Archive mensuelle de mai 2024

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Élections européennes : des Français fiers mais insatisfaits de l’Europe

Élections européennes : des Français fiers mais  insatisfaits de l’Europe

D’après un sondage Ifop pour Ouest France paru ce jeudi 9 mai, près de la moitié (46%) des Français ont un sentiment d’inquiétude à l’égard de l’Europe et 16% ressentent de la colère. La majorité (59%) se dit cependant fière d’être européen.

À tout juste un mois des élections européennes, que pensent les Français de l’Europe. C’est un sentiment négatif qui prédomine, selon un nouveau sondage réalisé par l’Ifop pour Ouest France, paru ce jeudi 9 mai, aussi Journée de l’Europe.

Les Français évoquent d’abord un sentiment d’inquiétude (pour 46% d’entre eux), quand d’autres disent ressentir de la colère (13%). 16% se déclarent par ailleurs indifférents. À l’inverse, un quart seulement manifeste un sentiment positif. Ils sont 15% à parler de confiance et 10% de l’optimisme.

Ce sentiment de colère ou d’inquiétude varie fortement en fonction de l’âge des sondés. Un quart (26%) seulement des 18-24 ans se disent inquiets, tandis que le chiffre grimpe jusqu’à 50% pour les 65 ans et plus.

Une majorité de Français se disent néanmoins fiers d’être européens, mais ce sentiment décline, passant de 68% en décembre 2021 à 59% en avril 2024. Les habitants du Centre-Val de Loire, des Hauts-de-France, de la Normandie et de la Corse sont près du tiers (30%) à se dire jamais ou rarement fiers d’être européens.

 En outre, de moins en moins de Français trouvent des effets positifs à la construction européenne pour la France (50% contre 53% en mars 2017).

Plus de la moitié des artisans et commerçants (53%) et des ouvriers (51%) ne se sentent rarement ou jamais fiers d’appartenir à l’Union européenne. Si 84% des électeurs de la majorité présidentielle et 71% de ceux de gauche expriment leur fierté, ils ne sont que 36% pour Reconquête et le RN.

Même parmi les Français fiers d’être européens, le sentiment d’inquiétude (43%) prime sur la confiance (24%) et l’optimisme (14%).

Enfin, les pays dont les Français se sentent les plus proches sont l’Espagne (24%), l’Allemagne (23%) la Belgique (18%) et l’Italie (14%), tous les autres États recueillant 3% ou moins.

L’Allemagne est notamment particulièrement citée chez les cadres, les sondés les plus diplômés et les électeurs d’Emmanuel Macron et de Valérie Pécresse, tandis que l’Espagne est plus fréquemment évoquée par les 18-24 ans et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen. Les réponses varient aussi selon la proximité géographique.

Ce sondage a été réalisé par téléphone du 4 au 13 avril et en ligne du 17 au 25 avril auprès d’un échantillon de 4.821 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. La marge d’erreur est comprise entre 1,8 et 2,9 points.

Les « dark stores » considérés comme des entrepôts !

Les « dark stores » considérés comme des entrepôts !

 

Les magasins de stockage et l’enlèvement des marchandises commandées sur Internet seront désormais considérés comme des entrepôts d’après le conseil d’État. Une différence de taille évidemment concernant les conditions de concurrence vis-à-vis des commerces locaux classiques.
La plus haute juridiction administrative vient de rejeter la requête de l’entreprise Getir. Cette dernière spécialisée dans la préparation des livraisons de produits de consommation courante sur Internet avait attaqué l’arrêté gouvernemental du 22 mars 2023 définissant les « dark stores » comme des « entrepôts ».

Ces locaux, où des sociétés de livraison rapide stockent des produits du quotidien, les mêmes que dans une supérette de centre-ville (nourriture, papier toilette, shampoing…, sont accusés de nuire au développement de l’artisanat et des commerces de proximité. Ils sont aussi soupçonnés d’engendrer une pollution atmosphérique et sonore, tout en interrogeant par leur modèle social discutable. (Photo d’illustration) (Crédits : Reuters)

 

« Tout le système éducatif ment »

  »Tout le système éducatif  ment »

Jean-Paul Brighelli, enseignant et essayiste, à l’occasion de la sortie de son livre « La Fabrique du crétin » dénonce les mensonges sur le niveau réel de l’ensemble du système éducatif de la maternelle jusqu’au CAPES

ENTRETIEN - Pour l’enseignant et essayiste, l’abaissement de la valeur des diplômes est tel qu’il sera très difficile de revenir en arrière.

Enseignant dans le public, Jean-Paul Brighelli a alerté sur les dérives de l’Éducation nationale dès 2005, avec la publication du best-seller La Fabrique du crétin (Gawsewitch Éditeur).

LE FIGARO. – Gabriel Attal a annoncé vouloir mettre fin aux « correctifs académiques » qui consistent à gonfler les notes du brevet, pour atteindre un certain niveau de réussite. On a appris que la pratique était aussi courante pour le bac. Comment est-ce possible ?

Jean-paul BRIGHELLI. - Il y a trois niveaux dans le trucage, en amont et en aval. On commence par choisir des sujets très faciles, en dessous même du programme de l’année en cours. Puis on incite les enseignants à faire preuve de la plus grande mansuétude. Par exemple, au bac de français (l’épreuve anticipée de première), on ne peut enlever tout au plus que deux points pour l’orthographe, quel que soit le nombre de fautes.

Les élèves qui sont aujourd’hui au lycée sont mauvais en orthographe pour la bonne et simple raison que l’école ne leur a jamais appris l’orthographe avant. Même une réforme du collège n’y changerait rien: il a été prouvé qu’il est très difficile d’apprendre un mécanisme, une structure, après ses 12 ans. Si le ministre souhaite malgré tout imposer une sévérité face aux fautes d’orthographe, il faut en tout cas qu’il transmette un vrai barème aux enseignants puisque aujourd’hui les professeurs peuvent retirer seulement deux points aux élèves qui font des fautes d’orthographe.

