Gestion, déficit, dette : des Français n’y comprennent rien
D’après un sondage OpinionWay pour le Cercle Jean-Baptiste Say, publié jeudi, Les Français font preuve d’une grande méconnaissance des principaux indicateurs économiques . Des Français qui en grande majorité ignorent le montant du déficit budgétaire et les grands agrégats Financiers.
Des Français par exemple qui n’ont aucune idée de la dette publique, qui s’est établie à 110,6% du PIB fin 2023. ( Une dette qui s’approche des 100 000 € par ménage).
Interrogés sur la part de Français qui paient des impôts sur leurs revenus, 38% des sondés ne savent pas répondre. Ceux qui se prononcent sont, en moyenne, proches de la réalité (43%, contre 44% selon les chiffres de la Direction générale des Finances publiques). Mais seul un peu plus d’un quart des Français voient juste, entre 25 et 49%.
Près de trois Français sur dix (28%) considèrent que l’endettement de la France n’est pas un problème. Cette opinion a surtout la cote chez les jeunes : 45% des étudiants la partagent, contre seulement 16% des retraités.
S’il y a un fort consensus sur la nécessité d’augmenter le taux d’actifs pour augmenter les richesses (82%), près de six Français sur dix jugent possible de créer plus de richesse en travaillant moins. Les plus jeunes en sont les plus convaincus : ils sont 77% à partager cette position parmi les étudiants, contre 39% parmi les retraités.
Seul un Français sur deux a confiance en l’Éducation nationale dans sa capacité à former les jeunes générations aux sujets économiques de façon simple et factuelle. À peine la moitié (46%) estiment que les journalistes maîtrisent bien les sujets économiques. Ces doutes sont aussi renforcés concernant les dirigeants politiques (39%).
Bref il y a une certaine cohérence entre l’incompétence des dirigeants politiques et la méconnaissance d’une grande partie des Français. Plusieurs études ont d’ailleurs déjà démontré que les Français étaient les derniers d’Europe en matière de connaissances économiques.
Le marché automobile français en mai a baissé de 2,91%, indiquent des statistiques publiées samedi par les industriels. Il s’agit du premier repli depuis la mi-2022.
Dans le détail, quelque 141.298 immatriculations de voitures particulières neuves ont été enregistrées le mois dernier (dont 17% d’électriques), soit une baisse de 2,9% en données brutes par rapport à mai 2023 (qui comptait le même nombre de jours ouvrés), selon la Plateforme automobile (PFA), regroupant constructeurs et équipementiers français.
Avec 31.000 immatriculations, le marché des véhicules utilitaires légers neufs (moins de 5,1 tonnes) progresse en revanche de 2,3%. Au total sur ces deux catégories, le marché des véhicules légers neufs a connu en mai une baisse de 2%.
Pour autant, notamment grâce aux mois de janvier et février, le marché des véhicules légers neufs a progressé de 5,6% sur les cinq premiers mois de l’année par rapport à la même période l’an dernier. Au total, plus de 894.000 ont été immatriculés, dont 82% de voitures particulières.
Les véhicules 100% électriques gardent leur rang de troisième motorisation préférée du marché français (17%) après les essences (30%) et les hybrides (19%). Viennent ensuite les mild-hybrides (15%), les diesels (8%), les hybrides plugin (7%) et enfin les GPL (4%).
Cela nous pendait au nez depuis trop longtemps. Cette fois, Bruno Le Maire n’a pas pu empêcher la dégradation de la note financière de la France. Les arguments du ministre de l’Économie ont laissé de marbre l’agence Standard & Poor’s, qui a adressé un carton jaune à l’exécutif à la veille du scrutin européen. Un revers majeur pour le chef de l’État et un camouflet pour le patron de Bercy en place depuis sept ans ! Une flèche en plein cœur pour un pouvoir qui était encore en mesure de s’enorgueillir d’une compétence économique.
Par Bruno Jeudy, directeur délégué de La Tribune Dimanche.
