Un » SMIC » Michelin !
Michelin annonce la mise en place d’un minimum salarial pour ses employés qui constitue une sorte de SMIC interne. Mais un montant qui pourra varier selon les régions et les conditions économiques et sociales.
Ce montant qui varie selon chaque pays et même chaque région n’a rien à voir avec le salaire minimum. Ainsi en France, ce salaire annuel « décent » pour un employé de Michelin à Paris s’établit à 39 638 euros par an et à 25 356 euros à Clermont Ferrand alors que le Smic annuel atteint 21 203 euros. « Le salaire minimum en France n’est pas suffisant aux yeux de Michelin pour répondre à ce que nous estimons être un salaire décent », estime Florent Ménégaux, le président du groupe Michelin. Celui-ci doit pourvoir aux besoins d’une famille comprenant en moyenne deux enfants et deux parents.
À noter cependant le phénomène d’internationalisation de la production de Michelin qui progressivement fabrique moins dans les pays développés et davantage dans les pays à faible coût de main-d’œuvre.. Sa bonne santé, Michelin la doit à l’internationalisation. Depuis plusieurs années, ses capacités de production ont basculé vers des usines géantes situées dans des pays où la main-d’œuvre est meilleur marché : l’Inde, la Chine et le Brésil.
À Pékin, Michelin propose 69 312 yuans à ses employés soit deux fois et demie plus que le salaire moyen local. Aux États-Unis à Greenville, la paie d’un ouvrier du fabricant de pneus (42 235 dollars) est presque trois fois supérieure au montant minimum (14 790 dollars).
Plus récemment, la firme a décidé d’aller plus loin en mettant en place une « protection sociale universelle » pour ses salariés partout dans le monde. Elle couvre l’accès aux soins, le congé maternité/ adoption de 14 semaines et le versement d’un capital d’au moins un an de salaire à la famille lors du décès d’un salarié et le versement d’une rente d’éducation pour les enfants jusqu’à la fin des études supérieures. « Lors de l’épidémie de Covid, nous avons eu 50 décès au sein du groupe. C’est à ce moment-là que nous avons pensé à la création du programme Michelin One Care », explique Florent Ménégaux.
Une réinvention de la politique sociale des origines ? «C’est fidèle à nos valeurs. On ne peut pas demander à nos salariés de s’engager dans un projet collectif s’ils sont en mode de survie. Ils ont besoin d’une rémunération de base pour pouvoir se projeter», justifie le dirigeant. Michelin cherche aussi à fidéliser ses employés dont le taux de turnover avait dangereusement grimpé ces dernières années. «Nous avions par le passé un taux d’attrition de 7% à 8%. Celui-ci a grimpé à 12 et 13% en 2021 et en 2022, rappelle Jean-Claude Pats, le directeur du personnel du groupe Michelin. Il a tendance à refluer mais il reste encore très important pour le groupe».
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