Archive mensuelle de juin 2024

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France: Endettement croissant avec la crise politique

France: Endettement croisant avec la crise politique

 

La conséquence économique probable de l’instabilité politique sera une montée de l’inflation. En effet les taux d’intérêt vont continuer de grimper pour la France et l’endettement va gonfler.

 

À la fin du premier trimestre, la dette publique du pays avait grimpé à 110,7 % du produit intérieur brut (PIB), contre 109,9 % (revu en baisse) à la fin de 2023, a annoncé l’Insee. Sur un an, la dette diminue toutefois, en poids relatif, puisque au premier trimestre 2023, elle s’élevait à 111,9 % du PIB.

En prévision de la hausse évoquée, Bercy essaye d’anticiper les emprunts pour bénéficier encore des taux actuels

Présidentielles US: le New York Times demande à Joe Biden de se retirer

 Présidentielles US: Le New York Times demande à Joe Biden de se retirer

Dans un éditorial publié vendredi soir et intitulé «pour servir le pays, le président Biden doit quitter la course» à la Maison-Blanche, le New York Times a décrit Joe Biden comme étant «l’ombre d’un dirigeant», après que le président de 81 ans a «échoué à son propre test».

«M. Biden a été un président admirable. Sous son commandement, la nation a prospéré et a commencé à relever une série de défis à long terme, et les plaies ouvertes par Donald Trump ont commencé à se refermer. Mais le plus grand service public que pourrait rendre aujourd’hui M. Biden serait d’annoncer qu’il ne se représentera pas à l’élection», a écrit le New York Times. Son comité de rédaction rassemble des éditorialistes de renom et est censé refléter les valeurs du média.

Des membres du Parti démocrate ont aussi questionné la capacité de Biden à assumer un nouveau mandat, ce qui a déclenché une tempête au sein du parti mais Joe Biden a assuré vendredi qu’il pouvait «faire le boulot», recevant dans la foulée le soutien de deux de ses prédécesseurs Barack Obama et Bill Clinton.

«Un flic mort, c’est un vote pour le RN en moins» : de l’humour pour Mélenchon !

«Un flic mort, c’est un vote pour le RN en moins» : de l’humour pour Mélenchon !

«Un flic mort, c’est un vote pour le RN en moins». C’est à propos de ce slogan scandé lors de manifestations contre le Rassemblement national, que le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a déclaré au journaliste du JT de M6 qui l’interrogeait : «C’est absurde… mais on a le droit de rigoler quand même»«Pas sur la mort des gens, bien sûr», a-t-il ensuite tenté de nuancer. Provoquant un véritable tollé sur les réseaux sociaux et dans le débat public.

Populisme: Signification politique

Populisme: Signification politique

 

Le contexte des élections législatives françaises est propice à une lecture des réalités politiques en termes de « populisme » : si nombre de commentaires politiques de ces derniers jours dénoncent sur un ton alarmiste « la montée des extrêmes », d’aucuns soulignent également que la campagne actuelle s’inscrit dans un contexte plus général de « poussée du populisme ».Une telle « poussée populiste » s’explique, en première analyse, par le recul progressif des partis traditionnels parmi les électeurs des classes populaires. En retour, les partis de droite radicale ou extrême semblent en mesure de capter à leur profit ces électeurs déçus des grands partis de gouvernement. Le basculement vers des partis de droite radicale de pans entiers des sociétés européennes frappe les esprits et conduit à une inflation de discours sur le « populisme », notion en réalité très floue et très controversée. L’analyse des droites populistes soulève par exemple l’objection de l’existence d’un populisme de gauche, lequel serait représenté en France par LFI. Le populisme est-il de gauche ou de droite ? S’il est les deux, qu’est-il exactement ? La plupart du temps, les spécialistes du sujet déplorent le flou qui entoure la notion et tentent de lui apporter une définition rigoureuse. Mais cette piste est hasardeuse, tant il est difficile de se déprendre de ses usages contradictoires et polémiques. En revanche, questionner l’histoire et les contours de cette idée permet d’en comprendre la signification politique.

par Maître de conférences en Science politique, membre de l’Institut des sciences sociales du politiques (ISP, CNRS), Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières

Depuis près d’une vingtaine d’années, le terme de populisme est présenté à l’envi comme la clé de décryptage des réalités politiques et sociales des régimes démocratiques, touchés en leur cœur par des risques d’instabilité politique, voire de glissement autoritaire, du fait de la progression électorale des partis de droite radicale. Le péril auquel seraient confrontées les démocraties libérales serait le fait, selon cette approche, de démagogues prônant un rejet des élites en place et une promotion exclusive de la souveraineté populaire face à l’État de droit.

