Archive mensuelle de mai 2024

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Société–La banalisation de la violence et de l’idiotie en France

Société–La banalisation de la violence et de l’idiotie en France

 

Chaque jour ou presque les médias font état d’une ( ou plusieurs) agression souvent mortelle de la part notamment d’un marginal, d’un élève caractériel ou d’un fanatique. Hier par exemple c’est une élève de 16 ans fichée S qui a agressé un professeur. On objectera que la violence a toujours existé et qu’il est d’ailleurs difficile de faire des comparaisons faute de statistiques sur le très long terme que constitue l’histoire. On peut au moins observer une progression de l’agressivité partout et surtout un abaissement de l’âge des auteurs de brutalité et d’homicide. Pour des motifs politiques, religieux ou de simples conflits. Ce n’est sans doute pas par hasard et c’est sans doute aussi le fruit de la décomposition de l’autorité dans tous les domaines de la société en particulier des services régaliens et notamment de la justice.

Parmi les facteurs explicatifs, il faut aussi prendre en compte l’évolution de la sociologie et l’introduction en France d’individus primaires en mal d’insertion sociale et sociétale. Pour parler plus crûment, l idiotie est consubstantielle à la brutalité des rapports sociaux.
Ceci étant, la société est également grandement responsable. Dans les pays pauvres ou ne manque pas non plus de sauvagerie potentielle, mais la régulation s’opère par une autorité sans faille qui dissuade les intentions criminelles. Et les mêmes populations, les mêmes individus qui dérogent aux règles républicaines et sociales en France ne manifestent pas les mêmes postures de violence dans leur pays d’origine.

Par mimétisme sans doute l’idiotie gagne l’ensemble de la population française en particulier dans la jeunesse dont en moyenne le niveau culturel facilite les dérèglements de jugement et d’action.

 

 

RATP : encore une grève corpo des syndicats

RATP : encore une grève corpo des syndicats
Comme à la SNCF, comme chez les aiguilleurs du ciel comme d’autres catégories sociales qui peuvent en partie bloquer le pays, les syndicats corpo de la RATP envisagent une grève jeudi 30 mai. Officiellement n’y a pas de lien avec les jeux olympiques ; en réalité on se sert de cette échéance comme une forme de chantage obtenir de nouveaux avantages.

 

Vers une «journée noire» sur le RER A. Les syndicats La Base, FO, CGT et UNSA appellent les agents de la ligne à débrayer ce vendredi 31 mai. Ils ont déposé un préavis de grève courant du jeudi 30 mai à 22 heures au samedi 1er juin à 7 heures. Une «grève carrée» (sur une journée uniquement) confirmée par la RATP au Figaro, qui précise que les revendications ne sont «pas liées aux Jeux olympiques».

 

Seul 1 train sur 2 circulera, toute la journée, sur la partie de la ligne exploitée par la RATP (branches Saint-Germain-en-Laye, Marne-la-Vallée – Chessy et Boissy-Saint-Léger, ainsi que le tronçon central), annonce l’entreprise ce mercredi. Sur les branches exploitées par la SNCF, ce sera 3 trains sur 4 en moyenne (Cergy – Le Haut et Poissy). L’interconnexion sera maintenue à Nanterre – Préfecture. La grève «va être très suivie», assurait plus tôt dans la journée un syndicat au Figaro.

Officiellement donc pas de lien avec les JO pourtant un syndicat prévient. Pourtant un syndicat menace la direction «si elle s’obstine à poursuivre sa politique de casse, elle risque de compromettre la bonne tenue des JO [...] en allumant la flamme de la contestation»!

Avec 1,4 million de voyageurs quotidiens, le RER A, qui traverse la région d’est en ouest, est la ligne la plus fréquentée du réseau de transports franciliens. Il dessert des sites stratégiques, dont le quartier d’affaires de La Défense et les parcs d’attractions de Disneyland Paris, en passant par l’important hub de Châtelet.

Bourse: Wall Street en baisse

Bourse:Wall Street en baisse

D’une certaine manière la bourse de New York est victime de la bonne santé économique du pays mais avec une ombre, celle du maintien voire du développement de l’inflation entraînant un report éventuel de la baisse des taux d’intérêt

 

Cependant les émissions de bons à deux et cinq ans mardi et à sept ans mercredi ont reçu un accueil mitigé: «avec la Fed qui ne signale pas qu’elle va réduire les taux, les investisseurs sont hésitants à acheter des bons s’ils ne savent pas s’il y aura une, deux ou aucune réduction de taux d’intérêt», a ajouté M. Cahill. La parution du Livre Beige de la Fed, dernier rapport sur l’activité économique avant la prochaine réunion monétaire du 12 juin, n’a guère remonté le moral des traders.

Les entreprises «dans la plupart des régions ont noté que les consommateurs s’opposaient à des augmentations de prix supplémentaires, ce qui a entraîné une diminution des marges bénéficiaires», souligne le Livre Beige. «Cela indique que l’inflation continue certes de se modérer mais cela montre que les marges des entreprises vont commencer à se comprimer», a relevé l’analyste de Ventura Wealth Management. Les onze secteurs du S&P ont conclu en berne, avec en premier lieu l’énergie (-1,76%) et l’industrie (-1,42%). Après une séance hésitante, Nvidia, le spécialiste des puces pour l’IA, est parvenue à grappiller encore 0,81% après une hausse de presque 7% la veille.