 

Quelle serait la réforme idéale selon vous?

La priorité doit être l’entrée des élèves en primaire: c’est là que tout se joue et que les bases de la langue française peuvent être intégrées. Ces années clés doivent être l’occasion d’insister sur l’orthographe, mais en utilisant les bonnes méthodes, c’est-à-dire l’inverse de celles qui sont utilisées aujourd’hui. Dans le cas où l’école primaire serait ainsi réformée, il faudrait surtout être patient, puisque les effets d’une progression ne s’observent qu’après une quinzaine d’années.

Que reprochez-vous aux méthodes aujourd’hui utilisées?

Nous assistons depuis 1989 au naufrage de nos méthodes d’apprentissage de lecture et de l’écriture. La loi dite «Jospin» a intronisé ce qu’on appelle le constructivisme, un courant de pensée selon lequel l’élève construit lui-même ses propres savoirs. L’idée était de placer l’enfant au «centre du système», sans le contraindre à intégrer des savoirs qui lui seraient étrangers. Ce qui explique les graves lacunes en orthographe des enfants depuis le milieu des années 90. À mon sens, la seule méthode qui permette vraiment aux élèves d’apprendre à lire et écrire correctement est la méthode syllabique: celle qui permet d’apprendre les mots en identifiant chaque lettre présente afin d’en faire des syllabes.

 

 

Les réparations trop chères : 10 % des automobiles sans contrôle technique

Les réparations trop chères : 10 % des automobiles sans contrôle technique

Du fait de la croissance significative des frais d’entretien des véhicules, 10 % environ des automobilistes sans contrôle technique . »Le prix de l’entretien et des réparations, en quatre ans, a augmenté de 26%. Le seul prix des pièces a augmenté de 30%, c’est plus de deux fois plus vite que l’inflation », pointe Éric Champarnaud, co-fondateur et expert automobile de l’entreprise C-Ways. À titre d’exemple, dans le centre de contrôle technique agréé où TF1 s’est rendu, après examen méthodique des 136 points à vérifier, un véhicule a échoué pour deux petits points seulement : la plaque d’immatriculation avant détériorée et l’un des stops arrière ne fonctionnant pas. Le propriétaire devra, en l’occurrence, passer une contre-visite coûtant 30 euros à elle seule. Quant aux réparations demandées pour réussir la contre-visite, leur prix s’élève, en moyenne, à 400 euros. À noter que le défaut le contrôle technique est sanctionné par une amende forfaitaire de 135 €.

Sondage Présidentielle : Marine Le Pen gagnante de la présidentielle en 2027

Sondage Présidentielle : Marine Le Pen gagnante de la présidentielle en 2027

D’après un sondage IFOP-Fiducial pour Sud Radio, Marine Le Pen s’impose d’une courte tête devant les potentiels candidats de la majorité.

Les données des intentions de vote pour le premier tour révèlent une constante : Marine Le Pen du Rassemblement National maintient une position dominante, avec un soutien compris entre 33% et 36%. Cependant, cette avance n’est pas à prendre pour acquise, car d’autres candidats, tels que Jean-Luc Mélenchon et certains candidats hypothétiques comme Jordan Bardella, montrent une force croissante avec 30% à 33% d’intentions de vote dans certaines configurations.

Les données récentes des intentions de vote pour l’élection présidentielle de 2024 offrent un aperçu détaillé des tendances électorales en France. Au premier tour, Marine Le Pen domine avec 34 % des voix, suivie de près par Édouard Philippe à 24 %, Gabriel Attal à 20 %, Bruno Le Maire à 14 %, et Gérald Darmanin à 12 %.

Cependant, une analyse plus approfondie des données révèle des variations significatives selon les hypothèses. Par exemple, dans l’hypothèse Philippe, Le Pen maintient son avance avec 36 %, tandis que dans l’hypothèse Attal, elle obtient également 36 %. Avec Le Maire, elle récolte 35 %, et avec Darmanin, elle atteint 36 %.

Ces variations témoignent de la volatilité des intentions de vote et soulignent l’importance des différentes dynamiques politiques. Par exemple, le soutien à Marine Le Pen varie de 33 % à 36 % selon les hypothèses.

Si Marine Le Pen semble bien placée pour se qualifier au second tour, la compétition s’intensifie pour savoir qui sera son adversaire. Des personnalités telles qu’Édouard Philippe et Gabriel Attal, ainsi que Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, se disputent la deuxième place. Les données des intentions de vote pour le second tour montrent des scénarios divers :

- Marine Le Pen affronterait Édouard Philippe ou Gabriel Attal, avec des scores de 60% contre 40% ou 58% contre 42% respectivement.
- Face à Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin, Marine Le Pen obtiendrait 55% des voix contre 45%.

Les sondages d’opinion révèlent un duel serré entre les principaux candidats en lice pour le second tour. Selon les derniers chiffres, Marine Le Pen et Édouard Philippe sont au coude-à-coude, avec des pourcentages oscillant autour de 49% et 51% respectivement. Ces résultats mettent en évidence la polarisation de l’électorat et l’importance de chaque voix dans cette élection hautement disputée.

Les données fournissent également des hypothèses intéressantes sur les différents scénarios possibles pour le second tour. Dans le cas d’un affrontement entre Édouard Philippe et Marine Le Pen, les chiffres montrent une légère avance pour cette dernière, avec 51% des intentions de vote contre 49% pour son adversaire. Cette configuration met en lumière les dynamiques complexes de cette élection et les défis auxquels sont confrontés les candidats dans la mobilisation de leur électorat.