Disons-le tout net, le pays n’est pas en faillite. La France reste parmi les pays les mieux notés de la planète et Bercy ne rencontrera aucune difficulté, demain, pour trouver des créanciers. Mais la pente est mauvaise et le déni des politiques – Emmanuel Macron en tête – sur les déficits est mortifère. Nous nous rapprochons davantage des nations les plus endettées, comme l’Italie et la Grèce (qui font de réels efforts), que des plus vertueuses. Ce n’est hélas pas nouveau. La France n’a plus voté un budget en équilibre depuis un demi-siècle ! Et la perspective de ramener nos déficits sous les 3 % du PIB s’éloigne à l’évidence.
Face à cette dangereuse trajectoire, S&P a voulu sanctionner l’exécutif. Un rappel à l’ordre peut-être salutaire dans un pays où tous les politiques semblent avoir perdu la boussole. De quoi attiser les critiques des oppositions promptes à dénoncer les errements du gouvernement dans la gestion des finances. Des oppositions qui, par le passé – pour parler des socialistes et des républicains -, ont contribué au creusement de cette dette abyssale. Sans compter le RN, champion de la contradiction, capable d’alerter sur la dette et, en même temps, de proposer l’un des programmes les plus dépensiers. Comprenne qui pourra…
« J’ai sauvé l’économie française », leur répond Bruno Le Maire, rappelant le soutien apporté aux entreprises et aux particuliers pendant la période du Covid. Le problème, c’est que le virus des largesses et du laisser-aller financier ne date pas de 2019 et n’est pas près de trouver un vaccin ! Une dette de 3 000 milliards d’euros, 5,5 % de déficit en 2023, il y a matière à interpeller le « Mozart de la finance » alias Emmanuel Macron.
« C’est pas Versailles, ici… » Ce slogan trouve un écho savoureux dans cette actualité économique morose qui rappelle à chacun, et notamment au président, le devoir de la rigueur. Il faut que nos gouvernants, plus habiles à manier le verbe que les chiffres, méditent cette phrase de Shakespeare : « Les mots ne paient pas les dettes. » Bruno Le Maire pourrait écrire le roman de la dette… mais, comme disait Benjamin Franklin, « les créanciers ont meilleure mémoire que les débiteurs ». La popularité et les succès électoraux font rarement bon ménage avec le souci de la maîtrise des dépenses. Qui aujourd’hui pourrait, comme Raymond Barre jadis, clamer « Je préfère être impopulaire qu’irresponsable » ?
Une dette qui s’approche des 100 000 € par ménage ! À la fin du quatrième trimestre 2023, la dette publique s’établit à 3 101,2 milliards d’euros.
L’ancien ministre des Finances de François Hollande et ancien commissaire européen chargé des Affaires économiques et monétaires ne mâche pas ses mots dans La Tribune . La France est au pied du mur et doit impérativement reprendre le contrôle de ses finances publiques. Il livre sa méthode et des pistes d’action pour y parvenir et appelle l’exécutif à faire preuve de courage politique pour faire prendre conscience aux Français de la gravité de la situation.
La note de la France a été dégradée vendredi soir par l’agence Standard & Poor’s en raison de « déficits excessifs ». Est-ce grave ?
PIERRE MOSCOVICI - La dégradation de la France ne change pas profondément la donne. Notre signature reste de très bonne qualité. Mais il faut être lucide : même si cela n’avait pas été le cas, la gravité de la situation de nos finances publiques s’impose à nous, nous sommes au pied du mur. C’est pourquoi il faut prendre cet avertissement au sérieux.
Le ministre des Finances avance comme explication le poids de la dette Covid ! La note serait abaissée parce qu’il a fallu sauver les Français. C’est votre analyse ?
La Cour des comptes avait à l’époque de la crise sanitaire validé le « quoi qu’il en coûte » : quand la vie est en cause, on ne compte pas. Mais cet argument ne suffit pas, car des politiques comparables et tout aussi coûteuses ont été menées dans tous les pays d’Europe : si sauver des vies et l’économie était la seule cause de notre dégradation, toutes les finances publiques de nos partenaires seraient également visées ! Il y a hélas une spécificité française.