Dans la foulée d’un abaissement de ses prévisions financières pour le deuxième trimestre, American Airlines a plongé en piqué (-13,64% à 11,62 dollars) et entraîné à la baisse la plupart des compagnies aériennes mais aussi de croisières. AA a reconnu les défauts d’une nouvelle stratégie marketing qui lui a fait perdre des réservations de voyages d’affaires et va redresser le tir. La compagnie se sépare aussi de son directeur commercial. Delta a perdu 0,74% et Southwest Airlines a décroché de 3,83%. United Airlines en revanche a profité de la situation, prenant 2,35%. Les croisières Carnival ont glissé de 2,75% et Royal Carribean de 1,45%. Le pétrolier Chevron a cédé 1,35% à 156,90 dollars après que les actionnaires de Hess ont approuvé le rachat de ce groupe pour 53 milliards de dollars. Son rival ConocoPhillips a chuté de 3,12% à l’annonce de l’acquisition de Marathon Oil (+8,43%) valorisé 22,5 milliards de dollars, dette comprise.

Dédiabolisation : le FN a toujours été sioniste pour Marine le Pen

Dédiabolisation : le FN a toujours été sioniste pour Marine le Pen

Progressivement les dépouilles idéologiques de Jean-Marie Le Pen sont rangées dans les tiroirs de l’histoire par Marine peinent elle-même qui dénonce même les dérives antisémites de son père et réaffirme sonTiens à Israël

 

«Le FN a toujours été sioniste, a toujours été pour la création d’Israël. J’ai toujours défendu sa sécurité», a clamé la chef de file des députés nationalistes. Laquelle ne peut «pas dire l’inverse que les relations entre Jean-Marie Le Pen et la communauté juive ont été extrêmement difficiles.» «Il a aggravé cette difficulté en multipliant des provocations qui ont amené à notre séparation politique», a reconnu l’ancienne candidate à la présidentielle en référence à l’exclusion très mouvementée de son père en 2015 après sa nouvelle sortie relative au «détail de l’histoire» des chambres à gaz.

Carcassonne : encore des menaces de mort envers une enseignante

Carcassonne : encore des menaces de mort envers une enseignante

Comme chaque jour il y a au moins un fait divers faisant état de violences envers des enseignants. Et comme chaque jour cela sera rangé dans la rubrique faits divers alors qu’il s’agit d’un fait de société surtout quand en plus la violence et le faite d’une adolescente fichée S !

 

Une mesure conservatoire a par ailleurs été prononcée par le chef d’établissement à l’encontre de l’élève mise en cause avant l’engagement prochain d’une procédure disciplinaire. Tout accès au lycée lui est désormais interdit. Un dispositif d’accompagnement et de suivi a été proposé à l’enseignante verbalement agressée, indique enfin le rectorat. La garde à vue de la lycéenne était toujours en cours ce mercredi soir.

La question et pour combien de temps?

 

Grande-Bretagne : nouvelles élections au Parlement

Grande-Bretagne : nouvelles élections au Parlement, Les travaillistes nettement favoris

La situation économique, sociale et politique devenant intenable en Grande-Bretagne, le premier ministre a décidé d’organiser de nouvelles élections début juillet. Cette échéance devrait marquer un très fort recul des conservateurs cars tous les sondages prévoient une large victoire des travaillistes qui ont beaucoup évolué d’un point de vue idéologique en quelques années passant presque du gauchisme à une forme de social-démocratie. L’affaire du break site dans laquelle se sont enfoncés les conservateurs a laissé un goût amer chez les électeurs que ce soit en termes de résultats économiques ou d’immigration. Bref, beaucoup d’électeurs ont le sentiment d’avoir été trahis par les promesses du Brexit surtout soutenues par les conservateurs.

Le Parlement britannique a été officiellement dissous jeudi 29 mai en vue des élections législatives du 4 juillet, pour lesquelles le parti travailliste est favori face aux conservateurs au pouvoir. À la suite de la décision surprise du premier ministre Rishi Sunak de convoquer ce scrutin anticipé, les 650 sièges de la Chambre des Communes sont vacants depuis 00h01 heure locale (23h01 GMT). La campagne officielle est désormais lancée pour élire leurs successeurs, qui siégeront à partir du 9 juillet.

Nouvelle-Calédonie : « on ne peut parler d’une colonie »

Nouvelle-Calédonie : « on ne peut parler d’une colonie »  (Sarkozy)

Sarkozy conteste le terme de colonie à propos de la Nouvelle Calédonie (propos dans le Figaro)

Nicolas SARKOZY. - La violence en Nouvelle-Calédonie n’est pas nouvelle. Je suis impressionné par le nombre d’approximations assenées à propos de ce territoire auquel je suis très attaché ! Certains ont même parlé d’une «colonie». Mais je connais peu de colonies où ceux qui sont censés être «colonisés» dirigent le gouvernement local, le Congrès et deux Provinces sur trois… Et ont géré les richesses minières du nord. Ce, alors même qu’ils sont minoritaires, comme l’ont montré les résultats des trois consultations référendaires. Fait d’autant plus notable qu’avait été mise en œuvre une chose inédite dans l’histoire de la République : le gel du corps électoral, conçu pour donner un avantage clair aux indépendantistes. Malgré cela, par trois fois, les Calédoniens ont confirmé leur volonté de rester Français, alors que si un seul de ces référendums avait donné la victoire aux indépendantistes.

