Archive mensuelle de juin 2024

Page 31 sur 34

Castex, « premier ministre » du métro renouvelé

Castex, « premier ministre » du métro renouvelé
Le président de la République vient d’annoncer qu’il envisageait le renouvellement de l’ancien Premier ministre, recasé à la tête de la Régie. 

Jean Castex est très attendu sur le bon fonctionnement des métros et RER Dans la perspective des J.O. Pour se prémunir de toute grève pendant les Jeux, la Régie a fait savoir, le 25 avril, que les conducteurs qui travailleront du 22 juillet au 8 septembre pourront toucher une prime de 1.600 euros, complétée par une prime « événement exceptionnel » de 44,10 euros par jour travaillé sur 12 lignes de métro et les RER A et B. Des conducteurs pourraient ainsi toucher jusqu’à 2.500 euros au total.
L’offre de transport doit être augmentée de 15% pendant la période des Jeux par rapport à un été normal afin de répondre à la demande.

 

La Russie veut discréditer les JO de Paris

La Russie veut discréditer les JO de Paris

.

La Russie continue son action de discrédit et d’intoxication à propos de la France et profite notamment de la perspective des JO. Selon Microsoft et son Centre d’analyse des menaces, des groupes d’influence russe cherchent à semer la peur pour dissuader les spectateurs d’assister aux Jeux olympiques.

 
La Russie a augmenté l’ampleur de sa campagne de désinformation visant les Jeux olympiques de Paris, qui vise notamment à faire monter les craintes d’actes violents durant l’événement, rapporte un observatoire de Microsoft. Le Centre d’analyse des menaces (MTAC), géré par le géant technologique américain, cite deux groupes d’influence russe, Storm-1679 et Storm-1099, qui associent «des tactiques anciennes à de l’intelligence artificielle (IA) pour mener des activités nuisibles». Les contenus diffusés visent, entre autres, à diffamer la France, son président Emmanuel Macron, ainsi que le Comité international olympique (CIO), selon un message posté dimanche sur le site de Microsoft.

 

Selon Microsoft et le MTAC, Storm-1679 «cherche aussi à semer la peur pour dissuader les spectateurs d’assister aux Jeux». Pour ce faire, ce groupe d’influence a notamment mis en ligne des vidéos trompeuses. L’une d’entre elles se fait passer pour du contenu produit par la chaîne d’information France 24.

 

Quant à Storm-1099, il utilise un réseau de 15 sites au contenu rédigé en français et qui se présentent comme des médias d’information, ce qu’ils ne sont pas. Ces plateformes avertissent, elles aussi, de possibles attentats durant les Jeux, critiquent Emmanuel Macron et son gouvernement, taxés d’indifférents aux problèmes des Français.

L

CNews : première chaîne d’info devant BFM

CNews :  première chaîne d’info devant BFM 

 Au mois de mai, CNews a déchu BFMTV du piédestal où elle était installée depuis plus d’une décennie. Avec 2,8%, l’antenne propriété de Vivendi a doublé le numéro un des chaînes d’info dont l’audience a atteint 2,7%, selon les chiffres de Médiamétrie. CNews a vu son audience progresser sur un an de 0,6 point quand celle de BFMTV, dans le même temps, s’est contractée de 0,2 point. Derrière, LCI affiche 1,7% de l’audience (-0,5%) et Franceinfo stagne à 0,7%.

En cause sans doute le faite que Cnews se comporte en chaîne d’information systématique très agressive. Une chaîne davantage militante que productrice d’analyses et assez souvent de manière caricaturale. Bref une sorte de chaîne bistrot mais qui plaît à certains.

Transport aérien: Nouveau record de passagers

Transport aérien: Nouveau record de passagers

Le transport aérien mondial va connaître en 2024 un nouveaux record. Les états d’âme sur les conséquences du transport par avion sur l’environnement ont donc tendance à s’effacer nettement. On atteindra près de 5 milliards de passagers en 2024.

 

Le nombre de passagers dans le monde devrait dépasser en 2024 le niveau de 2019, celui d’avant le Covid. L’Asie-Pacifique tire la croissance.