Les explications avancées pour éclairer cette poussée populiste sont le plus souvent associées au déclassement économique de groupes sociaux entiers, notamment de l’ancienne classe ouvrière, ou de territoires rejetés à la périphérie des processus de la mondialisation économique libérale. Le vote populiste serait un vote populaire et un vote de frustration.

Il est vrai que certains analystes ont parfois mis en avant des explications culturelles, appréhendées comme alternatives à celles citées à l’instant. Selon ces auteurs, la dilution des identités culturelles et/ou politiques sous l’effet du multiculturalisme entraînerait une forme d’insécurité dite « culturelle », prédisposant ainsi les groupes populaires à un vote identitaire de droite comportant une dimension xénophobe. Cette anxiété plus immatérielle serait d’autant plus forte que les tenants du multiculturalisme appartiendraient, dans leur majorité, aux organisations situées à gauche.

Sur le plan de la controverse politique, identifier cette nouvelle thèse comme inédite est crucial, puisqu’elle conduit à reprocher à la gauche de s’être détournée du peuple. Elle permet aussi de rejeter les explications, le plus souvent avancées par la gauche, du vote d’extrême droite comme reflet des mécanismes d’accroissement des inégalités et de montée de la précarité. Se trouve en contrepoint accréditée la thèse, nettement plus conservatrice, d’un trop-plein migratoire et de la dilution des liens nationaux et/ou républicains dans le communautarisme.

Le cas de la Pologne, pays qui combine miracle économique et pouvoir « populiste » entre 2015 et 2023, est ainsi avancé comme l’un des exemples probants à l’appui de l’idée que les récits ancrés à gauche, expliquant la montée des populistes par la paupérisation des groupes populaires, sont inopérants. Dans ce cas précis, l’enrichissement global de la société polonaise attesterait de l’absence de lien entre facteurs socio-économiques et vote pour les droites dites « populistes », et ce serait bien l’inquiétude identitaire ressentie lors de la « crise migratoire » de 2015 qui expliquerait le vote pour les partis populistes. Même si cette analyse fait en réalité l’impasse sur les inégalités sociales et territoriales apparues après la « chute du communisme ».

Malgré les apparences, cette seconde thèse – les gens votent pour les populistes avant tout du fait d’un sentiment d’insécurité culturelle – n’est qu’une variante de la précédente – les gens votent pour les populistes à cause de leur déclassement économique. Elle ne modifie que le point de départ d’une chaîne d’explication qui aboutirait, chez les électeurs, au rejet d’élites désormais coupées du peuple.

De plus, ces deux explications sont présentées par certains chercheurs comme complémentaires, la globalisation étant vue comme un processus à la fois économique et culturel. Au-delà, les promoteurs de l’interprétation par le déclassement économique ont, pour la plupart, expliqué le glissement électoral droitier qu’il provoquait par la prévalence d’un type psychologique particulier, l’attrait pour la « personnalité autoritaire », propre aux classes populaires, dont la xénophobie serait l’une des manifestations les plus saillantes. L’affaire serait donc entendue et le rejet populiste des élites serait le ressort universel des votes dits extrémistes.

Pourtant, il est permis de se demander ce que signifie le choix du terme de populisme pour éclairer l’état de nos démocraties.

En premier lieu, cette idée se distingue par son misérabilisme, qui trahit l’ethnocentrisme de classe de ceux qui l’énoncent. Les classes populaires n’y sont perçues que sous l’angle d’attitudes ataviques et compulsives, toutes afférentes, en dernière analyse, à l’appartenance à un groupe primaire défini de façon ethnique et tribale. La dimension civique et critique du vote populaire n’est ici que très peu prise en compte, car largement incomprise et – osons le dire – méprisée. Il est fait peu de cas des compétences à juger des électeurs, et les médias négligent de s’appuyer sur les nombreuses études scientifiques qui décrivent les univers sociaux des espaces au sein desquels le vote RN a le plus progressé. Ce biais a été souligné par plusieurs auteurs, comme en attestent les mises en garde, en France, d’Annie Collovald à propos du Front national.

En second lieu, cette thèse est constituée d’un patchwork de logiques explicatives, qui renvoient à des approches très éloignées les unes des autres, pour lesquelles le terme même de « populisme » n’a pas la même signification. Prenons simplement l’exemple des travaux fondateurs, désormais anciens, de l’historien italien Franco Venturi, qui a étudié dans les années 1950 le populisme russe du XIXᵉ siècle et du début du XXᵉ. Selon lui, le populisme est une variante agraire du socialisme communautaire, qui traverse l’histoire de la Russie, des slavophiles aux bolcheviks, et dont certains militants « allaient au peuple » en parcourant la campagne.

 

Les théories contemporaines en ont conservé l’idée, totalement décontextualisée, d’un « appel au peuple » (par un effet de traduction à l’anglais appeal to the people), mais elles donnent à celle-ci un sens radicalement différent, qui se rapproche davantage de ce qu’on entendait il y a quelques années par « démagogie », « poujadisme » ou « bonapartisme : une démocratie plébiscitaire, fondée sur le charisme supposé de chefs réputés capables de dialoguer directement avec les masses.

Les avatars les plus récents – et les plus aberrants – de cette thèse sont de considérer que les leaders fascistes des années 1930 n’étaient rien de plus que l’une des manifestations des « vagues populistes » subies par les démocraties libérales depuis leur émergence. Une telle inflexion – pour ne pas dire une telle régression – n’est possible qu’au mépris le plus complet de la très vaste historiographie du fascisme, qui en montre toutes les spécificités historiques et l’impossibilité de le ramener à cette forme molle qu’est le populisme sans perdre en acuité et en précision.

Dès lors, comment expliquer le succès du terme de populisme ? Ce succès tient en premier lieu à la légitimité politique et sociale de celles et ceux qui l’énoncent et se trouvent autorisés à fixer les limites du pensable et du raisonnable, et donc de l’extrême, en politique.

Comme le souligne la philosophe Catherine Colliot-Thélène, « le privilège de rationalité, explicitement ou implicitement revendiqué par les élites politiques et médiatiques, fixe les limites du questionnable, et il les fixe de manière si étroite que cela revient la plupart du temps à dénier aux citoyens toute véritable puissance d’agir ». Cette idée fonde la notion, non dénuée d’ironie, d’extrême centre, qui décrit la position de partis ou de leaders politiques qui revendiquent pour eux-mêmes le monopole des seules politiques non extrémistes.

Plus fondamentalement, l’interprétation par le biais de l’idée de populisme est révélatrice du glissement néo-libéral qu’ont connu les démocraties européennes et nord-américaines depuis les années 1980. L’une des manifestations de ce tournant a été, sur le plan culturel et idéologique, la redécouverte des idées de Tocqueville, pour qui la démocratie représentait tout autant l’avènement du peuple que le risque de voir l’ordre politique débordé par celui-ci.

Le peuple n’est plus, dans cet ordre de discours, la visée même de l’ordre démocratique, pas plus qu’un réservoir de légitimité culturelle et politique, mais un continent étranger peuplé par les idiots culturels de la mondialisation, incapables de discerner la vraie valeur de l’ordre démocratique. Peu importe dans ces conditions que les travaux s’appuyant sur l’idée de populisme picorent çà et là des bouts d’explications disparates, puisque la cohérence de cette approche n’est pas scientifique mais idéologique. L’interprétation populiste s’est ainsi imposée comme mode d’énonciation de la représentation politique démocratique, propre au temps post-démocratique qui est le nôtre.

Il ne s’agit pas, en somme, de suggérer que les insatisfactions populaires liées aux politiques économiques ou à l’insuffisante protection face à la mondialisation n’existent pas, mais plutôt qu’elles provoquent une sorte de « panique morale » chez les élites qui s’empressent de les stigmatiser comme vote illégitime et déraisonnable. Or, une littérature plus vaste existe pour contextualiser avec plus de nuance le glissement à droite d’une frange des groupes populaires. De tels travaux permettent de prendre au sérieux les politisations populaires (ou de classes moyennes inférieures) et de les encastrer dans des trajectoires sociales ou territoriales, qui leur donnent un sens politique que ne peut appréhender la notion très désincarnée – et souvent teintée d’intellectualisme – de populisme.

D’autres auteurs se sont intéressés aux transformations de l’offre électorale des partis de droite radicale ou extrême, sans faire de l’idée de populisme un passage obligé. Par exemple, pour souligner que les extrêmes droites ont su adapter leur discours, dans une logique « post-fasciste », pour reformuler leurs idées dans les habits neufs de l’identité nationale.

Une telle perspective rappelle que la globalisation n’est qu’un nouvel avatar des processus d’universalisation dans lesquels se réinventent constamment les appartenances. Comment s’étonner que des forces nationalistes y voient une occasion d’actualiser leur idéologie ethnocentrique ? Les expériences souverainistes en Europe montrent en effet que les appartenances et les particularismes deviennent un produit d’exportation ou de soft power, à l’instar des lois mémorielles polonaises censées faire droit à la vision polonaise de l’histoire dans un monde où les mémoires sont un flux concurrentiel. Mais aussi que ces mêmes identités sont une ressource pour redéfinir la place de l’État dans la mondialisation, comme le montre la doctrine « Global Britain » lancée par Boris Johnson après le Brexit.

Force est de constater que ces projets savent capter les conservatismes populaires, qui ne peuvent guère se laisser réduire aux « ressentiments » contre les élites dont les commentateurs politiques ont fait leur fonds de commerce.

Politique : le risque de la haine

Politique  : le risque de la haine

Le RN largement en tête des européennes, la dissolution surprise de l’Assemblée, les législatives anticipées… Pour éclairer cette période politique particulière, Denis Lafay, conseiller éditorial à La Tribune, convoque de multiples regards. Aujourd’hui, dialogue avec Roger-Pol Droit, philosophe, écrivain et journaliste.

 

LA TRIBUNE – Comment qualifier ce moment de l’histoire que nous vivons depuis le 9 juin à 21h05 ? Anecdotique ? Unique ? Tragique ? Salvateur ?

ROGER-POL DROIT - Tous ces adjectifs conviennent, et bien d’autres encore. Toute la difficulté est de comprendre pourquoi et comment ils peuvent coexister. La principale singularité de cette tourmente est d’exacerber une série de tensions et de contradictions qui préexistaient, mais leur intensification se révèle si brutale et soudaine qu’on peut avoir l’impression d’y trouver tout et son contraire. Effectivement, la situation est ancienne : les éléments qui s’y retrouvent ne sont pas apparus ce soir-là. Depuis de nombreuses années la gauche se délite et finalement se déshonore, l’emprise de l’extrême droite s’accroit, la droite républicaine se divise, et le centre tangue. Pourtant, la situation est inédite : jamais on n’avait vu un Président français en exercice décider seul, en quelques minutes, de lancer le pays dans une aventure à ce point imprévisible et traumatisante. Aventure tragique, parce qu’elle se présente comme une lutte à mort entre des camps qui ne peuvent ni s’écouter ni envisager de compromis, parce qu’elle réactive le vieux démon de la France attisant affrontements violents et fantasmes de guerre civile. De 1789 à Mai 68, en passant par 1830, 1848, 1871, 1934 et 1936 et Vichy, le peuple français se clive et poursuit un périple où les mots de la haine finissent par tuer. Malgré tout, l’aventure est comique, comme le sont le plus souvent les tragédies humaines, dès qu’on les regarde autrement. Retournements de vestes, trahisons et ralliements, alliances obscènes et discours affolants donnent de la politique, au fil des jours, une image rocambolesque, grotesque. Le spectacle ridicule, magnifiquement joué de toutes parts, de l’ignorance crasse et de la suffisance perverse donnerait envie de hurler de rire si les perspectives n’étaient sérieuses et périlleuses. Le paradoxe central de cette situation me paraît tenir en deux mots : elle est à la fois catastrophique et clarificatrice. Le choc qu’elle a provoqué a plongé une grande partie des citoyens dans une angoisse intense, en les confrontant à une sorte d’apocalypse imaginaire. En accélérant de façon apparemment incontrôlée un choix rapide entre des mouvements radicaux, cette dissolution et ces élections ont mis les citoyens face à leurs exaspérations autant que face à leurs responsabilités. L’inquiétude de la fatalité le dispute à la prise de conscience de la liberté. Ce qui se clarifie à mesure, c’est donc la réalité française d’aujourd’hui, et à terme celle de l’Europe.

 

Gauche radicale et antisémitisme virulent

Gauche radicale et  antisémitisme virulent 

 

Une cinquantaine d’intellectuels et universitaires, parmi lesquels Michelle Perrot, Pascal Ory, Judith Lyon-Caen ou Christophe Prochasson, s’inquiètent, dans une tribune au « Monde », de la montée de l’antisémitisme depuis le 7 octobre 2023 et de sa diffusion dans les universités.

 

Il y a désormais un 7 octobre (2023) comme il y a eu un 11 septembre (2001), tant l’horreur suscitée par les deux événements est singulière et se détache du contexte dans lequel ils se sont produits. A quelques kilomètres de Gaza, sur le territoire de l’Etat d’Israël, le Hamas et ses alliés ont massacré 1 192 personnes et commis de multiples viols, avant d’emmener près de 240 personnes, bébés, enfants, femmes, hommes et vieillards, en otages.

L’antisémitisme a explosé dès le lendemain du pogrom : avant même l’entrée de l’armée israélienne à Gaza, on a pu entendre, en France et ailleurs, le slogan, inscrit dans les chartes du Hamas et de ses alliés, appelant à la disparition de l’Etat d’Israël ; en France, 1 676 actes antisémites ont été recensés en 2023 (quatre fois plus qu’en 2022), qui mobilisent les plus vieux motifs du répertoire antisémite à peine transposés : la domination de la finance juive sur le monde, l’emprise des juifs sur les médias qui étoufferait les voix des Palestiniens, la duplicité des juifs français.

Conséquence : au quotidien, la réassignation constante des Français juifs à leur origine et la multiplication d’un antisémitisme à bas bruit qui commence par des blagues, continue par des « dérapages », des jeux sur les noms propres, et finit par des insultes, des menaces, des actes de malveillance.

Que s’ajoute l’amalgame entre les juifs et Israël ou entre les Israéliens et leur gouvernement, et l’on comprend que l’antisionisme est presque toujours le signifiant de l’antisémitisme : c’est cela qui pousse à huer une chanteuse israélienne pendant l’Eurovision, à empêcher une jeune étudiante juive d’entrer dans un amphithéâtre, à déprogrammer des conférenciers israéliens d’ailleurs critiques à l’égard de leur gouvernement ; c’est cela qui pousse aussi à exiger le boycott des universités israéliennes, pourtant l’un des principaux foyers d’opposition au gouvernement Nétanyahou et d’engagements pour la paix, comme l’étaient les kibboutz décimés par le Hamas.

Tous ces raisonnements ont la même logique : les juifs sont toujours coupables, quels que soient les faits et la complexité de leur qualification.

La Cour internationale de justice a émis un avertissement, en janvier, estimant qu’il existe « un risque réel et imminent qu’un préjudice irréparable soit causé » à la population de Gaza et elle a invité le gouvernement israélien à « prendre toutes les mesures pour éviter des actes de génocide ». De nombreux mouvements, qui proféraient depuis le début une accusation de génocide, ont aussitôt voulu confondre cet avertissement avec un jugement définitif.

 

Trump remet déjà en cause le résultat des futures présidentielles

Trump remet déjà en cause le résultat des futures présidentielles

 

Trump remet déjà en cause le résultat des futures présidentielles .  A un peu plus de quatre mois de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, l’ancien président américain (2016-2020) débattait dans la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 juin sur CNN face à son principal adversaire, le président sortant Joe Biden. Lors de ce duel très attendu, et organisé d’une manière inédite, le candidat républicain a notamment posé ses conditions concernant l’issue du scrutin.

A la question « Reconnaîtrez-vous le résultat des élections, peu importe qui gagne ? », Donald Trump a d’abord botté en touche avant d’être à nouveau interrogé sur le sujet. « Oui ou non, s’il vous plaît ? », a insisté la journaliste de CNN, Dana Bash. « Si l’élection est juste, légale et valide, absolument, a répondu le candidat républicain. J’aurais préféré accepter [le résultat de 2020] mais la fraude et tout le reste étaient hallucinants ! ». 

Discret, voire en retrait, durant le débat, Joe Biden a vivement réagi à cette accusation. « On verra vos chiffres quand l’élection sera terminée », a-t-il répondu. « Vous êtes un pleurnicheur. Quand vous avez perdu la première fois, vous avez multiplié les appels dans des cours [de justice] à travers tout le pays, a rappelé le président sortant. Aucun tribunal aux Etats-Unis, local ou d’Etat, ne vous a donné raison, mais vous avez continué à mentir. »

 

SONDAGE BFM: Des risques de guerre civile 40 % des Français

SONDAGE BFM: Des risques de guerre civile 40 % des Français

Un Français sur cinq considère comme Emmanuel Macron que les programmes du Rassemblement national et de La France insoumise mènent tous les deux le pays « à la guerre civile », selon une enquête Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche.

Des propos qui ne sont partagés par que par une minorité de Français, selon une enquête Elabe pour BFMTV et La Tribune dimanche publiée ce vendredi 28 juin. « 21% sont parfaitement en accord avec le président de la République et considèrent que les deux programmes conduiraient le pays à ‘la guerre civile’ », écrit l’institut.

En revanche, 42% des Français estiment que le programme de La France insoumise mènerait le pays à la « guerre civile », 40% pour celui du Rassemblement national.

Etats-Unis : Net tassement de la croissance

Etats-Unis : Net tassement de la croissance

Selon la troisième estimation du département du Commerce, publiée ce jeudi, la croissance du PIB des États-Unis au premier trimestre 2024 a été révisée légèrement en hausse à 1,4% en rythme annualisé, contre +1,3% estimé précédemment. Une révision finale conforme aux prévisions des analystes. Elle confirme le net ralentissement de l’activité par rapport à la croissance de 3,4% enregistrée au 4e trimestre 2023.

A noter, les États-Unis publient leur croissance en rythme annualisé, qui compare le PIB à celui du trimestre précédent, puis projette l’évolution sur l’année entière à ce rythme. La somme des biens et services produits et échangés aux États-Unis atteint 28.269 milliards de dollars en rythme annualisé au premier trimestre.

De janvier à mars, les dépenses de consommation, moteur de la croissance, ont marqué le pas en ne progressant plus que de 1,5%, contre +3,4% fin 2023 et +2% lors de l’estimation précédente.

Cette décélération de l’activité économique pourrait convaincre la Réserve fédérale américaine de baisser ses taux directeurs prochainement. Pour rappel, lors de sa réunion du 13 juin, la banque centrale américaine (Fed) a laissé son principal taux directeur dans la fourchette de 5,25% à 5,50% dans laquelle il se trouve depuis juillet dernier, son plus haut niveau depuis plus de 20 ans.

Mais pour l’instant, l’institution monétaire est mitigée sur la dynamique des prix : elle voit l’indice d’inflation PCE finir l’année à +2,6% (en hausse par rapport aux +2,4% de ses dernières prévisions, publiées en mars), puis à +2,3% en 2025 (contre +2,2% auparavant prévus).

 

Iran: Élection du président sans doute sans grande surprise

Iran: Élection du président sans doute sans  grande surprise

 

Il n’y aura sans doute pas de grande surprise pour l’élection du nouveau président iranien d’une part parce que la participation est relativement faible  d’autre part parce que les candidats doivent recevoir la bénédiction des autorités politiques et religieuses. Elle pourrait toutefois donner une petite indication pour le remplacement le moment venu du guide suprême de la révolution islamique qui est âgée de 85 ans et qui dispose, lui , du véritable  pouvoir .

 

Les Iraniens sont appelés aux urnes vendredi pour une élection présidentielle organisée après le décès d’Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère survenu le mois dernier.

Le résultat de l’élection ne devrait avoir que peu d’incidence en matière de politique mais pourrait influer sur la succession de l’ayatollah Ali Khamenei.

Le guide suprême de la Révolution islamique, âgé de 85, a appelé à une participation « maximale » afin d’enrayer une crise de légitimité alimentée par le mécontentement de la population face aux difficultés économiques et aux restrictions imposées aux libertés politiques et sociales.

La participation aux scrutins a reculé ces quatre dernières années en Iran, alors que les jeunes iraniens se révoltent contre les restrictions politiques et sociales.

Dans le système théocratique iranien, le président gère les affaires courantes du gouvernement tandis que les principales décisions reviennent au guide suprême de la révolution islamique, qui dispose par exemple du dernier mot sur le nucléaire et la politique étrangère.

Moral des chefs d’entreprise : en forte baisse

Moral des chefs d’entreprise : en forte baisse

L’optimisme des chefs d’entreprise a chuté brusquement de 9 points en un mois, selon la Grande consultation des entrepreneurs réalisée pour CCI France et La Tribune. Seuls 19% des dirigeants se disent confiants dans les perspectives de l’économie française pour les 12 prochains mois, soit 7 points de moins qu’en mai. En plein désarroi, beaucoup de chefs d’entreprise s’interrogent sur les perspectives économiques après les élections législatives anticipées.

 

D’après la dernière Grande consultation des entrepreneurs réalisé par OpinionWay pour CCI France, La Tribune et LCI, l’indicateur qui mesure l’optimisme des chefs d’entreprise a plongé de 9 points entre mai et juin dernier pour s’établir à 82 points, soit un niveau inédit depuis fin 2023.

 

Cette descente brutale de la confiance des patrons français témoigne d’une grande crainte sur la situation politique de la France.

Picketty pour le programme du nouveau Front populaire

Picketty pour  le programme du nouveau Front populaire

 

À la veille du premier tour des législatives, Thomas Piketty fustige le déni fiscal de la majorité présidentielle (Renaissance) et celui du bloc de droite (LR, RN, Reconquête). Frappé par la percée du RN dans les communes les plus riches, il explique dans La Tribune  le choix de Jordan Bardella d’avoir une approche plus libérale, proche de Ciotti et Marion Maréchal. Spécialiste mondial des inégalités, l’économiste anticipe la fin du bloc du centre porté par le chef de l’Etat Emmanuel Macron. En pleine recomposition, la vie politique française pourrait retrouver une bipolarisation plus saine pour la démocratie, à ses yeux.

Thomas Piketty est professeur à l’école d’Economie de Paris.

L’extrême droite est aux portes du pouvoir en France. En tant qu’économiste, comment expliquez vous cette percée spectaculaire d’un parti nationaliste et xénophobe au pays des droits de l’homme ?

THOMAS PIKETTY – Si on ferme les portes du débat économique et social et que l’on explique que l’Etat peut seulement contrôler ses frontières et l’identité des individus, on se retrouve 20 ans plus tard avec des débats sur les garde-frontières. C’est un échec collectif. Il y a la responsabilité très forte de ceux qui ont promu l’idée qu’on ne pouvait pas taxer les plus riches. Mais la gauche n’a pas réussi à mener cette bataille intellectuelle et politique. Au delà des querelles d’égo, je pense que l’union des gauches peut amener une majorité de députés à l’Assemblée nationale. Cela va dépendre aussi de l’électorat du bloc central entre les deux tours. Rien n’est joué.

La campagne électorale a plus porté sur les sujets d’identité et moins sur l’économie ou la fiscalité.

Oui, je suis d’accord. Il y a une responsabilité d’Emmanuel Macron qui s’est mis à dénoncer « la gauche immigrationniste ». C’est un vocabulaire associé au Front National (FN) et au Rassemblement national (RN). Faire cela à 10 jours d’un scrutin où le RN est aux portes du pouvoir est un naufrage intellectuel et politique.

Le thème des inégalités a été peu débattu par les candidats lors de la campagne des élections européennes et celle des législatives en France. Pourquoi ce sujet pourtant majeur n’est-il pas plus évoqué ?

Le discours dominant porté par le bloc au pouvoir a contribué à laisser penser qu’il n’y avait aucune alternative sur la politique économique. Le message a été tellement propagé qu’une grande partie de l’électorat est résignée et désabusée. Ce discours porte le repli identitaire du bloc national et du RN. Si ce discours explique que l’on ne peut pas faire payer les plus riches, la seule solution qu’il reste est de s’en prendre aux plus pauvres et aux immigrés. Le débat politique tourne beaucoup autour de cette opposition. Cette bataille politique et intellectuelle est loin de se terminer. En réalité, il y a un besoin d’investissement dans la santé, la formation, la recherche, les infrastructures. Ces besoins demandent une mobilisation importante des ressources publiques. Cela doit passer par une mise à contribution des plus riches. On peut prétendre le contraire en s’endettant pour financer ces investissements. Mais à la fin, cela fait de l’inflation. Il y a un bloc qui prétend récupérer plein de ressources en s’en prenant à l’aide médicale d’Etat mais ce n’est pas là qu’il y a des dizaines de milliards d’euros. On reviendra à la question inévitable des inégalités.