Dommage évidemment que Moscovici alors qu’il était au gouvernement n’est pas appliqué ses propres leçons de rigueur ! (Il a notamment été ministre des finances dans le gouvernement socialiste).
Il ne fallait pas être un grand expert de la politique pour constater l’esprit de défaite qui présidait lors de la dernière réunion de campagne de Valérie à Hayer pour les élections européennes. Plusieurs orateurs se sont succédés y compris le premier ministre Attal lequel manquait aussi curieusement d’inspiration et de dynamisme. Bref déjà une véritable ambiance de défaite où chacun fait le minimum syndical et se prépare à des lendemains difficiles.
La faute évidemment à un bilan assez pitoyable du gouvernement dans nombre de domaines économiques, sociaux, environnementaux enfin financiers notamment avec la nouvelle dégradation de la note de la France par Standard and Poor.
Le discrédit de Macon constitue le facteur explicatif dominant du score probable du partie « renaissance » et de ses alliés. Mais il faut bien convenir également que le choix de Valérie Hayer sans aucune épaisseur politique a largement aussi contribué à faire plonger le pouvoir. Valérie Hayer est peut-être une bonne assistante parlementaire mais elle ne sera jamais un leader politique. Et quand elle s’exerce à l’exercice, c’est assez pitoyable.
Cela caractérise assez bien ce qu’aura a été l’entourage de Macon; pour l’essentiel, des responsables sans véritable épaisseur politique et sans charisme à quelques rares exceptions près comme Attal.
C’est à peine si ce dimanche 2 juin les médias font allusion à cet événement
Croissance : une toute petite hausse fragile du PIB au premier trimestre
Bonne nouvelle avec une progression de seulement 2,2 % de l’inflation sur un an . Une mauvaise nouvelle qui en est peut-être la conséquence à savoir une toute petite hausse du PIB de 02 % au premier trimestre. Une activité par ailleurs très fragile si l’on en juge par les inquiétudes des ménages vis-à-vis du pouvoir d’achat. Même si les prix à la consommation seraient stables, après une hausse de 0,5% en avril. Ce ralentissement serait lié à une forte baisse des prix de l’énergie, compensée en partie par les hausses des prix de l’alimentation et, dans une moindre mesure, des produits manufacturés, indique l’Insee.
L’Insee Indique un ralentissement de la consommation des ménages, en hausse de 0,1% au premier trimestre 2024 contre 0,2% au quatrième trimestre 2023. Cette tendance s’est accentuée en avril : la consommation des ménages a reculé de 0,8% ce mois-ci, contre une croissance de 0,2% attendue par le consensus et une hausse de 0,4% en mars. L’Insee attribue ce recul à la baisse de la consommation de produits alimentaires.
Depuis maintenant plusieurs semaines, les services de renseignement du continent s’inquiètent de potentiels sabotages et autres opérations violentes organisées par Moscou en parallèle de la guerre en Ukraine.
Début mai, le directeur des services de renseignement allemand, Thomas Haldenwang, avait ainsi alerté ses homologues français, suédois et britanniques, soulignait Les Échos. Dans un article consacré au sujet daté du 30 mai, The Guardian souligne que désormais, les services de sécurité de toute l’Europe sont en alerte en ce qui concerne ces actions russes.
« Les Russes ont pour objectif de déstabiliser l’Union européenne avec une guerre hybride. Vladimir Poutine déteste l’Union européenne telle qu’elle est », explique à BFMTV.com, le général Jérôme Pellistrandi, consultant en matière de défense.
Comme l’explique encore ce dernier, ces actions « ne sont pas des actions militaires », mais plutôt « des cyberattaques des actions contre la logistique, par exemple le chemin de fer. Il y a déjà eu des premières pannes suspectes en Allemagne et en Europe de l’Est, des incidents qui laissent penser à des sabotages », dit-il.
