recherche françaises et sud-africaines, dans le but de pousser plus loin l’exploration du cerveau en y associant des méthodes de visualisation et d’analyses virtuelles.

À partir de modèles numériques 3D de spécimens fossiles du « Berceau de l’Humanité » et d’un référentiel digital de crânes de primates actuels, nous avons développé et mis à disposition une base de données unique de cartographies pour localiser les principales différences et similitudes entre le cerveau de nos ancêtres et le nôtre. Ces cartographies reposent sur le principe d’atlas traditionnellement utilisé en neuroscience et ont permis à la fois une meilleure connaissance de la variabilité dans la distribution spatiale des sillons du cerveau humain actuel et l’identification des caractéristiques cérébrales chez les fossiles. En effet, certains désaccords scientifiques majeurs dans la discipline sont la conséquence de notre méconnaissance de la variation inter-individuelle, qui entraîne une surinterprétation des différences entre les spécimens fossiles.

Cependant, EndoMap fait face à un défi majeur dans l’étude des restes fossiles, comment analyser des spécimens incomplets ou pour lesquels certaines empreintes cérébrales sont absentes ou illisibles ? Ce problème de données manquantes, bien connu en informatique et commun à de nombreuses disciplines scientifiques, est un frein à la progression de notre recherche sur l’évolution du cerveau.

Le bond technologique réalisé récemment dans les domaines de l’intelligence artificielle permet d’entrevoir une solution. En particulier, devant le nombre limité de spécimens fossiles et leur caractère unique, les méthodes d’augmentation artificielle des échantillons pourront pallier le problème d’effectif réduit en paléontologie. Par ailleurs, le recours à l’apprentissage profond à l’aide d’échantillons actuels plus complets constitue une piste prometteuse pour la mise au point de modèles capables d’estimer les parties manquantes des spécimens incomplets.

Nous avons alors invité à Johannesburg en 2023 des paléontologues, géoarchéologues, neuroscientifiques et informaticiens de l’Université du Witwatersrand et de l’Université de Cape Town (Afrique du Sud), de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni), de l’Université de Toulouse, du Muséum national d’histoire naturelle de Paris et de l’Université de Poitiers à alimenter notre réflexion sur le futur de notre discipline au sein du colloque « BrAIn Evolution : Palaeosciences, Neuroscience and Artificial Intelligence ».

Cette discussion est à l’origine du numéro spécial de la revue de l’IFAS-Recherche, Lesedi, qui vient de paraître en ligne et qui résume les résultats de ces échanges interdisciplinaires. À la suite de cette rencontre, le projet a reçu le soutien financier de la Mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires (MITI) du CNRS dans le cadre l’appel d’offres « Jumeaux numériques : nouvelles frontières et futurs développements » pour intégrer l’IA à la paléoneurologie.

Le RN récupère ceux qui travaillent dur

Le  RN récupère ceux qui travaillent dur 

 

Le politiste Bruno Palier souligne, dans une tribune au « Monde », le lien existant, partout en Europe, entre dégradation des conditions de travail et vote pour l’extrême droite.

 

Les résultats obtenus lors des élections européennes par le Rassemblement national (RN) doivent en grande partie se comprendre comme une revanche contre la réforme des retraites et plus largement comme une demande de reconnaissance et d’amélioration des difficultés rencontrées au travail. Dans notre ouvrage collectif Que sait-on du travail ? (Presses de Sciences Po, 2023), nous avons pu documenter combien, pour une grande majorité de Français, les conditions de travail sont mauvaises, le travail s’est intensifié, les accidents de travail sont plus nombreux et les risques psychosociaux sont plus élevés qu’ailleurs. Ces difficultés ont été niées par le gouvernement lors de la réforme des retraites de 2023, mais aussi par les principaux représentants des employeurs lors des négociations qui ont échoué, début janvier, sur le pacte traitant de la qualité de vie au travail.Dans une tribune publiée dans Le Monde en janvier 2023, nous annoncions que la réforme des retraites allait alimenter le vote RN. Plus généralement, c’est un vote d’opposition à ceux qui sont restés sourds aux problèmes économiques et sociaux manifestés par les Français. Un vote sanction des politiques aveugles aux réalités sociales, telles que la dépendance aux voitures et les budgets contraints des « gilets jaunes » analysés par Pierre Blavier dans son livre Gilets jaunes. La révolte des budgets contraints (PUF, 2021). C’est aussi une réaction à l’absence de revalorisation des professions « essentielles » après le Covid-19, professions pourtant mal loties, comme l’ont montré les travaux de la chercheuse Christine Erhel, une revanche contre l’imposition de la réforme des retraites bien que les Français s’y soient opposés faute de pouvoir tenir au travail plus longtemps.

En se présentant comme le parti de ceux qui travaillent dur, en les opposant aux élites qui les négligent et les méprisent, le RN récupère ce vote de ressentiment. De plus en plus de travaux de sciences politiques soulignent le lien entre insatisfaction au travail, dégradation des conditions de travail, management vertical, perte de sens et vote pour les droites radicales extrêmes en Europe.

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