Foot Europe : comme le PSG, l’OM également balayé

 

 

Foot  Europe : comme le PSG, l’OM également balayé

 

Comme le PSG, l’OM a également été balayé de la compétition européenne en perdant 3 à 0 devant l’Atlanta de Bergame. Une défaite supplémentaire d’un club français qui ne fait que confirmer le trop faible niveau du football professionnel en France. Un vrai problème structurel.

 

On n reprend les mêmes arguments pour tenter d’expliquer les nouveaux. Pourtant tout cela était encore cette année largement prévisible. Les facteurs des faiblesses françaises sont en effet structurels. Il y a d’abord un championnat qui n’est pas du tout à la hauteur de celui des voisins britanniques, espagnols, allemands voire italiens. Pour schématiser on a l’impression que le championnat de France est en quelque sorte en deuxième division européenne avec une qualité technique et surtout un engagement nettement en dessous de ce de nos voisins. Du coup quand les équipes françaises sont confrontées à des partenaires européens,  ils ont des difficultés à faire le poids. C’est le facteur explicatif dominant. Le championnat de France n’est pas à la hauteur !

S’ajoutent évidemment des facteurs spécifiques pour le Paris Saint-Germain qui n’a jamais été réellement un club mais plutôt une espèce d’assemblage hétéroclite de mercenaires qui font un  passage à Paris surtout pour encaisser les salaires exceptionnels du club. Depuis toujours le recrutement est complètement baroque et pour preuve 80 % des recrutés à grands frais échouent  à Paris quand ils réussissent ailleurs. Même chose pour les entraîneurs. Paris n’est pas réellement un club, il n’y a pas de culture du maillot, pas d’attachement et en plus des batailles internes de superstructure de responsables plus ou moins qualifiés. Les médias tentent vainement de justifier encore la défaite et décrivent l’avenir du club;  le problème c’est que les trois quarts des effectifs sont à changer avec le départ de Mbappé. En effet l’attaque va se trouver grandement fragilisée comme la défense l’est déjà et un meilleur terrain insipide.

Violences: Deux policiers atteints par balless dans un commissariat parisien à Paris

Violences: Deux policiers atteints  par balles dans un commissariat parisien à Paris

 

 

 Nouvelle violence cette fois dans un commissariat du 13e arrondissement ou deux policiers ont été victimes d’agression par balles par un individu interpellé. Ce qui caractérise cette violence est désormais sa banalisation mais aussi la montée en gamme de son intensité y compris vis-à-vis des représentants de l’ordre public.

 

Deux policiers ont été grièvement blessés par balle jeudi 9 mai au soir dans le commissariat central du 13e arrondissement de Paris par un homme qui s’est emparé de l’arme d’un fonctionnaire, après avoir été interpellé pour l’agression au cutter d’une femme. Les faits se sont déroulés peu avant 22h30 à l’intérieur du commissariat, selon une source proche du dossier qui a précisé que l’un des deux policiers avait son pronostic vital engagé.

 

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La politique réduite au prisme médiatique

La politique réduite au prisme  médiatique

Tous les sondages démontrent que les Français sont le peuple le plus pessimiste d’Europe. Toute la société porte une responsabilité dans la décadence du pays qui concerne des champs politiques très divers comme l’affaiblissement de l’autorité de l’État, l’augmentation des déficits publics et de l’endettement, l’islam radical, la sécurité en général, la drogue, l’affaiblissement du système de santé ou le lamentable niveau de l’école . Cela pour ne citer que les principaux sujets de préoccupation. Pourtant,   la politique se réduit souvent à un exercice marketing devant les caméras. Ou la politique réduite à l’apparence médiatique. 

 

Encore une fois, tous les acteurs qui font société doivent accepter leur propre responsabilité. D’une certaine manière,  les peuples ont les dirigeants qu’ils méritent. Et en France , on préfère et de loin les bavards criards aux responsables clairvoyants et discrets. La plupart des partis sont complètement discrédités à force de réduire la politique à sa seule apparence. Le bla-bla devant une caméra pour donner l’illusion de la conviction et de l’action. Un art dans lequel Macron et la plupart des autres sont passés maîtres grâce notamment à la dialectique verbeuse et creuse des différents instituts politiques dont ils sont les produits ou dont ils s’inspirent.

Tous les partis sont discrédités et le report sur le front national constitue une sorte de refuge des déçus de la politique. Ils sont nombreux à droite comme à gauche. Une gauche surtout composée de bisous nounours qui s’éloignent chaque jour un peu plus des réalités socio-économiques. Et une droite qui se laisse tenter par la démagogie et-ou l’immobilisme. Mais un immobilisme qui concerne à peu près l’ensemble du système politique condamné à parler jusqu’à la nausée mais sans effet sur les transformations et les restructurations faute de courage et de vision. Bref la politique tombée au rang de la télé réalité et à ses décors de papier mâché.

Des tomates « bio » en serre chauffée toute l’année

Des tomates « bio » en serre chauffée toute l’année

Il est de nouveau possible, depuis cet hiver, d’acheter toute l’année des tomates bio qui poussent sous des serres chauffées. Et cela crispe les puristes de l’agriculture biologique. ( sans parler des gastronomes) ( dans l’Opinion)

 

Il existe un règlement européen de 2018 qui fixe les règles de l’agriculture bio pour l’UE, pas très précis. Il dit que l’agriculture biologique doit respecter les cycles naturels des plantes. En 2019, la France avait décidé que durant la période hivernale, entre le 21 décembre et le 30 avril, il était interdit de commercialiser des « légumes ratatouilles » bio issus de serres chauffées. Décision cassée en juillet 2023 par le Conseil d’Etat : on peut acheter des tomates bio issues de serres chauffées toute l’année.

Une partie des producteurs bio trouvent cela aberrant.