Dans les faits, les cas sont nombreux, en particulier en Pologne. Mercredi 29 mai, les services de sécurité y ont annoncé l’arrestation de trois personnes soupçonnées d’avoir déclenché « pour le compte » de la Russie des incendies criminels dans diverses régions du pays.
Le Premier ministre polonais Donald Tusk a pour sa part récemment déclaré que ces derniers mois plusieurs tentatives d’actions de sabotage et d’incendies criminels avaient eu lieu en Pologne pour le compte des services de renseignement russes.
Et les cas suspects ne se cantonnent pas qu’à la Pologne. Comme l’explique encore The Guardian, en Lituanie, les enquêteurs s’intéressent à un incendie suspect qui a touché un magasin de l’enseigne d’ameublement Ikea à Vilnius, la capitale. Est également pointé un incendie survenu fin avril dans l’est de Londres qui visait des entreprises liées à l’Ukraine ainsi que des arrestations récentes en Allemagne.
De manière générale, Martin Kupka, le ministre tchèque des transports a accusé, dans un entretien accordé au Financial Times début avril, la Russie d’avoir cherché à saboter les infrastructures ferroviaires européennes des « milliers » de fois à travers des groupes de pirates informatiques.
Avant les Jeux olympiques et les élections européennes, la France est également prise pour cible. « Tout cela va passer par la désinformation via des proxy. Nous avons eu l’exemple récemment avec l’Azerbaïdjan en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie ».
Centrales nucléaires: Retour en France tourmenté et coûteux des turbines
D’une certaine manière Macon est particulièrement gonflé de se prévaloir du retour en France des turbines des centrales nucléaires. Des équipements stratégiques d’Alstom qui ont été bradés à General Electric puis que la société américaine a abandonné pour être rachetées par EDF (contre son avis). Une opération à la fois tourmentée et très coûteuse liée aussi au lien particulier de Macron avec General Electric et les affaires de corruption
En 2014, GE rachète la branche énergie d’Alstom dans un contexte où l’entreprise française était engluée dans des affaires de corruption à l’étranger. Succinctement, Frédéric Pierucci, cadre dirigeant d’Alstom, est arrêté en avril 2013 aux États-Unis, Patrick Kron (PDG d’Alstom) négocie avec la direction de GE la cession de la branche énergie du groupe en 2014 sur fond de promesse américaine d’abandonner les poursuites contre Alstom et ses cadres dirigeants, Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif, préfère d’abord un rapprochement entre Alstom et Siemens et accuse Patrick Kron de négocier dans son dos. Alors que les négociations avec Siemens sont abandonnées, Arnaud Montebourg se rallie à l’option GE tout en cherchant une solution pour maintenir les activités nucléaires sous pavillon français. Nommé le 26 août 2014, Emmanuel Macron valide la cession de toute la branche énergie d’Alstom à GE en novembre 2014. La même semaine, Frédéric Pierucci est libéré sous caution aux États-Unis. Un proche de Macron est alors nommé à la tête de général électricque en France. Il n’y a donc pas lieu de se glorifier de ce retour car l’abandon des turbines aux Américains a constitué une grave erreur stratégique. En plus on impose le rachat à EDF qui n’a ni les compétences ni les moyens financiers.
Guerre Ukraine- Biden donne son feu vert pour attaquer la Russie
Un tournant important sans doute de la guerre puisque Biden vient de donner son feu vert que l’Ukraine attaque la Russie sur son sol pour défendre Kharkiv.
La Russie doit maintenant sans doute comprendre que la ligne rouge a été franchie et que ses attaques destructrices et souvent meurtrières sur la deuxième ville du pays légitime désormais des ripostes de l’Ukraine sur le seul même russe.
Il est clair qu’il faut donner un signal fort à Poutine qui ne cesse de gagner du terrain la est ailleurs en ignorant par ailleurs aussi bien le droit international que tout simplement la vie humaine. Un signal partagé désormais par la plupart des pays d’Europe également
Le risque évidemment c’est d’accroître l’intensité du conflit voir de favoriser son extension géographique. Mais l’autre risque c’est de voir Poutine progressivement coloniser de plus en plus de territoires dans l’est de l’Europe mais aussi ailleurs comme en Afrique.