« Pour Washington, la guerre en Ukraine n’est pas existentielle »

« Pour Washington, la guerre en Ukraine n’est pas existentielle »

Les réticences de l’administration Biden à s’engager plus avant pour permettre aux Ukrainiens de riposter à l’offensive russe font planer le doute sur la fiabilité des Etats-Unis parmi certains de leurs alliés, estime dans sa chronique Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde ».

par Sylvie Kauffmann, Editorialiste au « Monde »

L’expression a fait son chemin dans le discours des responsables occidentaux depuis le 24 février 2022 : la guerre que livre la Russie à l’Ukraine est « existentielle ». La menace que représente cette Russie qui modifie les frontières et réécrit l’histoire est « existentielle ». Mais comment se mesure le caractère existentiel d’un conflit ? Cette guerre est-elle un peu existentielle ? Beaucoup ? Et pour qui, à part l’Ukraine ? Pour les voisins immédiats de la Russie ? Pour le reste de l’Europe ? Pour les Etats-Unis ?La question n’est pas que philosophique. Elle a des implications pratiques et stratégiques dont l’Ukraine ressent actuellement tout le poids. Lorsqu’une menace est réellement existentielle, on fait tout pour la conjurer.

Confrontés à la situation militaire la plus difficile depuis les premières semaines de l’invasion russe massive il y a un peu plus de deux ans, les Ukrainiens et leurs alliés les plus proches mesurent à quel point l’aide leur est actuellement comptée et en viennent à douter de la nature « existentielle » de la guerre russe pour les autres.

« C’est dur », a répondu sombrement, à propos de la situation sur le champ de bataille, Dmytro Kuleba, le ministre des affaires étrangères ukrainien, aux experts et responsables européens réunis à la conférence Lennart Meri à Tallinn, en Estonie, le 18 mai. « Mais envoyez-nous ce dont on a besoin. Lorsqu’on a ce qu’il nous faut, on progresse. Envoyez-nous des [missiles] Patriot, de l’artillerie et des munitions. Autorisez-nous à frapper des cibles militaires en Russie, et vous verrez la différence. »

C’est l’une des grandes critiques adressées aux Etats-Unis en ce moment : pourquoi retenir le bras des Ukrainiens et les empêcher d’attaquer des cibles militaires de l’ennemi en territoire russe avec les armes à longue portée fournies à Kiev, alors que l’armée russe, elle, n’a aucun scrupule à cibler des civils et à détruire les infrastructures vitales pour la population ukrainienne ? Plus l’armée russe est offensive et meurtrière, moins ce combat inégal est justifiable. Les réticences américaines, après sept mois d’atermoiements au Congrès sur le vote des 60 milliards de dollars (environ 55 milliards d’euros) d’aide promis à l’Ukraine, jettent un discrédit croissant sur l’équipe de Joe Biden parmi certains pays du nord et de l’est de l’Europe, pourtant traditionnellement les plus atlantistes.

La question des polluants éternels dans l’eau

La question des polluants éternels dans l’eau

On les appelle « polluants éternels ». La pollution aux PFAS (substances per – et polyfluoroalkylées, dont certaines sont considérées comme cancérogènes) présente aujourd’hui de réels enjeux sanitaires et environnementaux. Début avril, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi visant à mieux protéger la population contre ces substances. Le Sénat doit encore examiner ce texte le 30 mai.Au-delà de l’enjeu réglementaire, il subsiste un certain nombre de verrous scientifiques, technologiques et industriels à lever avant de pouvoir apporter des solutions durables au problème. À commencer par l’inventaire exhaustif des PFAS produits et leurs usages, mais également la dégradation de ces composés dans l’environnement qui peut conduire à la formation de nouveaux PFAS… Ainsi, il ne s’agit pas seulement de surveiller une poignée de composés connus, mais potentiellement jusqu’à plusieurs millions de molécules différentes.

par , Qualité des eaux souterraines, BRGM  Environmental Monitoring Project manager, BRGM dans The Conversation 

Commençons par les définitions : de quoi parle-t-on lorsqu’on parle de PFAS ? Il s’agit de molécules de synthèse dotées de liaisons très résistantes entre des atomes de carbone et de fluor, et possédant un ou plusieurs groupes fonctionnels.

Concrètement, il s’agit de molécules répondant à des besoins très divers et ayant une définition chimique très large, comme le rappelait l’OCDE en 2021. On décompte plusieurs milliers de molécules PFAS, dont des polymères comme le polytétrafluoroéthylène (PTFE) ou le polyfluorure de vinylidène (PVDF), qui ont la particularité d’être de très grosses molécules.

Avant d’être des polluants éternels, les PFAS sont surtout des polluants omniprésents. Des travaux de recherche ont permis de constater que les PFAS sont présents partout dans l’environnement : les sols, les sédiments, l’air et les eaux, aussi bien les eaux de surface que les eaux souterraines et même la pluie. La faune terrestre et aquatique, la flore et la population humaine sont également impactées.