Leurs arguments s’entendent : Ils font valoir que la dépense d’énergie des de serres chauffée est absurde et antiécologique. Et pour eux, les tomates c’est un légume d’été. Aucune raison de les manger en hiver. C’est rationnel.

Avec des arguments tout aussi rationnels. D’abord, les consommateurs ne sont pas tous des puristes de la saisonnalité. Des tomates bio, on en trouve l’hiver en France… venues de serres chauffées en d’Espagne, au Maroc, aux Pays-Bas… Pas concernées par l’interdiction de vente. Elles peuvent être très bonnes, tout est dans le choix de la variété. Donc : autant produire les tomates bio ici plutôt que de les importer. C’est économe en transport.

Certains producteurs bio expliquent que c’est aussi la condition pour qu’ils puissent faire vivre l’agriculture biologique et qu’elle soit plus accessible pour tous.

Cela s’entend aussi : des récoltes toute l’année, ce sont des revenus meilleurs, donc des fermes plus solides et attrayantes. C’est un des critères de la durabilité ! Cela fait baisser le coût des tomates bio. Ces agriculteurs disent qu’il y a un paradoxe dans la filière à vouloir plus de bio… Mais à le réserver à une petite élite qui peut le payer.

La serre, c’est LE moyen d’avoir des fruits et des légumes sans pesticides, parce qu’on maîtrise l’environnement. Vous le voyez le paradoxe ? Ça semble moins naturel, parce que les fruits poussent à l’abri… Ça peut émettre du carbone si on chauffe… Mais pour la biodiversité, c’est la meilleure solution. J’aime cette histoire de serre chauffée : elle dit toute la complexité des choix agricoles et elle dit, surtout, que la solution parfaite n’existe pas. Ceux qui essaient de la vendre au consommateur lui vendent souvent du vent.

Esclavage: la dimension économique

L’efficacité économique est souvent définie en opposition à la justice sociale par les économistes contemporains : on est juste ou alors on est efficace. Mais efficaces dans quel sens ? Pour qui ? Et quelle vision de la justice adopte-t-on pour soutenir cette affirmation ? Le cas de l’abolition de l’esclavage est un exemple qui illustre toute la richesse et la difficulté de ce débat. Nous nous pencherons ici sur deux arguments en particulier, l’un de Pierre Samuel Dupont de Nemours, l’autre du marquis de Condorcet, tous deux favorables à l’abolition de l’esclavage. Si l’un comme l’autre blâment l’immoralité de l’esclavage et l’injustice qui en découle, ils soulignent aussi son inefficacité économique.

 

par 

Maître de conférence HDR en histoire de la pensée économique à l’Université Paris 8, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC) dans The Conversation

 

Dans ses Observations importantes sur l’esclavage des Nègres, publiées en 1771 dans le journal Éphémérides du citoyen, Du Pont de Nemours (1739-1817) – philosophe, journaliste, économiste, homme politique, diplomate, et entrepreneur français – compare la rentabilité de l’esclave à celle du travailleur salarié. Il considère le travail de l’esclave comme bien plus cher, et pour plusieurs raisons.

Si Du Pont de Nemours souligne l’investissement à long terme et à perte dans l’achat d’esclaves, c’est surtout sur le comportement et la motivation individuelle qu’il insiste. Selon lui, l’esclave abîme les instruments de travail, ne fait preuve d’aucun zèle, use de tous les moyens pour éviter de travailler, souvent se révolte contre son maître, ce qui demande à investir dans des soldats, des contrôleurs-bourreaux ainsi qu’à craindre constamment pour sa vie et sa sûreté :

« L’esclave est paresseux, parce que la paresse est son unique jouissance […] l’esclave est inepte parce qu’il n’a aucun intérêt de perfectionner son intelligence. L’esclave est mal intentionné, car il est dans un véritable état de guerre toujours subsistante avec son maître. »

Paresse, fainéantise et laxisme sont des arguments souvent évoqués par les esclavagistes, prouvant à leur sens l’infériorité morale des esclaves : Du Pont de Nemours retourne l’argument qui dépeint les esclaves comme paresseux, ineptes et ayant de mauvaises intentions « par nature ». Pour lui, ces comportements découlent au contraire de l’institution de l’esclavage plutôt que de la nature des esclaves. Faute de motivation pour bien faire, ces derniers agissent rationnellement lorsqu’ils minimisent leurs efforts, abîment les instruments, ou de manière générale ne s’appliquent pas à la tâche, faisant ainsi preuve d’intelligence. C’est parce qu’ils sont rationnels que – dans la condition ou ils se trouvent – ils se comportent de la sorte : la motivation est un moteur essentiel qui fait défaut chez les esclaves.

Du Pont de Nemours souligne d’ailleurs que cela se traduit par des récoltes bâclées et des pertes financières conséquentes. De surcroît, l’insécurité, financière comme personnelle, n’est pas à prendre à la légère : chaque fugitif représente un soldat posté à la porte, et cela entraîne inévitablement des dépenses supplémentaires. L’esclave peut aussi devenir un danger physique pour son patron, et crée un sentiment d’insécurité.

Insécurité, besoin de protection, tensions sociales : si ces mots nous sont familiers, c’est bien parce que c’est dans ces termes et par des arguments tout à fait analogues que nous menons bien des débats sur l’immigration et la pauvreté de nos jours.

Des discours sur telle ou telle autre ethnie, groupe social, classe de populations qui seraient feignants, ineptes, incapables d’un comportement rationnel ou socialement pertinent, abondent dans nos débats comme dans ceux de l’époque.

L’inefficacité des esclaves ne découle pas de leur nature, mais bien de leur condition : en effet, ces mêmes esclaves « inefficaces » sur le champ du patron gèrent des terres plus que rentables lorsqu’ils cultivent pour leur propre besogne.