Aujourd’hui, les compagnies aériennes sont ragaillardies au point de s’attendre à battre en 2024 le nombre de passagers transportés en 2019 : 4,96 milliards cette année, contre 4,54 milliards il y a cinq ans, selon les prévisions de l’Association internationale du transport aérien (IATA) qui regroupe 320 compagnies aériennes.

La preuve  aussi que les nouvelles technologies d’information loin de ce substituer au transport physique contribue aussi à la mobilité des personnes.

 

Trump : un délinquant et un fou pour Biden

Trump :  un délinquant et un fou  pour Biden

«Pour la première fois dans l’histoire américaine, un ex-président qui est un délinquant condamné par la justice se présente à la présidence», a déclaré lors d’un événement de campagne dans le Connecticut Biden  le président démocrate, qui affrontera son prédécesseur à l’élection présidentielle le 5 novembre.

«Aussi perturbant que cela puisse être, son offensive tous azimuts sur le système judiciaire américain est encore plus néfaste», a ajouté Joe Biden, affirmant que la campagne était «entrée en terrain inconnu la semaine dernière». Pour le président démocrate, Donald Trump représenterait une menace encore plus grande pour la démocratie américaine s’il remportait à nouveau la Maison-Blanche en novembre. «Quelque chose s’est brisé dans ce gars-là pour de vrai» après sa défaite à la dernière présidentielle, a lancé Joe Biden. «Ça le rend littéralement fou», a-t-il ajouté.

« Il dit que s’il perd, il va y avoir un bain de sang en Amérique. Quel genre d’homme dit ça? »

Joe Biden

Joe Biden a également fustigé les déclarations de Donald Trump, affirmant dimanche qu’une condamnation à de la prison ferme pourrait être «un point de rupture» pour ses partisans. Ces propos ont une résonance particulière dans un pays encore marqué par l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021, lorsque des partisans du républicain ont tenté d’empêcher la certification de la victoire à la présidentielle par Joe Biden. «Il dit que s’il perd, il va y avoir un bain de sang en Amérique. Quel genre d’homme dit ça?», a déclaré le démocrate lundi.

Le seul commentaire précédent de Joe Biden sur le verdict de culpabilité de Donald Trump était vendredi à la Maison-Blanche, quand il a déclaré que «nul n’est au-dessus des lois» - sans aller jusqu’à le qualifier de délinquant. L’équipe de campagne du démocrate joue depuis le début un numéro d’équilibriste autour des déboires judiciaires de Donald Trump – ne s’aventurant pas à l’attaquer frontalement sur ce sujet.

 

Maine-et-Loire : Fusillade mortelle

Maine-et-Loire : Fusillade mortelle

Une fusillade mortelle s’est produite dans la petite ville de Saumur. Habituellement une petite cité relativement tranquille. Preuve que la banalisation de la violence, comme le trafic de drogue d’ailleurs, n’épargne plus aucune agglomération.

 

Un homme a ouvert le feu sur la terrasse d’un restaurant de type kebab à Saumur, dans le Maine-et-Loire, ce lundi en début de soirée, a appris Le Figaro de source policière, confirmant une information du Courrier de l’Ouest . Un jeune homme a été tué, un autre blessé.

L’intox et les sabotages russes se multiplient en Europe

L’intox et  les sabotages russes se multiplient en Europe

 

Depuis maintenant plusieurs semaines, les services de renseignement du continent s’inquiètent de potentiels sabotages et autres opérations violentes organisées par Moscou en parallèle de la guerre en Ukraine.

Début mai, le directeur des services de renseignement allemand, Thomas Haldenwang, avait ainsi alerté ses homologues français, suédois et britanniques, soulignait Les Échos. Dans un article consacré au sujet daté du 30 mai, The Guardian souligne que désormais, les services de sécurité de toute l’Europe sont en alerte en ce qui concerne ces actions russes.

« Les Russes ont pour objectif de déstabiliser l’Union européenne avec une guerre hybride. Vladimir Poutine déteste l’Union européenne telle qu’elle est », explique à BFMTV.com, le général Jérôme Pellistrandi, consultant en matière de défense.

Comme l’explique encore ce dernier, ces actions « ne sont pas des actions militaires », mais plutôt « des cyberattaques des actions contre la logistique, par exemple le chemin de fer. Il y a déjà eu des premières pannes suspectes en Allemagne et en Europe de l’Est, des incidents qui laissent penser à des sabotages », dit-il.