De nombreuses zones du globe sont concernées. Selon les estimations de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), entre 117 000 tonnes et 442 000 tonnes de PFAS ont été mis sur le marché européen en 2020.

Leur production, jadis localisée aux États-Unis, en Europe de l’Ouest et au Japon, se déplace ces dernières années vers l’Asie, notamment vers la Chine qui est aujourd’hui le principal pays producteur et l’Inde.

Cette délocalisation s’explique par les réglementations successives mises en œuvre aux États-Unis et en Europe. Selon l’ONG ChemSec, 12 compagnies seraient responsables à elles seules de la majorité de la production mondiale de PFAS.
Cette ubiquité s’explique par la diversité des sources de PFAS et de leurs voies de dissémination. Ils sont introduits dans les sols et les milieux aquatiques par des pollutions industrielles liées à leur production et leur utilisation dans de nombreux procédés industriels, produits manufacturés et le recours à certaines mousses anti-incendie. Enfin, l’usage de produits du quotidien contenant des PFAS conduit à les retrouver dans les eaux usées et les déchets.

Jusqu’à présent, les stations de traitements des eaux usées « classiques » n’ont pas été dimensionnées pour traiter ces composés de manière spécifique. Elles peuvent ainsi être une source indirecte de contamination, via le rejet des eaux usées après traitement, mais également lors de l’épandage des boues d’épuration, qui sont utilisées comme amendement des sols agricoles.

Les sites de stockage de déchets, quand ils ne sont pas maîtrisés, peuvent conduire à l’infiltration et au ruissellement de lixiviats – c’est-à-dire les liquides résiduels après lessivage par la pluie – contaminés par les PFAS. De même, les usines d’incinération des déchets peuvent contribuer à une dispersion de PFAS vers l’atmosphère, notamment en cas de combustion incomplète.

Comment les PFAS polluent les nappes phréatiques et les écosystèmes lointains
Une fois celles-ci dispersées dans l’environnement, le comportement des molécules va varier en fonction de la longueur de leur chaîne carbonée (selon le nombre d’atome de carbone qu’elles contiennent) et de la nature chimique de leur groupe fonctionnel.
Par exemple, l’acide perfluorobutanoïque (PFBA), qui contient une chaîne de quatre atomes de carbones, est plus mobile que l’acide perfluorononanoïque (PFNA), qui a une chaîne de neuf atome de carbone.
Mais certains groupes chimiques influencent aussi la mobilité de la molécule. Ainsi l’acide perfluorooctanoïque (PFOA) est plus mobile que l’acide perfluorooctane sulfonique (PFOS) alors qu’ils contiennent tous deux huit atomes de carbone. Ils diffèrent en réalité par leurs groupes fonctionnels, le premier ayant un groupe carboxylique et le second sulfonique.
Les molécules les moins mobiles vont alors s’accumuler dans le sol et les sédiments, qui vont constituer des stocks secondaires de PFAS qui seront progressivement relargués dans l’environnement à plus ou moins long terme.

Les molécules les plus mobiles, de leur côté, vont s’infiltrer rapidement vers les eaux souterraines ou ruisseler vers les eaux de surface. Elles peuvent migrer sur de longues distances et in fine s’accumuler dans les aquifères, les lacs et les océans et contaminer tous les écosystèmes, même les plus lointains.

Plusieurs études ont ainsi démontré la contamination de la faune sauvage (tels que les ours polaires et les oiseaux marins) via la contamination de la chaîne alimentaire – c’est-à-dire, en se nourrissant d’autres espèces déjà polluées.
Devant ce constat, on comprend pourquoi il est si complexe de légiférer pour mettre en œuvre les mesures préventives et correctives visant à réduire les risques pour la santé humaine et l’environnement.

La situation est d’autant plus délicate qu’il subsiste encore des inconnues scientifiques entourant la toxicité à court ou long terme de certains PFAS. En plus de leur toxicité, la mobilité et la persistance de ces molécules dans l’environnement est un véritable problème notamment pour l’eau potable.

En conséquence, la communauté scientifique n’hésite pas à monter au créneau. Dès 2015, des scientifiques ont appelé à bannir les PFAS. Par la suite, plusieurs pays européens ont déposé, le 13 janvier 2023, une proposition visant à restreindre ou à interdire la plupart des usages des PFAS, à moins qu’il ne soit prouvé un usage essentiel pour la société. Celle-ci couvre environ 10 000 PFAS, dont les polymères.

En attendant que cette démarche au niveau de l’Union européenne aboutisse, la France a elle aussi entamé un processus législatif en proposant d’interdire les vêtements, cosmétiques et farts (revêtement sous les skis) contenant des PFAS à partir de 2026. Le 4 avril 2024, l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité [cette proposition de loi]. Elle doit désormais être examinée par le Sénat le 30 mai.

Les récents débats autour de cette proposition de loi montrent qu’obtenir un consensus sur l’interdiction totale des PFAS sera un processus long. Quelle que soit l’issue du processus législatif, des émissions de PFAS restent en cours dans l’environnement. Il faut donc protéger les ressources en eau d’une part, et mieux caractériser les contaminations d’autre part pour protéger la santé humaine et l’environnement.
Les réglementations actuelles prévoient aujourd’hui plusieurs programmes de surveillance pour appréhender à grande échelle la contamination des ressources en eau en France. Ces données nationales sont librement accessibles au grand public sur les sites de l’ADES et de NAIADES.