Du Pont de Nemours met les bouchées doubles pour nous expliquer pourquoi le travail salarié est bien plus rentable que l’esclavage. En clair, quand on est payé pour travailler, on a tout intérêt à se donner à fond pour garder son boulot et toucher un maximum d’argent. Cette motivation personnelle, absente chez les esclaves, augmente la productivité et la qualité du travail.

Du Pont de Nemours suggère alors que les propriétaires, dans leur intérêt personnel, ne devraient plus acheter d’esclaves car cela coûte trop cher. La société serait gagnante dans ce changement social, et l’esclavage n’est qu’un mauvais choix social dont on peut et on doit se débarrasser.

Jean-Antoine Caritat de Condorcet (1743-1794), célèbre pour ses écrits philosophiques et son action politique, notamment contre l’esclavage et pour l’égalité des sexes, n’est pourtant pas du même avis. L’esclavage est certes défavorable aux esclaves, et Condorcet estime qu’il l’est aussi à la société, mais les propriétaires d’esclaves, y trouvent bel et bien leur gain.

Condorcet conteste notamment le calcul du coût de la main-d’œuvre esclave de Du Pont de Nemours et montre que les propriétaires dégagent des rentes énormes du travail servile, notamment à cause du monopole que l’état français leur octroie sur la vente du sucre. À tort : des travailleurs salariés, plus productifs, engendreraient à la fois une plus grande concurrence, en faisant baisser les prix, tout en produisant des plus grandes quantités. L’intérêt social est donc en opposition à celui des propriétaires, qu’il s’agira donc de remettre à leur place. L’intérêt collectif et l’intérêt individuel, malgré l’indéniable libéralisme de Condorcet, semblent ici se contredire.

Finalement, un dernier problème se pose : comment transiter d’un système à l’autre et que se passera-t-il après l’abolition de l’esclavage ? C’est une question cruciale qui divise les penseurs de l’époque. Du Pont de Nemours imagine rapatrier les esclaves dans leur pays d’origine, où ils pourraient cultiver et vendre sucre, coton et indigo, dont ils sont devenus entre-temps des cultivateurs experts.

D’autres, comme Jean Charles Léonard Simonde de Sismondi (1773-1842), historien, essayiste politique et économiste suisse, proposent plutôt l’adoption d’un système de métayage, où les esclaves libérés travailleraient en partenariat avec leurs anciens maîtres. Le contrat de métayage implique un objectif commun entre travailleur et propriétaire : Sismondi espérait ainsi échapper au destin des ouvriers européens et aux tensions sociales qui caractérisaient l’Europe de la révolution industrielle. Si l’idée fonctionne en théorie, sa faisabilité sociale, notamment la convivence entre anciens esclaves et anciens patrons, paraît questionnable.

Enfin, la question des compensations se pose inévitablement. Faut-il dédommager les maîtres qui n’ont fait qu’obéir à la loi en vigueur à l’époque ? Le cas échéant, survivraient-ils économiquement, ou une telle perte engendrerait une crise économique destructrice ? Cette discussion n’est pas sans rappeler les « too big to fail » qui a récemment caractérisé les débats sur l’aide étatique aux banques durant la crise de 2008.

Un parallèle nous semble enfin possible entre ce débat et celui concernant la crise climatique que nous vivons. En effet, le pillage des ressources et l’usage massif de combustibles fossiles profitent surtout aux sociétés occidentales, alors que les conséquences du changement climatique affectent davantage d’autres parties – pauvres – de la planète. On pourrait alors argumenter que si nous dressons une analogie, nous serions face au cas discuté par Condorcet : l’intérêt planétaire tout comme celui des plus démunis iraient dans le même sens. Seuls les occidentaux tiraient profit de la situation, et seule une intervention en force peut redresser la situation. Hélas, tout comme dans le cas de Condorcet, le pouvoir politique exercé par la minorité tirant profit de l’injustice dépasse celui de la majorité lésée.

Mais une autre analogie est possible : à long terme, le changement climatique aura des conséquences sur le monde entier, y compris les occidentaux. Leur comportement actuel, de pillage des ressources et usage massif de combustibles s’avèrera opposé à leur intérêt véritable à long terme, de manière analogue à ce que Du Pont de Nemours dit des propriétaires d’esclaves. La question de l’intérêt collectif et individuel est donc particulièrement difficile à trancher, et réfléchir à leur sens et au rapport entre efficacité et justice sociale nous semble, hier comme aujourd’hui, primordial.


Cet article a été réalisé grâce au travail d’un groupe d’étudiants de l’Institut d’Études Politiques de Fontainebleau et tout particulièrement de B. Madani, A. Fonté, R. Vial, J. Lopez, L. Favet, M. Guichard, C. Huet et A. Faye. Pour en savoir plus, « Calcul et morale. Coûts de l’esclavage et valeur de l’émancipation (XVIIIe-XIXe siècle).

Le stockage des souvenirs dans notre cerveau ?

La mémoire est une aptitude essentielle qui nous permet d’intégrer, de conserver et de restituer les informations auxquelles nous sommes confrontés. Cette fonction n’est pas assurée par une structure précise du cerveau, mais par un ensemble de neurones connectés en réseau et répartis dans différentes régions. La mémoire constitue le fondement de notre intelligence et de notre identité, en regroupant savoir-faire et souvenirs.

 

par t, Doctorant en neurobiologie comportementale, Université Côte d’Azur dans The Conversation

 

Le processus de la mémoire débute par l’encodage, où les informations captées par les organes sensoriels sont transformées en traces de mémoire, appelées engrammes. Ces engrammes désignent un groupe spécifique de neurones activés en réponse à une information, tel qu’un texte que vous venez de lire, par exemple. Ensuite, lors de la consolidation, ces informations sont renforcées pour un stockage à long terme. Enfin, le rappel permet de solliciter à tout moment une information, permettant ainsi l’adaptation du comportement en fonction des expériences passées. L’oubli survient en cas d’absence d’accès à ces informations. Bien que la mémoire puisse prendre différentes formes, elle est souvent soutenue par un engramme présent dans diverses régions cérébrales. Dans cet article, nous allons revenir sur ces différentes étapes de la vie d’un souvenir dans le cerveau.