Dans les faits, les cas sont nombreux, en particulier en Pologne. Mercredi 29 mai, les services de sécurité y ont annoncé l’arrestation de trois personnes soupçonnées d’avoir déclenché « pour le compte » de la Russie des incendies criminels dans diverses régions du pays.

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a pour sa part récemment déclaré que ces derniers mois plusieurs tentatives d’actions de sabotage et d’incendies criminels avaient eu lieu en Pologne pour le compte des services de renseignement russes.
Et les cas suspects ne se cantonnent pas qu’à la Pologne. Comme l’explique encore The Guardian, en Lituanie, les enquêteurs s’intéressent à un incendie suspect qui a touché un magasin de l’enseigne d’ameublement Ikea à Vilnius, la capitale. Est également pointé un incendie survenu fin avril dans l’est de Londres qui visait des entreprises liées à l’Ukraine ainsi que des arrestations récentes en Allemagne.

De manière générale, Martin Kupka, le ministre tchèque des transports a accusé, dans un entretien accordé au Financial Times début avril, la Russie d’avoir cherché à saboter les infrastructures ferroviaires européennes des « milliers » de fois à travers des groupes de pirates informatiques.

Avant les Jeux olympiques et les élections européennes, la France est également prise pour cible. « Tout cela va passer par la désinformation via des proxy. Nous avons eu l’exemple récemment avec l’Azerbaïdjan en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie ».

Européennes–Dernier meeting de Valérie Hayer: une catastrophe

Européennes–Dernier meeting de Valérie Hayer: une catastrophe

 

Il ne fallait pas être un grand expert de la politique pour constater l’esprit de défaite qui présidait lors de la dernière réunion de campagne de Valérie à Hayer pour les élections européennes. Plusieurs orateurs se sont succédés y compris le premier ministre Attal lequel manquait aussi curieusement d’inspiration et de dynamisme. Bref déjà une véritable ambiance de défaite où chacun fait le minimum syndical et se prépare à des lendemains difficiles.

La faute évidemment à un bilan assez pitoyable du gouvernement dans nombre de domaines économiques, sociaux, environnementaux enfin financiers notamment avec la nouvelle dégradation de la note de la France par Standard and Poor.

Le discrédit de Macon constitue le facteur explicatif dominant du score probable du partie « renaissance  » et de ses alliés. Mais il faut bien convenir également que le choix de Valérie Hayer sans aucune épaisseur politique a largement aussi contribué à faire plonger le pouvoir. Valérie Hayer  est peut-être une bonne assistante parlementaire mais elle ne sera jamais un leader politique. Et quand elle s’exerce à l’exercice, c’est assez pitoyable. Et le très sérieux journal « les Échos » de lui conseillers de s’habiller en Taylor Swift !

 

Cela  caractérise assez bien ce qu’aura a été l’entourage de Macon; pour l’essentiel, des responsables sans véritable épaisseur politique et sans charisme à quelques rares exceptions près comme Attal.

C’est à peine si ce dimanche 2 juin les médias font allusion à cet événement

Nucléaire: Retour sulfureux des turbines

Nucléaire: Retour  sulfureux  des turbines

D’une certaine manière Macon est particulièrement gonflé de se prévaloir du retour en France des turbines des centrales nucléaires. Des équipements stratégiques d’Alstom qui ont été bradés à General Electric puis que la société américaine a abandonné pour être rachetées par EDF (contre son avis).  Une opération à la fois tourmentée et très coûteuse liée aussi au lien particulier de Macron avec General Electric et les affaires de corruption

En 2014, GE rachète la branche énergie d’Alstom dans un contexte où l’entreprise française était engluée dans des affaires de corruption à l’étranger. Succinctement, Frédéric Pierucci, cadre dirigeant d’Alstom, est arrêté en avril 2013 aux États-Unis, Patrick Kron (PDG d’Alstom) négocie avec la direction de GE la cession de la branche énergie du groupe en 2014 sur fond de promesse américaine d’abandonner les poursuites contre Alstom et ses cadres dirigeants, Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif, préfère d’abord un rapprochement entre Alstom et Siemens et accuse Patrick Kron de négocier dans son dos.

