Rassemblement national: l’inconséquence
Depuis les régionales de 2021, le RN se veut plus consensuel. Non qu’il ait renoncé à discréditer la caste dirigeante, à s’attaquer à ses boucs émissaire favoris – immigration, Europe. Non qu’il ait opéré un recentrage idéologique ou cherché une cohérence programmatique. Mais la respectabilité et la crédibilité dont il croit maintenant disposer lui permettent de moins instrumentaliser les passions tristes pour mieux accompagner des Français inquiets de perdre le contrôle de leur vie. Grâce à ce positionnement apaisé, Marine Le Pen peut s’adresser à son socle, les gens du peuple, quand Jordan Bardella parle à la droite.
Mais le scénario d’une alternance en douceur est une illusion. Une impasse économique. Un piège stratégique. Il consiste à manier le double discours, sans logique. Peut-on prôner le sérieux budgétaire et promettre la retraite à 60 ans ? Rejeter l’assistanat et refuser de conditionner l’accès au RSA ? Défendre les prix planchers au nom d’un étatisme supposé protecteur et ne pas les défendre car assimilés à une « trappe à pauvreté » ? Se dire contre les régimes spéciaux et ne pas voter leur suppression ? Etc. Le populisme permet, paraît-il, toutes les inepties. C’est à ça qu’on le reconnaît. Et c’est pour ça qu’on doit le dénoncer.
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