Il faudra par contre que les pays occidentaux ne se contentent pas de mots et se mettre réellement en situation d’économie de guerre pour se mettre en situation de répondre à des attaques irresponsables de la Russie.
Environnement-Climat–20 % seulement PME ont l’intention de se décarboner
Preuve encore que les mesures venues uniquement d’en haut sont insuffisantes pour décarboner l’économie. Faute de concertation avec les secteurs économiques, la décarbonation avance au pas d’escargot. En 2023, une PME-PMI ont engagé des efforts pour se décarboner constate ce jeudi la deuxième édition du baromètre du fonds européen Argos Wityu et du cabinet de conseil BCG.
D’après ce sondage réalisé sur 700 petites et moyennes entreprises (PME) et entreprises de taille intermédiaire (ETI), 17% d’entre elles déclarent avoir « fortement investi financièrement », selon « un plan de décarbonation structuré », et ont mesuré leurs émissions en 2023. Au niveau européen : 57% des entreprises interrogées n’ont pas fortement investi dans leur transition écologique en 2023.
Autre statistique intéressante de l’étude : c’est dans le transport et la logistique que les entreprises européennes sont les plus nombreuses à investir pour verdir leur activité (58%), deux fois plus que dans les industries impliquant des fortes températures (29%). A noter aussi : si deux sociétés sur trois estiment que la transition climatique est une opportunité, les entreprises françaises sont en revanche moins optimistes qu’en 2022. Une tendance inverse à celle de l’Allemagne ou du Benelux.
Comme avantages économiques permis par la décarbonation, les PME-ETI citent les éléments suivants : l’efficacité énergétique et la réduction des coûts associés (58 %, +4 points par rapport à 2023), la possibilité de remporter des parts de marché (54 %, +3 points) et d’attirer de nouveaux talents (40%, +15 points).
Autour seulement de 10 % des dirigeants interrogés avaient une approche structurée en matière de décarbonation.
L’étude avait aussi pointé le fait suivant : parmi les principaux freins évoqués par les PME et ETI pour se verdir, figuraient en premier lieu la montagne d’investissements et les difficultés à obtenir des fonds (57%). Viennent ensuite la complexité réglementaire (55%) pour mettre en place des panneaux photovoltaïques par exemple ou d’autres installations afin de réduire l’empreinte carbone de l’énergie utilisée pour fonctionner.
D’après un rapport de l’ONG Carbon Disclosure Project (CDP) et du cabinet de conseil Oliver Wyman, paru en mars, en Europe, quatre entreprises sur cinq n’arrivent pas à réduire leur empreinte carbone au rythme nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques du continent.
Immobilier-Crise du logement : Chute de 20 % des permis de construire
La situation catastrophique du secteur immobilier se confirme. Entre mai 2023 et avril 2024, le nombre de permis de construire délivrés par les pouvoirs publics a chuté de près de 18% dans l’Hexagone, selon le ministère de la Transition écologique.
En cause notamment des taux d’intérêt particulièrement élevés, mais aussi des coups de construction qui ne sont pas compatibles avec la solvabilité des candidats à l’accession. De plus en plus de couches moyennes sont écartés du projet d’achat d’un logement neuf ou ancien surtout après la hausse continue depuis une vingtaine d’années.
D’après les chiffres publiés jeudi par le ministère de la Transition écologique, le nombre de permis de construire délivrés par les pouvoirs publics continue de baisser dans l’Hexagone. Entre mai 2023 et avril 2024, 358.200 logements ont été autorisés à la construction, soit 17,7% de moins que lors des douze mois précédents.
Dans le détail, les maisons individuelles ont fait l’objet de 129.200 autorisations (-19,7%) entre mai 2023 et avril 2024, tandis que les logements collectifs en ont obtenu 229.000 (-16,6%). Au sein des logements collectifs, les résidences (étudiantes, seniors…) ont réussi à sensiblement limiter leur recul, qui s’établit à -11,1%.