Alors que les négociations avec Siemens sont abandonnées, Arnaud Montebourg se rallie à l’option GE tout en cherchant une solution pour maintenir les activités nucléaires sous pavillon français. Nommé le 26 août 2014, Emmanuel Macron valide la cession de toute la branche énergie d’Alstom à GE en novembre 2014.

La même semaine, Frédéric Pierucci est libéré sous caution aux États-Unis. Un proche de Macron est alors nommé à la tête de général électricque en France. Il n’y a donc pas lieu de se glorifier de ce retour car l’abandon des turbines aux Américains a constitué une grave erreur stratégique. En plus on impose le rachat à EDF qui n’a pas les moyens financiers.

Finances publiques: Faire mieux sans dépenser plus ! »( Moscovici)

Finances publiques: Faire mieux sans dépenser plus ! »( Moscovici)

 L’ancien ministre des Finances de François Hollande et ancien commissaire européen chargé des Affaires économiques et monétaires ne mâche pas ses mots dans La Tribune . La France est au pied du mur et doit impérativement reprendre le contrôle de ses finances publiques. Il livre sa méthode et des pistes d’action pour y parvenir et appelle l’exécutif à faire preuve de courage politique pour faire prendre conscience aux Français de la gravité de la situation.

 La note de la France a été dégradée vendredi soir par l’agence Standard & Poor’s en raison de « déficits excessifs ». Est-ce grave ?

PIERRE MOSCOVICI - La dégradation de la France ne change pas profondément la donne. Notre signature reste de très bonne qualité. Mais il faut être lucide : même si cela n’avait pas été le cas, la gravité de la situation de nos finances publiques s’impose à nous, nous sommes au pied du mur. C’est pourquoi il faut prendre cet avertissement au sérieux.

Le ministre des Finances avance comme explication le poids de la dette Covid !
La note serait abaissée parce qu’il a fallu sauver les Français. C’est votre analyse ?

La Cour des comptes avait à l’époque de la crise sanitaire validé le « quoi qu’il en coûte » : quand la vie est en cause, on ne compte pas. Mais cet argument ne suffit pas, car des politiques comparables et tout aussi coûteuses ont été menées dans tous les pays d’Europe : si sauver des vies et l’économie était la seule cause de notre dégradation, toutes les finances publiques de nos partenaires seraient également visées ! Il y a hélas une spécificité française.

Dommage évidemment que Moscovici alors qu’il était au gouvernement n’est pas appliqué ses propres leçons de rigueur ! (Il a notamment été ministre des finances dans le gouvernement socialiste).

Médicaments : pourquoi la pénurie

Médicaments : pourquoi la  pénurie

 

 

Au même moment, la mise en vente du fabricant de médicaments génériques Biogaran était justifiée par les difficultés à maintenir la production en France, en raison de prix trop bas des médicaments. C’est loin d’être la première fois que les laboratoires pharmaceutiques « alertent » sur la question, notamment par la voix du LEMM, le syndicat professionnel des industries pharmaceutiques). Mais que dit le « prix » d’un médicament de sa valeur véritable ? Comment est-il déterminé, et quel est son rapport avec les coûts de production, ou son intérêt thérapeutique ? Comment fonctionne l’industrie pharmaceutique de ce point de vue ? Regards croisés d’un pharmacologue et d’une économiste sur ces questions.

 

par   Enseignant-chercheur économie de l’innovation, laboratoire BSE (Bordeaux Sciences Economiques), Université de Bordeaux  Professeur émérite de pharmacologie – Président du conseil scientifique international du groupement d’intérêt scientifique (GIS) EPI-PHARE de l’ANSM et la CNAM , Université de Bordeaux dans The Conversation 

L’étape préalable à la commercialisation d’un médicament consiste à obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM), délivrée selon son type soit par la Commission européenne (l’évaluation se faisant par l’Agence européenne des médicaments), soit par des agences nationales, comme l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) en France.

Dans l’Union européenne (UE), quatre procédures d’AMM sont possibles : une procédure centralisée (qui permet de vendre un médicament dans tous les états membres), une procédure décentralisée (pour les médicaments destinés à deux états membres ou plus), une procédure de reconnaissance mutuelle (qui permet d’étendre à d’autres États une AMM déjà obtenue dans un pays européen) et enfin une procédure nationale (pour les médicaments vendus dans un seul état).