Les prémices de la compréhension de la mémoire en tant que modifications durables du cerveau remontent à Aristote et Platon, vers 350 avant notre ère. Le concept scientifique de ces altérations a été initié il y a plus de 100 ans par le biologiste allemand Richard Semon. C’est lui qui nomme et définit l’engramme comme la base neuronale du stockage et de la récupération des souvenirs.

Les fondements de la recherche moderne sur ce sujet remontent aux idées influentes de Ramón y Cajal, neurobiologiste espagnol lauréat du prix Nobel de physiologie en 1906, et soutenant que l’expérience modifie les connexions neuronales. On sait en effet depuis la moitié du XXe siècle que l’activation simultanée de cellules interconnectées renforce leurs connexions. La résurgence récente des études sur les engrammes est la conséquence des avancées techniques permettant désormais de cibler précisément les neurones, facilitant ainsi leur compréhension.

À la lumière de ces découvertes, nous avons maintenant pu affiner notre compréhension de ce qu’est un engramme. Fondamentalement, la création d’un engramme résulte du renforcement des connexions entre les groupes de neurones actifs en même temps pendant l’apprentissage. Les connexions entre les neurones se produisent au niveau d’une synapse, formée par la liaison entre deux extrémités neuronales. Ces connexions synaptiques résultent en la formation de groupes de neurones travaillant ensemble : c’est l’engramme proprement dit. Ainsi, lorsqu’une information est stockée dans le cerveau, elle est représentée par un réseau de neurones interconnectés entre eux, mais qui ne se situent pas forcément dans la même zone. Ces neurones ne sont d’ailleurs pas spécifiques à la mémoire, et en plus d’intégrer l’engramme, ils continuent d’interagir au sein de réseaux différents pour remplir d’autres fonctions.

Le stockage d’un souvenir sur une longue période entraîne des changements qui se manifestent à plusieurs niveaux. Ces ajustements se caractérisent par une augmentation du nombre de prolongements neuronaux, augmentant ainsi le nombre de synapses et donc la connexion entre neurones. Ce renforcement des connexions synaptiques augmente alors la probabilité qu’un schéma d’activité neuronale qui s’est produit pendant l’apprentissage soit reproduit ultérieurement lors du rappel, facilitant ainsi la récupération du souvenir. Pour illustrer ce concept de manière concrète, imaginez avoir passé un moment dans un champ de lavande. La vue de la couleur violette ou l’odeur de la lavande déclenchera l’activation du réseau de neurones qui était actif lors de votre promenade dans ce champ, ravivant ainsi votre souvenir.

Cet engramme peut adopter différents états, soit actif lorsque vous vous remémorez une information, soit dormant, jusqu’à ce que le souvenir refasse surface. Il peut aussi être indisponible, ce qui signifie qu’il existe mais qu’il ne peut plus être activé par un stimulus externe.

Pendant l’apprentissage, les informations qui sont répétées ou qui portent une forte charge émotionnelle sont plus susceptibles d’être mémorisées. Lors de leur intégration dans le cerveau, une compétition entre les neurones se met en place dans différentes régions cérébrales pour être recrutés dans la formation d’un engramme. Les neurones les plus actifs en lien avec les informations sensorielles du souvenir l’emportent et deviennent des cellules d’engramme. Cette coordination entre neurones actifs renforce les connexions synaptiques entre ces neurones, amorçant ainsi la formation du réseau constituant l’engramme.

Pendant la consolidation, l’engramme subit une transformation de son état initial instable et sensible aux perturbations vers un état plus durable et résistant. Cette transition est permise grâce à certaines protéines essentielles à l’activité des neurones et à leurs connexions. Ce processus intervient pendant le sommeil, où l’on observe une réactivation des neurones impliqués.

En présence dans notre environnement d’éléments similaires à ceux du souvenir, ce dernier peut alors ressurgir : c’est le rappel. Ce processus implique la réactivation de l’engramme. Pendant le rappel, les neurones qui étaient actifs lors de l’apprentissage se réactivent. Mais au moment de la récupération, le souvenir peut devenir temporairement instable, déstabilisant l’engramme qui la soutient. De nouvelles connexions peuvent se former tandis que d’autres peuvent se perdre. Par exemple, lorsque vous partagez un souvenir avec une autre personne, vous le décrivez avec votre subjectivité, ce qui peut entraîner des modifications de l’événement par rapport à comment il s’est réellement déroulé. Ces modifications peuvent être intégrées comme faisant partie du souvenir lui-même à force d’être racontées ou rappelées.

L’engramme n’est donc pas immuable. Un souvenir se modifie aussi avec le temps en fonction du degré d’émotion qu’on lui associe. On peut alors en perdre les détails pour ne garder qu’une sensation positive ou négative selon l’importance qu’a ce souvenir pour nous. Prenons l’exemple d’un ancien souvenir de vacances à la plage, où vous ne vous souvenez que de la sensation agréable de la chaleur, sans vous rappeler les détails précis tels que la date ou l’heure. Au niveau cérébral, cela se traduit par une modification du nombre de neurones et de connexions associés à ce souvenir.

Quant à l’oubli, c’est un phénomène généralement défini comme l’absence de manifestation comportementale d’un souvenir, même s’il aurait pu être rappelé avec succès auparavant. Par exemple, cet oubli peut se produire lorsqu’on vous demande la date de décès de Vercingétorix : vous avez appris à l’école qu’il s’agit de 46 av. J.-C., mais vous l’avez oubliée par la suite car elle n’avait peut-être plus d’utilité dans votre vie.