Il existe plusieurs listes de paramètres à mesurer régulièrement. D’abord dans les eaux de surface :

L’acide perfluorooctane sulfonique(PFOS) est suivi dans les eaux de surface depuis 2013.

Ce suivi a été complété en 2022 par quatre autres composés : l’acide perfluoro-octanoïque (PFOA), l’acide perfluorohexanoïque (PFHxA), l’acide perfluoro-decanoïque (PFDA) et l’acide perfluorohexane sulfonique (PFHxS).

Et dans les eaux souterraines :

Depuis 2015, il est obligatoire de mesurer six composés. Outre les PFOS, PFOA, PFHxA et PFHxS également suivis dans les eaux de surface, sont également suivis l’acide perfluoroheptanoïque (PFHpA) et l’acide perfluorodécane sulfonique (PFDS).

Depuis 2022, la liste a été complétée et contient désormais 20 composés PFAS. Ce sont les mêmes que ceux que l’on suit pour l’eau potable, destinée à la consommation humaine.
La difficulté est de faire l’inventaire exhaustif des PFAS utilisés ou rejetés par chaque industriel. C’est l’un des principaux écueils dans la définition et l’exploitation des données de surveillance, tant pour les eaux potables que pour la surveillance des eaux douces ou des rejets.
Le PTFE (ou Téflon) utilisé comme revêtement dans les poêles anti-adhésives est source de pollution aux PFAS. JPC24M / Flickr, CC BY-SA
Dans ce contexte, en juin 2023, La France a publié un arrêté ministériel relatif à l’analyse des PFAS dans les rejets aqueux de certaines installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Au-delà de la liste des 20 PFAS à suivre, déjà surveillés dans les eaux destinées à la consommation humaine, les industriels doivent désormais également rechercher les molécules spécifiques à leurs procédés.

Par ailleurs, entre les étapes de synthèse des PFAS et leurs utilisations dans procédés industriels, il y a transformation des molécules, et potentiellement formation de nouveaux produits, parfois inconnus. A partir des PFAS émis dans l’environnement, des produits de dégradation peuvent également se former, dont les PFAS les plus persistants, dits polluants éternels. Selon la littérature scientifique, jusqu’à plusieurs millions de composés PFAS pourraient exister.
Ainsi, la mise en place de ces réglementations implique que les organismes en charge de cette surveillance et les industriels soient en mesure de lister les composés et de réaliser les analyses. Il faut également que toute la chaîne soit opérationnelle, du prélèvement à l’analyse.

La surveillance des PFAS dépend donc directement de l’existence – ou non – de méthodes d’analyse adaptées. Bien que les méthodes analytiques pour les PFAS soient en constant développement, nous sommes, à l’heure actuelle, bien loin de pouvoir tous les analyser. A ce jour, on évalue à seulement une centaine le nombre de molécules pouvant être analysées, et pas dans tous les laboratoires.

Devant la quantité de molécules à surveiller, les chercheurs se tournent de plus en plus vers de nouvelles méthodes dites « globales », qui ont l’ambition d’évaluer la teneur totale en molécules fluorées, de façon non spécifique. Cependant, par rapport aux approches conventionnelles, elles ne permettent pas de quantifier individuellement chaque PFAS.

Malgré les évolutions encore nécessaires, ces données permettent de commencer à étudier le comportement, le devenir et l’impact des PFAS dans l’environnement. Mais les difficultés restent nombreuses, à commencer par la multiplicité des molécules de la famille des PFAS et des différences de comportements qu’elles peuvent présenter.

Des approches expérimentales sont donc nécessaires, sans qu’il soit possible, d’évaluer, de manière exhaustive, l’ensemble des molécules. C’est pourquoi aujourd’hui, des recherches – comme le projet PROMISCES coordonné par le BRGM – sont menées avec l’apport d’approches numériques (in silico) qui ont pour objectif de prédire les propriétés physico-chimiques et toxicologiques des PFAS.

La quantité de travaux scientifiques menés sur les PFAS augmente : plus de 350 publications en 2023 contre une dizaine en 2010. De quoi mieux comprendre leur comportement dans l’environnement et leurs propriétés toxicologiques. Le plan interministériel PFAS vise justement à soutenir l’acquisition de données dans tous les milieux potentiellement impactés et à accompagner l’évolution à venir des différentes réglementations.

IA : manque d’investissement de l’UE

IA :  manque d’investissement de l’UE 

Une critique sans concession de la part de la Cour des Comptes européenne quant à l’insuffisance des investissements dans l’intelligence artificielle pas du tout à la hauteur des enjeux mondiaux. 

 

Dans un rapport dévoilé mercredi, la Cour tire à boulets rouges sur les investissements de l’UE dans l’intelligence artificielle, jugeant qu’ils ne sont pas à la hauteur de ses ambitions mondiales. Pour preuve sans doute l’appropriation de la problématique et des projets par les grands du numérique la plupart américain ou chinois.