Obtenir une AMM est obligatoire pour certaines classes de médicaments : médicaments de thérapie innovante, issus des biotechnologies, contenant une nouvelle substance active ou permettant de traiter certaines affections comme le VIH ou le cancer, médicaments orphelins (destinés au traitement des maladies rares).

Les laboratoires pharmaceutiques doivent présenter un dossier regroupant les données collectées au cours des essais précliniques (tests sur les animaux) et cliniques (chez l’humain), ainsi que celles relatives à la qualité chimique (ou microbiologique) ainsi qu’aux procédés de fabrication du médicament.

Une fois l’AMM obtenue, reste à fixer les modalités de vente.

Les industriels qui ont obtenu l’autorisation de vendre leurs médicaments peuvent opter pour une vente libre (on parle alors de médicament OTC – pour « over the counter » en anglais, autrement dit vendu « au comptoir »). Dans ce cas, ils peuvent en fixer le prix à leur guise, mais les acheteurs ne bénéficient d’aucun remboursement par l’Assurance maladie. L’autre possibilité est de négocier des accords avec l’État pour accéder au remboursement.

Pour qu’un médicament soit éligible au remboursement, il doit être évalué. L’objectif de l’évaluation médico-économique est de faire des choix en matière d’allocation des ressources, afin de garantir la pérennité du système de santé dans un contexte de prise en charge financière collective des soins.

En France, c’est le Comité économique des produits de santé (CEPS) qui fixe les prix des médicaments pris en charge par l’Assurance maladie, après avis de la Haute Autorité de santé (HAS).

À la demande de l’industriel et sur la base des documents fournis, la HAS évalue deux critères : le service médical rendu (SMR : le médicament a-t-il un intérêt suffisant pour être pris en charge par la solidarité nationale ?) et l’amélioration du service médical rendu (ASMR : quelle est sa valeur ajoutée par rapport aux traitements déjà disponibles ?).

Négocié avec l’industriel, le prix est ensuite fixé par le CEPS, notamment sur la base du niveau d’ASMR, du prix des autres médicaments à même visée thérapeutique, des volumes de vente envisagés, de la population cible et des prix pratiqués à l’étranger.

Soulignons que l’Europe est régie par des règles communes en ce qui concerne le médicament. Seuls le choix de rembourser ou non et la fixation du prix sont des privilèges nationaux. La France se distingue surtout par une permissivité nettement plus forte que chez ses voisins.

Celle-ci se traduit non seulement par une mise à disposition précoce sans qu’une vraie évaluation ultérieure ne soit exigée, mais aussi par une liberté quasi totale de prescription aboutissant à un non-respect des indications bien plus fort que dans d’autres pays.

Pour comprendre où se situe le problème, il faut s’intéresser à la façon dont fonctionne l’industrie pharmaceutique.

L’industrie pharmaceutique, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est relativement récente. Elle est, en grande part, née après la Seconde guerre mondiale en même temps que la Sécurité sociale.

Auparavant, les formulations des produits pharmaceutiques n’étaient pas protégées (au sens de la propriété industrielle) et les préparations (les médicaments) essentiellement faites dans les officines de pharmacie.

Initialement mise en place à l’échelle nationale, la protection, associée au système de protection sociale, a permis de combiner incitation à innover, financement de la R&D (recherche et développement) et accès aux soins pour le plus grand nombre. Le vingtième siècle voit ainsi l’industrialisation du médicament, notamment sous la pression des firmes pour protéger leurs innovations, moteur essentiel de leurs profits.

En 1994, des accords internationaux ont été mis en place afin d’intégrer les droits de propriété intellectuelle, notamment les brevets, dans le système de l’OMC et d’harmoniser les systèmes nationaux, notamment sur la durée de la protection (minimum de 20 ans).

Baptisés ADPIC, ces accords sur le droit des brevets ont eu un impact très fort sur la structure de l’industrie pharmaceutique. Ils ont en effet conféré aux firmes détentrices des brevets un pouvoir de monopole, lequel pouvait désormais s’exercer au niveau mondial.