L’oubli peut aussi être pathologique, et associé à certaines maladies telles que la maladie d’Alzheimer. Même si les informations sont d’une importance émotionnelle réelle, comme le prénom de vos parents, la maladie peut vous empêcher d’y accéder. Selon cette perspective, l’oubli peut alors résulter soit d’une dégradation totale de l’engramme, entraînant une indisponibilité de la mémoire, soit d’un problème de rappel. Le cerveau étant un organe très plastique, il peut arriver qu’il y ait des modifications synaptiques au niveau d’un engramme, ce qui le déstabilise et augmente alors la probabilité d’oubli.

Cependant, ce remodelage ne conduit pas nécessairement à un effacement complet de la mémoire, mais plutôt à un silence de l’engramme. Des engrammes « silencieux » ont par exemple été observés chez des souris amnésiques, et la réactivation artificielle de ces engrammes permet une récupération de la mémoire, alors que les indices naturels dans l’environnement ne le peuvent pas. Ces résultats suggèrent que l’oubli est souvent dû à un échec de récupération de la mémoire, plutôt qu’à son effacement complet. Une des hypothèses avancées pour les maladies touchant la mémoire serait que les souvenirs peuvent être silencieux plutôt que perdus à proprement parler.

Notre étude, en cours de publication, utilise des outils chez la souris pour enregistrer l’activité directe des neurones formant l’engramme à différentes étapes de sa formation. Grâce à l’activité de ces neurones et aux outils développés en collaboration avec des mathématiciens, nous reconstruisons les cartes de connectivité fonctionnelle définissant l’engramme. Cette connectivité correspond au fait que l’on peut associer l’activité des neurones enregistrés avec les actions réalisées par la souris pendant cet enregistrement. Ainsi nous pouvons suivre l’engramme au cours des processus d’apprentissage, de consolidation, de rappel et d’oubli et étudier sa dynamique. À long terme, l’objectif serait d’exploiter ces résultats afin de mieux appréhender l’acquisition, le stockage et l’utilisation de l’information chez les humains, et ainsi de potentiellement faciliter le traitement des troubles de la mémoire et d’autres dysfonctionnements cognitifs.

Présence de l’ambassadeur de France à l’investiture de Poutine !

Présence de l’ambassadeur de France à l’investiture de  Poutine !

 

La présence de l’ambassadeur de France, Pierre Lévy, parmi les rares diplomates occidentaux ayant accepté d’assister à la cérémonie d’investiture du président Vladimir Poutine, à Moscou, mardi 7 mai, avait de quoi surprendre, pour plusieurs raisons.( édito du « Monde »)

La première est que l’élection grâce à laquelle M. Poutine a obtenu un cinquième mandat présidentiel par 88,5 % des voix, du 15 au 17 mars, s’est déroulée dans des conditions si peu démocratiques que la France, comme la plupart des pays occidentaux, s’est contentée d’en prendre acte, soulignant que les électeurs russes avaient été privés d’un véritable choix et condamnant fermement le contexte de répression dans lequel elle s’est tenue. Pour mémoire, l’opposant Alexeï Navalny était mort un mois plus tôt en prison, mi-février, dans des conditions qui n’ont jamais été éclaircies – M. Lévy avait d’ailleurs assisté, avec ses collègues occidentaux, aux funérailles de l’opposant à Moscou. Il est donc d’autant plus paradoxal que la France envoie son ambassadeur cautionner, par sa présence, une élection dont elle a réprouvé les conditions.

La deuxième raison est que l’immense majorité des pays occidentaux ont boycotté cette cérémonie. Hormis la France, aucun pays du G7 n’était représenté. Pour ce qui concerne les pays de l’Union européenne (UE), l’ambassadeur de France s’est retrouvé en compagnie de ses seuls collègues de Hongrie, de Slovaquie – dont la complaisance à l’égard de Moscou est connue –, de Malte, de Chypre et de Grèce.

L’ambassadeur de l’UE est resté ostensiblement chez lui. L’Allemagne a, pour sa part, choisi de rappeler son ambassadeur à Berlin pour consultations afin de marquer sa condamnation de cyberattaques attribuées à la Russie. A un moment où la France ne cesse de plaider et de promouvoir l’unité européenne, rompre ainsi les rangs revient à donner un signal de division incompréhensible. Les médias d’Etat russes ne se sont pas privés de le souligner.

La troisième raison est que, la veille de la cérémonie d’investiture, le même ambassadeur de France avait été convoqué au ministère russe des affaires étrangères, pour la troisième fois depuis le début de l’année 2024, pour se voir reprocher la politique « provocatrice » des autorités françaises. Le Quai d’Orsay avait opportunément dénoncé ce « détournement des canaux diplomatiques à des fins de manipulation de l’information et d’intimidation ». Honorer le Kremlin de sa présence vingt-quatre heures après s’être fait tancer par son gouvernement est une étrange façon de manifester l’indignation de la France.

La quatrième raison, enfin, et pas la moindre, est que ce président intronisé mardi tel un tsar par le patriarche Kirill a, le 24 février 2022, fait envahir l’Ukraine, un Etat indépendant, sans raison et mène depuis une guerre d’agression à grande échelle qui secoue tout le continent européen. Une cinquantaine de pays, dont la France, sont engagés dans l’aide militaire à l’Ukraine contre la Russie. M. Poutine fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre.

La politisation des étudiants de Sciences Po

La politisation des étudiants de Sciences Po

 

Derrière l’image d’un Sciences Po radicalisé se cache le vrai visage de l’établissement, documenté par les études, explique la sociologue Anne Muxel, dans une tribune au « Monde ». Si les étudiants sont clairement engagés à gauche, ils restent plutôt légitimistes et respectueux des institutions.