Un manque flagrant d’investissements, pas vraiment de suivi de leur efficacité et une mauvaise coordination de la Commission européenne avec les Etats membres. C’est le jugement sévère de la Cour des comptes européenne sur les ambitions de Bruxelles dans l’intelligence artificielle (IA), alors que l’UE vient d’adopter le premier cadre réglementaire au monde contrôlant cette technologie controversée.

Mais ce sont surtout aux investissements de ces cinq dernières années que la Cour s’est intéressée et contre lesquels elle tire à boulets rouges, jugeant leurs objectifs « trop vagues et obsolètes » et pointant leur « manque d’ambition ». D’après la Cour, ils sont bien en deçà de ce qui serait nécessaire pour ériger Bruxelles en chef de file dans la compétition mondiale pour « une IA de pointe, éthique et sûre ».

La banalisation de la violence et de l’idiotie en France

La banalisation de la violence et de l’idiotie en France

 

Chaque jour ou presque les médias font état d’une ( ou plusieurs) agression souvent mortelle de la part notamment d’un marginal, d’un élève caractériel ou d’un fanatique. On objectera que la violence a toujours existé et qu’il est d’ailleurs difficile de faire des comparaisons faute de statistiques sur le très long terme que constitue l’histoire. On peut au moins observer une progression de l’agressivité partout et surtout un abaissement de l’âge des auteurs de brutalité et d’homicide. Pour des motifs politiques, religieux ou de simples conflits. Ce n’est sans doute pas par hasard et c’est sans doute aussi  le fruit de la décomposition de l’autorité dans tous les domaines de la société en particulier des services régaliens et notamment de la justice.

Parmi les facteurs explicatifs, il faut aussi prendre en compte l’évolution de la sociologie et l’introduction en France d’individus primaires en mal d’insertion sociale et sociétale. Pour parler plus crûment, l idiotie est consubstantielle à la brutalité des rapports sociaux.
Ceci étant, la société est également grandement responsable. Dans les pays pauvres ou ne manque pas non plus de sauvagerie potentielle, mais la régulation s’opère par une autorité sans faille qui dissuade les intentions criminelles. Et les mêmes populations, les mêmes individus qui dérogent aux règles républicaines et sociales en France ne manifestent pas les mêmes postures de violence dans leur pays d’origine.

Par mimétisme sans doute l’idiotie gagne l’ensemble de la population française en particulier dans la jeunesse dont en moyenne le niveau culturel facilite les dérèglements de jugement et d’action.

 

 

Assurance voyages: les conditions de couverture

Assurance voyages:  les conditions de couverture

 

Europ Assistance est une entreprise française créée en 1963. Son président en France, Nicolas Sinz publie, mardi 28 mai, son baromètre annuel des vacances, réalisé par l’institut Ipsos dans 21 pays dont la France. À un peu plus d’un mois du début des vacances d’été, il rappelle aux Français qu’il est important de bien connaître leur degré de couverture d’assurance et d’assistance avant de partir.(Franceinfo)

 En cette fin d’année scolaire, quelles sont les grandes tendances que vous observez ?

Nicolas Sinz : Nous constatons plusieurs tendances. En France, de manière spécifique, les Français sont plus que jamais très heureux de pouvoir partir en vacances et se projettent sur la période estivale à venir. Ils vont partir, et à des niveaux qui sont élevés par rapport aux années précédentes. En revanche, leur principale préoccupation concerne le budget, qui est de 2 100 euros pour en moyenne 2,2 semaines de vacances. Cela se situe en deçà de la moyenne européenne.

Et donc ils vont partir moins longtemps que le reste de l’Europe, et ils vont partir plus près de chez eux. Ce sont les champions du tourisme local ?

Oui, la contrainte budgétaire et la pression sur le pouvoir d’achat jouent très certainement sur ce choix. On peut également être fiers des richesses culturelles, patrimoniales, géographiques de notre pays. Il y a beaucoup de choses à faire en France, donc les Français expriment ce choix dans le tourisme local beaucoup plus fortement que chez nos confrères européens.

Ils vont dans des locations saisonnières, type Airbnb, davantage que dans les autres Européens, qui choisissent un peu plus l’hôtel. Qu’est-ce que ça change dans votre cœur d’activité ?

Notre enjeu est de faire en sorte que les Français aient une meilleure conscience de leur couverture d’assurance ou d’assistance, et qu’ils puissent adapter leur couverture au regard de leur projet. Il n’y a pas une réponse unique. On peut être couvert parfois, parfois non, selon sa situation et son projet.

Parfois on ne sollicite pas sa couverture alors qu’on est couvert ?

Oui, en effet, et c’est pour ça qu’on essaie de faire beaucoup d’explications et de pédagogie sur les différentes couvertures. Les Français ne le savent peut-être pas, mais c’est une fierté française, le métier de l’assistance a été inventé en 1963. Une date liée aux débuts du tourisme et des voyages. Donc on est à l’origine de ce métier. Et sur le métier du voyage, il y a deux couvertures principales. Il y a l’assurance voyage : ça, c’est avant le départ avec la garantie annulation pour des raisons de maladie ou d’accidents imprévus. Et puis il y a des garanties d’assistance pendant le voyage : leur vocation est de prendre en charge les frais médicaux et le rapatriement si besoin.