Du point de vue des industriels, la nécessité d’une telle protection se justifierait par les contraintes réglementaires liées à l’obtention des AMM, ainsi qu’à la durée et au coût des essais (précliniques puis cliniques) et à la difficulté de trouver des médicaments plus efficaces et plus sûrs que les médicaments déjà présents sur le marché.

Pour mémoire, en moyenne, il faut dix à quinze ans pour aboutir à la mise sur le marché d’un nouveau médicament.

Dans un tel contexte, et dans une logique financière, les firmes se concentrent sur la recherche et la production de princeps.

Un princeps – ou spécialité de référence – est un médicament « de base », dont la formulation originale protégée par le brevet pour une durée de 20 ans après le dépôt) qui pourra servir de référence au développement de médicaments génériques, une fois le brevet tombé dans le domaine public. Un médicament générique est ainsi fabriqué à partir de la même molécule (le même principe actif) que le médicament princeps.

Les firmes pharmaceutiques qui ont les moyens d’innover privilégient donc, chaque fois que possible, la mise au point de « médicaments stars » (ou « blockbusters ») permettant des marges très élevées répondant aux exigences des actionnaires.

Afin de garantir les marges, ce « pari » sur l’innovation est compensé par une réduction des coûts sur les médicaments anciens (on parle de médicaments matures). Concrètement, cela se traduit par des délocalisations ou des approvisionnements dans des pays low cost. Ce qui, nous le verrons, pose problème en augmentant notamment le risque de pénuries (pouvant être liées à une production insuffisante).

Pour les médicaments classiques (par opposition à ceux à forte valeur ajoutée et économique découlant d’innovations récentes, tels que les conjugués anticorps-médicaments ou les médicaments basés sur les acides nucléiques par exemple), les entreprises pharmaceutiques considèrent qu’il existe un double risque : financier (en raison du coût que représente la mise au point d’une nouvelle molécule) et de profitabilité (à cause de la menace que font peser sur la concurrence les génériques).

Pour cette raison, elles préfèrent souvent développer des « me-too drugs » plutôt que de nouveaux médicaments réellement innovants. Un « me-too » (ou médicament similaire) est un médicament appartenant à la même classe thérapeutique que le médicament de référence (protégé par le brevet qui arrive à expiration). La différence par rapport à ce dernier est que le « me-too » bénéficie d’innovations ou de modifications mineures, tout en étant suffisantes pour ne pas être considéré comme un générique.

En ce domaine, si la rentabilité éclaire la stratégie des firmes, elle ne contribue qu’à la marge à l’objectif de santé publique. Rappelons que l’industrie pharmaceutique compte parmi les industries les plus financiarisées, qu’il s’agisse de grands groupes pharmaceutiques cotés sur les marchés financiers ou de petites structures créées sur le mode start-up et souvent soutenues par des investissements à capital-risque. Elle reste également l’une les plus rentables, si ce n’est la plus rentable.

Le problème est que bon nombre des médicaments matures (et donc relativement peu coûteux) restent essentiels et irremplaçables en thérapeutique.

Se pose alors une autre question, celle du rapport entre le prix du médicament et sa valeur thérapeutique.

Le prix des médicaments ne reflète pas leur valeur thérapeutique

En France, les dépenses de santé, et donc de médicaments, sont encadrées par l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM, fixé chaque année depuis 1996 par la loi de financement de la Sécurité sociale (PFLSS).

Concernant les médicaments matures, la politique du prix toujours plus bas prévaut. Or, les baisses successives des prix depuis plus de trente ans ont été actées sans tenir compte de l’intérêt thérapeutique qu’ils représentent.

Nous sommes face à un paradoxe : la société paye parfois des fortunes pour des médicaments présentés comme « innovants », sans toujours vérifier qu’ils tiennent leurs promesses thérapeutiques.

Ceci est notamment dû au fait que le positionnement des médicaments nouveaux et présentés comme innovants (notamment, ceux issus de la biotechnologie) se fait de plus en plus vers les maladies graves, pour lesquelles les attentes d’un progrès thérapeutique sont très fortes, notamment par les associations de malades.

