Agriculture, prix plancher : une illusion

Agriculture, prix plancher : une illusion

 

Dans une interview accordée à La Tribune, Hervé Lapie, secrétaire général de la FNSEA, revient sur les récentes annonces du gouvernement à propos des prix plancher. En réalité pas véritablement une tarification obligatoire même pas un tarif de référence mais plus précisément des indicateurs de couts. En clair, la FNSEA refusent à juste titre une gestion administrative des prix qui enfoncerait encore un peu plus l’agriculture française.

Que pensez-vous des prix planchers proposés par le président ?

Nous restons dans l’état d’esprit des états généraux de l’alimentation. Ils avaient fait ressortir la nécessité d’indicateurs de coûts de production fixés en amont des négociations commerciales avec les industriels et la GMS.

Vous souhaitez donc les généraliser sans les rendre contraignants ?

On est dans une économie de marché, français et européen. Ce ne serait pas tenable, y compris par rapport au droit de la concurrence, d’établir des prix administrés planchers en France. Mais si dans les indicateurs de coûts de production, on peut mettre de 70 à 80 % des coûts de production et 20 % de prix de marché, c’est peut-être la bonne stratégie.

 

Le Premier ministre recevra la semaine prochaine les ONG, très remontées à cause des annonces du gouvernement et de l’Union européenne en matière environnementale. Est-ce que cela vous inquiète?

Tout le monde a le droit d’exister, nous sommes dans une démocratie. Nous voulons continuer de progresser sur l’utilisation des produits phytosanitaires, et que les transitions soient accompagnées financièrement. Mais nous réclamons un modèle partagé permettant à tous les agriculteurs européens d’être à peu près au même niveau. Nous voulons avoir tous les mêmes moyens de production et de défense des cultures en Europe, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Nos collègues européens bénéficient de beaucoup de dérogations que nous n’avons pas en France. Dans des filières comme l’endive, la chicorée, les plantes aromatiques, la cerise, bientôt les céréales ou les betteraves, nos collègues allemands peuvent recourir à des néonicotinoïdes interdits en France. Face à ces impasses franco-françaises, notre objectif est de repartir sur une stratégie européenne, et de construire un indicateur du plan Ecophyto montrant aussi les progrès qui sont faits par les acteurs. On a réduit de 90 % les molécules les plus dangereuses.

Il ne s’agit pas de raser gratis sur le plan Ecophyto. Je suis aussi agriculteur, je fais recours aux produits phytosanitaires, mais le moins j’en utilise, le mieux c’est aussi pour ma santé, pour mon environnement et pour mon porte-monnaie.

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