Maintenant qu’on est assez autonomes, avec les téléphones portables et les accès à Internet, constatez-vous que des gens couverts par Europ Assistance n’ont pas forcément le réflexe d’utiliser cette assistance ?

En fait, beaucoup de clients sont couverts par Europ Assistance.

« Un porteur de carte bancaire sur deux en France est couvert par Europ Assistance. »

C’est une des spécificités françaises que les banques françaises proposent dans le cadre de leur carte bancaire : des garanties d’assurance ou d’assistance, avec des couvertures variables selon le type de carte bancaire dont le client est détenteur.

Quel est le risque que l’on prend comme client, à ne pas bien connaître la couverture à laquelle on a accès ?

Je vais prendre deux exemples concrets. Un porteur de carte bancaire d’entrée de gamme basique peut se croire couvert en matière d’assurance voyage, il ne l’est pas. Sur une carte premium, il sera couvert en assurance et en assistance, ce qui va fonctionner dans une très grande majorité de situations. Mais si son projet de voyage est d’aller aux États-Unis, par exemple, le plafond, la garantie des frais médicaux risque d’être insuffisante par rapport aux frais de santé aux États-Unis. Donc il faut se renseigner au regard de ce qu’est le voyage, la destination et les personnes qui partent avec vous.

Aujourd’hui, vous avez développé une gamme de services assez impressionnante. Est-ce une sollicitation de la part de vos clients ou est-ce pour une raison économique que vous avez diversifié votre gamme de services ?

En effet, depuis une vingtaine d’années, on voit des préoccupations croissantes, des besoins croissants des Français pour être accompagnés aussi chez eux, sur des problématiques de santé, de services à la personne, d’accompagnement des personnes âgées. Donc ce sont ces nouveaux besoins qu’on essaie de capter.

Il y a également la protection de l’identité numérique. Là aussi, ça répond à des besoins de clients ?

Oui, pour la protection de l’identité numérique, c’est le risque cyber appliqué à une clientèle de particuliers. On exporte un savoir-faire, qu’on a développé aux États-Unis, où la conscience de ce risque est très présente, vers la France où cette prise de conscience est émergente. Et on pense pouvoir répondre de manière très concrète aux préoccupations des Français sur la protection de leur identité numérique.

Miel frelaté : l’UFC que choisir porte plainte

Miel frelaté : l’UFC que choisir porte plainte

 L’UFC-Que Choisir a annoncé ce mercredi avoir déposé une plainte auprès du tribunal judiciaire de Paris contre Famille Michaud Apiculteurs, dénonçant une « pratique commerciale trompeuse » sur l’origine des miels.

 

Selon l’association de défense des consommateurs, qui parle de « french washing », l’entreprise utilise un « marketing artificiel » pour « franciser » des mélanges de miels français et étrangers voire « simplement importés ».

Des bénévoles de l’UFC-Que Choisir ont mené une enquête dans des supermarchés, au cours de laquelle ont été relevé des pots de miel dont les emballages « laissent croire à un miel exclusivement français », alors qu’il s’agit de miel partiellement ou totalement étranger, explique l’association dans son communiqué. « Plusieurs produits » de l’entreprise Famille Michaud Apiculteurs, connue pour les marques Lune de Miel, Miel l’Apiculteur ou Famille Michaud, sont concernés, précise-t-elle.

 L’association déplore que, sur certains produits, les mentions sur l’origine française de l’entreprise et la localisation dans les Pyrénées de la mise en pot soient « survalorisées » sur l’emballage, alors qu’il s’agit de miels importés de pays étrangers. Par ailleurs, sur d’autres produits, elle pointe du doigt l’utilisation d’une mention « miel de nos terroirs » associée au visuel rappelant un village français, ainsi qu’une carte de France sur le couvercle, pour un miel récolté en partie en Espagne.

En outre, « l’origine exacte des produits est souvent reléguée en petits caractères à l’arrière des pots voire même sur le capuchon et via des abréviations parfois peu intelligibles », ajoute l’association.

Les miels frelatés sont coupés avec des sirops de sucre à base de riz, de blé ou de betterave sucrière dans le but d’en augmenter le volume. Cette pratique est interdite depuis une législation qui a vingt ans. Les trafiquants utilisent aussi des additifs et des colorants pour falsifier la véritable source botanique du miel. L’origine géographique réelle du miel est également falsifiée…

Les Européens sont particulièrement friands de miel : la production européenne était de 218 000 tonnes en 2020 (12 % du marché mondial) mais elle ne comble pas les besoins. En dépit de 20 millions de ruches en Europe, l’importation (175 000 tonnes en 2020) demeure donc nécessaire et ouvre un large champ à toutes sortes de fraudes… La Chine est, de loin, le premier producteur mondial (458 000 tonnes en 2020). « Le prix de production de miel en Chine est estimé à 3 euros le kilo alors qu’il rentre dans l’Union européenne à moins de 2 euros le kilo », relève l’eurodéputée Irène Tolleret (Renew), de la Commission Agri du Parlement européen.