Face à ces pressions, les pouvoirs publics ont progressivement accepté de mettre ces médicaments à disposition le plus rapidement possible, avant que les phases d’évaluation de leur efficacité ne soient entièrement terminées (grâce à une procédure dite d’accès précoce en France) ; ceci sous réserve d’une évaluation sur la base des premiers traitements qui n’est en réalité faite que dans un peu plus de la moitié des cas.

En parallèle à cette situation, certains traitements, pourtant d’indication thérapeutique majeure, coûtent, pour un mois de prescription, moins cher qu’un verre au comptoir du bistrot du coin… Ceci s’explique par le fait que le coût investi dans le princeps est considéré avoir été « amorti » au moment où le médicament devient génériquable.

Conjuguée au très fort lobbying de l’industrie (autour de l’idée qu’« il faut payer l’innovation à son juste prix »), ainsi qu’à une absence de raisonnement de santé publique (qui mettrait en balance les coûts consentis et les besoins de santé publique), cette situation aboutit à une déconnexion entre le prix du médicament et sa valeur thérapeutique. Ce qui pose deux problèmes majeurs.

Le premier problème découle des pressions sur les prix des médicaments matures : face aux coûts de l’innovation et aux exigences de rentabilité des actionnaires, les firmes cherchent à réduire les coûts de fabrication des molécules anciennes en délocalisant ou en s’approvisionnant dans les pays low cost. Les acteurs de l’approvisionnement se sont, de leur côté, concentrés, pour profiter des économies d’échelle.

Ce nombre réduit de fournisseurs accentue la dépendance et le risque de pénuries, face auxquelles les plans de relocalisation annoncés, anecdotiques, ne seront probablement pas plus efficaces que l’application d’un pansement sur une hémorragie grave.

Les pénuries constituent justement le second problème : elles concernent en effet souvent des médicaments d’indication thérapeutique majeure, ainsi que des médicaments essentiels. Autrement dit, des médicaments matures, qui ne sont plus des priorités pour les firmes pharmaceutiques.

Cette situation peut s’avérer particulièrement grave quand il n’existe pas de produits de substitution : tout arrêt ou retard de distribution se traduit par une perte de chance pour les patients.

Pour cette raison, il semble clair que la France doit se doter d’une politique du médicament mature. Mais laquelle ?

Une piste pourrait être de tout simplement augmenter le prix des médicaments matures, afin de permettre aux industriels de sécuriser leur approvisionnement (« multi-sourcing ») voire de produire localement ou à proximité. Toutefois, sans contreparties imposées, rien ne garantit que cette augmentation du prix ne sera pas tout simplement pas répercutée dans les marges des laboratoires pharmaceutiques.

Une autre voie pourrait être celle du financement, par les industriels eux-mêmes, des médicaments matures, en prélevant une part des profits générés par les médicaments innovants. Mais cette approche ne semble pas du tout dans l’air du temps.

Peut-être faudrait-il aussi, dans ce contexte, questionner les rouages de notre politique de santé. Car les sources d’économies, et donc de financement du système de santé et de sécurisation de l’approvisionnement ou de la production des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), sont peut-être à portée de main du décideur. S’il accepte d’être éclairé…

Bernard Bégaud, co-auteur de cet article a, en 2020, dressé le constat suivant La France malade du Médicament :

« 10 milliards d’euros par an sont gaspillés en pure perte par des médicaments qui ne servent à rien (et qui peuvent produire des effets indésirables) »_

10 milliards d’euros par an… La dys-médication mérite, du point de vue du pharmacologue comme de celui de l’économiste, d’être interrogée en profondeur. Le temps n’est-il pas venu d’assujettir la politique industrielle aux objectifs sanitaires et non l’inverse ? Autrement dit, d’inverser la logique qui gouverne notre économie.

De ce point de vue, le plan d’action gouvernemental présenté le 21 février 2024 pose question sur plusieurs points, non seulement en matière de lutte contre le mésusage, mais aussi de relocalisation de la production : Biogaran,filiale du laboratoire Servier et premier fabricant de génériques français, pourrait être racheté par un groupe pharmaceutique indien…

Transition écologique : par la démocratie ou la technocratie

Transition écologique :   démocratie ou technocratie 

 

Le possible rejet du pacte vert aux élections européennes doit faire réfléchir à de nouvelles modalités de débattre et de décider du processus de la transition écologique, estime l’économiste Jézabel Couppey-Soubeyran dans sa chronique.