Enseignement-Groupes de niveau à l’école : pour Tenir compte des différences
L’enseignement différencié, c’est-à-dire adapté à la réalité des niveaux et des besoins des élèves, pourrait permettre de rompre avec un enseignement trop uniformisé et bénéficier à tous, s’il évite certains pièges, estime Charles Hadji, professeur honoraire en sciences de l’éducation, dans une tribune au « Monde ».
Le « choc des savoirs », cette batterie de réformes proposée par Gabriel Attal pour redynamiser l’éducation scolaire, mérite-t-il vraiment d’être honni au point d’exiger que l’on entre en résistance contre lui ? Organisations syndicales, représentants de parents d’élèves et collectifs lycéens ont manifesté le 25 mai sur tout le territoire pour protester contre sa mise en place.La constitution d’un tel front du refus ne peut qu’interpeller : il paraît peu probable qu’un seul puisse en effet avoir raison contre (presque) tous. Mais le « choc des savoirs » représente-t-il vraiment pour l’école une menace existentielle ; ou bien ne pourrait-il pas constituer une occasion de la rendre plus efficace ?
La sagesse cartésienne devrait être ici de mise : « Tout excès ayant coutume d’être mauvais », il importe, avant de hurler avec les loups, de s’interroger sur ce que peut avoir d’excessif la crispation anti-« choc ». Car, malgré les risques qu’elle entraîne, la proposition de « choc des savoirs » ne nous paraît pas mériter le rejet massif dont elle est l’objet, et pour trois grandes raisons. Elle repose sur un constat peu contestable ; elle exprime une conviction bienvenue ; elle désigne un terrain de lutte décisif.
L’idée du « choc des savoirs » est née de la prise de conscience d’une situation peu satisfaisante : en matière de résultats, l’éducation nationale pourrait mieux faire. Les observateurs critiques du travail de l’exécutif sont les premiers à le proclamer, et à juste titre. Trop d’élèves n’obtiennent pas les résultats qu’on serait en droit d’espérer.
Par ailleurs, comme le montrent la plupart des études conduites sur ce sujet, la France est l’un des pays où l’origine sociale pèse le plus fortement sur la réussite scolaire : les inégalités de résultats sont significativement corrélées au milieu social d’appartenance. Enfin, la fragilité scolaire n’est pas répartie équitablement. Il existe des « établissements d’excellence » et, à l’inverse, des « établissements ghettos ».
Guerre en Ukraine: Frappe sur le sol russe, le tournant
Malgré l’octroi, en avril, d’une aide militaire américaine supplémentaire importante (61 milliards de dollars) et malgré les fonds versés par l’UE à l’Ukraine, le président Zelensky est venu en Europe pour obtenir des accords militaires bilatéraux et des équipements supplémentaires. En effet, l’ampleur de l’invasion russe de 2022 et l’échec de la reconquête ukrainienne de l’été 2023 ont souligné les besoins (et les lacunes) des matériels actuellement en service sur les fronts russo-ukrainiens.
La contre-offensive de l’été 2023 a manifestement été entravée, dans ses résultats, par la faible couverture aérienne des attaques au sol. C’est pour cette raison que les autorités ukrainiennes ont sollicité et obtenu des aéronefs F16 auprès de plusieurs États européens, comme le Danemark les Pays-Bas et, cette semaine, la Belgique. La tournée de printemps de Volodymyr Zelensky vise à combler les lacunes de matériels au moment où les forces armées russes enregistrent des succès militaires dans le nord-est du pays.
Pourquoi demander des équipements à des pays européens dont les forces armées sont limitées ? C’est que, pour l’Ukraine, la course à la quantité est engagée avec la Russie. Celle-ci a en effet officiellement porté son effort de défense à 7,1% du PIB dans la loi de finances 2024 et a placé à la tête du ministère de la Défense l’économiste Andreï Belooussov, afin d’accentuer l’effort de guerre sur le plan industriel. Si, dans une guerre d’attrition, la quantité compte, aucun équipement de défense supplémentaire ne peut être négligé, même si les contingents promis sont limités (24 F16 des Pays-Bas, 19 du Danemark, 30 de Belgique).