 

Cancers : pour la révolution du diagnostic

Cancers :  pour la révolution du diagnostic 

3,8 millions de Français vivent quotidiennement avec un cancer. C’est aujourd’hui la 1ère cause de mortalité prématurée. Contre cet ennemi public n°1, une révolution du diagnostic permet de mieux caractériser la maladie et d’en améliorer la prise en charge. Malheureusement, des freins importants empêchent de la mettre au service de tous les patients, sur l’ensemble du territoire. Il est vital de les lever ! Par Yannick Neuder, Député de la 7e circonscription de l’Isère, Vice-président de la commission des affaires sociales ( dans la Tribune)

Ces dernières années, de multiples innovations thérapeutiques en oncologie ont permis d’améliorer significativement le pronostic des malades. Néanmoins, nous pouvons faire mieux. Nous devons faire mieux. Pour les patients, leurs familles et pour la société. Pour cela, il devient impératif de mettre en œuvre deux approches complémentaires.

La prévention, d’abord, puisque 41 % des cas de cancer survenant chez les plus de 30 ans, sont attribuables à des facteurs de risque qui peuvent être modifiés : le tabagisme, la consommation d’alcool, l’alimentation ou encore le surpoids et l’obésité. Plus qu’un message d’espoir, ce chiffre est une injonction à l’attention de tous les acteurs – des soignants aux patients en passant par les institutions – d’engager les démarches de protection nécessaires et de changer les comportements. Il devient donc impératif de rattraper notre retard en matière de dépistage et pour cause, notre pays fait figure de mauvais élève par rapport au reste des pays de l’OCDE s’agissant du dépistage du cancer colorectal, deuxième cancer le plus meurtrier dans notre pays.

En parallèle, le taux de vaccination contre le papillomavirus responsable du cancer du col de l’utérus dans l’hexagone est l’un des plus faibles de l’Union européenne.

La précision dans le diagnostic, ensuite. Car derrière l’épouvantail du terme « cancer » se cache, en réalité, un ensemble de pathologies dont la fréquence, le pronostic et l’évolution sont extrêmement variables. Chaque tumeur cancéreuse se développe de manière spécifique selon la cellule, l’organe et le patient.

Ainsi, avant de soigner un cancer, il faut savoir lequel traiter. C’est pour cette raison qu’ont été mis au point des diagnostics particulièrement innovants, à l’instar de celui rendu possible grâce au séquençage du génome.

Entamé dans les années 1970, le séquençage du génome est un test complet qui permet de détecter les éventuelles variations de l’ADN des chromosomes, c’est-à-dire de décrypter l’information biologique d’un individu. Dit autrement, le génome est une encyclopédie gigantesque rédigée en langue étrangère, dont le séquençage permet la traduction.

Alors qu’il aura fallu une dizaine d’année et plusieurs milliards d’euros pour réaliser le premier séquençage d’un génome humain complet, les nouvelles techniques de séquençage du cancer (next-generation sequencing « NGS ») le rendent aujourd’hui possible en quelques jours ou semaines, à un coût similaire à celui d’une hospitalisation de jour.

Dans le domaine de la santé et de la lutte contre les cancers, ces tests NGS constituent une véritable révolution. Ils permettent de caractériser, rapidement et avec précision, la tumeur et ainsi d’améliorer la prise en charge des patients.

Grâce à ces nouvelles techniques de diagnostic des cancers, les traitements les plus pertinents et adaptés peuvent être administrés plus précocement. Elles permettent également d’éviter les effets indésirables potentiellement induits par des traitements non nécessaires(1) et de diminuer les coûts de prise en charge, pour les patients comme pour la société(2).

Elles peuvent ainsi, concrètement et significativement, améliorer le pronostic et la vie des patients.

Certes disponibles, ces diagnostics ne le sont pas partout et pas pour tous. Cette inégalité dans l’accès des Français aux meilleurs pratiques a notamment été constatée lors d’une enquête conduite auprès d’une centaine d’acteurs et experts de l’oncologie par Tous pour la Santé. Pilotée par un comité réunissant des associations de patients et des professionnels du secteur, cette étude a permis d’identifier les principaux freins au déploiement des tests NGS dans tous les territoires.

L’absence de remboursement complet et systématique de ces tests par la sécurité sociale figure au premier rang de ces freins, puisqu’un répondeur sur deux indique renoncer à ceux- ci par manque de financement. L’enquête montre aussi que la connaissance parfois imparfaite de ces techniques innovantes par les professionnels de santé et l’absence de recommandations par les autorités nationales contribuent également à leur sous-utilisation. Enfin, il faut mettre autour de la table les acteurs de la prise en charge tels que les mutuelles et complémentaires santé qui auront un rôle majeur dans cette perspective.

Dès lors, parce que disposer des meilleures armes pour lutter contre la maladie est une nécessité d’intérêt général, l’ensemble des acteurs de la lutte contre le cancer appellent l’État à tout mettre en œuvre pour faciliter l’accès aux nouvelles techniques de diagnostic des cancers, partout et par pour tous.

______

(1) 64 % des malades déclarent, plus de cinq ans après, souffrir de séquelles de la maladie ou de ses traitements. Sur la même période 1 personne sur 5 a perdu son travail. Données issues du Panorama des Cancers édition 2023 de l’Institut national des Cancers.

(2) En 2021, les dépenses hospitalières liées à la prise en charge des cancers s’élevaient à 6,3 milliards d’euros. Données issues du Panorama des Cancers édition 2023 de l’Institut national des Cancers.

Economie, politique, société: les plus lus 29 mai 2024

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