Dans l’histoire de l’humanité, la majeure partie des guerres ont eu lieu en Europe. Il semblait que le début du XXIe siècle serait une exception, et que les principaux événements géopolitiques et conflits armés se tiendraient ailleurs. Avant 2014, lorsque la Russie a attaqué l’Ukraine, commençant par l’annexion illégale de la Crimée, il y avait presque un consensus parmi les experts selon lequel les guerres modernes pourraient éclater soit dans la région Indo-Pacifique, soit au Moyen-Orient ravagé par les conflits, ou en Afrique, où les affrontements peuvent désormais être alimentés par le désir des grandes puissances d’exercer leur influence dans la course aux ressources naturelles rares.
Mais les visions maladives de Poutine, son acharnement à faire reculer l’histoire et la réponse inadéquate du monde occidental à l’expansion russe ont conduit à une guerre à grande échelle au centre géographique de l’Europe – en Ukraine, qui défend non seulement son territoire, mais aussi le flanc est de l’OTAN et de l’UE.
Les efforts héroïques du peuple ukrainien depuis deux ans ont donné à ses partenaires le temps de se préparer. L’Ukraine, on l’aura compris, ne reculera pas. Mais cela ne garantit pas la paix dans d’autres parties de l’Europe.
Assez d’illusions ! Le dirigeant russe, qui considère l’Europe comme faible et qui a lancé un ultimatum aux pays de l’OTAN en décembre 2021, tentera d’attaquer ces pays pour accroître les enjeux et obtenir un partage des influences sur le continent européen. A l’occupation de certaines parties du territoire de la Géorgie, de la Moldavie et de l’Ukraine s’ajoutent désormais les revendications territoriales russes exprimées publiquement à l’égard des membres de l’UE et de l’OTAN. Ce n’est plus un secret que les plans opérationnels de l’état-major général russe, contenant une attaque terrestre à travers l’Estonie ou le contrôle du corridor de Suwalki entre la Pologne et la Lituanie en direction de l’enclave russe de Kaliningrad, pourraient connaître un nouvel élan.
Les menaces terroristes, de migration incontrôlée, de radicalisme ou même de changements climatiques sont perceptibles et semblent nécessiter une attention et une réaction prioritaires. Avant qu’un missile de plusieurs tonnes lancé à partir d’un bombardier stratégique russe ou un drone de frappe capable d’atteindre pratiquement n’importe quel point de l’Europe atterrisse dans votre cour. Comme en témoignent non seulement les Ukrainiens, mais aussi les citoyens des pays de l’OTAN, notamment la Pologne et la Roumanie.
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