 

Les élections de ce mois de juin, à l’issue desquelles le Parlement européen sera recomposé et la présidence de la Commission européenne renouvelée, vont largement déterminer l’avenir de la transition écologique en Europe. A l’heure où une percée de l’extrême droite menacerait de l’enterrer, peut-on encore espérer une accélération en y insufflant plus de démocratie ?

Après tout, les élections européennes de 2019 avaient amené ce qu’on n’attendait pas : un pacte vert, feuille de route environnementale consacrée à la réalisation des objectifs de neutralité carbone, a en effet vu le jour après que le Parti populaire européen d’Ursula von der Leyen a dû faire alliance avec les socialistes et démocrates pour obtenir la présidence de la Commission. La coalition s’était formée autour d’un pari de « croissance verte », censé concilier développement économique et respect de l’environnement, sans d’ailleurs convaincre le groupe des Verts.

Il a cependant indéniablement pâti de l’approche technocratique de la Commission européenne et du technosolutionnisme qui l’anime. La transition écologique a besoin de démocratie plus que de technocratie.

Mexique: une femme élue présidente sur fond de grande violence

Mexique: une femme élue présidente sur fond de grande violence
C’est dans un climat de grande violence avec notamment une dizaine de morts lors  des sélections une femme est élue pour la première fois présidente au Mexique. Claudia Sheinbaum, scientifique de 61 ans et candidate pour le Mouvement de régénération nationale, a remporté l’élection présidentielle au Mexique ce dimanche 2 juin. Cette scientifique de gauche est devenue la première femme de l’histoire du Mexique à être élue présidente ce dimanche 2 juin. Celle qui était candidate pour le Mouvement de régénération nationale est arrivée en tête du scrutin avec près de 60% des suffrages, d’après une première enquête sortie des urnes .

Suit à la deuxième position sa rivale de centre-droit, Xochitl Galvez, soutenue par une coalition de trois partis (29%). En troisième et dernière place se trouve Jorge Álvarez Máynez, du parti Mouvement citoyen (11%). Trois autres sondages publiés après la fermeture des bureaux de vote donnent en tête la candidate de gauche Claudia Sheinbaum, note El Pais.

  »C’est le temps des femmes et de la transformation », lançait avant de voter Claudia Sheinbaum à l’adresse des Mexicaines, qui dénoncent à l’unisson une société machiste. « Cela veut dire vivre sans peur et être libres de violences »

Chaque jour, une moyenne de neuf à dix femmes sont assassinées au Mexique, selon l’ONU Femmes.

La lutte contre la violence des cartels, des gangs et des bandes sera le premier défi de la future présidente, d’après Michael Shifter, chercheur au centre d’analyse Dialogo Interamericano, dont le siège est à Washington.

 

Economie, politique, société: les plus lus 3 juin 2024

Economie, politique, société: les plus lus 3 juin 2024

Climat : 100 milliards atteints pour les pays pauvres ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grosse intox russe avec des cercueils vides

Grosse intox russe avec des cercueils vides

 

On ne peut pas dire que les services d’espionnage russes se caractérisent par une grande finesse. En fai,t ils opèrent en Europe avec les grosses ficelles qui marchent en Russie en l’absence de liberté de l’information. Ce sont les méthodes du KGB qui s’adresse à une population sous informée et souvent politiquement inculte. Le fait  d’avoir déposé des cercueils vides près de la tour Eiffel relève en effet d’une stratégie ridicule qui peut peut-être marcher à Moscou mais pas à Paris.

Des salariés de la tour Eiffel ont découvert, ce samedi 1er juin peu avant 9 heures, cinq cercueils déposés à proximité du monument, a appris BFMTV confirmant une information du Parisien. Des drapeaux français recouvraient les cercueils, de taille réelle, avec la mention « Soldats français morts en Ukraine ». Une intervention du laboratoire central a permis de découvrir qu’ils contenaient du plâtre.

 

« Les investigations conduites ont permis de retrouver deux personnes suspectées d’être les auteurs étrangers  recherchés sans doute à la solde de la Russie alors qu’ils s’apprêtaient à prendre un bus pour Berlin » à la gare routière de Bercy, selon une source policière.

1...293031323334



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol