Investissements étrangers : encore un recul dans le monde en 2023
Les flux d’investissements directs étrangers ont reculé en 2023, pour la deuxième année consécutive, selon l’ONU Commerce et Développement (CNUCED). Une baisse de 2% due au triple effet d’un ralentissement économique couplé à l’augmentation des tensions commerciales et géopolitiques. Mais l’agence onusienne estime néanmoins « possible » une croissance cette année.
Cette baisse est due à « l’augmentation des tensions commerciales et géopolitiques dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale », selon la CNUCED (photo d’illustration). (Crédits : JON NAZCA)
Pour la deuxième année consécutive, les investissements directs étrangers (IDE) à l’échelle de la planète ont baissé. Ils ont en effet reculé de 2% en 2023 pour s’établir à 1.300 milliards de dollars, selon le dernier rapport sur ce sujet publié ce jeudi par l’organisme des Nations Unies « ONU Commerce et Développement » (CNUCED). Une faible baisse en apparence, contre -12% en 2022, qui cache en réalité un recul plus marqué de 10% en excluant du calcul « quelques situations exceptionnelles dans des pays européens », souligne l’agence onusienne.
Les experts de la CNUCED attribuent cette baisse à « l’augmentation des tensions commerciales et géopolitiques dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale ». Pour autant, ils affichent un certain optimiste pour cette année.
Dans le détail, les flux d’IDE vers les pays en développement ont diminué de 7% pour atteindre 867 milliards de dollars l’année dernière. Ceux situés en Asie ont enregistré une baisse du même ordre (-8%) mais celle-ci masque une forte augmentation des nouveaux projets (+44% en valeur).
Elle est moindre en Afrique (-3%, à 53 milliards de dollars), le continent ayant été tiré vers le bas par l’Egypte et l’Afrique du sud. La Cnuced note toutefois que l’Afrique « a attiré une part croissante des mégaprojets mondiaux entièrement nouveaux, six d’entre eux étant évalués à plus de 5 milliards de dollars ». En tête de liste figure un projet d’hydrogène vert en Mauritanie, pays moins avancé d’Afrique du nord-ouest. « Ce projet devrait générer 34 milliards de dollars d’investissements, un montant plusieurs fois supérieur au PIB du pays », note le rapport.
En Amérique latine et dans les Caraïbes, l’IDE a reculé de 1%.
Concernant les pays développés, la CNUCED note l’impact de la mise en place d’un taux d’imposition mondial sur les bénéfices des sociétés multinationales.
« Les flux vers les pays développés ont été fortement affectés par les transactions financières des entreprises multinationales, motivées en partie » par la mise en place de cette taxe. Les flux vers la plupart des régions d’Europe et d’Amérique du Nord ont diminué respectivement de 14% et de 5%.
Un autre baromètre, publié début mai par le cabinet EY, a révélé que, pour la cinquième année consécutive, la France a conservé sa couronne de pays le plus attractif pour les projets d’investissements étrangers. Ainsi, 1.194 projets d’implantation ou d’extension de sites ont été annoncés l’an dernier contre 985 pour le Royaume-Uni et 733 pour l’Allemagne.
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