 

Depuis plusieurs semaines, Sciences Po occupe les colonnes et les éditoriaux des médias en raison des mobilisations étudiantes en soutien légitime aux populations civiles de Gaza sous la gouverne du comité Palestine. Les mots d’ordre dénoncent la guerre jusqu’au-boutiste menée par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou contre le Hamas, en représailles à des assassinats barbares perpétrés par les combattants de cette organisation, les 7 et 8 octobre 2023, ainsi que les implications indirectes des pays occidentaux soutenant directement ou indirectement Israël dans ce conflit.

Au-delà, ils réclament la levée des sanctions disciplinaires prises à l’encontre des étudiants les plus impliqués dans l’occupation et les blocages de l’établissement ainsi que l’examen des coopérations engagées avec les universités ou les entreprises israéliennes. Malgré la volonté constante de dialogue de la direction avec les étudiants mobilisés, une évacuation par les forces de l’ordre a été menée à deux reprises pour disperser les manifestants et rouvrir l’accès aux bâtiments.

C’est donc le visage d’un Sciences Po radicalisé, en proie à la détermination d’une minorité d’étudiants et d’étudiantes, parmi les plus politisés, et infiltré par certaines forces politiques, profitant de ces événements pour solidifier leur assise électorale dans la jeunesse étudiante et dans la population musulmane, qui est donnée à voir en France et sur la scène internationale. Cette image rejoint celle qui agite depuis plusieurs semaines les campus américains et qui fait l’objet de prises de position et de conflits identiques, tant dans le cénacle universitaire que sur la scène politique américaine dans le contexte préélectoral de l’élection présidentielle de novembre.

Economie, politique, société: les plus lus 9 mai 2024

Economie, politique, société: les plus lus 9 mai  2024

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SONDAGE Bardella – nouvelle hausse

SONDAGE  Bardella – nouvelle hausse

Le président du RN gagne encore 5 points ce mois-ci dans le baromètre Elabe pour « Les Echos ». Il se rapproche de la première place occupée par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe.

Jordan Bardella n’en finit plus d’accumuler les bons sondages. Largement en tête dans les intentions de vote en vue des élections européennes, le président du RN conforte sa deuxième place dans le classement des personnalités politiques du baromètre Elabe pour « Les Echos ». Il gagne encore 5 points en mai, avec 38 % d’opinion favorable et n’est plus qu’à 4 points d’Edouard Philippe (42 %). Le jeune dirigeant d’extrême droite devance, pour la troisième fois consécutive Marine Le Pen (35 %). Il a gagné 14 points en un an.

En campagne pour les européennes de juin, la tête de liste du RN bénéficie de son exposition médiatique et parvient à élargir le socle électoral de son parti. « Il y a une homogénéisation qui se fait autour de la personne de Jordan Bardella », constate Bernard Sananès, président d’Elabe.

Le RN, largement en tête des intentions de vote exprimées, continue de progresser (32%, +2)

La liste du Rassemblement National (RN) menée par Jordan Bardella arriverait largement en tête, elle est créditée de 32% des intentions de vote exprimées, en progression de 2 points sur 1 mois (4 avril). La liste du RN bénéficierait du soutien massif des électeurs de Marine Le Pen (86% de ceux qui ont l’intention de se rendre aux urnes en juin voteraient pour la liste RN), ainsi que des voix de 4 électeurs sur 10 d’Éric Zemmour et d’1 sur 4 de Valérie Pécresse, et capterait des voix chez les abstentionnistes (33%, +11). En termes de sociologie électorale, si la liste menée par Jordan Bardella ferait de très bons scores dans ses zones de force (53% chez les ouvriers, 41% auprès des Français qui éprouvent des difficultés à boucler leurs fins de mois, 39% dans les communes rurales), elle arriverait en tête dans tous les pans de la société y compris au sein de populations qui lui étaient traditionnellement moins favorables : les retraités (29%, contre 25% Renaissance), les cadres (22%, contre 21% PS), les habitants des grandes agglomérations (27%, contre 19% Renaissance), les diplômés du supérieur (23%, contre 22% Renaissance) et chez les Français qui bouclent leurs fins de mois sans se restreindre (28%, contre 20% Renaissance).

La liste Renaissance, du MoDem, d’Horizons et de l’UDI menée par Valérie Hayer est stable en 1 mois à 16.5% des intentions de vote exprimées. L’écart entre les listes RN et Renaissance (15,5 points) est au plus haut. La liste Renaissance bénéficierait d’un soutien incomplet des électeurs d’Emmanuel Macron (52%) et des voix d’1 électeur sur 10 de Valérie Pécresse.

Après sa forte progression en avril (+3.5) la liste du Parti Socialiste et de Place Publique menée par Raphaël Glucksmann se stabilise à 12%. Elle bénéficierait des voix d’1 électeur sur 4 de Jean-Luc Mélenchon et de Yannick Jadot et d’1 électeur sur 10 d’Emmanuel Macron.

La liste de la France Insoumise menée par Manon Aubry serait en légère hausse (8.5%, +1), la liste d’Europe Ecologie Les Verts menée par Marie Toussaint serait à 8% (-0.5). Avec la liste du Parti Communiste menée par Léon Deffontaines (à 2%, -0.5) et Nouvelle Donne (0.5%, 1ère fois posée), le bloc de gauche obtiendrait 31% (=) des voix.

La liste des Républicains menée par François-Xavier Bellamy est créditée de 6.5% (-0.5) des intentions, elle n’obtiendrait les voix que d’1 électeur sur 2 de Valérie Pécresse.

La liste Reconquête menée par Marion Maréchal serait à 5% (-0.5). Les autres listes testées sont créditées de moins de 2% des intentions de vote exprimées.

 

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