Sondage situation économique : 84 % des Français inquiets
A ce jour, l’inquiétude macro-économique traverse l’ensemble des pans de la société mais la situation économique du pays et le niveau de la dette publique inquiète plus sensiblement les électeurs de M. Le Pen (respectivement 91% et 89%) et de V. Pécresse (91% et 89%). Les 50 ans et + expriment également une plus grande crainte à propos du niveau de la dette publique (86% contre 67% à 78% pour les autres catégories d’âge).
L’inquiétude pour son pouvoir d’achat reste fortement corrélée à la situation financière en fin de mois : 89% des personnes qui déclarent se restreindre sont inquiètes pour leur situation financière (dont 46% très inquiètes), contre 51% des Français qui bouclent facilement leurs fins de mois mais sans épargner et « seulement » 29% des Français qui parviennent à épargner.
Dans ce contexte, 4 Français sur 5 estiment désormais qu’il est urgent de réduire la dette publique en France
80% (+4 points depuis le 5 octobre dernier) des Français jugent urgent de réduire la dette publique en France, dont 32% (+7) très urgent et 48% (-3) assez urgent. A l’inverse, 19% (-5) considèrent que cela n’est pas urgent, dont 16% (-5) pas vraiment et 3% (=) pas du tout.
Le sentiment d’urgence à agir est majoritaire dans toutes les catégories de population et électorats et augmente significativement parmi les professions intermédiaires (80%, +13) et les employés/ouvriers (82%, +7).
Pour les Français, les allocations familiales (32% -4 par rapport au 5 octobre 2023, 3 réponses parmi 18 items) restent le domaine prioritaire sur lequel il faudrait baisser la dépense publique, suivies de près par le numérique (31%, +4) et le chômage (30%, +2). Un trio de tête qui reste inchangé depuis octobre dernier.
Derrière ce trio, plus de 2 Français sur 10 citent également la culture (25%, +2) et l’environnement, la transition écologique et énergétique (21% +3).
Pour 14% (-2) seulement, la dépense publique ne devrait baisser sur aucun des 17 domaines testés.
Dans la perspective de maitriser le déficit public et les dépenses de l’Etat, les mesures annoncées par le ministre de l’Économie le 18 février dernier, rencontrent un succès partiel. Trois groupes de mesures se distinguent :
Celles qui sont nettement approuvées :
- 80% des Français sont favorables à la baisse des dépenses de fonctionnement de tous les ministères (énergie, achats, mobiliers, report de recrutements, réduction des déplacements), dont 45% tout à fait
- 71% à la réduction du budget de Business France (institution publique qui accompagne les entreprises françaises à l’international et les entreprises étrangères en France), dont 20% tout à fait
- 70% à la réduction du budget du Centre national d’études spatiales (institution publique qui gère le programme spatial français), dont 20% tout à fait
Celles qui divisent
- 51% sont favorables à la baisse du budget alloué au fond vert (qui aide les collectivités territoriales à lutter contre le changement climatique) contre 48% opposés
- 50% à la réduction du budget de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (institution publique qui aide les collectivités locales dans leurs projets en faveur du dynamisme économique) contre 49% opposés
- 47% à la réduction du budget alloué à MaPrimeRénov’ (aide de l’État à destination des propriétaires qui souhaitent réaliser des travaux de rénovation énergétique au sein de leur logement) contre 51% opposés
- 46% à la participation forfaitaire (10% du coût de la formation) des salariés pour bénéficier d’une formation avec le compte personnel de formation (CPF) contre 53% opposés
Celle rejetée :
- 64% à la réduction du budget de France Compétences (institution publique qui finance la formation professionnelle et l’apprentissage)
Quelques écarts significatifs peuvent être notés :
- La baisse des dépenses de fonctionnement de tous les ministères est approuvée par l’ensemble des électorats y compris les électeurs d’E. Macron (88%)
- La baisse du budget alloué au fond vert rencontre l’opposition d’une majorité d’électeurs de J-L. Mélenchon (58% opposés ; 42% favorables) et de Y. Jadot (79% opposés), mais est soutenue par les autres électorats (54% E. Macron, 60% M. Le Pen, 66% V. Pécresse et 87% E. Zemmour)
Seul l’électorat d’E. Macron (62%) est favorable à la participation forfaitaire salariés pour bénéficier d’une formation avec le compte personnel de formation
4 autres mesures, évoquées dans le débat public pour réduire les dépenses publiques, rencontrent l’opposition d’une majorité de Français :
- La désindexation des pensions de retraite (83% opposés, dont 50% très opposés)
- La baisse du nombre de maladies de longue durée (ALD) sur la liste établie par le ministère de la Santé qui sont remboursées à 100% (72% opposés)
- La suppression de l’indemnité carburant travailleur (59% opposés)
- La réduction des prises en charge des déplacements médicaux par taxis (56% opposés)
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