De même, dans un conflit de longue haleine, la durabilité des soutiens est essentielle : alors que Vladimir Poutine vient de réaliser une tournée en République populaire de Chine et en Asie centrale, Volodymyr Zelensky signe ou renouvelle des accords militaires bilatéraux en Europe pour consolider son réseau d’alliances sur le long terme. Au moment où s’ouvre une séquence institutionnelle européenne qui peut durer (élections des parlementaires, nominations à la Commission et au Conseil), le président ukrainien a voulu s’assurer sur le terrain d’approvisionnements durables.
L’autre objectif de la tournée est moins visible, moins explicite, car beaucoup plus sensible. Depuis plusieurs semaines, les autorités de Kiev sont engagées dans une campagne aux États-Unis pour infléchir la doctrine américaine sur l’utilisation des armes sur le front. L’administration américaine a été constante par-delà les alternances politiques, depuis la guerre du Donbass en 2014 : les armes américaines ne doivent pas être utilisées contre les forces russes ou séparatistes hors du territoire ukrainien.
De même, l’Europe considère depuis le début de la guerre que la légitime défense de l’Ukraine ne doit pas comporter d’attaques sur le sol russe avec ses matériels de défense. La nuance peut paraître subtile mais elle est essentielle : les Européens veulent donner à l’Ukraine les moyens de se défendre sans entrer en conflit avec la Russie.
Cette semaine et la semaine prochaine, lors des célébrations du Débarquement, le président ukrainien a entrepris de changer cette vision de la défense de l’Ukraine. En effet, l’offensive récente de la Russie sur la ville de Kharkiv et sa région est menée depuis le territoire de la Fédération de Russie. Cette tactique permet aux artilleurs russes de bombarder la ville sans s’exposer à des tirs de contre-batterie ukrainiens utilisant des équipements occidentaux. Et elle est facilitée par la géographie : la ville de Kharkiv se situe à quelques kilomètres de la frontière russo-ukrainienne internationalement reconnue.
La «campagne de Kharkiv» place les Européens devant une décision stratégique lourde : soit ils considèrent que l’aboutissement naturel de leur soutien à l’Ukraine lève le tabou de frappes sur le sol russe avec leurs matériels, soit ils maintiennent leur posture initiale.
Par-delà la sécurisation d’approvisionnements en matériels, le président ukrainien est donc venu en Europe lancer une campagne visant à changer la doctrine de ses alliés sur la conduite des opérations militaires. Ses forces avaient déjà lancé des opérations spéciales et des bombardements sur la ville-frontière (russe) de Belgorod. Mais elles l’avaient fait en employant les armes de longue portée et les aéronefs ukrainiens. Désormais, elles envisagent de porter la guerre sur le territoire russe, en profondeur, grâce à l’aviation, grâce à une artillerie de longue portée et grâce à des missiles de croisière. C’est le soutien des Européens pour réaliser ces opérations que le président ukrainien est venu chercher.
Tout en demandant à ses interlocuteurs un soutien militaire, financier et diplomatique, Zelensky est aussi venu en Europe pour préparer le prochain sommet de la paix en Suisse. Si plus de 40 États sont invités, les objectifs sont pour le moment incertains : comment, en effet, lancer des négociations de paix alors même qu’aucun des deux ennemis n’a atteint ses objectifs stratégiques ?
Cet événement est aujourd’hui exposé à un double risque : d’une part, l’absence éventuelle du président américain en raison de la campagne électorale et, d’autre part, l’invitation lancée à la Russie à l’initiative du Brésil et de la Chine. Le président ukrainien milite pour l’absence de la Russie, accusant Vladimir Poutine de juguler toute tentative de règlement juridique et diplomatique. Dans cette perspective, ce sont bien les Européens qui constitueront son soutien le plus ferme… et sans doute son dernier recours.
À noter cependant qu’hier bail donne a autorisé les frappes de l’Ukraine sur le sol russe NDLR