 

Economie, politique, société: les plus lus 28 juin 2024

Economie, politique, société: les plus lus 28  juin 2024

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Politique-Macron, Bardella, Attal: Bien trop jeunes et bien trop inexpérimentés

Politique-Macron, Bardella, Attal: Bien trop jeunes et bien trop inexpérimentés

Les facteurs explicatifs de la crise politique en France sont évidemment nombreux et interagissent de manière systémique. Parmi ceux-là il faut toutefois relever le manque de maturité et d’expérience de quelques responsables nationaux. D’abord évidemment le président de la république mais aussi Bardella et Attal qui au préalable ne pouvaient justifier d’une grande expérience politique voir même d’aucun passé de responsable d’une collectivité un peu significative.

Certes l’âge n’est pas forcément un handicap, on peut facilement le surmonter avec une expérience de gestion d’une collectivité. Or beaucoup trop de nouveaux responsables sont propulsés au plan national surtout par le jeu des appareils et l’éclairage des médias. Une fois au pouvoir faute de maturité, ils se fracassent sur les réalités.

Le cas le plus significatif est évidemment celui de Macron entré en politique via les postes de conseillers sans jamais au préalable avoir eu à gérer l’intérêt collectif directement et concrètement . C’est un peu vrai pour Attal mais aussi pour Bardella.

Pour assurer des fonctions un tel niveau,  il faut évidemment avoir accumulé sagesse et expérience, avoir connu des succès mais aussi les échecs et avoir été capables de se remettre en cause.  Bref un parcours de citoyenneté engagée  et un âge de compétence qui ne peut guère être atteint avant 40 ou 50 ans. Après cela il ne faut pas s’étonner que Macron agisse parfois comme un adolescent en lançant sans doute la France dans une crise politique mais aussi économique et sociale dont on mesure sans doute mal aujourd’hui l’ampleur et les conséquences.

Législatives : RN toujours largement en tête

 D’après Elabe, Le bloc du Rassemblement national (RN), auquel il faut ajouter la force d’appoint chapeautée par Éric Ciotti, recueille 36% des intentions de vote. Cette force mêlant droite et extrême droite caracole loin devant le Nouveau Front populaire (NFP) de la gauche, crédité de 27,5% des voix, et la majorité macroniste sortante, qui plafonne à 20%.

À signaler, une  forte progression de la participation, effet   61% des Français inscrits sur les listes électorales .  En 2017 et en 2022, moins de 50% du corps électoral s’était déplacé pour choisir ses députés.

Au Palais-Bourbon, Elabe projette entre 260 et 295 sièges pour le RN et ses alliés, soit une majorité absolue dans l’hypothèse haute.S’agissant du poste de Premier ministre, les Français interrogés par Elabe dressent une hiérarchie différente : Jordan Bardella arrive en tête de leurs choix (37%), suivi de Gabriel Attal (35%). Jean-Luc Mélenchon, lui,  est rejeté .

Leses trois quarts des sondés (74%) affirment auprès d’Elabe qu’ils ne suivront pas les consignes de vote des états-majors politiques de leur camp ou des candidats eux-mêmes. Certains en Macronie phosphorent sur la posture à adopter dimanche soir en cas de triangulaire ou face à des duels entre le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire, a fortiori lorsqu’il s’agira de candidats issus de La France insoumise.

Seuls 25% d’électeurs macronistes appellent à un désistement de leur candidat, s’il arrive en troisième position, pour faire battre un adversaire de gauche, 31% pour un adversaire lepéniste. Quant à ceux du RN, ils ne sont que 18% à appeler au désistement pour bloquer un candidat NFP. Les électeurs de gauche sont plus nombreux (40%) à appeler au « barrage » dès lors qu’il s’agit de faire battre le Rassemblement national.

 

 
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